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2003 : Des projets en manque d'argent Énormément d'énergie fut injectée dans les projets AmigaOne/AmigaOS 4 et Pegasos/MorphOS. Les deux camps, de plus en plus hostiles l'un envers l'autre, préparaient chacun de leur côté un avenir pour la plate-forme Amiga. Les projets avancèrent plus ou moins vite durant cette année (MorphOS avait néanmoins toujours une avance avec un système disponible pour l'utilisateur final) mais l'argent commença à manquer des deux côtés. On pouvait alors se demander pourquoi deux camps s'affrontaient dans un si petit marché au lieu de collaborer. Les dissensions étaient malheureusement trop fortes pour faire machine arrière. Amiga Inc. malmenée Les difficultés financières continuèrent pour Amiga Inc. Après les non-paiements de salaires à ses employés (et même le licenciement de certains d'entre eux comme Bolton Peck), un autre fait confirma toutes ces difficultés : la vente le 17 juin 2003 de l'inventaire de leurs bureaux à Snoqualmie. Cela était le résultat de non-paiement de loyers des bureaux d'Amiga Inc., réclamés par Tom Clary d'Inception Group. Amiga Inc. n'avait plus d'argent sur son compte bancaire et présentait une dette de 2,2 millions de dollars : difficile dans ces conditions de développer une société. Amiga Inc. fut obligée de changer d'adresse et, en octobre, la société trouva un point de chute à Ravensdale, toujours dans l'état de Washington. Pour ne rien arranger, Thendic-France attaqua Amiga Inc. en justice en décembre 2002. Cette société gérée par Bill Buck et qui s'occupait de la commercialisation du Pegasos, avait conclu un accord avec Amiga Inc. visant à installer l'AmigaDE d'Amiga Inc. sur les produits de Thendic-France. Le problème se situait au niveau de deux choses :
![]() Garry Hare ![]() Extrait du document de prêt entre Amiga Inc. et Itel LLC Là encore, cette double acquisition d'AmigaOS ne fut pas révélée au public avant mars 2004, tout se passait en coulisses. Cela confirma qu'Amiga Inc. était en pleine tourmente mais avait, semble-t-il, réussi à se procurer un sursis de quelques mois. AmigaOne sans AmigaOS 4 L'arrivée des AmigaOne XE fut assez chaotique en raison de divers problèmes avec le micrologiciel U-Boot et les ventilateurs jugés trop petits. Mais Eyetech commercialisa bel et bien ses premiers AmigaOne XE cette année avec la version PowerPC G4 en avril et la version PowerPC G3 en juin. Comme AmigaOS 4 n'était pas disponible, ces machines furent livrées, en petite quantité, avec la distribution Linux Debian. L'AmigaOne XE disposait notamment de quatre ports PCI, d'un port AGP, de deux bancs mémoire SDRAM et surtout d'un connecteur MegArray afin d'y loger une carte fille processeur. Ainsi, contrairement aux AmigaOne G3-SE qui ne disposaient que d'un processeur soudé à la carte mère, on pouvait facilement changer le processeur avec les cartes proposées alors : PowerPC G3 750FX à 800 MHz, PowerPC G4 7451 ou 7455 à 800 MHz. Les versions G4 de l'AmigaOne XE en faisaient l'Amiga le plus rapide jamais construit. L'AmigaOne G3-SE, dans sa courte durée de vie, ne fut finalement jamais proposé au public et resta cantonné aux développeurs et aux bêta-testeurs. A peine les AmigaOne sortis, Eyetech annonça dès la rentrée 2003 le MicroA1 (ou µ-A1, et anciennement nommé AmigaOne-SE Lite puis AmigaOne Lite). Il s'agissait d'un ordinateur AmigaOne d'entrée de gamme, avec une carte mère miniature micro ITX (170x170 mm) et utilisant les modules processeur PowerPC des AmigaOne XE. Selon Eyetech, cet ordinateur devait être le successeur des CD32/A1200 et devait avoir une utilité dans les domaines des systèmes embarqués (boîtiers décodeurs, bornes...). On attendait ce MicroA1 pour le premier semestre 2004. Soft3, une petite société italienne gérée par Massimiliano Tretene, montra une photo d'une carte processeur avec deux PowerPC G4. Le potentiel de cette carte était énorme, mais celle-ci ne fut jamais commercialisée, sans compter que le second processeur était de toute façon inutilisable sur l'actuel AmigaOS 4, qui était monoprocesseur. ![]() La carte bi-PowerPC G4 de Soft3 ![]() Evert Carton Amiga Inc. avait annoncé son intention de lancer AmigaOS 4.0 lors du salon CeBIT de mars 2003, mais la société, tout comme le système d'exploitation, furent absents. Cependant, d'autres présentations dans des salons plus petits eurent lieu, notamment lors de la série de salons AmigaOS 4.0 On Tour qui se déroula dans diverses villes européennes. Les développeurs d'AmigaOS 4.0 multiplièrent également les publications de captures d'écran du système en version bêta tout au long de l'année, ceci dans le but de garder en éveil les potentiels futurs clients du système et de ne pas laisser MorphOS monopoliser les rubriques d'actualité. Ses captures montrèrent par exemple des applications 68k (MakeCD, Wordworth, Directory Opus) ou des nouveaux outils pour le système (Partition Wizard ou bien Grim Reaper, l'outil de gestion des plantages). La bonne nouvelle arriva en fin d'année quand Hyperion annonça que le développement d'AmigaOS 4 était suffisamment avancé pour qu'une préversion pour développeurs puisse être publiée, au début de l'année 2004, pour les possesseurs d'AmigaOne. Le bout du tunnel n'était pas loin. Soft3 refit parler d'elle lorsqu'elle montra publiquement, et pour la première fois, AmigaOS 4.0 sur AmigaOne. Ce fut lors du salon Pianeta Amiga 2003 qui se déroula à Empoli les 20 et 21 septembre. Cela dit, le système était assez lent car plusieurs éléments étaient encore en code 68k dont la graphics.library et les pilotes graphiques. ![]() AmigaOS 4 bêta sur AmigaOne Contrairement à AmigaOS 4, le développement de MorphOS était en pleine effervescence. Ce système d'exploitation PowerPC assimilé Amiga et concurrent d'AmigaOS 4, séduisit de plus en plus d'utilisateurs las des annonces sans lendemain d'Amiga Inc. et de Hyperion et à la recherche d'une solution logicielle/matérielle complète. A présent, MorphOS avait ses propres sites Internet communautaires, comme MorphZone ou MorphOS-News, indépendants des sites Amiga historiques. Pas moins de trois versions majeures de MorphOS sortirent en 2003 (numérotées 1.2, 1.3 et 1.4), toutes disponibles sur le serveur FTP de l'équipe de développement, et même sur CD chez certains revendeurs pour les deux dernières moutures. MorphOS 1.2, publiée le 10 février, permit au système de s'étoffer un peu au niveau des fonctionnalités, notamment avec l'ajout de l'émulation PowerUP et Warp3D (nommée Goa). Ces deux émulations permirent d'étendre légèrement la logithèque compatible MorphOS et surtout de séduire les utilisateurs d'Amiga avec cartes PowerUP en leur offrant une solution de mise à niveau toute trouvée. Cependant, la stabilité de cette version n'était pas encore parfaite. MorphOS 1.3, apparu le 27 mars, apporta une nouvelle version du bureau Ambient, de nouveaux habillages pour l'interface graphique, une pile USB (Poseidon de Chris Hodges), le gestionnaire graphique CyberGraphX 4.4 et une amélioration de la stabilité. Cette version eut néanmoins quelques retraits par rapport à la 1.2 comme le lecteur multimédia Frogger (l'auteur Sebastian Jedruszkiewicz avait changé d'avis et voulait garder son application partagicielle), Trance (l'émulateur 68k JIT), Rave3D (l'API 3D), Goa et l'émulation PowerUP. Ces fonctions/applications n'étaient semble-t-il pas assez au point pour être distribuées publiquement et leur retrait améliora indirectement la stabilité du système. MorphOS 1.4, publié le 9 août, fut une grosse mise à jour. L'équipe MorphOS, qui avait déjà noué des accords avec divers acteurs du monde Amiga pour intégrer les logiciels de ces derniers dans son système (MUI, Poseidon, MysticView...) fit de même avec IrseeSoft, la société allemande auteur de TurboPrint, le meilleur gestionnaire d'impression sur Amiga. MUI, de son côté, était de nouveau en développement actif grâce à MorphOS. Ce gestionnaire d'interface graphique, créé par Stefan Stuntz, pouvait à présent gérer les gradients et la couche alpha, rendant l'interface de MorphOS bien plus attractive et moderne. En outre, divers outils comme Kaya (lecteur de MP3/OGG) et FxPaint Lite (version spéciale de ce logiciel de création graphique) furent ajoutés à MorphOS 1.4. Le domaine graphique ne fut pas en reste avec l'arrivée de la gestion des tablettes graphiques, de l'overlay sur quelques cartes graphiques Radeon supplémentaires ainsi que la 3D pour les Voodoo3 et Voodoo4. Enfin, l'émulation Warp3D et Trance firent leur retour, ce qui dopait littéralement les performances des applications Amiga 68k compatibles MorphOS, les faisant aller bien plus vite en émulation sur un Pegasos G3/600 MHz qu'en natif sur un véritable Amiga à base de 68060 surcadencé. Ce MorphOS 1.4 était cependant encore loin d'être complet : il lui manquait des fonctions de base comme une pile TCP/IP ou un éditeur de texte. Mais au vu des améliorations du système de ces derniers mois, la confiance des utilisateurs était de mise. ![]() Gestion des gradients et de la couche alpha dans MUI/MorphOS ![]() Le SuperBundle La livraison de 300 Pegasos pour les clients finaux, nommés "Betatester 2", intervint en février/mars 2003. Ces Pegasos disposaient de la puce April2 permettant de corriger des bogues du northbridge Articia S. Genesi échangea gratuitement les anciennes cartes Pegasos avec ces nouvelles. Mais en raison de l'incapacité de Mai Logic de fournir des Articia S fonctionnels, Genesi décida d'interrompre la production du Pegasos après la prochaine production et annonça l'arrivée du Pegasos II équipé d'un autre northbidge : le Discovery II de Marvell. Conscient de la situation rocambolesque pour ses clients, Genesi annonça qu'une offre de reprise avantageuse des Pegasos I serait mise en place pour l'achat d'un Pegasos II. Le 16 juillet, Genesi annonça aussi la mise à niveau PowerPC G4/1 GHz pour les Pegasos I, jusque-là dotés d'un PowerPC G3/600 MHz. Ce processeur bien plus rapide et présentant une unité de calcul vectoriel SIMD, l'AltiVec, avait tout pour plaire. Tout cela semblait idéal mais on apprit qu'un problème matériel empêchait les cartes PowerPC G4 de fonctionner correctement sur Pegasos I : cela enterrait littéralement l'avenir de cette machine qui ne fut finalement considérée que comme une carte prototype coûteuse pour bPlan et Genesi. A présent, la vision à long terme de Genesi était de proposer deux machines : le Pegasos II (à base de PowerPC G3/G4) et le Pegasos III (avec un PowerPC 970 alias G5). Genesi voulait copier le schéma d'Apple qui venait de commercialiser son Power Mac G5, la plus puissante machine de son histoire. Le Pegasos II, annoncé pour septembre, arriva miraculeusement pour les clients avant la fin de l'année, le 25 décembre. Ses spécifications changèrent assez peu par rapport au Pegasos I. Outre le nouveau northbridge Discovery II, on pouvait noter deux ports Ethernet (dont un à 1 Gb/s), une mémoire plus rapide (DDR-266), mais un port AGP simple vitesse (au lieu de x2) du fait de la transformation du port PCI-X géré par le Marvell Discovery II en port AGP. Les cartes processeur fournies étaient aussi des PowerPC G3/600 MHz ou PowerPC G4/1 GHz mais cette dernière fonctionnait vraiment. Le prix de la carte mère était relativement bon marché pour une production en si petite série (1500 précommandes) : 299 euros HT avec un PowerPC G3 et 499 euros HT avec un PowerPC G4. Quant à la vitesse de MorphOS, elle s'envola littéralement : le Pegasos II G4 se révélant quasiment deux fois plus rapide dans toutes les opérations par rapport au Pegasos I G3. ![]() La carte mère du Pegasos II ![]() Psylent Pegasos/MorphOS : turbulences en coulisses L'activité autour de MorphOS remotiva une partie de la communauté Amiga, tout semblait au beau fixe mais quelques problèmes sérieux surgirent néanmoins en coulisses. Dans une entrevue pour Obligement, le développeur David Gerber indiqua que "Thendic-France n'a jamais été régulier dans ses paiements. Ils pouvaient très bien ne pas payer pendant deux mois puis tout arrivait d'un coup. L'excuse était à chaque fois liée à des problèmes d'administration". Comme Genesi ne générait pas encore d'argent avec la plate-forme Pegasos, l'entreprise était financée par Pretory, une société spécialisée dans les technologies de la sécurité et les appareils de détection, dont Thendic-France était une filiale et dont les actionnaires étaient Bill Buck et Raquel Velasco. Et durant l'année 2003, une affaire sur fond de travail dissimulé éclaboussa Pretory : la presse (1, 2) s'en fit l'écho. Air France avait eu recours, après les attentats du 11 septembre 2001, aux services de Pretory pour la fourniture d'agents de sécurité. Toutefois, Pretory, à travers un montage financier qui comprenait plusieurs sociétés, ne déclarait qu'une petite partie des heures effectuées par ces agents de sécurité, le reste leur étant payé au noir via un compte basé au Luxembourg. De cette façon, Pretory évitait de payer les charges fiscales et sociales sur les emplois des agents de sécurité, et avait ainsi vu son chiffre d'affaires passer de 1,2 million d'euros en 1999 à 21 millions d'euros en 2003. En fin d'année, une bonne partie des développeurs de l'équipe MorphOS n'était toujours pas correctement payée mais Genesi leur indiqua qu'il ne fallait surtout pas arrêter le développement. Celui-ci n'était pour le moment pas encore impacté. L'affaire Pretory s'invita ainsi dans l'histoire de MorphOS et d'une façon peu reluisante. En outre, la fusion entre Thendic-France et bPlan n'arriva jamais, les deux entités continuaient à coexister individuellement et étaient partenaires. Le projet de Pegasos Guardian fut également impacté par les difficultés financières de Genesi. Dale Rahn, qui s'occupait du portage d'OpenBSD sur Pegasos pour le compte de Genesi, attendait lui aussi son argent (environ 10 000 $). Lors de la conférence InfoSec à New York en décembre, Genesi lui donna son chèque en main propre. Mais arrivé à la banque, ce dernier était daté du 12 décembre 2001 (!), soit deux ans auparavant, et la banque refusa de l'encaisser. Dale Rahn arrêta sa coopération avec Genesi peu de temps après. Elbox omniprésent sur le marché matériel Après quelques années d'annonces sans lendemain, la vérité éclata à propos de la société américaine Merlancia Industries. Celle-ci, gérée par Ryan Czerwinski, avait comme projet la construction de machines Amiga PowerPC (MMC Tsunami, MMC Apocolyps, MMC Radian) et avait pour cela embauché des pointures du monde Amiga comme Dave Haynie, l'ingénieur derrière notamment l'Amiga 3000. Mais ce dernier, et d'autres personnes, révélèrent le vrai visage de Ryan Czerwinski. Ce pseudo patron aurait menti sur quasiment tout, de son âge (il se faisait passer pour plus âgé) à ses projets pour l'Amiga (rien est sorti). Et plus grave, il fut incapable de payer les personnes qu'il embaucha, mettant certaines d'elles dans une situation financière délicate. L'affaire Merlancia fut l'une des plus pitoyables de l'histoire de l'Amiga. ![]() Ryan Czerwinski ![]() Mediator PCI 1200 LT ![]() La Spider 2 avec gestion de l'USB 2.0 Hi-Speed ![]() Algor ![]() eFlash 4000 ![]() Delfina Flipper Edition Le développement de l'émulateur Amithlon avait connu de sérieux soubresauts au cours de l'année précédente, à cause de différents avec Haage & Partner et Amiga Inc. Le 2 septembre, Bernd Meyer, son auteur, décida de mettre en libre téléchargement de nouveaux pilotes pour son émulateur permettant de gérer davantage de cartes et de puces. Ces pilotes furent les derniers, ils furent publiés "afin de remercier les utilisateurs qui ont acheté Amithlon" dixit Bernd Meyer, qui arrêta ainsi le développement d'un produit pourtant populaire et diablement rapide. Cependant, il ne fallut pas longtemps pour qu'une autre personne, Gary Colville, reprenne le flambeau. Il mit en place l'Amithlon Kernel Project dans l'optique de donner une nouvelle jeunesse à Amithlon, notamment en lui créant un nouveau noyau en code source ouvert. Des pilotes pour le jeu de composants nForce furent la première priorité, ils permirent à Amithlon de fonctionner sur des cartes mères PC plus récentes. En 2003, Internet n'était plus perçu comme une mode mais comme une chose incontournable, surtout pour les utilisateurs d'ordinateurs comme les amigaïstes. Les logiciels s'achetaient de plus en plus souvent en ligne et ceux disponibles sur support physique se vendaient de moins en moins. Dans ce contexte, l'équipe d'Aminet décida d'arrêter la production de leur CD et de se focaliser sur leur site, véritable mine d'or logicielle de l'Amiga. Le dernier CD fut le numéro 52 même si, durant un temps, un nouvel éditeur se montra intéressé pour reprendre le flambeau. Une autre conséquence de la montée en puissance d'Internet fut l'explosion du piratage et notamment des échanges de fichiers via des réseaux de pair à pair. Ces réseaux se multiplièrent (eDonkey2000, BitTorrent, FastTrack...) tout comme les logiciels clients les gérant. C'est ainsi que quelques-uns apparurent cette année sur AmigaOS comme AmiGift bêta 0.1 et MLDonkey, malgré leur fiabilité douteuse et leur vitesse mollassonne. Le développement des navigateurs Internet ne décélérait pas et tant mieux vu l'évolution frénétique des technologies Web. IBrowse resta le plus populaire. Il arriva en version 2.3 avec une amélioration significative de la gestion du JavaScript et des connexions sécurisées, permettant ainsi de naviguer sur davantage de sites. Mais cela n'était sans doute pas suffisant pour certains car trois projets plus ambitieux émergèrent. Le premier était l'intégration du moteur KHTML dans AWeb, mais cette tâche, sans doute trop ardue, découragea le courageux développeur qui s'y était collé. Idem pour Atlantis, un navigateur pour MorphOS et issu de Linux intégrant le moteur GTK-WebCore, en développement par Ali Akcaagac. Le troisième projet d'envergure fut la mise en place par Bill Panagouleas, le patron de la société DiscreetFX, d'une cagnotte pour porter le navigateur Mozilla sur Amiga. Ce projet, nommé Amizilla, était en fait une relance du projet aMozillaX de 1999 qui n'avait pas abouti. Vue l'ampleur du travail, et malgré les milliers de dollars récoltés, aucun développement concret n'apparut cette année. ![]() IBrowse 2.3 Au niveau de l'audio, et après deux ans de travail, Davy Wentzler commercialisa sur AmigaOS 68k Audio Evolution 4, son logiciel d'édition audio non linéaire et non destructive. Même s'il ne rivalisait pas avec les applications du même genre sur les plates-formes grand public, quelques-unes de ses fonctions (annulation illimitée, communication/synchronisation avec d'autres applications, encodeur Dolby Pro Logic...) en faisaient une référence sur Amiga. En outre, deux (anciennes) références revinrent sur le devant de la scène : le logiciel de création musicale par piste OctaMED SoundStudio 2 et le séquenceur MIDI Bars&Pipes. Mais malgré les efforts de leurs nouveaux développeurs (respectivement Gerd Frank et Alfred Faust), il fut bien difficile de les moderniser. Enfin, un nouveau logiciel de lecture audio arriva. Ce fut AmiNetRadio, un programme pour AmigaOS 3 créé par le collectif AmigaZeux avec un style qui dépoussiéra le genre. Ce lecteur MP3 léger, rapide et modulaire, pouvait également lire les radios SHOUTcast sur Internet avec la possibilité de sauver les flux sur disque. Le domaine de l'émulation était toujours vigoureux sur Amiga, et l'année 2003 ne dérogea pas à la règle. Arrivé sur MorphOS deux ans auparavant, Bochs suscita cette fois bien plus d'intérêt avec une nouvelle version. Cet émulateur était capable de simuler un PC complet et de lancer les systèmes d'exploitation DOS, Linux et Windows. Bien qu'un peu lent, il pouvait malgré tout être utile dans le cadre de test voire de portage d'applications. De son côté, MAME (Multiple Arcade Machine Emulator) l'émulateur de consoles, qui disposait déjà de versions Amiga 68k et PowerPC depuis 1999, fut lui aussi mis à jour et porté sur MorphOS. La version MorphOS, utilisée sur Pegasos, le rendit bien plus utilisable, notamment pour les jeux NeoGeo. ![]() Bochs Quelques autres applications marquèrent cette année 2003 comme Hollywood et Frying Pan. Le premier était un programme de création de présentations multimédias qui, peu à peu, se rapprocha de Scala, la référence sur Amiga. Son auteur, Andreas Falkenhahn, créa d'ailleurs un greffon, nommé Malibu, permettant de lancer sur des Amiga modernes (carte graphique, AHI, MorphOS...) des présentations Scala : le vénérable produit de Scala Inc. était définitivement égalé voire dépassé ! La seconde application, Frying Pan, était un nouveau logiciel de gravure CD créé par Tomasz Wiszkowski. Doté d'une interface claire en MUI et de nombreuses fonctions, il était lui aussi promis à un bel avenir, comme pourquoi pas graver des DVD. Mais cette possibilité très attendue des amigaïstes ne fut pas apportée par Tomasz Wiszkowski mais par le programmeur allemand Schlonz. En octobre, il porta l'outil Linux DVDRTools sur AmigaOS. Bien que ne proposant pas d'interface graphique, il était néanmoins le premier logiciel capable de graver des DVD-R/DVD-RW sur Amiga, et ce, gratuitement. ![]() Hollywood Avec à peine 90 jeux dont seulement quatre commerciaux, la ludothèque Amiga était une nouvelle fois peu prolifique. On remarqua un léger frémissement avec l'arrivée d'une vingtaine de titres pour MorphOS. Mais ces derniers étaient majoritairement des portages SDL. Le système au papillon disposa cette année d'un jeu commercial, fourni par la société Epic Interactive : Knights And Merchants, un jeu de stratégie améliorant le concept de The Settlers, à la prise en main aisée et à la réalisation plus que correcte. ![]() Knights And Merchants ![]() Duke Nukem 3D ![]() BabeAnoid Conclusion L'écart entre les deux solutions de système d'exploitation Amiga PowerPC était net. MorphOS était disponible, ses mises à jour étaient gratuites et il fonctionnait à présent sur Pegasos II, une machine relativement bon marché et rapide. Les supporters d'AmigaOS 4 devaient une nouvelle fois prendre leur mal en patience et se contenter de captures d'écran. Le site Wired.com classa d'ailleurs AmigaOS 4 dans son peu glorieux classement des vaporwares 2003. Hyperion Entertaiment devait réagir pour ne pas se laisser distancer. Les autres solutions Amiga étaient assez moribondes, entre un Amithlon plus ou moins mort, un AROS pas encore mature et un Amiga Anywhere que l'on voyait presque "nowhere".
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