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Introduction Dans mon article précédent, je vous parlais essentiellement de la partie matérielle du Pegasos. Nous allons aujourd'hui essayer de nous concentrer sur la partie logicielle, c'est-à-dire MorphOS, qui en est actuellement à sa version 1.3. Présentation MorphOS est un système d'exploitation natif PowerPC. Il est compatible avec AmigaOS au niveau API et intègre un compilateur 68k "just in time" (JIT). Tout cela signifie que le système est capable d'exécuter les anciens programmes Amiga 68k par émulation et recompilation au vol, ce qui confère à cette fonctionnalité une incroyable efficacité. Ce procédé est, entre autres, celui utilisé par l'émulateur Amiga "UAE" sur PC et est également celui qui a été utilisé sur Mac OS pour permettre la transition en douceur des processeurs 68k vers les processeurs PowerPC. Plus fort, MorphOS est capable d'exécuter de manière complètement transparente les programmes écrits pour les cartes accélératrices PowerPC sur Amiga Classic quel que soit leur format : WarpUP ou PowerUP ! Encore plus fort, MorphOS dispose d'une émulation Warp3D permettant d'utiliser les logiciels faisant appel aux fonctions de cette API 3D. La compatibilité est dans l'ensemble très bonne, pour peu évidemment, que l'on n'utilise pas des programmes accédant directement aux spécificités matérielles des Amiga Classic comme les circuits vidéo ou sonores. L'idéal reste bien évidemment d'utiliser des programmes directement compilés pour MorphOS s'ils sont disponibles. Ces prouesses techniques passées en revue, il faut cependant être conscient que MorphOS est un système qui n'est pas terminé ! Le premier problème auquel on se heurte lorsque qu'on le met en place est l'instabilité du remplaçant du Workbench qui est fourni : Ambient 1.10. Il faut donc soit faire sans (et le remplacer par Magellan ou Scalos), soit réussir à s'en procurer une version stable car elles existent (NDLR : une mise à jour de l'ensemble du système est prévue pour très bientôt, elle résoudra le problème d'instabilité de cette version-ci d'Ambient). D'autre part, une fois le système installé, vous vous apercevrez très vite qu'il manque des fonctionnalités indispensables comme une pile IP ou même un simple éditeur de texte et il faudra, pour l'instant, très souvent avoir recourt à votre ancien système et/ou à Aminet afin d'y récupérer des utilitaires et morceaux de système (bibliothèques, etc.). Même s'il est prévu à terme que la plupart de ces fonctionnalités manquantes fassent partie de MorphOS, vous devrez, pour l'instant, pas mal bricoler avant d'avoir un système à peu près fonctionnel. J'utilise personnellement une carte vidéo de type SIS 6326, et j'ai pas mal de logiciels, et en particulier les logiciels faisant appel à Warp3D, qui plantent à cause de bogues présents dans le pilote. Là encore, je sais que le problème a été résolu, mais que le correctif n'est pas encore distribué. De plus, la 3D accélérée fonctionne bien avec les cartes de type Voodoo tandis qu'elle n'est pas encore gérée sur les cartes de type ATI Radeon. Les personnes habituées à utiliser un Amiga Classic ne seront absolument pas dépaysées, puisque MorphOS fonctionne exactement comme AmigaOS. Cependant, afin de ne pas mélanger les composants des deux systèmes, les répertoires "Libs", "Devs", "C", etc. se trouvent eux-mêmes dans un répertoire nommé "MorphOS", que l'on peut considérer comme le coeur du système. Les répertoires du même nom situés à la racine du disque continuent à exister et à être utilisés, mais sont vides lors de l'installation du système d'exploitation. C'est dans ces derniers qu'il est recommandé de mettre les fichiers n'appartenant pas à MorphOS. Premier démarrage : la partie visible de MorphOS Lorsque vous démarrez votre Pegasos sous MorphOS pour la première fois, la chose qui saute tout de suite aux yeux est le nombre de couleurs des icônes. En effet, celles-ci sont en couleurs 32 bits (au format PNG) et cela se remarque immédiatement car on ne peut pas dire que ce soit très courant. Pour l'instant, elles ne peuvent pas être animées, un effet (paramétrable) est appliqué lorsque l'on clique dessus pouvant être une combinaison de changement de couleur, floutage ou transparence. MorphOS gère également les icônes originales d'AmigaOS ainsi que les NewIcons et les GlowIcons. Voici les logiciels et outils que vous avez directement à votre disposition après l'installation : Tiroir "Apps"
Le tiroir "Docs" contient des documentations au format PDF sur les spécifications techniques du Pegasos, le développement sous MorphOS, le SmartFirmware... mais pas encore sur le système lui-même. Dans les menus d'Ambient, vous trouverez la possibilité de :
Fonts : permet de sélectionner les polices utilisées par le système. Des polices vectorielles FreeType qui seront anticrénelées à l'affichage sont fournies avec le système. IControl : permet de gérer le comportement des fenêtres et, nouveauté, de programmer des raccourcis clavier pour les actions courantes. Input : reprend ce que nous connaissions déjà dans AmigaOS, à savoir le paramétrage de la souris, du clavier et le choix de la KeyMap (disposition du clavier). Locale : la localisation fonctionne sous MorphOS 1.3 mais semble se comporter quelque peu différemment en fonction de l'utilisateur. Le problème sera réglé sous MorphOS 1.4. Vous pouvez sélectionner ici votre pays, vos langues préférées et votre fuseau horaire. ScreenMode : permet de sélectionner la résolution ainsi que le nombre de couleurs utilisées pour l'affichage du bureau. Le programme ModeEdit de CyberGraphX est quant à lui resté dans le tiroir "Prefs" et vous permet de programmer des modes d'écran personnalisés. Il sera inclus dans le menu de préférences dans les prochaines versions. Serial : permet de paramétrer la vitesse et le protocole par défaut du port série. Sound : permet d'associer un son pour la fonction "beep" du système. Time : permet de régler l'heure système. Une autre interface de configuration appelée "Ambient Settings" permet de faire quelques réglages propres à Ambient, le bureau de MorphOS. Vous pourrez grâce à elle essentiellement modifier l'image de fond du bureau et des fenêtres, choisir l'effet appliqué sur les icônes PNG lors de leur sélection, choisir l'effet utilisé lors du glisser & déposer, etc. Pour terminer avec les préférences, vous retrouverez également l'interface de paramétrage MUI. Cette dernière permet de paramétrer tout ce qui est possible et imaginable en ce qui concerne l'apparence des applications MUI et ce classe par classe.
Ceux qui ont lu la liste des caractéristiques de Genesi vont se demander : mais où sont passés Frogger, AmiTCP V5, TurboPrint, le compilateur JIT, les outils pour FFS et SFS, la localisation d'Ambient, InstallerNG, MagicASL, Rave3D (3D), Goa (émulation Warp3D), Jungl (OpenGL), l'USB, etc. Voici quelques éléments de réponse : En ce qui concerne Frogger, il semble qu'il ne fera finalement pas partie de MorphOS, l'auteur ayant changé d'avis (!). On s'autorise à penser dans les milieux autorisés qu'un portage de MPlayer remplacera ce dernier. Le compilateur JIT ne semble pas être encore tout à fait au point puisqu'il a été dans les mains des bêta-testeurs, puis a été retiré des distributions. Dans la même lignée, Rave3D (l'API 3D), Goa (émulation Warp3D) et l'émulation PowerUP ont été retirés de la version 1.3 alors qu'ils figuraient dans la version 1.2. Les fichiers "catalog" des logiciels localisés fonctionnent sous MorphOS 1.3, mais MorphOS lui-même n'est pas encore traduit. N'est-ce cependant pas prématuré alors que son contenu change tous les jours ? Pour les autres fonctionnalités, elles ne sont tout simplement pas encore prêtes. Un pilote ainsi qu'une licence pour la pile USB "Poseidon" sont inclus dans MorphOS. Il faut cependant, pour l'instant, télécharger et installer soi-même la pile sur le site www.platon42.de/poseidon.html si l'on veut pouvoir l'exploiter. Vraisemblablement, bon nombre de souris, ainsi que les périphériques respectant le standard "MassStorage" (clés USB, appareils photos, lecteurs Zip...) sont correctement gérés. Les entrailles de MorphOS Côté système on retrouve donc en standard :
Apps C Classes Devs Docs Fonts L Libs Locale morphos ------ Ambient | |- C | |- Classes | |- Devs | |- Fonts | |- L | |- Libs | |- Locale | |- MUI | |- Prefs | |- S | Prefs -------- env-archive | |- presets S Tools Utilities WBStartup A l'installation de MorphOS 1.3, le premier niveau de l'arborescence est pour ainsi dire vide. Tout le système d'exploitation est en fait contenu dans la sous-arborescence "morphos". Ceci à l'énorme avantage de ne pas mélanger système et applications. Ainsi, lorsque vous installerez des applications externes ou des morceaux de système n'appartenant pas à MorphOS, leurs fichiers viendront se placer dans les répertoires du premier niveau de l'arborescence et ne viendront pas polluer le système. MorphOS étant, de plus, capable d'exécuter du code 68k, il est très utile de ne pas mélanger des fichiers 68k et PowerPC. Par convention, les fichiers PowerPC portent souvent l'extension ".elf", mais ce n'est pas systématique. Depuis peu, ce système pour nommer les fichiers PowerPC en ".elf" a été abandonné, l'extension est à présent facultative. Dans le répertoire "morphos:C", on retrouve les commandes classiques d'AmigaOS telles que Avail, Copy, Delete, Dir, Format, Protect, Relabel, Type, Version, AddBuffers, Assign, Break, Execute, Info, List, MakeDir, Mount, Rename, Status, Wait... L'habillage (skin) utilisé par Ambient se trouve dans le répertoire "prefs/presets/morphos" et il est très facile de la modifier ou d'en créer d'autres. Les habillages sont constitués d'un fichier de configuration au format texte et d'images au format PNG. On peut y modifier par exemple les couleurs des textes, leur ombre, les gadgets des fenêtres, paramétrer la transparence des menus, l'épaisseur de la barre de titre, etc. Principales gênes dans l'utilisation de tous les jours Lorsque l'on utilise MorphOS tous les jours (ou presque ;)), les manques suivants se font vite ressentir :
Lorsque vous venez d'installer votre système, la vitesse de démarrage est invraisemblable et il est facile de gagner de nombreux paris auprès des utilisateurs d'autres plates-formes en leur disant que la machine démarre en trois secondes ! Bien sûr, après installation d'une pile IP, d'une pile USB et d'autres personnalisations dans la "user-startup", les choses ne vont plus tout à fait aussi vite, mais vous dépasserez difficilement 15-20 secondes, ce qui reste honorable. ;) En deuxième lieu, vous serez surpris par la réactivité du système qui est mort de rire quand il voit le processeur et la quantité de mémoire qu'on lui met à disposition. Effectivement, MorphOS n'est quasiment pas plus lourd qu'AmigaOS (pas de cache disque, pas de mémoire virtuelle, pas de protection mémoire) en tout cas en ce qui concerne l'ABox, la "boîte" d'émulation Amiga. Une autre partie du système : la QBox (qui a dit X-Box !) devrait voir le jour... un jour, et permettre de faire tourner les programmes dans un environnement plus sécurisé mais au détriment de la compatibilité avec les applications Amiga. Résultat des courses, les fenêtres s'ouvrent avant que l'on clique dessus, les arrières-plans se rafraîchissent avant même d'avoir été recouverts... en tout cas c'est l'impression que l'on a lorsque l'on a pris l'habitude d'utiliser d'autres plates-formes quelles qu'elles soient ! Pour le reste, vous retrouverez tous les avantages de l'architecture simple d'AmigaOS par rapport à un système lourd comme Windows, Mac OS ou Linux. Conclusion MorphOS est pour l'instant un système d'exploitation passionnant pour les passionnés, c'est-à-dire vous et moi. A l'heure actuelle, il se contente en fait d'adapter le système d'exploitation Amiga à une architecture PowerPC et d'assurer une compatibilité ascendante. La cure de jouvence donnée par un matériel moderne (ou presque) permet de faire des choses jamais vues sur un Amiga comme la lecture fluide d'un DivX, l'encodage dans des délais respectables d'un MP3, utiliser la dernière version de MAME ou encore jouer à des jeux 3D dans de bonnes conditions. Cependant, il ne faut pas se voiler la face ce système n'est pas terminé et ceux qui en possèdent un sont des bêta-testeurs donc voyez-le comme tel. A l'heure où vous lisez ces lignes, la version 1.4 du système est sur le point ou vient tout juste de sortir. Cette version devrait corriger beaucoup de problèmes de MorphOS 1.3, ajouter quelques-uns des manques et aussi réintégrer l'émulation Warp3D et PowerUP. Annexe 1 : Liens Genesi (distributeur du Pegasos et de MorphOS) MorphOS (la page officielle de MorphOS) bPlan (le constructeur du Pegasos) Pegasos-France.com (distributeur Pegasos en France) PegasosPPC.fr (distributeur Pegasos en France) Pegasos-Suisse.com (distributeur Pegasos en Suisse) Morphos-News.de (actualité sur le monde MorphOS) MorphZone (forum multilingues sur MorphOS) Vaporware (développeurs d'applications MorphOS) Titan Computer (développeurs d'applications MorphOS) Rune Soft (Epic Interactive) (développeurs de jeux MorphOS) Obligement (magazine AmigaOS et MorphOS) Install Guide Beta2 (guide d'installation de MorphOS sur Pegasos) Install Guide MOS 0.4 (guide d'installation de MorphOS 0.4 sur carte PowerPC) Annexe 2 : Liste de compatibilité logicielle Voici une liste de jeux et logiciels tournants sur Pegasos/MorphOS 1.3. Certains sont natifs MorphOS et d'autres fonctionnent en mode émulation.
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