Obligement - L'Amiga au maximum

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Matériel : AmigaOne XE
(Article écrit par Jérôme Senay - mai 2003, mis à jour en octobre 2003)


L'AmigaOne, j'en rêvais mais j'osais à peine y croire... C'est pourquoi j'ai dû me pincer plusieurs fois pour réaliser quand je l'ai reçu :) fin avril. En effet, je l'avais commandé en mai 2002, soit près d'une longue année d'attente. Je pensais même à l'époque pouvoir bêta-tester AmigaOS 4.0... Naïf que j'étais :). Voici donc mon journal de bord racontant mes premiers contacts avec le nouvel Amiga. Je dois également ajouter que je n'ai pas eu beaucoup de temps pour l'utiliser jusqu'à maintenant : ce n'est donc pas un réel test de l'AmigaOne mais plutôt mes premières impressions...

Une année d'attente

Très vite cependant, j'ai compris qu'AmigaOS 4.0, ça ne serait pas pour tout de suite et qu'avant de tester un système d'exploitation, il fallait d'abord tester le matériel... Mais peut importe, j'étais sur la liste de diffusion "beta-testeur AmigaOne" et ça m'a permis de suivre l'avancement du projet : découverte d'un micrologiciel (Softex) originel vraiment bogué, remplacé par OpenPPC (un micrologiciel PowerPC d'IBM en code source ouvert) que les frères Frieden ont su faire évoluer en U-boot, bogue puis révision du tristement célèbre Articia S, évolution de l'AmigaOne du modèle SE (processeur soudé sur la carte mère) vers le module XE (processeur interchangeable clipsé sur la carte mère), succession de mises à jour du noyau Linux sont quelques-unes des grandes phases de l'évolution de l'AmigaOne.

Réception du colis

Depuis quelques mois, j'amassais scrupuleusement des pièces détachées en tout genre : carte son, cartes graphiques, tour, barrettes mémoire, clavier, souris, etc. J'avais en effet décidé de commander uniquement la carte mère et de tout monter tout seul comme un grand :). Dès réception, j'ai donc déballé précautionneusement le tout : la carte mère (très propre), un CD d'installation de Linux pour les nuls (ça tombe bien ;) et un CD contenant la distribution Linux Debian 3.1 PowerPC. Étant complètement novice dans le montage complet d'un ordinateur, j'ai commencé par imprimer le manuel d'installation, en anglais mais vraiment très clair. L'installation proprement dite de la carte mère a alors commencé : vérifier les cavaliers, mettre le fil bleu sur le bleu, le rouge sur le rouge, un tour de vis bien placé, et près d'une heure plus tard (n'oubliez pas que je suis novice dans ce domaine ;), le premier AmigaOne nantais se dressait fièrement dans mon salon. Il ne me restait plus qu'à ajouter une Voodoo3 AGP, une Sound Blaster Live, une barrette mémoire, un disque dur (40 Go), un lecteur de CD et le tour était joué !

AmigaOne

Premières frayeurs

Un branchement de clavier/écran plus tard et j'appuyais fébrilement sur le bouton "ON" de ma tour et là... Rien. :( Mais alors rien du tout, juste le bruit du ventilateur collé au processeur G4 Motorola (7451). Et là, j'avais beau me dire de ne pas paniquer, je pensais déjà que l'AmigaOne avait souffert de sa traversée de la Manche (je l'ai en effet commandé directement chez Eyetech, en Angleterre). Bon, un petit courriel sur la liste de diffusion AmigaOne et cinq minutes après, deux utilisateurs m'annonçaient qu'ils avaient eu le même problème et que ma carte graphique est sans doute mal enfichée sur le port AGP. Un autre m'a conseillé de brancher une console (un portable relié via un câble null modem) sur l'AmigaOne pour lever toute ambiguïté. Effectivement, le log m'a indiqué qu'il ne détectait pas de carte graphique : j'ai donc tout éteint et vérifié l'insertion de la carte ; elle était en effet mal enfichée car je n'avais pas osé trop forcer...

Secondes frayeurs

J'ai allumé à nouveau la machine et oh bonheur, oh joie ;), je voyais quelque chose à l'écran (des informations provenant de la Voodoo3 en fait). Puis, U-boot (version 0.0.1) s'est affiché : j'ai pu alors constaté que le processeur était bien un G4 7451 à 800 MHz, que j'utilisais mes barrettes mémoire en 133 MHz et que la DMA était bien activée. Ouf, premier obstacle franchi !

J'ai donc commencé à suivre scrupuleusement le manuel d'installation -vraiment très bien fait- car l'étape suivante était l'installation de Linux. Les premières difficultés sont alors apparues : plantages en tout genre avec des messages comme "Bad Data CRC", "Bad Magic Number" ou "Segmentation Fault". Je n'oubliais pas que les barrettes mémoire n'étaient ni "registered", ni "buffered" et encore moins celles conseillées par Eyetech. De plus, ayant l'expérience d'un an sur la liste de diffusion, je me rappelais que l'Articia S acceptait seulement un nombre limité de barrettes. Je préférais toutefois vérifier tout le reste auparavant : j'ai donc acheté un véritable câble UDMA, j'ai utilisé un autre lecteur de CD, j'ai vérifié la fiabilité du CD.

Finalement, j'ai dû me faire une raison : je me suis renseigné alors (toujours sur la liste de diffusion) et tout le monde m'a confirmé que c'était lié aux barrettes que j'utilisais. J'allais alors passer commande pour de la mémoire Kingston quand les bêta-testeurs se sont aperçus que certaines séries -marque Toshiba- n'étaient pas compatibles. Je fus alors encore plus hésitant, surtout que les Kingston sont assez onéreuses... C'est alors que Nicolas Gressard, un amigaïste du pays nantais, me proposa de tester plusieurs barrettes mémoire : après plusieurs essais infructueux, on arriva à en trouver une qui fonctionnait... réellement :). Adieu les messages d'erreur pendant l'installation de Linux !

Installation et configuration de Linux

Je pus donc installer Linux vraiment sans encombre et plus important, sans aucun plantage ; le tout bien sûr en utilisant les barrettes à 133 MHz et avec la DMA activée alors que certains ont longtemps prétendu que c'était impossible, mais bien sûr, ces personnes n'avaient jamais vu un AmigaOne de leur vie. ;) L'installation de Linux ("pour les nuls", je vous rappelle ;) étant vraiment minimale, j'ai alors fait appel à un autre de mes amis, Jean-Christophe, spécialiste de Linux qui m'a fait découvrir un peu plus des fonctionnalités de Linux : gestion des utilisateurs, mise à jour des paquetages par Internet, installation de jeux et d'applications, mise en réseau, utilisation d'Internet, etc.

Ce fut l'occasion de voir que le G4 montait vite en température et il semble qu'Eyetech, qui m'a fourni le ventilo, ait quelque peu sous-estimé la chaleur dégagée par le processeur. Pour l'instant, il est trop tôt pour dire si cela me posera problème mais il est vrai que j'ai connu quelques plantages suspects après plusieurs heures d'utilisation. Il semble également que certains utilisateurs aient connu quelques problèmes avec le DMA, je n'ai pas pour l'instant eu de problème même si lors de téléchargement volumineux via le Net (400 Mo), j'ai eu des messages du style "DMA timeout" sur d'autres sessions Linux simultanées. Après renseignement auprès de Mai Logic, il semble que ce problème vienne du noyau Linux (qui est toujours en constante évolution).

J'ai également installé UAE et les ROM 3.1 qui sont fournis avec l'AmigaOne mais UAE m'a semblé beaucoup trop instable pour être utilisé pour le moment. Mais il est vrai que je n'ai pas non plus beaucoup cherché ;)

La carte AmigaOne en détail
  • Un port processeur "MagArray" pouvant accepter une carte fille comportant un PowerPC G3 (Freescale à 600 MHz, IBM 750CX/CXe de 350 à 600 MHz, IBM 750FX de 800 MHz à 1 GHz, IBM 750GX de 800 MHz à 1 GHz), un PowerPC G4 (d'IBM, à 800 MHz et plus), ou deux PowerPC G4 (pas disponible),
  • Deux emplacements SDRAM pouvant accepter des barrettes mémoire au standard PC133 acceptant jusqu'à 2 Go,
  • Micrologiciel : U-Boot,
  • Trois ports PCI (33 MHz, 32 bits),
  • Un port PCI (66 MHz, 32 bits),
  • Un port AGP (66 MHz, AGP V2.0),
  • Northbridge : Articia S (Mai Logic),
  • Southbridge : VT82C686B (VIA),
  • Deux canaux IDE ATA-100,
  • Un port lecteur de disquette,
  • Quatre ports USB (deux internes, deux externes),
  • Un port réseau (RJ45, Ethernet 10/100 Mb),
  • Deux ports série,
  • Un port parallèle,
  • Un port manette/MIDI (Gameport),
  • Un port audio (compatible Sounblaster/AC 97) : entrée/sortie son/entrée microphone,
  • Un connecteur infra-rouge,
  • Une prise clavier de type PS/2,
  • Une prise souris de type PS/2.
Matériel testé et fonctionnel sous U-Boot/Linux
  • Ports internes souris, clavier, réseau, série,
  • Barrette mémoire : 128 Mo non "registered",
  • Cartes graphiques : Voodoo3 AGP et ATI Radeon 7500,
  • Carte son : Sound Blaster Live,
  • Claviers : IBM, Amarina KB 7100,
  • Souris : IBM PS/2, Amarina (avec molette),
  • Disque dur : IBM 40 Go,
  • Lecteur de CD : 48X, lecteur de CD/DVD Philips 3200.
AmigaOne AmigaOne AmigaOne

D'autres photos sont disponibles sur cette page.

Premières impressions

Comme vous pouvez le constater, les tests ne sont pas terminés et par exemple, je n'ai pas encore utilisé l'USB, même si les ports sont correctement reconnus sous Linux. Je n'ai pas pour l'instant eu assez de temps pour l'utiliser à fond et je n'ai donc pas assez de recul pour vous donner un avis définitif. De plus, les éventuels problèmes de surchauffe et de DMA m'invitent à rester prudent sur la fiabilité de l'AmigaOne.

Cependant, au premier abord, je dois dire que je suis très satisfait de l'AmigaOne. J'aime sa vélocité générale, sa rapidité d'accès aux disques et ses performances 2D vraiment bluffantes. J'ai pour l'instant été un peu déçu des applications OpenGL qui ne sont vraiment pas rapides mais cela provient sans doute des pilotes graphiques que j'utilise. Je ne suis pas non plus particulièrement un fan de Linux et sans doute que je serais plus enthousiaste avec AmigaOS 4.0 qui est le véritable OS que j'attends :). Est-il prêt pour une large diffusion grand public ? Non bien sûr tant qu'AmigaOS 4.0 n'existera pas réellement sur l'AmigaOne. Je suis également réservé pour une diffusion de type Linux One : le noyau doit être, il me semble, amélioré pour gagner en fiabilité et pas mal de détails doivent être réglés auparavant. Cependant, si vous souhaitez vous amuser, bricoler, connaître un peu mieux Linux et que vous êtes un brin aventurier, n'hésitez pas ! En conclusion, un produit prometteur loin d'être horriblement bogué comme certains concurrents aimaient à le dire, mais qui a besoin, à mon avis, de murir un peu...

Utilisation quotidienne de Linux

Mes premières impressions furent plutôt bonnes mais il est vrai que dans un premier temps, je n'ai pas beaucoup utilisé mon AmigaOne, bouclage de Word Me Up (jeu sur AmigaDE) oblige... Dès que j'ai eu plus de temps, j'ai vite constaté qu'une utilisation quotidienne voire intensive de la machine n'était pas possible : de nombreux plantages survenaient plus ou moins rapidement, même certaines fois, sans rien faire. J'ai d'ailleurs dû réinstaller moult fois Linux. Plutôt dépité, je ne voyais que deux causes possibles : la température, Eyetech ayant annoncé qu'ils avaient quelque peu sous-estimé la chaleur dégagée par le processeur G4 Motorola, ou bien sûr la barrette mémoire, l'Articia S étant très restrictif à ce niveau.

L'AmigaOne, c'est trop chaud !

Au sens propre comme au figuré d'ailleurs... En effet, les premières chaleurs de l'été se faisaient déjà sentir et la température de la machine allait de 65 à 80 degrés, ce qui me semblait énorme et m'obligeait même à ne pas le démarrer par précaution lorsqu'il faisait trop chaud... De toute façon, une fois démarré, il plantait rapidement. Ne voulant pas au départ toucher au ventilateur clipsé sur le processeur pour ne pas invalider ma garantie, j'ai décidé d'ajouter un ventilo, puis un second dans ma tour. L'espoir fut de courte durée et dès que la température ambiante augmentait, on flirtait toujours avec les 80 degrés Celsius... Finalement, je décidai de regarder entre le ventilo et le processeur et je découvris un ruban adhésif thermique. Je décidais de l'enlever et la température baissa sensiblement pour varier de 50 à 62 degrés. Ayant entendu parler des bienfaits de la pâte thermique, un des mes amis (Nicolas Gressard pour ne pas le nommer ;) en mit et là, miracle, la température de l'AmigaOne plongea pour varier de 28 à 42 degrés :). Lors de la canicule début août, l'AmigaOne était ultra-stable et ne dépassait pas les 42 degrés alors qu'il faisait 32 degrés dans la salle ! Bien sûr, j'ai enlevé les deux ventilos que j'avais ajouté qui ne servaient à rien du tout, sauf à me rendre encore plus sourd. ;)

Mémoire de l'AmigaOne

"J'ai la mémoire qui flanche, j'me souviens plus très bien"... En effet, même après avoir rafraîchi considérablement la température de la machine, les plantages étaient quasiment aussi fréquents : "la mémoire qui flanche", ce n'est pas que dans la chanson... Ordinateur bloqué, déconnexion de session ou erreur d'exécution : Linux était tout simplement inutilisable. Me doutant que la mémoire (qui semblait fonctionner) était en cause, je décidai donc de commander la fameuse mémoire Kingston recommandée par Eyetech : et là, ce fut le jour et la nuit, le blanc et le noir, Amiga et Windows, euh... Mmmh... Vous l'aurez compris : mon AmigaOne était devenu utilisable avec de la mémoire à 133 MHz. Il semble que l'Articia S soit très sélectif au niveau mémoire et qu'il soit donc difficile de se passer des barrettes recommandées par MAI et Eyetech. Cependant, une fois qu'on a la barrette adéquate, l'Articia S semble vraiment fonctionner sans aucun problème, contrairement à ce qu'on a pu lire çà et là...

Une machine finalement appréciable

Dès que l'AmigaOne est devenu stable (voire très stable), j'ai pu profiter de la vélocité de la machine. Le chargement de Linux est rapide et l'écran d'identification (login) apparaît en une trentaine de secondes. Une fois connecté, 10 à 15 secondes sont nécessaires pour afficher le bureau de la Debian. Efficace. Ayant sélectionné un niveau d'effet maximum sous Linux, je m'attendais à voir un système lent mais que nenni ! Le système répond au quart de tour et la plupart des applications se lance instantanément. Bien sûr, je peux lancer de nombreux logiciels simultanément. L'interface utilisateur (KDE) est très intuitive et pratique même si elle ne vaut pas celle d'AmigaOS : barre d'icônes à la AmiDock, menu à la Windows, liste des applications ouvertes dans la barre d'icônes, etc. On retrouve bien sûr plein d'utilitaires classiques mais tellement importants comme un archiveur/désarchiveur qui gère le lha/zip et bien d'autres formats.

L'environnement sonore est lui aussi agréable et de nombreux outils sont disponibles pour tirer le meilleur parti de la carte son. XMMS, un logiciel ressemblant à AMP, permet de jouer parfaitement les MP3 ou autres modules Protracker, avec bien sûr quelques scopes sympas comme (undone (c) Robbie Williams) le "OpenGL Spectrum Analyser". La carte son interne n'est pas encore gérée mais le sera dans la prochaine mise à jour du micrologiciel U-Boot et du noyau Linux (déjà en cours de test).

La 2D fonctionne vraiment très bien. Avec une simple Voodoo3, les déplacements de fenêtres, même de grande taille, se font sans à-coup. Il en va de même pour le redimensionnement, l'agrandissement ou toute autre opération que l'on peut faire sur une fenêtre. La gestion des images sous Gimp se fait vraiment rapidement : les images sont affichées instantanément, le mode loupe est incroyablement fluide, les différents filtres sont promptement exécutés. J'ai d'ailleurs pu comparer les performances sous Gimp avec un IMac G3 et on sent la différence, AltiVec oblige. La réactualisation graphique est en général tout à fait bluffante : faire défiler une page HTML ou PDF se fait vraiment instantanément. Le logiciel Xine permet de visionner les vidéos MPEG, AVI et même les DVD (non testé) de façon tout à fait fluide en 800x600. Par exemple, les bandes-annonces du "Seigneur Des Anneaux" et de "Hypercube" sont vraiment superbes. J'ai bien sûr passé ces vidéos en plein écran (1024x768) et le résultat est plus que satisfaisant pour une Voodoo3 puisqu'on perd simplement un peu de fluidité. Le plus bluffant étant sans doute de déplacer la fenêtre de la vidéo sur le bureau de Linux sans noter le moindre à-coup, ralentissement ou distorsion du son ou encore de jouer plusieurs vidéos simultanément sans ralentissement. Xine est vraiment un excellent logiciel, car même s'il y a de temps en temps des artéfacts, la qualité générale est largement supérieure à XAnim par exemple qui rame énormément même dans une petite fenêtre. Espérons qu'AmigaOS 4.0 saura se doter d'un outil de qualité.

La 3D, quant à elle, fonctionne beaucoup moins bien en termes de rapidité. Les quelques économiseurs d'écran OpenGL ou scopes de XMMS que j'ai pu tester sont finalement assez saccadés en plein écran (1024x768). J'ai quand même essayé TuxRacer, un jeu 3D de course où vous dirigez un manchot mais c'est injouable en plein écran : ça doit tourner à deux images/seconde. Comme je n'ai pas trouvé le moyen de réduire la résolution, je ne sais pas si tourne mieux dans un écran plus petit. Je pense qu'il existe plusieurs explications logiques : la plus simple est que j'ai mal configuré un truc. Sinon, il est fortement possible que les pilotes OpenGL ne soient pas optimisés pour PowerPC ou qu'on tourne en rendu logiciel. À suivre...

Une utilisation quotidienne

Linux sous AmigaOne Depuis maintenant plus de deux mois, j'utilise mon AmigaOne de façon quotidienne : il est devenu la machine que j'utilise le plus... C'est vrai qu'avec un modem ADSL branché sur le port Ethernet, ça aide :). Je gère tous mes courriels depuis Mozilla ou Kmail. Je navigue via Konqueror ou Mozilla où je suis toujours bluffé par la rapidité extrême d'affichage des pages, effet conjugué de l'ADSL et d'une carte graphique finalement pas ridicule, malgré son grand âge. Je réalise les documentations techniques de mes futures applications en HTML toujours sous Mozilla, vraiment sans aucun souci. Je gère également maintenant ma comptabilité personnelle depuis ma machine. J'écris bien sûr l'article que vous lisez (et tous les autres) à partir de mon AmigaOne. J'écoute les RedHot via XMMS et je visionne quelques vidéos sous Xine. Je joue également pas mal à Frozen Bubble un excellent jeu où on peut même jouer à deux. J'ai d'ailleurs quelques souvenirs du NASS où on a dû faire pas loin d'une cinquantaine de parties, sans aucun plantage bien sûr, en plein écran avec du MP3 en musique de fond... Côté stratégie, j'aime bien LinCity (un clone de Sim City) même s'il est encore loin derrière son modèle. Mon AmigaOne est bien sûr en réseau et la communication avec les autres machines se fait sans problèmes. Bref, je suis tout à fait content de mon acquisition car après deux mois d'utilisation, je n'ai eu qu'un seul plantage (sans doute liée au DMA, voir ci-dessous) avec de la mémoire à 133 MHz et un DMA activé, alors qu'il n'est pas encore tout à fait gérée correctement...

Et la DMA dans tout ça ?

Depuis quelques mois, Il semble également que certains utilisateurs aient connu quelques problèmes avec le DMA, je n'ai pas pour l'instant eu de sérieux problèmes avec lui, même si lors de téléchargements volumineux via le Net (400 Mo), j'ai eu des messages du style "DMA timeout" sur d'autres sessions Linux simultanées. Sur ma configuration, la mauvaise gestion du DMA se traduit plutôt par des applications (souvent volumineuses comme Mozilla) qui parfois ne se lancent pas. Il faut alors relancer une seconde fois l'application concernée et cela fonctionne toujours. Une fois chargée, l'application fonctionne sans aucun problème : sans doute parce qu'elle ne fait plus appel au DMA. Mais ce problème n'est pas vraiment fréquent et par exemple, pour le visionnage d'une bande-annonce de 30 Mo, le chargement échoue à peu près une fois sur vingt. Bref, rien de très ennuyeux... Par contre, le test du fameux script "checksum" (somme de contrôle) sur un gros fichier indique bien un problème.

Après renseignement auprès de MAI et Eyetech, il semble que ce problème vienne du VIA 686B (southbridge) qu'il faut initialiser d'une façon très stricte mais que VIA a très mal documenté. En effet, tous les transferts de données via le DMA sont contrôlés par ce VIA 686B. Aucune modification matérielle n'est prévue et seul le micrologiciel U-Boot et le noyau Linux seront mis à jour afin d'intégrer ces fameuses routines d'initialisation du VIA. Ces nouvelles versions du micrologiciel et du noyau sont en test intensif et seront prochainement disponibles, on peut déjà télécharger une version bêta du noyau (que je n'ai pas testé) car il semble qu'il y ait encore quelques problèmes à résoudre. Il apparaît d'ailleurs qu'une fois que le contrôleur VIA sera correctement initialisé, la carte son intégrée, les ports USB et le lecteur de disquette fonctionneront également au maximum de leurs possibilités.

Erratum :

Après des tests supplémentaires, on peut noter les cinq dysfonctionnements suivants :
  • La liaison AC97link entre le VIA686B et la puce audio Sigmatel ne fonctionne pas. En conséquence, on ne peut pas avoir d'audio sans carte PCI.
  • La puce Ethernet 3Com et le VIA686B interagissent lors des transactions IDE UDMA. En conséquence, il y a des risques de gel de la machine lors d'un transfert IDE DMA simultané avec un transfert Ethernet. On peut contourner le problème en utilisant uniquement le mode PIO (plus lent), ou en utilisant une carte IDE sur un port PCI, ou bien en rectifiant la carte AmigaOne (il y a deux pistes à couper et deux fils à souder).
  • Des résistances de 15 kiloohms ont été oubliées dans le câblage des ports USB. En conséquence, l'USB fonctionne, mais ne détecte pas les insertions de périphériques à chaud. On peut contourner ce problème en ajoutant les huit résistances manquantes.
  • La puce Articia S n'assure pas la signalisation au PowerPC lorsqu'un transfert DMA sur le bus nécessite d'invalider le cache du PowerPC ("cache snooping", "hardware cache coherency"). Il n'y a pas de conséquence dans AmigaOS 4.
  • Les AmigaOne ont une "fuite" quelque part dans la conception de la carte mère qui fait qu'ils pompent sans arrêt sur la pile même éteints. Du coup, la pile dure très peu de temps. En plus dès que la tension délivrée est trop faible (< 3V) les AmigaOne refusent complètement de démarrer.
Alors, c'est comment ?

Je suis très satisfait de mon AmigaOne : vitesse, réactivité et stabilité peuvent résumer ce que je pense de ma machine. Le fait que tout n'ait pas fonctionné du premier coup (problèmes de surchauffe et de barrettes mémoire) permet de savourer encore plus la stabilité retrouvée. Dès que le micrologiciel et le noyau Linux permettront de correctement faire fonctionner le DMA, ce sera vraiment une très bonne machine, incontournable pour faire tourner AmigaOS 4.0 dessus.

Depuis ces derniers mois, l'AmigaOne fait de gros progrès et je pense qu'en octobre/novembre (lors de la prochaine version du micrologiciel et du noyau), n'importe qui pourra s'en procurer un sans prendre de risques. Quand je pense à tout ce qui a été dit concernant l'Articia S, ses soi-disants bogues demeurant après la révision de janvier, je me dis que j'ai bien fait de ne pas y croire et que cela était plus de la désinformation (à qui profite le crime ? ;) qu'autre chose. L'AmigaOne est disponible et fonctionne correctement pour une utilisation quotidienne. Le problème "DMA" doit toutefois être réglé avant de confirmer qu'il n'existe pas de bogue matériel qui en est lié.

Le seul bémol que j'aurais est le bruit qu'il fait mais là c'est plus un problème général aux micro-ordinateurs d'aujourd'hui. Le seul problème en fait vient de l'absence d'AmigaOS 4.0 sur cette plate-forme : quand on voit comment ça fonctionne sous Linux, on a vraiment envie de voir tourner AmigaOS 4.0, beaucoup plus ergonomique et intuitif que Linux. Une question de temps sans doute... Espérons que l'attente ne sera quand même pas trop longue et non, je ne ferais pas de prévisions car je me trompe à chaque fois. ;) Amiga rulez !

Nom : AmigaOne XE.
Constructeur : Eyetech/Mai Logic.
Genre : ordinateur.
Date : 2003.
Prix : 800 euros HT (PowerPC G4 à 800 MHz) et 725 euros HT (PowerPC G3 à 700 MHz).


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