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Introduction Comme chacun sait, le Pegasos est la nouvelle alternative à l'Amiga Classic tel que nous le connaissons, proposée par l'équipe Genesi/bPlan/MorphOS. Alors qu'Amiga Inc. n'a pas encore pu montrer son nouveau système actuellement en préparation, il est d'ores et déjà possible d'acheter et d'utiliser le Pegasos sous MorphOS. 1. Présentation matérielle 1.1 La carte mère La carte mère du Pegasos est une carte au format microATX. Elle est minuscule puisqu'elle mesure seulement 236x172 mm. Elle est architecturée autour d'un processeur de type PowerPC et d'un jeu de composants constitué de deux puces appelées northbridge et southbridge. Sur une carte mère, le northbridge - ici nommé "Articia" et fourni par MAI (eh oui, le constructeur de la carte mère de l'AmigaOne) - s'occupe de la gestion du processeur, de la mémoire, du bus PCI, du port AGP et du cache de niveau 2. Le southbridge - provenant ici de chez VIA - intègre quant à lui la gestion des entrées/sorties, du son, de l'USB, de l'IDE, etc. La version de la carte mère décrite ici est la "Betatester II" référencée "1A1 (public release)", c'est-à-dire la version actuelle. Voici la liste de ce qu'elle intègre en standard :
La seule différence visuelle permettant de repérer les versions "Betatester 1" et "Betatester 2" est la présence d'un correctif matériel situé sous le northbridge Articia constitué de deux petites puces. Ce correctif a été mis en place suite à la découverte d'un bogue dans la puce Articia qui avait comme conséquences un mauvais fonctionnement de l'IDE (corruption de fichiers !), du réseau et d'autres fonctions liées principalement au DMA (Direct Memory Access). Le processeur embarqué sur la carte mère étant un PowerPC, il est complètement erroné de comparer sa fréquence d'horloge (ici 600 MHz) à la fréquence d'horloge cadençant les processeurs des PC afin d'en déduire sa puissance. Il s'agit là du même type de processeurs que ceux utilisés dans les ordinateurs Macintosh. Pour avoir une idée des performances de la machine, référez-vous à la dernière partie de cet article : les tests de performance. 1.2 Compatibilité matérielle Cette carte mère aux normes de tous les standards actuels est compatible avec la majorité des périphériques IDE, lecteur de disquette, PCI, AGP, mémoire, FireWire, USB du marché. Seul l'emplacement pour le processeur reste propriétaire. Alors que la gestion de ces périphériques est essentiellement un problème lié à l'existence de pilotes, certaines incompatibilités matérielles sont à noter. En effet, toutes les barrettes mémoire de type SDRAM ne sont pas acceptées. Il est dit sur le site officiel que les barrettes acceptées sont :
A noter que le southbridge VIA VT8231 a un bogue bien connu : lorsque l'on branche des périphériques sur les deux ports IDE de la machine, il y a un risque de gel de l'IDE. Ce bogue du VIA VT8231 intervient surtout quand on procède à des accès longs ou répétitifs (copie de gros fichiers) sur un disque dur IDE. Actuellement, aucune parade matérielle ne peut endiguer ce problème. Le remède ne peut être proposé que part le système d'exploitation hôte qui devra inclure une bidouille logicielle. 1.3 Les pilotes matériels sous MorphOS Comme je le disais précédemment, la compatibilité liée au programme (système d'exploitation) est directement dépendante des pilotes existants. Ainsi, sous MorphOS, vous aurez le choix entre un nombre restreint de cartes graphiques soit :
Le Pegasos pouvant également être utilisé sous Linux, les cartes gérées sous ce système d'exploitation sont celles pour lesquelles il existe un pilote. 1.4 Prix Comme nous l'avons vu, la machine dispose de composants standard de l'industrie et de ce fait, le Pegasos peut être considéré comme une machine bon marché. Les revendeurs proposent de larges éventails de configurations possibles, en voici quelques exemples : Carte mère : (chez Software Paradise) Carte mère Pegasos avec carte processeur G3/600 MHz (649 euros). Pegasos "Silver" : (chez Software Paradise) Carte mère Pegasos dans un boîtier moyen tour Silver, carte processeur G3/600 MHz, carte graphique ATI Radeon 7200 64 Mo DDR, 128 Mo de SDRAM, disque dur 40 Go UDMA-100 7200 tours, lecteur de DVD x16 x48, clavier, souris molette PS2 (1049 euros). Gamme Entry : (chez APS) Carte mère Pegasos dans un boîtier mini tour, carte processeur G3/600 MHz, carte graphique Voodoo3 3000 16 Mo, disque dur 40 Go, 128 Mo de mémoire, lecteur de CD 52x, clavier et souris PS/2 (930 euros). Gamme Excellence Plus : (chez APS) Carte mère Pegasos dans un boîtier tour aluminium, carte processeur G3/600 MHz, carte graphique Radeon 8500 128 Mo, disque dur 80 Go, 512 Mo de mémoire, lecteur combi DVD-ROM/graveur CD Plextor, clavier et souris optique sans fil (1670 euros). Configuration "Basic" : (chez Pegasos-Suisse) Carte mère Pegasos dans un boîtier tour REL 26 luxe, disque dur Seagate 7200 tours 40 Go, lecteur de disquette DD, lecteur DVD 16x/48x, ATI Radeon 7000 TV 64 Mo, 256 Mo de SDRAM, clavier, souris Logitech, sound-system Logitech Z-340 (1080 euros). Configuration "Premium" : (chez Pegasos-Suisse) Carte mère Pegasos dans un boîtier tour REL 26 luxe, disque dur Seagate 7200 tours 80 Go, lecteur de disquette DD, lecteur DVD 16x/48x, graveur CDR/CDRW, ATI Radeon 8500 128 Mo, 512 Mo de SDRAM, clavier, souris Logitech, sound-system Logitech Z-340 (1455 euros). 2. Présentation logicielle 2.1 SmartFirmware Le micrologiciel est l'équivalent de ce que certains d'entre vous appellent le "BIOS" sur les PC avec un rôle plus important tout de même. En effet, le micrologiciel intègre les fonctionnalités du BIOS comme la reconnaissance et l'initialisation du matériel, mais aussi celles d'un outil de démarrage tel que "Lilo" ou autre "Grub". Le SmartFirmware est un véritable petit système d'exploitation dont la gestion se fait en ligne de commande. Le SmartFirmware est une implémentation d'Open Firmware faite par CodeGen. ![]() Là où vous allez vous apercevoir que cela va beaucoup plus loin, c'est lorsque vous allez comprendre que le micrologiciel est capable de voir les partitions et même les fichiers présents sur les partitions ! Ainsi vous pouvez taper "cd disk@0,0" pour entrer sur votre disque dur (disque 0 du bus IDE 0). En tapant "ls" vous allez voir s'afficher la liste des partitions de votre disque dur, et vous pouvez aller encore plus loin si le type de partition est reconnu par le micrologiciel en entrant carrément dans la partition et en listant les fichiers contenus sur cette dernière toujours grâce à la commande "ls". Pour démarrer sur le CD MorphOS, vous devrez par exemple taper "boot /pci/ide/cd boot.img", "boot.img" étant le nom du noyau à exécuter sur le CD. Un certain nombre de variables d'environnement sauvegardées en NV-RAM (mémoire non volatile) sont présentes dans le micrologiciel. Elles vont par exemple servir à définir le périphérique et le fichier de démarrage par défaut.
Vous pouvez également essayer la commande "Help" qui vous guidera à travers la liste des commandes disponibles. 2.2 Installation depuis zéro ("from scratch") Pour installer MorphOS sur un disque vierge, vous devez donc procéder comme suit :
MorphOS est un système d'exploitation natif PowerPC. Il est compatible avec AmigaOS au niveau API et intègre un compilateur 68k "just in time" (JIT). Tout cela signifie que le système est capable d'exécuter les anciens programmes Amiga 68k par émulation et recompilation au vol, ce qui confère à cette fonctionnalité une incroyable efficacité. Ce procédé est, entre autres, celui utilisé par l'émulateur Amiga "UAE" sur PC et est également celui qui a été utilisé sur Mac OS pour permettre la transition en douceur des processeurs 68k vers les processeurs PowerPC. Plus fort, MorphOS est capable d'exécuter de manière complètement transparente les programmes écrits pour les cartes accélératrices PowerPC sur Amiga Classic quel que soit leur format : WarpUP ou PowerUP ! Encore plus fort, MorphOS dispose d'une émulation Warp3D permettant d'utiliser les logiciels faisant appel aux fonctions de cette API 3D. La compatibilité est dans l'ensemble très bonne, pour peu évidemment, que l'on n'utilise pas des programmes accédant directement aux spécificités matérielles des Amiga Classic comme les circuits vidéo ou sonores. L'idéal reste bien évidemment d'utiliser des programmes directement compilés pour MorphOS s'ils sont disponibles. Ces prouesses techniques passées en revue, il faut cependant être conscient que MorphOS est un système qui n'est pas terminé ! Le premier problème auquel on se heurte lorsque qu'on le met en place est l'instabilité du remplaçant du Workbench qui est fourni : Ambient 1.10. Il faut donc soit faire sans (et le remplacer par Magellan ou Scalos), soit réussir à s'en procurer une version stable car elles existent (NDLR : une mise à jour de l'ensemble du système est prévue pour très bientôt, elle résoudra le problème d'instabilité de cette version-ci d'Ambient). D'autre part, une fois le système installé, vous vous apercevrez très vite qu'il manque des fonctionnalités indispensables comme une pile IP ou même un simple éditeur de texte et il faudra, pour l'instant, très souvent avoir recours à votre ancien système et/ou à Aminet afin d'y récupérer des utilitaires et morceaux de système (bibliothèques, etc.). Même s'il est prévu à terme que la plupart de ces fonctionnalités manquantes fassent partie de MorphOS, vous devrez, pour l'instant, pas mal bricoler avant d'avoir un système à peu près fonctionnel. J'utilise personnellement une carte vidéo de type SIS 6326, et j'ai pas mal de logiciels, et en particulier les logiciels faisant appel à Warp3D, qui plantent à cause de bogues présents dans le pilote. Là encore, je sais que le problème a été résolu, mais que le correctif n'est pas encore distribué. De plus, la 3D accélérée fonctionne bien avec les cartes de type Voodoo tandis qu'elle n'est pas encore gérée sur les cartes de type ATI Radeon. Les personnes habituées à utiliser un Amiga Classic ne seront absolument pas dépaysées, puisque MorphOS fonctionne exactement comme AmigaOS. Cependant, afin de ne pas mélanger les composants des deux systèmes, les répertoires "Libs", "Devs", "C", etc. se trouvent eux-mêmes dans un répertoire nommé "MorphOS", que l'on peut considérer comme le coeur du système. Les répertoires du même nom situés à la racine du disque continuent à exister et à être utilisés, mais sont vides lors de l'installation du système d'exploitation. C'est dans ces derniers qu'il est recommandé de mettre les fichiers n'appartenant pas à MorphOS. Quels sont les logiciels fournis avec le système ? Aucun pour l'instant à part une version du navigateur Voyager. Côté système on retrouve CyberGraphX, MUI et AHI en standard. A terme, on devrait trouver les logiciels suivants intégrés à MorphOS : la pile TCP/IP AmiTCP 5, le lecteur multimédia FroggerNG, APDF pour lire les PDF, le gestionnaire d'imprimante TurboPrint, etc. Cet article est avant tout un test du Pegasos, nous verrons plus en profondeur le système MorphOS dans un prochain article d'Obligement. 2.4 Linux Je n'ai personnellement pas installé Linux sur ma machine, mais sachez qu'il est tout à fait possible d'utiliser ce système d'exploitation dans sa version PowerPC sur le Pegasos. Normalement, toutes les distributions sont installables pour peu que l'on utilise le noyau spécifique. Cependant, une distribution spéciale Pegasos est en train d'être mise au point par l'équipe de Genesi. 3. Tests de performance 3.1 SysSpeed Les tests suivants sont donnés avec le logiciel SysSpeed, avec une résolution de 800x600 pour les tests graphiques. Mais attention : de nombreux tests ne fonctionnent pas ou donnent des résultats fantaisistes, il faut donc prendre ces chiffres avec des pincettes, ce ne sont que des données numériques qui ne sont pas toujours vérifier dans la pratique (vitesse des logiciels, etc.). Les tests sont réalisés sur trois machines : Pegasos : PowerPC G3/600 MHz, carte graphique SIS 6326 sur AGPx2, 256 Mo de SDRAM. Amithlon : Athlon 1,46 GHz, carte graphique GeForce 3 sur AGPx4, 256 Mo de SDRAM DDR. Amiga PowerPC : PowerPC 603e/240 MHz et 68040/25 MHz, carte graphique Permedia 2 sur bus BlizzardPPC, 96 Mo de mémoire SIMM EDO.
Petite précision : le chiffre de 3208,70 MIPS pour la vitesse du 68k pour le Pegasos est obtenu avec le compilteur JIT de MorphOS. L'émulation dite "static" n'offre que 39,90 MIPS. Le chiffre de 3208 MIPS semble très fantaisiste. 3.2 AmigaMARK Le logiciel AmigaMARK fournit d'autres tests qui peuvent être considérés comme plus fiables que ceux obtenus par SysSpeed, notamment pour la vitesse du processeur. Les tests ont été réalisés sur trois machines : Pegasos : G3/600 MHz, Voodoo3 sur AGPx2, 256 Mo de SDRAM. Amithlon : Athlon XP 2600+, Radeon 9600 sur AGPx4, 512 Mo de SDRAM DDR 333 MHz. Amiga 4000/060 : 68060/66 MHz sur carte CyberStormPPC, CyberVisionPPC, 136 Mo de mémoire EDO.
3.3 Tests dans des cas pratiques Pour finir dans cette série de tests, voici des résultats obtenus dans des cas pratiques : WipEout 2097, rendu matériel, résolution 640x480 : 60 fps sur Pegasos G3/600 MHz + Voodoo3 (pilote 3D non optimisé). 14 fps sur Amiga PowerPC + Permedia 2. Heretic 2 et Shogo, rendu matériel, résolution 640x480 : Sur Pegasos, entre 38 et 78 fps suivant les endroits (pilote 3D non optimisé). Sur Amiga PowerPC, entre 9 et 20 fps suivant les endroits. Quake 2, rendu logiciel, résolution 640x480 : 42 fps sur Pegasos. 8 fps sur Amiga PowerPC. Copie d'un fichier de 100 Mo entre deux partitions SFS : 15 secondes sur Pegasos (soit 6,67 Mo/s). 2 minutes 12 secondes sur Amiga PowerPC (soit 0,76 Mo/s). Note : la vitesse pour ce dernier test dépend de beaucoup de facteurs : fragmentation, nombre de tours/min du disque dur, marque, etc. Adam Carrano nous annonce que son Pegasos, avec partitions SFS, met 49 secondes pour copier un fichier de 690 Mo entre deux partitions SFS (soit 14,08 Mo/s). Conclusion Cette machine semble techniquement très prometteuse. La légèreté de son système lui donne une réactivité complètement inégalée par les systèmes actuels. Sa réussite/longévité dépendra certainement de beaucoup d'éléments sans rapport avec ses avantages techniques, mais souhaitons lui tout de même un avenir le meilleur possible. Il faut aussi espérer que la guerre irraisonnée entre les deux acteurs du marché Amiga n'aura pas raison d'eux avant même qu'ils puissent se faire connaître au grand public. Une nouvelle version du Pegasos avec un matériel mis à jour (AGP x4 ? module PowerPC G4 ?) est annoncé courant 2003.
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