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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Point de vue : Le fiasco du portage d'OpenBSD sur Pegasos
(Article écrit par Dale Rahn et extrait de fidonet.com - mars 2004)
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Note : traduction par David Brunet.
Ce texte, posté sur la liste de diffusion d'OpenBSD, fait la lumière de ce qui s'est passé à propos
du portage du système d'exploitation OpenBSD sur Pegasos. Dale Rahn est la personne chargée de ce portage
par Genesi.
Je fus initialement contacté en octobre 2002 par Genesi concernant le portage d'OpenBSD sur Pegasos I. Après quelques
mois, ils m'ont proposé un contrat pour effectuer le portage d'OpenBSD et son suivi sur Pegasos I contre une petite
somme d'argent ainsi que cinq cartes mères Pegasos I pour moi et les autres développeurs d'OpenBSD. A cause des problèmes
matériels et de production des Pegasos I, je n'ai finalement reçu qu'une seule carte mère. Et une fois le portage
réalisé, avec mise à disposition de son code source, il est clairement apparu que ces cartes mères ne pouvaient pas être
distribuées en quantité en l'état, j'ai alors arrêté mon travail.
Je fus recontacté en octobre 2003, date à laquelle ils me demandèrent de mettre à jour le portage avec la version
3.4. Comme la subvention de la DARPA (agence pour les projets de recherche avancée de défense) qui me payait était
sur le point de s'arrêter, j'ai mis à jour le code, apporté plusieurs améliorations, et réalisé la synchronisation avec la
version officielle d'OpenBSD.
J'ai été embauché le 27 octobre 2003 en tant qu'employé mais sans avantages sociaux. Genesi voulait que je fasse le portage
et le suivi d'OpenBSD sur Pegasos II. Quand j'ai été embauché, j'ai tenté de faire comprendre à Bill Buck (le patron
de Genesi, qui m'avait embauché au téléphone), que la documentation était nécessaire pour écrire les pilotes et rendre
possible une offre commerciale basée sur les cartes Pegasos. Il m'a assuré que la documentation ne constituerait pas un problème.
Genesi était en négociations avec la société ShopIP pour commercialiser des Pegasos en tant que pare-feu et basés sur CrunchBox,
le logiciel de détection d'intrusion de cette dernière. Genesi était à l'affût d'une opportunité de contrats juteux.
En raison de mon statut dans l'équipe OpenBSD et du fait que Genesi me payait (devait me payer) un salaire, j'ai travaillé
pour finaliser le portage sur Pegasos et placé le code source dans le dépôt OpenBSD.
Les choses semblaient aller pour le mieux jusqu'au jour où un petit délai fut annoncé pour le paiement de nos salaires
au 1er décembre 2003. Les chèques ne devaient être retardés qu'au 10 décembre à cause de "problèmes du marché boursier".
On m'a ensuite amené à New York pour aider à la présentation du Guardian, le fameux Pegasos avec système de détection
CrunchBox, lors de la conférence InfoSec. Durant cette conférence, d'inhabituelles négociations eurent lieu entre ShopIP et Genesi.
Ces deux sociétés voulaient savoir à qui appartenait la propriété intellectuelle de ShopIP car, apparemment, le développeur
n'avait pas été payé depuis près de deux ans. ShopIP et Genesi négociaient aussi sur comment le Guardian devait être
configuré et distribué.
Le dernier jour de la conférence était aussi le jour de la paye. Plusieurs autres "employés" de Genesi étaient vraiment
impatients de recevoir leur chèque et un plan fut mis en place pour envoyer les chèques via le transporteur FedEx,
depuis la conférence. Et comme j'étais présent à la conférence, en compagnie de Paul Adams, on m'a remis un
chèque couvrant les salaires d'octobre et de novembre 2003.
Plus tard, j'ai appris que les autres chèques qui devaient être envoyés via FedEx ne sont jamais partis. De plus, le chèque qui
m'a été remis (10 000 $) était daté du 11 décembre 2001 (soit deux ans auparavant) et la banque a refusé de l'honorer et
n'a même pas essayé de l'encaisser (beaucoup plus tard, j'ai aussi découvert que le compte ne disposait pas de suffisamment
d'argent).
Après avoir vécu un très mauvais Noël, le plus petit et le plus misérable de ma vie car je n'avais rien reçu de la part
de Genesi, j'en ai eu marre juste après le nouvel an et j'ai contacté Genesi pour leur dire que j'étais prêt à aller
les voir. Une partie de moi espérait encore obtenir les 15 000 $ qu'ils me devaient à ce moment-là. Ainsi, ils
ont pu me payer un mois de salaire (seulement un mois car ils disaient qu'ils n'avaient plus d'argent) afin de me rassurer.
Le Pegasos II qui venait de m'être envoyé, et qui était toujours dans son paquet sur le sol, a fini de me convaincre
d'accepter cette somme non complète. J'étais donc calmé et le portage d'OpenBSD sur Pegasos II a pu commencer. Malheureusement,
à cause du comportement non standard du PCI avec le nouveau northbridge (le Discovery II de Marvel), le portage prit
plus de temps que prévu.
Après avoir conçu quelques correctifs, j'ai pu configurer le système et le faire fonctionner. Cela aurait été bien plus
simple s'ils m'avaient fourni la tant souhaitée documentation. Je leur ai rappelé cela et je leur ai dit que pour écrire
le pilote Ethernet Gigabit, qui devait être utilisé dans le Guardian, j'aurai besoin de cette documentation, sinon aucun
pilote performant ne pourrait être réalisé. bPlan et le développeur Linux Sven Luther (qui, à cette période, était au
chômage en raison de la fermeture de Thendic-France) avaient cette documentation. Cependant, même en étant un employé
de Genesi, je ne pouvais y avoir accès.
Finalement (et sans doute pour me faire taire), on m'a envoyé le pilote Linux du port Ethernet Gigabit. Je leur
avais déjà dit que disposer du pilote Linux comme référence serait sympa. Mais cela ne pouvait pas remplacer la documentation,
car la plupart des pilotes Linux ne se prêtent pas à une compréhension du matériel qui puisse aboutir à l'écriture d'un
pilote pour OpenBSD. Ceci et le fait que j'ai découvert que le pilote ne configurait pas correctement les interruptions
Gig-E (mais utilisait l'IRQ9 générique), était assez amusant.
J'ai continué à essayer d'améliorer le portage pendant un certain temps, tout en travaillant également sur OpenBSD pour Cats.
Mais peu de progrès furent réalisés sur Pegasos.
Il a été annoncé qu'un nouveau lot de cartes mères Pegasos II allait être lancé, et des discussions apparurent sur les
forums développeurs concernant l'arrivée d'améliorations pour le micrologiciel des Pegasos. Voulant qu'OpenBSD puisse gérer
les nouvelles fonctionnalités du micrologiciel (par exemple, la réinitialisation), j'ai essayé de me procurer une copie de
ce nouveau micrologiciel. Après environ une semaine de demandes incessantes, j'ai été en mesure de trouver une personne qui
disposait de ce nouveau micrologiciel. Le développeur ainsi que les autres représentants de bPlan ont ignoré toutes mes demandes.
Lorsque j'ai testé ce nouveau micrologiciel sur ma machine, j'ai paniqué. OpenBSD ne démarrait pas. Il chargeait le noyau puis
se bloquait. J'ai immédiatement contacté Genesi et bPlan en leur disant que ce micrologiciel avait des problèmes et que ceux-ci
devaient être résolus avant que les cartes mères ne soient distribuées. J'ai proposé mon aide pour localiser la
modification qui avait provoqué ce problème, qu'il s'agisse d'un bogue du micrologiciel ou d'un problème lié au noyau d'OpenBSD.
J'ai reçu une seule réponse indiquant que certaines choses avaient changé, mais cette réponse n'était pas assez précise
pour pouvoir déboguer le problème. Toutes mes autres tentatives de contact furent ignorées. Environ dix jours plus tard,
les nouvelles cartes mères furent lancées et, d'après les informations fournies par l'un des utilisateurs, elles disposaient
du micrologiciel daté du jour où j'avais contacté Genesi/bPlan (qui était plus récent que celui que je testais). Après cela, je
n'ai reçu aucun autre message de leur part malgré mes nombreuses tentatives de contact.
Plus d'une semaine après, Genesi annonça (encore ?) qu'il n'y aurait pas de paiement de salaire (nous étions en fin de mois)
et que les avantages sociaux pour la santé, qu'ils avaient promis au cours de ces trois derniers mois, seraient retardés
d'au moins un mois. J'ai alors démissionné (nous étions le 1er mats 2004). Il était maintenant évident que Bill Buck,
qui était censé être le PDG de Genesi et "en charge", n'avait aucun pouvoir sur bPlan. bPlan se fiche d'OpenBSD ou de la
qualité de la carte mère pour les marchés de l'embarqué. J'ai reçu une simple réponse qui fut l'acceptation de ma démission
et une déclaration selon laquelle "Nous ferons tout notre possible pour payer les services que vous nous avez fournis
au cours des derniers mois".
Au moment où j'ai quitté Genesi, je n'ai ni menacé ni posé de conditions sur le travail effectué sur la version Pegasos
d'OpenBSD. J'ai simplement continué à demander à Genesi/bPlan un micrologiciel corrigé ou des explications sur ce qui avait
été modifié. Aucune réponse n'est jamais venue.
Finalement, je leur ai envoyé une note indiquant qu'il était trop tard pour réaliser la moindre modification dans
OpenBSD (qui en était à la version 3.5), que nous ne pourrions pas publier OpenBSD sur Pegasos en raison de l'assistance
fournie, et que cette version serait retirée du dépôt OpenBSD après la version 3.5. Cela provoqua finalement une réponse
de leur part : "Comme vous n'avez pas pu travailler sur les projets de Genesi après le 4 février, aucun travail ne
sera payé après cette date". En outre, j'ai dû payer les deux cartes mères Pegasos qui furent envoyées
à Theo de Raadt, le chef de projet OpenBSD.
C'est ainsi que j'ai été traité chez Genesi. J'espère qu'aucune autre personne ne sera blessée par les fausses promesses
de cette société ou par l'utilisation de ses produits de mauvaise qualité.
Voilà où j'en suis après avoir travaillé pour Genesi ces 4,5 derniers mois, payé pendant près de cinq semaines et
actuellement à la recherche d'un emploi. Soupir...
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