Obligement - L'Amiga au maximum

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Dossier : L'Amiga face à ses concurrents en bureautique
(Article écrit par Dominique Bonin et extrait d'Amiga News - juin 1991)


A défaut d'un mariage d'amour, un mariage de raison !

Depuis quelque temps déjà, un problème est longuement abordé dans les colonnes d'Amiga News : il s'agit de la possibilité, ou plutôt de la difficulté à travailler en bureautique avec un Amiga. Pierre-Louis Mangeard a été le principal instigateur de ce débat qui a provoqué un grand nombre de réactions et qui apparemment -et heureusement- passionne plus d'un lecteur.

Le premier constat est celui-ci : dans ce domaine, l'Amiga ne ferait apparemment pas le poids face à ses concurrents, j'ai nommé le Macintosh, le PC (et ses compatibles) et, à un degré moindre, le ST(E). C'est bien connu, l'herbe est plus verte ailleurs...

Le nouvel acquéreur d'un Amiga (500 ou 2000) flambant neuf doit être en proie à d'affreux doutes : pourquoi ai-je acheté une machine qui ne fera rien de bon en bureautique ? Après donc le billet fort instructif de Louis Varetto paru dans le numéro 33, nous allons nous pencher attentivement sur les possibilités en bureautique de notre ordinateur, en examinant auparavant quelque peu cette concurrence qui nous ferait rêver.

La concurrence

Le Macintosh

Pour beaucoup, c'est tout simplement le roi des applications en bureautique et en PAO. Il faut dire qu'il ne manque pas d'atouts. Le premier, et non le moindre, est la très grande convivialité de son système d'exploitation qui repose sur les menus déroulants, les icônes et la souris. La qualité et la puissance de ses programmes (Word, X-Press...) ne sont plus à démontrer et la majorité d'entre eux ont popularisé le "wysiwyg" grâce à la gestion du mode graphique.

Malheureusement, le prix du matériel et des logiciels ne le réservaient qu'aux entreprises et aux (très) riches particuliers. Il a fallu attendre l'Amiga et le ST pour que le grand public puisse également profiter d'un système souple et convivial. Apple a décidé récemment de pénétrer ce marché "grand public" en proposant depuis quelques mois une nouvelle gamme à des prix plus abordables : le Classic propose pour 6500 FF une unité centrale avec moniteur monochrome, un lecteur de disquette et 1 Mo de mémoire.

Le PC

Faites l'expérience suivante : entrez dans un magasin d'informatique et déclarez que vous avez besoin d'un micro ordinateur pour travailler avec un traitement de texte ; le vendeur ne manquera pas de vous affirmer que c'est un PC qu'il vous faut. Des PC, vous en avez à tous les prix. Pour 4500 FF, vous aurez un PC XT écran monochrome avec un lecteur de disquette et 512 ko de mémoire... et un système d'exploitation austère (MS-DOS).

La configuration la plus basse avec un écran couleur (affichage CGA, régalez-vous avec ses quatre couleurs) sera à 5500 FF. Pas de mystères, pour avoir plus de couleurs, plus de mémoire et un système convivial, il faudra choisir au moins un PC AT et y mettre le prix (10 000 FF environ au minimum) ; et si en plus, vous voulez le multitâche...

Les logiciels professionnels sur PC sont nombreux et souvent hautement loués. Ils sont la plupart du temps d'excellente qualité, on ne peut le nier, quoique le terme "professionnel" convienne mieux que qualité. Mais on ne peut tout de même pas toujours les placer sur le même plan que les logiciels Amiga.

C'est vrai, les traitements de texte vedettes sur PC (Word, WordPerfect, Sprint, Textor...) sont très complets et puissants. Mais n'espérez pas pouvoir les utiliser aussi rapidement que ceux tournant sur votre Amiga : leur apprentissage, long et difficile, demande une étude très assidue du manuel (voir l'avis de Louis Varetto dans le numéro 33). La majorité de ces programmes fonctionne en mode texte : les divers éléments qui constituent une mise en page (polices différentes, graphiques...) n'apparaîtront pas à l'écran et l'impression sera effectuée avec les polices internes de l'imprimante. Vous n'aurez donc pas à l'écran ce que vous obtiendrez réellement, il s'ensuit donc une certaine lourdeur dans la manipulation de ces traitements de texte, surtout pour le néophyte. Et leur prix ne les placent pas à la portée de toutes les bourses (près de 5000 FF pour Word 5.1, 5500 FF pour WordPerfect, 3000 FF pour Sprint, 4500 FF pour Textor).

Certes, l'interface graphique Windows apporte désormais la souplesse d'utilisation qui faisait tant défaut aux PC : le "wysiwyg" est présent ainsi que le multitâche. Mais à quel prix : il vous faudra une configuration à base du microprocesseur 80386, soit plus de 15 000 FF (c'est ce qu'on appelle l'informatique pour tous...).

Quand on vous parle de PAO, on ne peut s'empêcher de faire référence à Pagemaker ou Ventura, les meilleurs outils en la matière toutes machines confondues... en oubliant de préciser que chacun de ces programmes coûte près de 10 000 FF chacun. Et il en est ainsi pour tous les autres domaines de la bureautique :
  • Gestion de fichier : Paradox 3.5 (7500 FF), D Base IV (9000 FF).
  • Tableurs: Quattro Pro (5500 FF), Lotus 1-2-3 (6500 FF), Multiplan (3500 FF).
Avec de tels prix, peut-on vraiment dire que le PC est un "Personal Computer" ?

Le ST(E)

Il a été pendant longtemps le concurrent coriace de l'Amiga. Il faut tout de même aller au-delà de cette "guerre" et reconnaître qu'il a contribué à l'introduction de l'informatique dans les foyers, au même titre que notre machine. Comme l'Amiga, il possède un système d'exploitation graphique utilisant la souris et les menus déroulants. Le grand inconvénient est que certains logiciels bureautiques exigent le moniteur monochrome et son mode "haute résolution" (pas très pratique pour les jeux). La version monochrome (512 ko de mémoire, un lecteur interne) s'élève à un peu moins de 4500 FF, la version couleur à près de 5200 FF ; pour comparer, un Amiga 500 (512 ko, un lecteur interne) et le moniteur couleur A1083S coûtent 4990 FF.

Pour beaucoup de revues informatiques, le ST était le seul ordinateur familial qui permettait de travailler sérieusement, tant en bureautique qu'en PAO.

Pierre-Louis Mangeard signale également que ses amis n'avaient aucun problème avec leurs applications en bureautique sur leur ST. Et pourtant... Je connais quelques personnes qui ont planté plus d'un texte avec leur traitement de texte First Word Plus ou qui n'ont pas apprécié quelques plantages avec Le Rédacteur (version 1...). Très agréable quand on travaille sur un mémoire... En fait, lorsqu'on présente à son entourage son micro-ordinateur, on évite de montrer les programmes défectueux et d'évoquer les bogues, c'est évident...

Revenons maintenant à notre Amiga.

Le matériel

La configuration minimale recommandée est : un Amiga 500, 512 ko de mémoire supplémentaire et un deuxième lecteur de disquette. Non, non, vous ne rêvez pas : on peut travailler correctement en bureautique avec un Amiga 500. Cette configuration vous reviendra environ à moins de 4000 FF (regardez les pubs, leur rôle est, entre autres, de vous informer). Le moniteur couleur A1083 (préférable tout de même à votre téléviseur pour bien travailler) coûte, lui, 1990 FF.

Il vous reste maintenant à choisir l'imprimante. C'est, à mon avis, le maillon le plus important de la chaîne lorsqu'on veut travailler sérieusement en bureautique et trop d'acheteurs le négligent : ils se jettent sur le modèle matriciel 9 aiguilles le moins cher... et le plus limité.

La première question à vous poser est : la couleur ou non ? On énumère souvent les défauts des traitements de texte Amiga, alors pourquoi ne pas mettre en valeur leurs points forts ? Des couleurs dans un texte, ça en jette (pardonnez-moi l'expression) et le résultat sur votre écran et sur votre feuille fera sûrement plus d'un envieux.

La plupart des traitements de texte Amiga proposent trois modes d'impression : le mode brouillon qui utilise la police "listing" de l'imprimante, le mode courrier qui utilise les polices internes de l'imprimante (plus l'imprimante possédera de polices et plus la variété typographique sera possible) et le mode graphique qui permettra un réel "wysiwyg" (l'imprimante dessinera sur la feuille le texte affiché à l'écran). C'est pour cette raison que votre imprimante devra pouvoir imprimer en mode graphique et en qualité courrier. Les imprimantes à marguerite, certes de très bonne qualité pour le courrier, sont donc à proscrire.

Choix du mode d'impression

Les imprimantes laser constituent sûrement ce qui se fait de mieux en matière d'imprimantes. N'espérez pas avoir cependant la couleur : les prix sont vraiment prohibitifs. Pour les modèles noir et blanc (les plus courants), des machines de moins de 10 000 FF sont apparues sur le marché : Canon LB4, Mannesmann Tally MT 905, ou surtout Voki Laser Line 400 (très compacte) à 8000 FF environ. A noter que Commodore commercialise en Allemagne une imprimante laser (LPS 2000) entre 6500 et 7000 FF. A quand une telle initiative en France ?

Les imprimantes à jet d'encre sont, quant à elles, plus abordables ; si les modèles couleur reviennent en général à plus de 10 000 FF (sauf pour la Canon PJ 1080 A Couleur à 6500 FF), vous trouverez quelques modèles noir et blanc à un prix raisonnable : Mannesmann Tally MT 91 (7000 FF), HP Deskjet 500 (6000 FF, voir test), Canon BJ 130E (5000 F, voir test), HP Thinkjet (4000 FF), Commodore MPS 1270 (1990 FF, voir test).

Mais la plupart des utilisateurs particuliers décideront d'acquérir une imprimante matricielle. Leurs avantages sont nombreux : haute résolution maximale pour certaines (360 DPI contre 300 DPI pour les laser), utilisation de feuilles normales, multicopies, polices LQ (courrier) pour les 24 aiguilles ou NLQ (quasi courrier) pour les 9 aiguilles. Par contre, la vitesse d'impression sera plutôt lente en mode graphique et elle ne seront pas très silencieuses (quoique des progrès ont été faits sur les modèles récents). Le choix ne manque vraiment pas et ne sera pas aussi simple.

Les imprimantes de meilleure qualité sont bien sûr les modèles à 24 aiguilles. Vous serez également tenté (et vous aurez raison) par les modèles couleurs. Quatre grandes marques règnent sur le marché : Epson, Nec, Citizen et Star.

De par leur réputation, les modèles Epson pourraient sembler être le meilleur choix. Malheureusement, le nombre limité de polices internes et une résolution graphique plus faible que les autres modèles jouent en leur défaveur pour les possesseurs d'un Amiga.

Nec propose en entrée de gamme le modèle P2+, avec sept polices en standard et une excellente résolution graphique (360x360) pour 3500 FF. Un modèle fiable et robuste mais qui n'a pas, hélas, en option un kit couleur. Cette option n'est disponible qu'avec l'imprimante P6+ (6000 FF sans le kit couleur).

Citizen vous propose trois modèles : la Prodot 24 à 7500 FF (modèle légèrement encombrant mais disposant de cinq polices LQ en standard et d'une émulation graphique Nec, c'est-à-dire 360 DPI), la Swift 24 à 3200 FF (émulation Nec, quatre polices en standard, panneau de contrôle LCD et un module couleur en option pour 500 FF environ), et la 124 D à 2900 FF (émulation Nec, deux polices en standard).

Chez Star, vous trouverez encore la LC 24-10 (qui commence à dater) à 2800 FF (et peut-être encore moins cher chez certains commerçants qui doivent finir les stocks), mais préférez plutôt la petite dernière Star LC 24-200 qui est encore plus performante : vitesse accrue, niveau sonore plus faible, cinq polices LQ, différents modes d'introduction de papier... Une excellente imprimante vendue à 3600 FF environ et saluée par grand nombre de nos confrères français et étrangers. Ce modèle existe également en version couleur (Star LC 24-200 couleur) pour 4000 FF environ (Bruce Lepper : certains lecteurs ont signalé des problèmes de pilote avec Star LC-24 10).

Vos finances vous contraindront peut-être à vous porter sur une imprimante 9 aiguilles. Les modèles ne manquent pas et les marques aussi : Epson, Citizen, Star, Commodore, Panasonic, Mannesmann Tally. Si vous le pouvez, optez pour les modèles couleur Star LC 200 Couleur à 2900 FF (quatre polices NLQ), Citizen Swift 9 avec le module couleur à 2600 FF (trois polices NLQ), Star LC-10 Couleur à 2200 FF (elle commence à dater) ou Commodore MPS1550 C à 1990 FF (trouvez moins cher).

Les modèles noir et blanc existent aussi. Dans l'ordre du meilleur rapport qualité/prix : Panasonic KXP 1180, Star LC-20, Citizen Swift 9, Epson LX850, Epson LX800, Citizen 120 D+ (le minimum).

Bref, si vous comptez travailler énormément en bureautique avec votre Amiga et produire des documents de qualité, n'hésitez pas, choisissez une bonne imprimante (couleur si possible). Si votre activité se résume essentiellement à ce domaine, que ne comptez pas vous spécialiser dans la vidéo ou le graphisme et que votre bourse n'est pas très pleine, préférez la solution Amiga 500 (1 Mo de mémoire, et lecteur externe) + imprimante 24 aiguilles à la configuration Amiga 2000 + imprimante 9 aiguilles. Vous pourrez toujours par la suite renforcer l'unité centrale par l'ajout de périphériques (disques durs) ou d'extensions (mémoire, émulateurs PC XT ou AT) qui s'intègrent parfaitement, quoiqu'en disent les mauvais esprits, à votre Amiga 500, qui seront tout aussi performants que les modèles pour le 2000 et dont les prix baissent de plus en plus (2900 FF le disque dur 20 Mo, 2500 FF l'émulateur XT Power PC Board de KCS, 1990 FF l'émulateur AT ATonce de Vortex).

Les logiciels

Nous avons donc vu que des solutions matérielles simples existent pour travailler correctement en bureautique avec un Amiga, il ne reste plus qu'à faire un rapide tour d'horizon des différentes possibilités logicielles dans ce domaine. Rapide car d'une part, Louis Varetto a abordé le sujet en expliquant ses applications en bureautique dans le numéro 33 et d'autre part, certains logiciels vous ont été présentés au fil des pages des différents numéros de Amiga News.

Les logiciels bureautiques qui se vendent le plus sont bien sûr les traitements de texte. KindWords 2.0 fait partie du trio des programmes les plus utilisés avec ProWrite et Excellence!. Il est bon marché, c'est vrai (500 FF), mais ne vous y trompez pas, il possède de grandes possibilités qu'on voit rarement sur un traitement de texte à ce prix : wysiwyg, césure automatique, vérificateur orthographique (le premier en français lors de sa sortie en 1989), en-têtes et bas de page, importation et manipulation de graphiques, numérotation automatique de pages, encadrements (mais oui), fonction de recherches, publipostage. Vous croyez peut-être que le célèbre traitement de texte sur Macintosh, Mac Write, en faisait autant à ses débuts et pour un même prix ? D'accord, il est lent et possède une faible variété de polices, mais en contrepartie, ses Superfonts (polices haute résolution) et ses super-drivers permettent de sortir des documents de très bonne qualité avec des imprimantes 9 aiguilles, au détriment tout de même de la vitesse. Un logiciel, donc, à recommander aux possesseurs d'imprimantes matricielles de qualité moyenne (9 et même 24 aiguilles).

La première version d'Excellence! a été saluée lors de sa sortie en 1989 par la presse informatique française qui ignore plutôt notre machine : "...enfin, un traitement de texte sérieux et complet pour l'Amiga..." (SVM), "...entièrement conforme au principe -tel écran, tel document- simple à utiliser, Excellence! fonctionne parfaitement en multitâche... et propose de nombreuses fonctions inspirées de celles de Microsoft Word sur Macintosh..." (Soft et Micro) !

La comparaison est plutôt flatteuse. La version 2.0 s'est vu adjoindre quelques changements. N'en déplaise à Pierre-Louis Mangeard, Excellence! sait justifier un texte, même sur une colonne étroite et sans laisser de blancs disgracieux (test révélateur et souvent impitoyable), à condition bien sûr de (savoir) utiliser la fonction césure. Pierre-Louis Mangeard y va fort en le considérant (tout comme ProWrite) mauvais. Le but d'un traitement de texte est la saisie et la manipulation de textes ; Excellence! s'acquitte fort bien de ce travail et possède des fonctions avancées que l'on trouve sur les programmes vedettes PC ou Mac (Word). L'impression ne constitue qu'une partie de ce travail et on ne peut juger de la valeur d'un traitement de texte que sur cette fonction, même si elle a beaucoup d'importance pour l'utilisateur. D'accord, l'impression en mode graphique est plutôt moyenne, mais de là à la qualifier d'ignoble...

ProWrite est peut-être le traitement de texte le plus utilisé en France sur Amiga. En tout cas, c'est le plus ancien. Ne l'utilisant pas, je ne peux donner un avis, mais il semble pour ses utilisateurs satisfaisant et Bruce Lepper a un faible pour lui. La nouvelle version (3.1) est, parait-il, nettement meilleure et gère plus facilement l'impression sur des imprimantes matricielles.

D'autres programmes existent et ont été commercialisés, sans grand succès, en France : certains ont été francisés (manuels et logiciel) comme Textcraft Plus qu'on pourrait qualifier comme le précurseur de KindWords et qui fait le strict minimum, VizaWrite et Beckertext qui n'ont pas connu chez nous leur succès outre-Rhin. D'autres ont été vendus (c'est un bien grand mot tant leur diffusion est restée restreint) en version originale : c'est le cas de Scribble, d'UBM-Text et surtout du très célèbre WordPerfect (version 4.01), numéro un des traitements de texte au monde et qui aurait mérité une francisation (on peut toujours espérer).

Mais l'Amiga possède également des logiciels qui couvrent d'autres domaines de la bureautique. Côté tableurs, vous avez les très célèbres MaxiPlan 500 et MaxiPlan Plus (présents également dans le paquetage "Power Works") que vous a présentés Louis Varetto dans le numéro 33. The Disc Company vend actuellement la version 2.0 de ce dernier, en attendant la version 3.0 bientôt sortie aux États-Unis et qui serait bien meilleure. Vous pourrez aussi trouver Calcomat, un tableur bon marché qui peut servir de petite initiation, ainsi que Analyse! et Lucid 3D, mais en VO.

En gestion de fichiers, vous avez l'incontournable Superbase Pro (et sa version simplifiée, Superbase), édité par Micro Application. Raoul Mengis vous en a souvent parlé - et en bien (voir test).

InfoFile est une autre base de données, très simple d'emploi, un peu limitée et éditée par The Disc Company (présent également dans les paquetages "Home Office Kit" et "Power Works"). Vous pourrez également, en cherchant bien, trouver Datamat (très limité, on pourrait le qualifier d'initiation), DB Man (une adaptation de DBase III, bien connu sur PC), et Acquisition (en anglais).

En tant que lecteurs assidus d'Amiga News, vous devez pratiquement tout savoir sur les différents logiciels de PAO Amiga. PageSetter a fait l'objet d'un article "dégoulinant de complaisance" écrit par Marc Mendez qui n'a pas été du goût de Pierre-Louis Mangeard. Et pourtant, l'auteur y fait une bonne présentation du logiciel qui permet de faire ses premières armes dans la mise en page à un prix défiant toute concurrence (590 FF pour la version 1.2). "Wysiwyg", PageSetter l'est et trop peut-être : l'imprimante recopie au pixel près l'écran et les courbes en escalier y sont trop fidèlement reproduites (comme avec la plupart des programmes Amiga). Néanmoins, les résultats, certes moyens, ne sont tout de même pas ignobles (mieux vaut tout de même posséder une très bonne imprimante) et les possesseurs de "First Publisher" ou "Le Journaliste" sur PC n'obtiennent guère ou pas mieux.

PageSetter II est une version nettement améliorée qui semble pleine de promesses, les quelques critiques que j'ai lues dans la presse spécialisée allemande sont même excellentes : dans son numéro d'avril, Amiga Magazin, à l'issue d'un test comparatif poussé, lui décerne comme note 9,1 sur 12, alors que Publishing Partner Master et Professional Page (version 2.0) reçoivent respectivement 9,3 et 8,2. Ces deux derniers logiciels sont les deux grands programmes de PAO sur notre machine que Amiga News vous a longuement présentés (voir test Publishing Partner Master).

La comptabilité n'est pas absente elle non plus, avec Comptagépi, Familicompt et Compte-chèque, et maintenant Comptatelier.

Quelques remarques

Après cet aperçu des logiciels de bureautique sur Amiga, quelques remarques s'imposent. Des applications existent pour travailler dans ce domaine. Bon, d'accord, leur nombre est beaucoup plus limité que sur PC ou Macintosh, mais il faut garder en mémoire que ces deux systèmes sont plus anciens que notre Amiga. Les années consolident les acquis et c'est ce qui se passe en ce moment avec l'Amiga où de nouveaux programmes apparaissent.

Les logiciels Amiga ont quelques défauts, c'est entendu. Mais ces défauts de jeunesse sont généralement corrigés dans les versions suivantes. Sur PC, Word, WordPerfect, Textor, Multiplan ou Superbase en sont respectivement à leur version 5.5, 5.1, 5.01, 4.2 et 4.1. Ce n'est pas un hasard : ces nouvelles moutures tiennent compte des remarques de leurs utilisateurs, corrigent les bogues précédents et intègrent de nouvelles fonctions. Lorsque MaxiPlan, Excellence!, KindWords ou Superbase en seront à leur version 5... nul doute qu'ils seront de niveau égal, voire supérieur aux logiciels PC ou Macintosh.

Depuis l'apparition sur PC du système Windows et de ses logiciels, la présentation des applications Amiga paraît terne, moins professionnelle. Ça manque de relief, d'effets d'ombre pour les menus ou de polices d'aspect plus professionnel (polices Bâton, par exemple). Le système 2.0 apportera sûrement une amélioration de l'aspect. Le nouveau logiciel intégré Profil, par exemple, en est un bon exemple.

Le grand problème reste le résultat obtenu à l'impression. Des efforts restent à faire au niveau des polices et des pilotes d'imprimante. Ayons confiance, n'oublions pas que le Workbench 1.3 a nettement amélioré l'impression en mode graphique par rapport au 1.2. Il devrait en être de même avec le Workbench 2.0 (enfin, j'espère). L'arrivée de polices vectorielles sur notre système sera bénéfique : uniquement utilisées avec les programmes de PAO, elles devraient s'étendre par la suite aux autres applications. Ainsi, les fameuses polices "Outline" de Gold Disk devraient pouvoir être utilisées dans la plupart des logiciels Amiga (dessins, traitements de texte) : certains logiciels comme Excellence! verront sans l'ombre d'un doute leur cote de popularité remonter. Par ailleurs, certains programmes, comme Turbo Print Professional améliorent énormément l'impression.

Enfin, de nouveaux programmes apparaissent ou vont apparaître. The Disc Company travaille sur la version 3.0 de KindWords qui devrait être différente de ce que nous avons connu ; les versions 3.1 de ProWrite et 2.0 de VizaWrite semblent très performantes, PenPal est un traitement de texte différent dans sa présentation. Gold Disk vient d'éditer toute une série de logiciels (GD Buroperfect)... On pourra tout de même regretter que de grands éditeurs comme Borland, Ashton Tate ou Microsoft semblent ignorer l'Amiga (quand je pense que Microsoft a développé une version de son Multiplan pour les CPC d'Amstrad...).

Mais pour nous, pauvres français, se pose un problème supplémentaire (nous avions bien besoin de ça) : la disponibilité et/ou la francisation de ces logiciels. Qui n'a jamais pesté en remarquant que certains programmes nous étaient interdits, faute de distributeurs en France ?

La liste serait longue : Documentum 2.0, VizaWrite 2.0, PenPal, Transcript, BeckerText 2.0, Advantage, Office, ProWrite 3.1, Saxon Publisher, TransWrite... Il est difficile de comprendre pourquoi, par exemple, la majorité des programmes sont traduits en allemand pour l'Allemagne et que le français semble complètement oublié alors que cette langue est pratiquée dans grand nombre de pays autres que la France (Belgique, Luxembourg, Suisse, Canada et certains pays d'Afrique). On peut saluer les efforts de trois sociétés : MAD (pour Excellence!), CIS (les logiciels de Gold Disk) et The Disc Company (KindWords, MaxiPlan Plus. InfoFile...).

Et Pascal Pigot, dans son article publié dans le numéro 31, a effectivement mis le doigt sur ce qui est tout simplement inadmissible en France : des prix multipliés par 2, 3 ou plus. Les frais de distribution et de traduction ne sont pas une excuse. Prenons deux exemples. WordPerfect est vendu en Allemagne dans sa version 4.1 entièrement traduite (manuel et logiciel) 2000 FF.

Ici, si vous êtes intéressé par le programme, vous pouvez vous le procurer en anglais et sans assistance technique pour la modique somme de 4100 FF HT : c'est le prix auquel vous le vend WordPerfect France (tarif au 12 avril 1991). De qui se moque-t-on ? La version francisée d'Excellence! est vendue 1600 FF environ contre moins de 700 FF en Allemagne pour la version 2.0 entièrement traduite. Les distributeurs français devraient se montrer un peu plus raisonnables (Bruce Lepper : pour les produits non traduits et non soutenus, d'accord. Mais il est injuste de comparer les prix des produits traduits et soutenus dans le petit marché français avec ceux traduits en allemand, pour un marché qui n'est pas loin d'un million d'Amiga !).

Réponse à Pierre-Louis Mangeard

Côté matériel, rien à redire : disque dur, 3 Mo de mémoire et imprimante 24 aiguilles. Le choix d'une Epson n'a peut-être pas été des plus judicieux, ne disposant pas de la résolution graphique maximale (360x360). Avec les modèles Nec P2+ ou Citizen Swift 24, les impressions graphiques seraient de meilleure qualité, en tout cas plus précises et le choix en polices courrier serait plus grand.

Avec une telle configuration, la limitation en logiciel n'existe pas. En traitement de texte, les Superfonts de KindWords 2.0 devraient donner de bons résultats (mais la justification laisse parfois à désirer). Excellence! 2.0 peut convenir, mais donne des résultats un peu moyens en mode graphique. Peut-être ProWrite 3.1 (je ne l'ai pas essayé) ? Côté pilote, il faut utiliser bien sûr Epson_Q.

En PAO, la sortie de PageSetter II devrait améliorer les choses et donner de (très) bons résultats avec ses polices Agfa Compugraphic. Pas de problèmes côté mémoire, ce programme requiert seulement 1 Mo de mémoire (CIS l'a confirmé). Publishing Partner Master devrait également convenir, ainsi que les nouvelles versions de Professional Page qui gèrent les imprimantes matricielles.

Mais pour obtenir une excellente impression de qualité professionnelle, il n'y a pas de mystère : l'imprimante laser est ce qui se fait de mieux. De toute manière, avec un PC, un Atari ST ou un Mac, vous seriez confronté au même problème.

Côté base de données, le programme le plus sérieux et qui offre le plus grand nombre de possibilités reste Superbase. Le livre "Bien Débuter Superbase" écrit par Jérôme Boely et Éric Granados (éditions Micro Application, 149 FF) aide à maîtriser pas à pas ce programme.

Conclusion

L'environnement Amiga vous donne quelques armes pour travailler sérieusement en bureautique. Côté matériel, un Amiga 500, une extension mémoire et un lecteur externe est le minimum qui vous permettra d'oeuvrer correctement. Accordez néanmoins un grand soin à l'achat de votre imprimante, c'est elle qui produira vos documents, ne l'oubliez pas.

Côté logiciels, si ce n'est pas le Pérou, vous trouverez de quoi satisfaire vos besoins. L'arrivée de nouveaux programmes, de meilleure qualité, devrait améliorer la situation ; reste à souhaiter cependant qu'ils soient francisés et distribués à des prix non prohibitifs. N'enviez pas la concurrence (que vous pouvez émuler, au passage) et gardez votre Amiga : l'aventure continue et s'annonce encore plus passionnante.


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