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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Point de vue : Le cercle vicieux d'Amiga Inc.
(Article écrit par James H. Russell et extrait d'Amiga.org - septembre 2003)
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Note : traduction par David Brunet.
Amiga Inc. est en danger d'insolvabilité et la marque Amiga fait de nouveau face à l'incertitude.
Depuis la disparition de Commodore il y a près d'une décennie, l'Amiga a connu une période tumultueuse en essayant
de survivre en tant que plate-forme informatique. La communauté Amiga, en diminution constante, a vu se succéder
les propriétaires de la marque leur promettant "un second souffle" à l'Amiga, mais n'a finalement vu que des
promesses non tenues, des améliorations technologiques mineures et aucun nouveau produit important.
Une brève histoire d'Amiga Inc.
Le dernier propriétaire de la marque Amiga est Amiga Inc., qui est dirigé par Bill McEwen, un ancien membre de
la filiale Amiga Development LLC de Gateway à la fin des années 1990. Depuis son rachat de la marque en janvier
2000, Amiga Inc. a su assez bien résister à la brutalité d'une communauté Amiga aigrie. Pour certains, il
semblait que la "malédiction de l'Amiga" avait finalement été levée. Les projets de la société pour l'Amiga Digital
Environment (basé sur Intent, le système d'exploitation temps réel de Tao) étaient audacieux mais malins : la
promesse de lancer les futures applications Amiga sur n'importe quel appareil était pour le moins convaincante !
Cependant, dans la communauté, beaucoup avaient un problème avec ce projet initial d'Amiga Inc. : il y avait apparemment
une absence totale d'intérêt pour soutenir et maintenant AmigaOS en tant que plate-forme informatique. En 2001, Amiga Inc.
changea son fusil d'épaule et annonça qu'elle avait contracté la création d'un nouvel ordinateur Amiga avec la société
Eyetech Group Ltd et le développement par Hyperion Entertainment d'AmigaOS 4, un système d'exploitation natif PowerPC.
Ces deux sociétés étaient alors encore rentables grâce à la vente de produits Amiga.
Durant les deux premières années, les choses semblaient rouler assez bien, Amiga Inc. disposait d'un système (AmigaDE)
disponible pour Windows et Linux, et annonçait des accords avec les principaux fabricants de téléphones sans fil,
même Microsoft, pour des campagnes de publicités croisées. On parla d'une introduction en bourse et cela enthousiasma
brièvement le communauté avant que la société ne fasse machine arrière en invoquant comme raison les difficultés du marché
de la technologie. AmigaDE fut même distribué par de grandes chaînes commerciales comme CompUSA, où les utilisateurs de
Pocket PC pouvaient y acheter les Amiga Entertainment Packs 1 et 2, deux lots de jeux pour leurs smartphones sous Windows
CE et vendus sous la marque Amiga.
Signes de problèmes
Ensuite, en 2002, la société disparut mystérieusement de ses locaux de Snoqualmie et, un an plus tard, le propriétaire des
bureaux vendit aux enchères divers objets d'Amiga Inc. susceptibles d'aider à payer la dette qui lui était due.
Beaucoup de personnes de la communauté étaient inquiètes à propos de cette vente aux enchères et de ce que cela signifiait
pour la société et son avenir. Bill McEwen rassura la communauté en disant qu'Amiga Inc. n'avait pas de problèmes et que
la société avait en fait déménagé à Seattle pour se rapprocher de ses principaux partenaires. La communauté était
nerveuse mais n'avait pas d'autre choix que d'accepter cette déclaration de Bill McEwen.
De nombreux amigaïstes continuèrent cependant d'insister sur le fait que quelque chose ne tournait pas rond. Amiga Inc.
avaient déjà fait défaut à ses clients au sujet des T-shirts promis aux acquéreurs du coupon de prévente de l'AmigaOne en 2002.
Les employés d'Amiga Inc. continuèrent, eux, à insister avec véhémence sur les forums et lors des rassemblements Amiga que
la société n'avait aucun problème.
Le litige
Des documents judiciaires ont récemment fait surface permettant de faire la lumière sur les litiges avec d'anciens employés
de Thendic-France/Genesi.
Plus précisément, ces documents indiquent ceci :
En juillet 2003, Bill McEwen devait faire une déposition dans l'état de Washington. Ses avocats ont affirmé qu'il n'a pas
pu s'y rendre pour des raisons de santé, et qu'il reçoit en conséquence ses soins médicaux dans le Montana. Bill Buck de
Thendic-France/Genesi devait assister à la première déposition mais n'a pas pu assister à la déposition qui a été reportée.
Lorsqu'on leur a demandé des précisions, Bill McEwen a seulement déclaré qu'il était traité médicalement par une personne
qui lui avait été recommandée par une "connaissance en équitation", et n'a pas fourni de plus amples détails.
Depuis mi-2001, Amiga Inc. a omis de payer ses employés, les a payés avec du retard, a fourni des chèques qui ont été refusés
par la banque, et a cessé de verser les primes d'assurance sans en avertir ses employés. Au moins un employé a accumulé
des milliers de dollars en factures médicales qui auraient dû être couvertes par son assurance. Plusieurs anciens employés
d'Amiga Inc. poursuivent actuellement en justice la société et Bill McEwen, pour le non-paiement de milliers de dollars.
Au moins un employé a fait faillite. Dans sa déposition, Bill McEwen admet qu'Amiga Inc. dispose "d'environ une centaine
de dollars" sur son compte en banque et présente actuellement des dettes de 2,2 millions de dollars.
En novembre 2000, Amiga Inc. a conclu un accord avec Thendic Electronic Components (actuellement Thendic-France/Genesi)
afin de porter AmigaDE sur des appareils de chez Thendic (dont des appareils sous Windows CE). Ce contrat stipule que de
futurs appareils de chez Thendic peuvent être ajoutés à cette liste, mais ceux-ci nécessitent l'approbation d'Amiga Inc.
Le Pegasos, machine à base de processeur PowerPC qui utilise un système d'exploitation compatible Amiga et qui est en
concurrence avec l'AmigaOne, n'existait pas à ce moment-là. Thendic-France/Genesi poursuit maintenant Amiga Inc. pour
rupture de contrat pour non-possibilité de porter AmigaDE sur Pegasos. Le coeur de l'affaire sera l'interprétation juridique
du fait qu'Amiga Inc. ait ou non approuvé le Pegasos comme nouvel appareil prévu dans le cadre du contrat.
Amiga Inc. a déposé une contre-plainte contre Thendic-France/Genesi pour le motif suivant : "nombreuses violations de nos
marques déposées [et] de nombreuses déclarations publiques fausses et trompeuses". Lorsque l'on a ensuite interrogé Bill
McEwen sur le montant qu'il demandait, il a d'abord plaisanté : "quatorze millions de dollars... est-ce trop élevé ?",
puis il a admis que "je ne pense pas que nous ayons établi un montant en dollars".
Quelle prochaine étape pour Amiga Inc. ?
Les dates dans ces documents indiquent que tous les procès-verbaux et documents connexes doivent être soumis avant
le 26 novembre 2003. Les sanctions proposées par les avocats de Thendic-France/Genesi envers Amiga Inc. incluent le portage
d'AmigaDE pour le Pegasos ou la fourniture du code source, ce qui permettrait à Thendic-France/Genesi de porter ce système
eux-mêmes d'ici le 3 octobre 2003. On ne sait pas ce que va faire Amiga Inc. concernant ce délai. Une conférence de
règlement se tiendra au plus tard le 2 octobre 2003. La date du procès est, elle, fixée au 1er décembre 2003.
De toute évidence, les 2,2 millions de dollars de dette ne sont pas un bon signe pour l'avenir d'Amiga Inc. Cela dit, il
n'est pas possible de prévoir l'issue éventuelle du litige avec Thendic-France/Genesi ou de la manière dont l'entreprise
va éponger ses dettes.
Cependant, un espoir reste concernant un nouvel ordinateur Amiga : Amiga Inc. a signé des accords avec Hyperion et Eyetech
qui garantissent théoriquement à ces derniers la capacité de commercialiser AmigaOS 4 et l'AmigaOne, même s'il arrivait
quelque chose à Amiga Inc. Mais une faillite d'Amiga Inc. (si cette mesure drastique se concrétise) pourrait potentiellement
changer cela. En tout cas, l'AmigaOne est déjà en vente, avec Linux et surtout un coupon permettant d'acquérir gratuitement
un exemplaire d'AmigaOS 4 quand il sera disponible (Hyperion estime que le système d'exploitation sera publié pour le début
de l'année 2004).
Ce qui attend Amiga Inc. n'est pas clair. Certainement que la communauté Amiga, marqué par une décennie de relances échouées
de la plate-forme, sera déçue de cette nouvelle. A moins qu'Amiga Inc. soit renflouée par une masse importante de
liquidités (ou qu'elle soit rachetée par une autre société), son avenir semble bien sombre. La communauté, elle, attendra et
restera spectatrice alors que l'avenir de la légendaire marque Amiga et de ses propriétés intellectuelles est encore
une fois incertain.
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