Obligement - L'Amiga au maximum

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Dossier : Classic Reflections - Qu'est-il arrivé à DCE ?
(Article écrit par Trevor Dickinson et extrait de Amiga Future - mai 2013)


Note : traduction par David Brunet.

Qu'est-il arrivé à DCE ?

Tout au long de la brève et mouvementée histoire de l'Amiga, des sociétés et des individus clés furent étroitement associés à son évolution. L'une de ces sociétés fut DCE Computer Services GmbH, une entreprise de conception et de fabrication haute technologie basée à Oberhausen, en Allemagne. Bien qu'initialement peu visible en dehors de l'Allemagne, cette petite entreprise joua un rôle essentiel dans l'ère post-Commodore et a été un contributeur majeur au développement Amiga de nouvelle génération. Voici son histoire.

DCE

Deutschland über alles

L'Allemagne fut l'un des marchés les plus solides pour Commodore et ce ne fut pas surprenant de voir que ce pays engendra certaines des plus importantes sociétés Amiga et certains des individus les plus talentueux. Thomas Dellert fit partie de ceux-ci, il fonda DCE en 1987. Il en était le concepteur en chef, le directeur général et l'unique propriétaire. Son entreprise devint un véritable atelier de service pour les grossistes et les particuliers, et se forgea rapidement une réputation pour la réparation des ordinateurs Commodore.

DCE
Thomas Dellert

En 1993, Commodore désigna DCE comme centre de réparation européen des produits Amiga. Au début de l'année 2000, l'entreprise comptait plus d'une douzaine d'employés et avait déjà effectué plus de 100 000 réparations sur des Amiga, donnant un aperçu du travail interne sur ces machines. Plus tard, Thomas Dellert prétendit que le tristement célèbre Mehdi Ali avait attribué à DCE un contrat global pour les réparations des cartes mères A1200, A600 et A4000, portant le nombre de réparations à plus de 3000 par mois.

Le premier produit conçut par DCE fut le SX 2, une carte d'extension mémoire pour A500 et A2000 qui comprenait une puce Agnus mise à jour et offrait 1 Mo de mémoire Chip supplémentaire. Cependant, ce fut après la banqueroute de Commodore en 1994 que DCE commença à jouer un plus grand rôle. Avec un Commodore hors circuit et l'avenir de l'Amiga en suspens, Thomas Dellert multiplia les conceptions de cartes d'extension Amiga encore plus élaborées. En 1995, DCE commercialisa Mini Megi Chip, une version simplifiée du SX 2 qui incluait à nouveau un Super Agnus ainsi qu'un adaptateur qui se branchait sur l'emplacement de la puce Gary.

Mini Megi Chip
Mini Megi Chip Rev 2.1

Pendant ce temps, en avril de la même année, après presque un an de retard et de confusion, l'Amiga se trouva enfin un nouveau propriétaire, Escom, un fabricant allemand de PC. Une nouvelle structure, Amiga Technologies GmbH, fut créée à Bensheim en Allemagne pour gérer la marque Amiga. Petro Tyschtschenko, un ancien directeur de Commodore, en fut nommé directeur général.

Transformateur de CD32

Juste avant sa disparition, Commodore commercialisa la console de jeux Amiga CD32 qui n'était en fait qu'une version réduite de l'Amiga 1200 dotée d'un lecteur de CD. Le plus ambitieux projet de DCE fut le SX32, une carte d'extension se connectant sur le port FMV de la CD32 et transformant cette console en un A1200 à part entière. Elle comprenait un emplacement mémoire SIMM 72 broches, qui pouvait gérer jusqu'à 8 Mo de mémoire, ainsi qu'un port série RS232, un port parallèle Centronics, un port vidéo Amiga et un port vidéo RVB. Cette carte incluait également un connecteur pour lecteur de disquette externe (pouvant gérer jusqu'à trois lecteurs de disquette) et un connecteur IDE 44 broches (il y avait la place nécessaire pour installer un disque dur 2,5"). Le SX32 proposait aussi une horloge sauvegardée par pile et un cavalier qui permettait de désactiver la carte.

Le SX32 fut très populaire, surtout en Allemagne et DCE commercialisa une nouvelle version en 1996, nommée MkII. Cette carte était presque deux fois plus petite que la version précédente et consommait beaucoup moins d'énergie. Le SX32 MkII avait également un contrôleur mémoire amélioré, tolérant davantage de types de barrettes SIMM et disposait d'un support pour une puce PLCC destinée à un optionnel coprocesseur arithmétique. La LED du CD signalait aussi l'activité du disque dur.

SX32
Le SX32 MkII

La même année, DCE conçut une version améliorée, le SX32 Pro, qui ajoutait un processeur 68030 et un FPU 68882 optionnel cadencés à 25 ou 50 MHz. La capacité mémoire de la barrette SIMM passa à 64 Mo, l'interface IDE disposait à présent d'un tampon mémoire pour de meilleures performances, sans compter que les transferts DMA via la puce Akiko de la CD32 étaient maintenant possibles.

SX32 SX32
Le SX32 Pro

SX32
Publicité pour le SX32 Pro

Dans le même temps, Escom, qui fut accueillie comme un chevalier en armure scintillante lors du sauvetage de l'Amiga en 1995, avait elle-même fait faillite en juillet 1996 : la marque et la technologie Amiga furent de nouveau à prendre. Dans ce contexte d'instabilité et d'incertitude, les principaux distributeurs et développeurs Amiga commencèrent à élaborer leurs propres projets pour l'avenir de l'Amiga.

Phase Shift

Alors que l'avenir de l'Amiga était de nouveau incertain, plusieurs sociétés intervinrent pour combler le vide en matière de matériel. L'une d'elles fut Phase 5 Digital Products, une autre société allemande, basée à Oberusel, et gérée par Wolf Dietrich et Gerald Carda qui étaient respectivement PDG et directeur technique, alors que le développeur indépendant Ralph Schmidt s'occupait de la partie logicielle.

Phase 5 s'était déjà faite connaître en développant des cartes mémoire, accélératrices et d'interface pour la gamme d'ordinateurs Amiga. Il s'agissait d'une société dynamique qui construisit un certain nombre de produits Amiga innovants comme le contrôleur SCSI DMA Fastlane, la carte accélératrice CyberStorm 68060 ou la carte graphique 64 bits CyberVision64. Elle avait formé une alliance stratégique avec Amiga Technologies pour faciliter la transition en douceur de l'Amiga 68k vers le PowerPC, et avait développé une première carte prototype PowerUP (à base de PowerPC) pour l'Amiga 4000. Cette carte était basée sur un processeur PowerPC 604 à 66 MHz, avec un second processeur 68030, et fut conçue uniquement à des fins de diagnostic car elle ne pouvait pas lancer AmigaOS.

PowerUP"
Les cartes PowerUP prototypes de Phase 5

Après la faillite d'Escom, Phase 5 décida de faire cavalier seul et, en 1996, elle construisit la carte PowerUP pour développeurs. Celle-ci se connectait sur le port processeur 680x0 de la CyberStorm MkII, et incluait un PowerPC 603e à 150 MHz couplé avec un 68040 ou un 68060. Enfin, en mars 1997, Phase 5 annonça les premières cartes accélératrices biprocesseurs PowerPC/68k : les CyberStormPPC et BlizzardPPC pour Amiga 3000/4000 et 1200. Elle continua aussi à produire une gamme de cartes graphiques et accélératrices pour les Amiga 68k. Dans le même temps, DCE commercialisa ses cartes accélératrices 68k Typhoon et Viper pour Amiga 500, 600 et 1200, ainsi que les versions interne et externe de son désentrelaceur ScanMagic pour Amiga 4000 et 1200.

DCE
Les cartes accélératrices construites par DCE

Serpents et échelles

Avant la faillite d'Escom, Bill Buck, le PDG de ViScorp avait acheté une licence auprès d'Amiga Technologies pour l'utilisation du jeu de composants Amiga pour son ED, le décodeur numérique de développement de VIScorp. Bill Buck, qui était en lice pour le rachat de l'Amiga, annonça qu'il n'avait pas l'intention de ressusciter le Walker, le projet de nouvel Amiga développé par Amiga Technologies/Escom, mais préférait construire un Amiga à base de processeur PowerPC. Cependant, il fut heureux de laisser d'autres sociétés comme Phase 5 s'acquitter de développer ce matériel.

Le principal intérêt de VIScorp était en fait d'utiliser le jeu de composants Amiga pour doper ses projets de télévision interactive connectée, un concept qui était alors en avance de plusieurs années sur son temps. Mais malgré de nombreuses annonces publiques confirmant le rachat de l'Amiga, aucun accord ne fut jamais conclu. Les négociations stagnèrent et se compliquèrent à mesure que d'autres acheteurs potentiels se montrèrent intéressés par la technologie et les brevets Amiga.

Au fil des mois, il devint vite évident que VIScorp n'était pas capable de lever les fonds nécessaires pour finaliser cette acquisition, sans compter que Bill Buck n'eut pas le soutien total de son conseil d'administration. VIScorp n'était même pas en mesure de payer ses propres développeurs et la société Almathera, qui avait travaillé sur l'ED, fit faillite en conséquence. Plus tard, on apprit cependant que Bill Buck, et sa compagne et partenaire Raquel Velasco, avaient maintenu Amiga Technologies à flot en payant personnellement les salaires de Petro Tyschtchenko et de son équipe pendant plusieurs mois après la faillite d'Escom. Sans ce soutien, Amiga Technologies n'aurait pas pu être vendue en tant qu'entreprise active. Alors que la prise de contrôle de VIScorp sur l'Amiga échoua, la société QuikPak de Norriston, en Pennsylvanie, fit une offre de rachat pour Amiga Technologies, tout comme d'autres sociétés comme Dell. QuikPak annonça qu'elle avait soumis une offre finale et se montra confiante quant à l'acceptation de son offre. Cependant, lorsque le résultat de l'offre fut rendue public le 27 mars 1997, c'est Gateway 2000, un assembleur à succès de clone PC, qui fut déclaré vainqueur.

Powered by Amiga - les clones officiels Amiga sous licence

L'un des premiers actes de Gateway 2000 en tant que nouveau propriétaire de l'Amiga fut de renommer Amiga Technologies en Amiga International. Cette dernière conserva son siège social en Allemagne et Petro Tyschtschenko demeura président, chargé de commercialiser le matériel Amiga existant et de négocier de nouveaux accords de licence. Une autre société, Amiga, Inc., fut créée afin de développer la future technologie Amiga. Elle était dirigée par Jeff Schindler, un directeur de confiance de Gateway 2000, secondé par Joe Torre en tant que principal ingénieur et par Bill McEwen et Fleecy Moss qui furent recrutés en tant que sous-traitants indépendants.

Lors du salon World Of Amiga, tenu à Londres en mai 1997, Petro Tyschtchenko présenta ses projets de revitalisation de la plate-forme Amiga. AmigaOS devait recevoir une importante mise à jour pour sortir en version 3.5, avec l'incorporation de programmes tiers du domaine public qui avaient vu le jour ces dernières années en l'absence de tout développement logiciel officiel. Petro Tyschtchenko réaffirma aussi l'engagement de la société de porter l'Amiga sur processeur PowerPC. Cependant, au grand dam de nombreux utilisateurs Amiga, il révéla qu'Amiga International n'avait pas l'intention de construire de nouveaux Amiga, mais qu'elle concentrerait plutôt ses efforts sur le développement logiciel et aiderait à développer d'autres nouveaux produits, basés sur des standards ouverts, pour le marché des ordinateurs domestiques et de la vidéo.

Afin d'atténuer cette déception, Petro Tyschtchenko annonça le système de licence "Powered by Amiga" qui devait permettre aux fabricants tiers de matériels de produire des clones Amiga approuvés officiellement. DCE s'engouffra dans la brèche et signa un accord de licence avec Amiga International pour la fabrication de sa propre gamme de cartes mères et ordinateurs. Le 27 octobre, DCE annonça ainsi le développement, en collaboration avec Power Computing, d'une carte mère Amiga 4000 avancée au format standard ATX. Thomas Dellert noua une relation commerciale étroite avec Tony Laniri, le directeur général de Power Computing, qui était alors l'un des principaux distributeurs Amiga au Royaume-Uni. En fait, Thomas Dellert et Tony Laniri étaient tous deux des fans de Ferrari et s'étaient souvent rendu ensemble à de nombreuses courses de Formule 1 en Europe, sans compter que Power Computing était déjà le principal distributeur des produits de DCE.

Thomas Dellert annonça que deux nouveaux modèles (A5000 et A6000), disposant de nouvelles cartes mères, seraient commercialisés. L'A5000 serait vendu dans un boîtier ATX comprenant un processeur 68030 à 50 MHz et un emplacement pour un FPU. Il devait aussi disposer du jeu de composants AGA, de 2 Mo de mémoire Chip et de deux bancs mémoire pour un maximum de 64 Mo de mémoire Fast. Étaient également présents quatre ports Zorro II, un connecteur pour clavier PC ou Amiga, deux ports IDE, un lecteur de disquette haute densité, un disque dur de 1,7 Go et un lecteur de CD x12 ou x24. On mentionna aussi la présence d'un doubleur de fréquence, permettant l'utilisation d'un moniteur PC peu cher, et de la gestion du format vidéo MPEG 1. De son côté, l'A6000 proposerait des ports Zorro III, un processeur 68060 à 50 MHz et pouvait gérer jusqu'à 128 Mo de mémoire. Les deux machines devaient être équipées du Kickstart 3.1, devaient être entièrement compatibles avec la logithèque Amiga et géreraient les nouvelles cartes PowerUP de Phase 5. Suite aux commentaires des potentiels clients, le processeur de l'A5000 fut remplacé par un 68040.

A5000 et A6000
Les A5000 et A6000 de DCE/Power COmputing

A5000
Publicité pour l'A5000

En signant l'accord de licence avec DCE, Petro Tyschtschenko commenta : "Comme promis, nous poursuivons notre politique de licence ouverte afin d'élargir le marché Amiga. DCE Computer Service GmbH est bien connue en Europe pour ses développements technologiques avancés. Ces nouvelles cartes mères au standard ATX, dotées d'un système modulaire, de la gestion du MPEG et de la présence de ports Zorro II/III, signe une autre étape importante pour l'avenir de notre technologie Amiga".

La compétition

DCE et Power Computing ne furent pas les seules sociétés à projeter la fabrication de nouveaux clones Amiga, plusieurs concurrents signèrent des accords de licence avec Amiga International. Mick Tincker d'Index Information, en collaboration avec Blittersoft, un autre important distributeur Amiga au Royaume-Uni, s'était attelé au développement du BoXeR, une machine compatible Amiga. Il avait même conclu un accord avec Phase 5 pour inclure un port d'extension destiné à ses cartes PowerPC et cartes graphiques. Index Information commença également à travailler sur la carte mère Inside-Out qui était un Amiga entier logé sur une carte PCI et voué à une utilisation avec les logiciels Siamese Systems sur un PC ou une station DEC Alpha fonctionnant sous Windows NT.

De nombreux autres constructeurs matériels formèrent des alliances stratégiques avec la société officielle Amiga afin de produire leurs propres clones Amiga. Cependant, dans de nombreux cas, il ne s'agissait que de versions en tour de modèles d'Amiga déjà existants à l'instar d'Eagle Computer Products GmbH qui produisit l'Eagle 4000TE, un clone d'Amiga 4000T comprenant une carte mère d'Amiga 4000T montée dans un nouveau boîtier. Par contre, d'autres projets furent plus risqués comme Randomize, Inc. et RBM Digitaltechnik qui construisirent la série de machines PowerPC Genesis 1200 et 4000. De son côté, Nova Sector Engineering, Inc. obtint une licence pour produire sa propre gamme de stations de travail PowerPC, basées sur la carte mère d'A4000, et destinées au marché nord-américain. Ils vendirent aussi des modèles d'A4000 en tour, sous les noms Cordel Alpha et Bravo, qui incluaient une grande quantité de mémoire, une carte graphique et un modem en standard. Le Cordel Nitro visait, lui, le marché de la vidéo professionnelle et était doté d'un Video Toaster, d'un générateur d'effets, d'un compositeur ("keyer") et du logiciel LightWave 3D. Phase 5 avait aussi un projet visant à construire l'A\Box, un ordinateur de type Amiga PowerPC de prochaine génération piloté par son propre système d'exploitation. Mais à la suite de négociations fructueuses avec Amiga Inc. pour l'octroi d'une licence AmigaOS 3.1, l'A\Box fut abandonnée en faveur de la Pre\Box, une machine encore plus puissante propulsée par quatre processeurs PowerPC.

Tours Amiga
Tours de fabricants tiers approuvées par le sceau "Power by Amiga"

Wonder TV 6000 et 6060

Le monde Amiga et Gateway 2000 furent complètement pris au dépourvu lorsqu'une entreprise chinoise, Lotus Pacific, annonça en 1997 avoir racheté les brevets Amiga et était sur le point de sortir deux nouveaux décodeurs numériques pour le marché chinois et basées sur une carte mère Amiga personnalisée. Gateway 2000 intenta une action en justice et, suite à une enquête, elle découvrit qu'Escom avait accordé en 1995 une licence à Tianjin Family-Issued Multimedia Co. Ltd (alias NewStar) pour la fabrication et la distribution en Chine d'ordinateurs basés sur la technologie Amiga.

NewStar produisait un clone d'Amiga 500 à bas coût et quand la société fit faillite, ses actifs furent acquis par Rightiming Electronics Corporation, qui ensuite fut acquise à son tour par Lotus Pacific. Cependant, l'accord ne transférait pas les brevets Amiga et le conflit potentiel se résolut rapidement quand, au début de 1998, Lotus Pacific acheta une licence officielle Amiga. Son premier produit, le Wonder TV 6000 fut un décodeur numérique qui ressemblait extérieurement à un CDTV mais qui s'apparentait plus, intérieurement, à un lecteur de CD. Il disposait d'un processeur 68020 (68030 en option), de l'AGA, de 2 Mo de mémoire Chip, de 7 Mo de mémoire Fast, d'un décodeur MPEG, d'un lecteur de CD haute vitesse et d'un lecteur de disquette PC. Il présentait également les ports habituels VGA, RF, S-Video, RCA Composite, série, parallèle et manette. Le Wonder TV 6000 était aussi fourni avec une télécommande infrarouge, identique à celle du CDTV, et avait deux entrées microphone et des ports de sortie audio droite et gauche. Cette machine permettait la lecture de CD audio et vidéo, incluait un lecteur karaoké et offrait un accès Internet et toutes les fonctions habituelles d'un PC. Son second produit, le Wonder TV 6060, avait en plus une fonction de diffusion TV par câble autorisant aux abonnés l'accès aux chaînes câblées locales et à Internet via son système d'information et de diffusion TeleWeb.

Wonder TV A6000
Le Wonder TV A6000

La nouvelle de ces machines chinoises n'était pas une surprise pour Thomas Dellert puisque DCE, ainsi que d'autres anciens employés de Commodore, avait participé à la conception de ces deux machines qui, comme on pouvait s'y attendre, étaient capables de lancer la logithèque Amiga existante ! Dans une entrevue donnée en 1998, Thomas Dellert révéla qu'il avait vendu le brevet pour le SX32 et affirma que "l'Amiga chinois n'était qu'une CD32 équipée d'un SX32, d'une nouvelle ROM Kickstart et de 8 Mo de mémoire. C'est une petite machine, mais très bonne pour le marché chinois. De notre point de vue, tout nouvel Amiga dans le monde est une bonne chose." On ignore le nombre de ces machines réellement vendues mais Lotus Pacific continua de construire d'autres produits, mais non basés sur la technologie Amiga.

Le mort du marché de l'Amiga Classic ?

Au début de 1998, Amiga International indiqua qu'il existait ainsi plus d'une douzaine de sociétés avec des licences pour produire des Amiga ou des clones. Il y avait notamment Index Information Systems, MicroniK, QuikPak, Nova Sector et bien sûr DCE. L'avenir paraissait prometteur et Amiga Inc. semblait soutenir la transition de l'Amiga vers le PowerPC.

Cependant, le 15 mai 1998, lors du salon World Of Amiga à Londres, Jeff Schindler publia une déclaration intitulée "Kickoff the future with the Amiga" (Démarrer l'avenir avec l'Amiga) qui dévoila l'inverse de la position initiale d'Amiga Inc. et qui eut une onde de choc dans toute la communauté Amiga. Jeff Schindler annonça le développement d'un nouveau système d'exploitation pour le marché émergeant de la convergence numérique. Il fut nommé AmigaOS 4.0 mais avait peu en commun avec les versions précédentes du système d'exploitation Amiga. La version publique, elle, devait se nommer AmigaOS 5.0 et être commercialisée plus d'un an après. Le patron d'Amiga Inc. révéla aussi que la société lancerait une machine x86 pour les développeurs qui constituerait une passerelle vers la prochaine génération d'Amiga. Cette machine de développement, équipée d'AmigaOS 4.0 bêta, était prévue pour novembre 1998 et fut rapidement surnommée "November Box" (la boîte de novembre).

En outre, le travail sur AmigaOS 3.5 devait s'arrêter afin qu'Amiga Inc. puisse concentrer ses efforts sur le développement du nouveau système d'exploitation. Il semblait que l'avenir d'AmigaOS 68k et du matériel PowerPC était compté. Pour éviter toute confusion avec le nouveau matériel en cours de développement, le matériel Amiga existant fut renommé "Amiga Classic". De son côté, Phase 5, réalisant que le marché de ses produits PowerPC pourrait disparaître du jour au lendemain, résolut son désaccord avec Haage & Partner à propos du noyau PowerPC WarpOS et soumit à Amiga Inc. une solution alternative au développement d'AmigaOS 5.0 afin de soutenir le matériel PowerPC en plus de la November Box. Mick Tinker d'Index Information réussit aussi à convaincre Amiga International de ne pas abandonner AmigaOS 3.5.

Au cours de l'année 1999, il sembla que Gateway 2000 prit enfin l'Amiga au sérieux quand Jim Collas fut nommé nouveau président et renouvela les espoirs de la communauté en révélant les projets de l'Amiga MCC (Multimedia Convergence Computer). Sur le papier, les spécifications de l'Amiga MCC étaient excellentes. Mais les nouvelles d'Amiga Inc. affectèrent certains efforts de développement Amiga existants. Par exemple, DCE annula son projet d'A5000/A6000 et Blittersoft/Index Information publia de nouvelles spécifications pour son BoXeR 2. Cette machine incluait à présent l'AGA en une seule puce, supprimait les restrictions de la mémoire Chip, disposait d'un port d'extension PowerPC 64 bits et de quatre ports PCI actifs. Mais toutes les promesses d'Amiga Inc. tombèrent à l'eau et, avant la fin de l'année 1999, le projet Amiga MCC fut annulé, Jim Collas démissionna et l'Amiga était encore une fois aux mains de nouveaux propriétaires.

G-Rex

Suite à l'annulation du projet A5000/A6000, Thomas Dellert décida de développer le G-Rex, une carte bus PCI pour les CyberStorm et BlizzardPPC permettant ainsi l'utilisation de cartes audio, graphiques et Ethernet peu chères et performantes. Le bus PowerPC était utilisé pour atteindre des taux de transfert PCI jusqu'à 50 Mo/s sur un Amiga Classic. Le G-Rex proposait aussi d'autres fonctionnalités comme une passerelle PCI extrêmement rapide, une mémoire linéaire sans commutation de banque d'adresses, une pci.library en flashROM, une gestion DMA du réseau et de l'audio et des pilotes fournis par l'équipe de Vision Factory (CyberGraphX).

Les cartes G-Rex furent créées pour les Amiga 1200 dotés de BlizzardPPC (modèle G-Rex 1200), pour les Amiga 4000 avec CyberStormPPC (G-Rex 4000D) et les Amiga 4000T avec CyberStormPPC (G-Rex 4000T). Au fil du temps, de nombreux pilotes furent conçus pour divers matériels comme les cartes graphiques Voodoo3, Voodoo4, Voodoo5, Permedia 2, Virge, Virge/DX et SiS6326 (via les pilotes CyberGraphX 4 et Warp3D), les cartes TV/vidéo à base de puces Brooktree et Conexant Fusion avec syntoniseurs Microtune et Philips, les cartes réseau Realtek ainsi que les cartes audio ESS et ForteMedia. Malgré de nombreuses annonces et rumeurs de leur existence, les pilotes USB ne furent jamais publiés.

G-Rex 4000D G-Rex 4000D
Le G-Rex 4000D en vues recto et verso

Amiga Inc. renaît, une nouvelle fois

Quelle fut la surprise de voir réapparaître Bill McEwen et Fleecy Moss, cette fois-ci en tant que nouveaux propriétaires de l'Amiga. Ils se mirent immédiatement au travail pour essayer de ressusciter la plate-forme. Les premiers signes furent très prometteurs. Bill McEwen annonça au CES de Las Vegas le 8 janvier que Tao Group du Royaume-Uni avait été choisi en tant que partenaire pour le nouveau système d'exploitation. Le 14 janvier, Fleecy Moss publia un communiqué exposant les plans de la société pour revitaliser l'Amiga. Il y annonça qu'Amiga Inc. se concentrerait sur la convergence numérique et soutiendrait aussi le développement de l'Amiga Classic, avec au besoin des mises à jour d'AmigaOS pour aider les utilisateurs à faire la transition vers les nouvelles machines. Bill McEwen annonça aussi une série de partenariats stratégiques avec Haage & Partner, Hyperion Entertainment et Epic Marketing pour soutenir la plate-forme Amiga Classic.

Malheureusement, le temps était venu de s'arrêter pour Phase 5, un des principaux développeurs de cartes accélératrices Amiga 68k, de cartes graphiques et pionniers en matière de matériel PowerPC pour Amiga Classic. Le 26 janvier 2000, la société déposa une demande de liquidation, une demande qui eut un effet d'entraînement majeur dans les années qui suivirent. Après la faillite de Phase 5, Thomas Dellert annonça qu'il avait préalablement acheté une licence de Phase 5, en 1999, qui donnait à DCE les droits exclusifs pour la fabrication et la réparation des cartes accélératrices PowerPC et graphiques de Phase 5 sous son propre nom.

Plus tard, Bill McEwen confirma qu'Amiga Inc. travaillait en étroite collaboration avec DCE et que le nouvel AmigaOS tournerait sur les cartes accélératrices de Phase 5 construites par DCE et même sur les cartes AmiJoe PPC développées par Met@box.

Peu de temps après, Amiga Inc. indiqua qu'Eyetech et bPlan (une nouvelle société allemande composée d'anciens membres de Phase 5) travaillaient sur des AmigaOne PPC pour les utilisateurs d'Amiga Classic et de nouvelle génération. La carte fille AmigaOne 1200/4000 d'Eyetech devait permettre aux propriétaires d'Amiga Classic de mettre à niveau leur machine pour une utilisation d'AmigaDE (le nouveau système d'exploitation d'Amiga Inc.), tout en conservant une rétrocompatibilité complète avec leur logiciel existant. Parallèlement, bPlan travaillait sur une nouvelle carte mère PowerPC destinée à devenir un AmigaOne autonome. La date de sortie prévue pour ces deux produits était le premier trimestre 2001.

Amiga Inc. réussit à sortir sa trousse de développement logiciel (SDK 1.0) pour Linux le 3 juin 2000. Il s'agissait de toute évidence d'une version bêta et boguée mais au moins la communauté des développeurs disposait enfin des outils nécessaires à la création de contenus pour la nouvelle génération d'Amiga. Alors que le nom du nouveau système d'exploitation passa d'AMIE à AmigaDE (Digital Environment), Amiga Inc. assouplit sa position quant à ses exigences sur les machines de développement, autorisant les revendeurs à proposer leurs propres configurations. Ainsi, le 6 juin, Amiga Inc. nomma Eyetech en tant que première société autorisée à fabriquer et à distribuer les premières stations de travail Amiga au Royaume-Uni.

A l'approche de la date de sortie de la version publique d'AmigaDE, Amiga Inc. publia une série de spécifications, nommée "Zico", pour les utilisateurs et développeurs souhaitant créer un système à base d'AmigaDE. Ses spécifications minimales comprenaient un processeur hôte pour AmigaDE (PowerPC, x86, ARM ou MIPS), 64 Mo de mémoire, une carte graphique Matrox, une carte son Creative EMU10K1, un lecteur de CD/DVD, des ports USB 1.0, un port FireWire, un port Ethernet 10/100 Mbps Ethernet, un modem 56k et des ports PCI. Amiga Inc. précisa aussi que les systèmes PowerPC conformes aux spécifications Zico seraient également compatibles avec AmigaOS 4.x. Cette annonce fut publiée sans doute pour récompenser les utilisateurs Amiga qui avaient mis à niveau leur machine avec des cartes PowerPC. Ce nouveau matériel PowerPC Zico fut renommé AmigaOne. Enfin, le 24 octobre, une mise à jour du SDK pour Linux, la 1.1, fut publiée conjointement avec le premier SDK pour Windows.

AmigaOS PowerPC

Lors du salon World Of Amiga qui se tint à St Louis le 31 mars 2001, Bill McEwen dévoila le nouveau plan d'Amiga Inc. pour revitaliser toute la communauté Amiga. Ce fut un renversement complet de sa précédente stratégie ; il annonça qu'AmigaOS était à présent vital pour le développement de la nouvelle génération d'Amiga pour le marché de l'informatique domestique. AmigaOS 3.9 serait utilisé en tant que base pour la création d'AmigaOS 4 qui, lui, serait un portage sur processeur PowerPC et qui fonctionnerait sur le nouveau matériel AmigaOne conçu par Eyetech et bPlan. De plus, AmigaOS 4 devait être la base d'une transition progressive vers AmigaOS 5 qui intégrerait les principales caractéristiques d'AmigaDE.

Bill McEwen annonça le 12 avril qu'après avoir consulté ses partenaires, les développeurs, les revendeurs et les utilisateurs, il allait mettre en place un nouveau système d'octroi de licences, où seuls les revendeurs et les produits pré-approuvés recevraient le sceau d'approbation d'Amiga Inc. A la suite de ceci, AmigaOS 4 (et ses mises à jour) ne serait à présent livré qu'avec des produits officiellement approuvés par Amiga Inc. Une exception serait cependant faite aux fabricants qui avaient déjà pris un important engagement financier en développant des accélérateurs PowerPC : les CyberStormPPC et BlizzardPPC de DCE/Phase 5 et les AmigaOne d'Eyetech. Bill McEwen confirma également qu'Amiga Inc. était en négociation avec plusieurs entreprises qui souhaitaient obtenir une licence AmigaOS 4 pour des solutions combinant matériels et logiciels. Il annonça aussi que pour contrer le piratage, tout nouveau matériel devrait être équipé avec une extension spécifique à AmigaOS 4 dans la ROM de démarrage du matériel. Bien que Bill McEwen prétendait que ces mesures visaient à protéger les clients et à assurer le développement continu de produits de qualité, elles furent aussi conçues pour renforcer l'emprise d'Amiga Inc. et le contrôle du marché Amiga.

Les nouvelles n'étaient pas toutes positives. Par exemple, les espoirs de la carte accélératrice AmiJoe s'évaporèrent lorsque son fabricant, l'allemand Met@box, se déclara insolvable en mai 2001. Le clone Amiga BoXeR fut également annulé en octobre 2001. Bill McEwen présenta une feuille de route optimiste de 18 mois pour le développement d'AmigaOS 5.0, un système d'exploitation PowerPC de nouvelle génération et descendant direct de la lignée AmigaOS. La version finale était prévue pour l'hiver 2002. Il devait être entièrement 64 bits et intégrer tous les éléments d'un système d'exploitation moderne comme la mémoire virtuelle et la protection mémoire. Tout le monde pensait alors que Haage & Partner s'occuperait du développement d'AmigaOS 4.

Événement inattendu

En avril 2000, Ralph Schmidt et Frank Mariak, deux ingénieurs qui avaient travaillé pour Phase 5 annoncèrent la version bêta de MorphOS, un système d'exploitation compatible AmigaOS basé sur le micro-noyau Quark et fonctionnant sur les cartes PowerUP existantes. Une émulation limitée d'AmigaOS devait être fournie via une émulation virtuelle. Les développeurs MorphOS prévoyaient d'y inclure de nombreuses fonctionnalités modernes comme la protection mémoire, le traitement multiprocesseur symétrique, le pistage des ressources, un système de messages asynchrone et la mémoire virtuelle, mais la plupart de ces fonctionnalités n'étaient pas disponibles dans la première version bêta.

Ils annoncèrent également que MorphOS serait livré sur une machine compatible avec le standard POP (PowerPC Open Platform) d'IBM quand celle-ci serait disponible. Cette machine se révélera être le Pegasos de bPlan, une nouvelle société créée par d'ex-employés de Phase 5 (Gerald Carda et Thomas Knabel). En fait, une partie de l'équipe MorphOS et de bPlan étaient les mêmes personnes, à l'instar de Ralph Schmidt. Au début, bPlan faisait partie des prétendants AmigaOne PPC mais leur relation avec Amiga Inc. se détériora quand ce dernier essaya de prendre le contrôle du marché Amiga. Ralph Schmidt accusa Amiga Inc. d'utiliser la menace d'une action en justice pour supprimer la concurrence : le changement de stratégie d'Amiga Inc. causa finalement un schisme majeur dans la communauté Amiga.

bPlan
L'équipe de bPlan (Thomas Knabel, Gerald Carda et Nicolas Det)

Thomas Dellert travailla en étroite collaboration avec bPlan et, dans une entrevue pour le site Amiga Topcool, il déclara que les amigaïstes allemands n'étaient pas fans du nouveau SDK d'Amiga Inc. et exprima son soutien envers MorphOS et d'autres efforts pour la plate-forme Amiga Classic.

bPlan conçut le Pegasos, une carte mère prototype dotée d'un PowerPC G3 à 400 MHz. Une démonstration de la machine, tournant sous Linux SuSE 7.0, fut réalisée en avril 2001. En août de la même année, le Pegasos pouvait lancer une version bêta de MorphOS et bPlan annonça que sa machine serait officiellement présentée en novembre lors du salon Amiga Fair 2001 à Cologne, en Allemagne. Peu de temps après bPlan signa un accord de financement avec d'anciens employés de VIScorp, Bill Buck et sa partenaire Raquel Velasco, par l'intermédiaire de leur filiale Thendic-France. Thomas Dellert confirma que le Pegasos serait alors fabriqué par sa ligne de production CMS et publia des photos de la production sur son site Internet.

DCE
MorphOS et le Pegasos

La version finale du Pegasos se présentait sur une carte mère microATX, incluant un processeur PowerPC G3 750CX à 600 MHz sur une carte fille séparée qui pouvait être remplacée par un processeur PowerPC G4 7450. Les spécifications du Pegasos étaient excellentes : gestion jusqu'à 2 Go de mémoire PC133, carte graphique Matrox G450, sous-système sonore AC97, un dérivé de port AGP, des ports PCI, trois ports USB et un port Ethernet 10/100 Mbps en plus des habituels ports série, parallèle, FireWire et manette. La carte pouvait aussi gérer quatre ports IDE ATA, disposait d'un connecteur pour lecteur de disquette ainsi que de deux connecteurs PS/2 pour le clavier et la souris. Cette carte mère incluait également la puce Articia S, un Northbidge fabriquée par Mai Logic de Taïwan, qui contrôlait les communications entre l'interface processeur, le port AGP, le bus PCI et la mémoire. Les premiers Pegasos furent livrés le 31 mai 2002. DCE travailla aussi sur les correctifs April1 et April2 pour la puce boguée Articia S et fut sous-traitée pour la production des cartes processeur PowerPC G4 et du Pegasos II.

DCE
Pegasos I, Pegasos II et Efika 5200B

Déphasé

DCE commença à fabriquer les produits de Phase 5 et, en mars 2000, la société put livrer de nouvelles cartes CyberStorm (PPC & MkIII), CyberVision (PPC et 64/3D) et Blizzard à Vesalia, son principal revendeur allemand. Thomas Dellert révéla néanmoins que le projet de cartes PowerPC G4 de Phase 5 devait être abandonné.

CyberVision64/3D
La CyberVision64/3D de DCE

DCE entreprit aussi les réparations de produits Phase 5 mais se retrouva rapidement mêlée à un long conflit avec les anciens clients de Phase 5. Ceux-ci avaient envoyé leur carte à DCE pour réparation mais, au bout de deux ans, attendaient toujours le retour de leur matériel. Certains des problèmes furent causés par la faillite de Phase 5, suite à laquelle DCE hérita de cartons remplis de cartes défectueuses non documentées issus de Phase 5 mais aussi des revendeurs Amiga. D'autres problèmes vinrent de la pénurie de pièces de rechange nécessaires aux réparations.

Cette saga des réparations de DCE fut révélée au public sur le site Amiga.org, avec de nombreux intervenants se plaignant de DCE qui ne daignait même pas répondre au téléphone ou aux courriels. La situation était si mauvaise que Genesi, qui travaillait avec DCE pour produire sa carte mère Pegasos, craignait que cette mauvaise publicité n'affecte les ventes de son matériel et assigna Ron Van Herk de Computer City pour tenter de débloquer ces arriérés de réparation. Ron Van Herk fit de son mieux pour résoudre ce désordre. Il trouva par exemple que certaines des cartes détenues par DCE avaient été envoyées par des revendeurs qui n'avaient pas payé leurs factures depuis trois ans, et d'autres cas où des cartes réparées furent renvoyées à des revendeurs qui les vendaient ensuite en tant que nouveaux produits.

Dans un geste de bonne volonté, Genesi annonça qu'il publierait une version gratuite de MorphOS pour les cartes Amiga PowerPC d'ici la fin de l'année. Il était également difficile de différencier les réparations d'Amiga des réparations potentielles de Pegasos qui seraient contrôlées et programmées par Genesi. En fin de compte, grâce à l'aide de Ron Van Heck, de nombreux clients purent recevoir leur carte en état de marche. Mais pas tous : fin 2004, après trois ans de querelles publiques, plusieurs clients frustrés signalèrent DCE à la police allemande à Oberhausen. On ne sait pas si cette plainte aboutit et s'ils purent récupérer leur carte. Ce fut une fin très déplaisante à un problème de longue date.

Au fur et à mesure que les ventes des nouvelles cartes de Phase 5 baissèrent, DCE se concentra sur son activité de construction traditionnelle. A la mi-2005, Thomas Dellert avait perdu son enthousiasme pour le marché en diminution de l'Amiga Classic et, pour combler le vide, le site A1k.org créa une page de téléchargement non officielle pour les pilotes et les documentations des produits de Phase 5/DCE. Genesi cessa la production du Pegasos II en 2006, bien que DCE fut à nouveau sous-traité, durant la même période, pour la fabrication des premières versions de la carte Efika 5200B.

Où sont-ils maintenant ?

Après avoir abandonné la scène Amiga, Thomas Dellert continua à développer les activités de fabrication de DCE et ajouta de nouvelles machines pour servir ses clients les plus rentables. La société signa avec succès des contrats de conception CMS, de prototypage, d'assemblage et de rebillages de puces BGA pour de nombreux clients industriels.

Thomas Dellert décéda le 7 janvier 2013 des suites d'une longue maladie. A l'heure actuelle, toutes les installations et les machines de DCE sont en vente. Malgré le problème des réparations des cartes de Phase 5, Thomas Dellert et DCE apportèrent une contribution majeure au monde Amiga. Auf wiedersehen Thomas !

Note : l'autre passion de Thomas Dellert était les carpes koï, qu'il gardait dans une mare dans son jardin.


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