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1984 : premier prototype Première présentation Après deux années de développement, le monde allait enfin découvrir la machine d'Amiga Corporation. Afin de trouver des financements pour le projet, le Lorraine (également nommé "Amiga PC") fut présenté à plusieurs investisseurs intéressés au Consumer Electronics Show de Las Vegas le 4 janvier 1984. Pour amener le prototype à ce salon en avion, l'équipe Amiga fut contrainte de commander un siège réservé à cet "empilage de cartes". En accord avec les règlements des compagnies aériennes, un nom devait être associé à chaque place réservée et imprimé sur le ticket correspondant ; en cas d'accident de l'avion, la liste des réservations était alors utilisée pour identifier les passagers du vol concerné. Le nom décerné fut "Joe Pillow" (pillow = oreiller) en référence à ceux utilisés pour caler le fragile prototype. Les ingénieurs RJ Mical et Dale Luck prirent donc le vol avec Joe Pillow, le prototype Amiga, sur lequel ils dessinèrent un visage heureux sur le devant de la taie d'oreiller. ![]() Jay Miner dans les préparatifs pour le salon CES de janvier 1984. Toute l'équipe était impatiente de montrer "son bébé". ![]() Joe Pillow entouré de RJ Mical et Dale Luck L'équipe Amiga avait loué un petit stand dans le hall ouest du CES. La devanture était réservée aux produits pour la console Atari VCS, notamment des contrôleurs, des extensions et des jeux. Donc, pas de super orfinateur à première vue... ![]() ![]() Le stand d'Amiga Corporation au CES de janvier ![]() ![]() La pièce dans laquelle le Lorraine était présenté à des personnes triées sur le volet RJ Mical indiqua que le salon CES de janvier 1984 fut une période passionnante et épuisante pour les ingénieurs Amiga. Mais au final, bien qu'il y eut un considérable intérêt pour le matériel (de nombreuses personnes et sociétés purent voir le prototype), le salon de cette année là n'aboutit à aucun résultat concluant. Après ce salon, les semaines passèrent à nouveau, l'équipe était toujours bien concentrée sur le développement et l'amélioration de son prototype. Le 19 avril 1984, la filiale "Amiga Computer Development, Inc." se renomma en "Amiga Computer, Inc.", titre moins long et plus facile à mémoriser pour les personnes étrangères à la société. ![]() Un schéma plus récent (avril 1984) du circuit de l'oscillateur du Lorraine, tiré du Blue Timing Book (source : Amiga Historical Society). A cette période-ci, les sept millions de dollars du capital initial avaient été engloutis et les dettes se creusaient. Les investisseurs initiaux ne voulurent pas mettre de nouveau la main à la poche. Mais l'équipe Amiga était solidaire, par exemple Dave Needle et Stan Shepard acceptèrent que les 15 000 $ qui leur étaient dus en arriérés de salaire soient utilisés pour les puces, qui devaient maintenant être produites en silicium. Mais manque de chance, le premier lot de Portia sur silicium avait une piste défectueuse. Comme la fabrication avait coûté une somme considérable et que le temps était compté, l'équipe Amiga ne pouvaient pas se permettre de les mettre au rebut. Glenn Keller répara donc ces puces défectueuses à l'aide d'un microscope à haute puissance et les découpa avec un couteau X-Acto. Après d'autres demandes d'argent, l'équipe Amiga put tenir jusqu'au salon CES de Chicago en juin 1984. Elle y présenta pour la première fois le Lorraine avec le jeu de composants miniaturisé et sur du silicium, bien que les systèmes de développement (station de travail Sage IV) étaient encore nécessaires pour les piloter ("ne faites pas attention à l'homme derrière le rideau"). Stupéfaits par ce qu'elles voyaient, certaines personnes regardèrent sous la table du prototype pour voir s'il n'y avait pas un gros ordinateur caché qui générait cet affichage. La société Amiga montrait ainsi sur son ordinateur quelques démos comme une synthèse vocale ou bien une version améliorée de la démo Boing : maintenant, la sphère rouge et blanche pouvait rebondir dans toutes les directions et émettait un son (un "boom") lorsqu'elle touchait un bord de l'écran. Ce son était généré en stéréo par la puce Paula, ce qui ne manqua pas d'interloquer les visiteurs du salon qui se demandait d'où provenaient ces sons. La "Boing Ball" (ou "Bouncing Ball") devint bientôt le symbole de la prouesse technique de la machine de chez Amiga. ![]() La démo "Boing Ball" Le seul moyen d'éviter la banqueroute était de se faire racheter. Amiga Corporation fit dès lors constamment des démonstrations et reçut la visite de poids lourds de la technologie comme Sony, Apple, Silicon Graphics, Hewlett-Packard et d'autres. Bien que ces sociétés exprimèrent un intérêt dans la machine, elles ne proposèrent pas d'offre appropriée. Par exemple, Silicon Graphics n'était intéressé que par les composants, et non par un projet de machine. Steve Jobs d'Apple, qui avait déjà visité les locaux d'Amiga Corporation plusieurs fois, n'aida pas non plus prétextant qu'il y avait trop de circuits, bien que la nouvelle conception de la carte comporta juste trois puces. Ce ne fut pas étonnant de la part de Steve Jobs car le patron d'Apple voyait ici une machine à l'opposé de son Macintosh qui était dépourvu de couleur, disposait d'un son limité, et sur lequel il ne voulait pas que la mémoire soit extensible. ![]() Steve Jobs Parmi les repreneurs possibles, il y eut aussi Jack Tramiel, ancien PDG de Commodore. Après une dispute avec Irving Gould, le président du conseil d'administration de Commodore, Jack Tramiel décida de quitter cette société en janvier 1984. Il voulait prendre sa retraite et de faire une sorte de tour du monde pour remercier tous ceux qui avaient contribué à son succès. Il prévoyait également de vendre ses actions Commodore qui valaient une fortune à l'époque. Il commença par rencontrer les actuels et anciens employés de Commodore tout autour du monde, dont Shiraz Shivji, le directeur de la technologie de chez Commodore. Mais son "tour du monde" prit une autre tournure en avril 1984 : Jack Tramiel reçut un premier coup de fil de Steve Ross, le patron de Warner Communications, qui voulait savoir s'il était intéressé pour reprendre la société de jeux vidéo Atari. Jack Tramiel était intéressé et créa, le 17 mai 1984, une société de portefeuille en Californie, nommée Tramel Technology Ltd., afin de mettre sur pied cette acquisition. ![]() Jack Tramiel De son côté, Atari Inc., filiale de Warner Communications, qui était en discussion avec Amiga Corporation depuis fin 1983 fit une offre sérieuse pour les circuits intégrés. Elle prêta même 500 000 dollars pour maintenir en vie la société en attendant qu'une licence d'utilisation soit faite. Dans un entretien de 1992, Jay Miner indiqua que cette offre était leur ultime chance : "Atari nous a donné 500 000 dollars avec une clause qui stipulait que nous avions un mois pour trouver un accord avec eux à propos de l'avenir des circuits intégrés Amiga. Dans le cas contraire, soit nous devions les rembourser, soit il obtenait les droits du Lorraine. C'était un accord invraisemblable, mais nous n'avions pas le choix."Les tentatives d'accords entre Amiga et Atari mentionnaient qu'Atari achèterait un million d'actions Amiga à trois dollars pièce d'ici le 1er septembre 1984. Atari savait toutefois qu'Amiga Corporation ne pouvait pas rembourser cette somme (elle fut dépensée en un jour) et commença à jouer de façon déloyale : à chaque nouvelle négociation de la part d'Amiga Corporation, Atari faisait une contre-offre de plus en plus basse, jusqu'à 85 cents par action. Quand l'équipe Amiga apprit les rumeurs selon lesquelles Jack Tramiel négociait la reprise d'Atari Consumer à Warner Communications, une certaine angoisse s'installa. Se souvenant de la visite (peu engageante pour eux) de Jack Tramiel et de ses fils au printemps, ils pensèrent qu'ils pourraient perdre leur prêt de 500 000 dollars et ils se mirent à rechercher un autre investisseur. On raconte que Dave Needle, un des ingénieurs Amiga, sabota illégalement les schémas des puces spécialisées Amiga qu'ils étaient contractuellement obligés de donner à Atari (le seul exemplaire des plans corrects se trouvait alors dans une vieille mallette poussiéreuse). ![]() Jack Tramiel entouré de ses fils ![]() Document de la présentation de l'ordinateur Amiga en juin 1984 Peu après l'accord avec Commodore, le 29 juin 1984, Dave Morse et Bill Hart se rendirent dans le bureau de John Ferrand, le patron d'Atari, avec un chèque de 500 000 dollars. Atari ne comprenait pas pourquoi Amiga Corporation ne voulait pas les laisser utiliser les puces de la console Mickey. Amiga indiqua simplement que "les puces ne fonctionneraient pas", ce qui était évidemment un mensonge. Au même moment, Jack Tramiel était en réunion avec Atari pour conclure les négociations. Lorsqu'on le comptable lui demanda ce qu'il fallait faire à propos du chèque, Jack Tramiel répondit "Lorsque quelqu'un vous remet un chèque de 500 000 dollars, vous le prenez et vous l'encaisser rapidement à la banque". Il n'était toujours pas au courant du contrat Atari/Amiga et pensait qu'un demi-million de dollars serait bénéfique pour sa nouvelle société. Jack Tramiel finalisa le rachat d'Atari le 3 juillet 1984 ; à cette date, la machine d'Amiga Corporation lui avait donc glissé des mains. Il chamboula l'organisation de l'entreprise en plaçant ses fils à des postes clé (Garry, Sam puis Leonard) pour se concentrer sur le développement du RBP. Sûr de lui, il décla au magazine Infoworld : "Nous serons numéro un d'ici un an". Jack Tramiel débaucha pas mal d'ingénieurs de Commodore qui apportèrent beaucoup de propriété intellectuelle de l'entreprise. Irving Gould voulait gêner Jack Tramiel le plus efficacement possible et poursuivit Atari en justice. Ce fut seulement durant les jours suivants, fin juillet, que Leonard Tramiel découvrit qu'Atari, sous l'ère Warner, avait un contrat d'exclusivité avec Amiga (il retrouva même le chèque de 500 000 dollars d'Atari pour Amiga). Jack Tramiel tenait sa revanche : il intenta un procès, le 13 août 1984, contre Commodore et Jay Miner, les accusant d'une violation de contrat. Atari indiqua qu'Amiga avait frauduleusement traité avec d'autres acheteurs potentiels, alors qu'il avait accepté un accord de licence des puces spécifiques en échange d'un paiement anticipé de 500 000 dollars. Atari demanda 100 millions de dollars de réparations. C'était un moyen pour Jack Tramiel de contre-attaquer son ancienne société, qui le poursuivait en justice depuis le début de l'année (procès à quatre anciens employés, dont Shiraz Shivji, pour vol de propriété intellectuelle) et de tenter d'empêcher Amiga de fournir ses puces à une autre société. Le procès ne se clôtura qu'en mars 1987, se soldant par le versement d'indemnités en faveur d'Atari. Nouveau départ pour l'Amiga avec Commodore En vue de finaliser son rachat, Commodore constitua la société CBM Transitory Company le 14 août 1984. C'était, comme son nom l'indique, une société de transition, donc temporaire. En effet, celle-ci fut rapidement renommée en "CBM Merger, Inc.", une structure ayant pour but d'intégrer ou fusionner avec d'autres sociétés. Et dans la foulée, CBM Merger se rebaptisa à nouveau, cette fois définitivement, en "Commodore-Amiga Inc." Commodore finalisa officiellement son rachat le 17 août 1984. L'équipe de développement avait arrêté pratiquement tout travail durant l'été à cause du procès avec Atari. Commodore les informa plus tard que le projet Lorraine pouvait être repris. Le matériel du Lorraine et ses créateurs furent ainsi déplacés dans la nouvelle filiale Commodore-Amiga Inc., dont les spacieux locaux étaient maintenant basés au Building D, 983 University Avenue à Los Gatos, toujours dans la banlieue de San José en Californie. Le projet se renomma alors simplement en "Amiga" avec des millions de dollars de budget supplémentaire. L'Amiga était sauvé ! ![]() Commodore, le nouveau propriétaire de l'Amiga La période qui suivit le rachat fut marquée par une générosité de la part de Commodore envers l'Amiga et son équipe. Peut-être que Commodore (en plein trouble financier et qui avait perdu bon nombre de ces cadres et ingénieurs les mois précédents) avait véritablement cru trouver le Saint Graal du marché des 16 bits. Le développement du Commodore 900 fut d'ailleurs annulé en faveur de celui de l'Amiga. Commodore régla les créanciers d'Amiga et s'initia dans le développement de la machine. Elle aida l'équipe d'ingénieurs sur certains points. Par exemple, le mode HAM (Hold And Modify) de l'Amiga s'améliora et permettait d'afficher les 4096 couleurs de la palette. Le lecteur de disquette 5,25 pouces laissa sa place à un modèle 3,5 pouces, plus récent. Le niveau technique fut ainsi revu à la hausse et l'Amiga présentait beaucoup de caractéristiques comparables à une station de travail. En échange de ces moyens mis à disposition, Commodore insista sur le respect du calendrier. Avant le rachat, l'équipe originelle prévoyait une sortie possible de la machine pour Noël 1984. La date sembla peu à peu irréaliste. Aussi, certains changements techniques débouchèrent sur de graves désaccords entre Commodore et Jay Miner. Si la mémoire du Lorraine fut doublée pour arriver à 256 ko, Jay Miner souhaitait aller plus loin en proposant 512 ko d'office. Idem pour le DSP, il voulut intégrer cette puce utile pour le traitement audio mais Commodore refusa. Ces choix étaient dictés par la volonté de réduire le prix de vente de la machine. Donald Greenbaum révéla que le prix bas de l'Amiga (1000 $) devrait être atteint grâce à la fabrication à Hong Kong et à Taiwan, à un volume important et à un réseau de distribution établi. Le rachat par Commodore mit un coup de projecteur au projet Amiga. Dans un article publié le 29 août 1984 dans le journal américain The New York Times, Susan Chira décrivit ce qu'elle avait vue de la machine, c'est à dire la démo de Boing Ball ainsi que d'autres démonstrations graphiques : "D'abord, l'écran s'est rempli de triangles rouges, jaunes et bleus qui se tordaient et tournaient, créant des taches de couleurs ombragées. Ensuite, un camembert de couleurs, de violet, de fuschia, de vert, de jaune et de blanc a surgi sur l'écran. Puis une scène de rue futuriste, avec un personnage promenant un chien et une bouche d'incendie qui changeait constamment de forme. Enfin, une balle rayée de rouge et de blanc se met à rebondir, le son changeant et se répercutant à mesure qu'elle rebondit à différentes hauteurs."Dans ce même article, des analystes de marchés parlèrent de manière élogieuse de la nouvelle machine de Commodore : "Ce que j'ai vu de la machine m'amène à penser qu'elle est suffisamment intéressante pour que l'ensemble de l'industrie y prête attention" [Barbara Isgur, analyste chez Paine Webber].Plusieurs machines de développement, nommées Amiga Development System, commencèrent à être produites. Elles furent utilisées pour les travaux internes de l'équipe mais aussi fournies à des développeurs tiers, comme les sociétés Autodesk, Borland, Lotus Development Corporation, ou encore l'éditeur américain Electronic Arts qui s'engagea très tôt dans le projet. Au total, on estèma à une centaine le nombre de machines de développement conçues à la main par l'équipe Amiga à Los Gatos. Le but était simple : il fallait que l'Amiga ait des logiciels lors de son lancement public. L'Amiga Development System disposait des puces Agnus, Daphne et Portia sur circuits imprimés, et certains exemplaires furent montés dans un boîtier noir en acier et avec un clavier qui avait la particularité d'être fabriqué en bois. ![]() Amiga Development System (numéro de série : D-002) Commodore demanda aux développeurs tiers d'acheter les systèmes de développement. Mais ceux-ci n'étaient pas tous effectivement livrés. Frustré par la façon dont cette distribution était gérée, Dave Needle prit personnellement quatre d'entre eux dans le laboratoire Amiga et les donna à Electronic Arts. Le développeur Don Daglow se souvint d'avoir travaillé sur l'une des première machine de développement (numéro de série D-008 ?), avec ce fameux clavier en bois. De son côté, la société Don't Ask Software reçut l'une des premières unités jamais fabriquées (numéro de série D-002) avec une boîte grise qui comportait un interrupteur de réinitialisation. Avec Sam Dicker, ils l'utilisèrent pour la compilation croisée d'une interface texte-parole, qui servit de base à la commande Say de la synthèse vocale. Pour l'anecdote, le rachat de Commodore eut également un impact sur la démo Boing Ball. Commodore demanda aux développeurs Amiga de retirer le texte "Amiga Computer, Inc." de la démo et de le remplacer par "Commodore". RJ Mical refusa et, à la place, n'inscrivit rien sur la nouvelle version de la démo Boing Ball. ![]() La nouvelle version de la démo Boing Ball De son côté, RJ Mical avait débuté le développement d'Intuition, l'interface graphique. L'équipe logicielle avait étudié le travail de Xerox et d'Apple (avec son ordinateur Lisa) pour créer sa propre interface graphique utilisable à la souris et disposant de menus déroulants. Les membres de l'équipe avaient des avis divergeants sur les choses à faire ou pas. Il fallait notamment s'occuper du problème des couleurs car les interfaces graphiques étudiées n'étaient qu'en monochrome. Une décision fut également prise pour utiliser une souris à deux boutons et non un seul : il fallait pouvoir à la fois pointer un élément sur l'écran et ouvrir un menu. Tous les développements logiciels étaient réalisés sur des stations de travail Sage, Sun-2 ou Hewlett-Packard. Cela permettait de tester le code avant la finalisation de la machine. Tout était programmé en assembleur 68k, d'abord sur les stations Sage (à base de 68000) puis sur Amiga quand un premier compilateur, celui de Green Hills, fut porté dessus. Pour la station de travail Sun-2, les développeurs avaient besoin d'un matériel nommé BillBoard (ou parfois "Chimney") permettant de transférer du code entre l'Amiga et la station de travail en utilisant le Multibus. La connexion Multibus permettait le "vol de cycle" DMA. Le nom de la carte BillBoard vint de son concepteur, Bill Kolb, du groupe de développement matériel de Los Gatos. Le débogage se faisait par le port série à l'aide de Wack, écrit par Carl Sassenrath. L'une de ses fonctions était la surveillance du bus : "Wack pouvait faire certaines de ces choses, mais il était limité par la vitesse du matériel Sun-2 dans la quantité d'analyse du bus qu'il pouvait faire pendant qu'il fonctionnait." Wack fut plus tard connu sous le nom de ROM-Wack, le débogueur résident inclus dans les premiers Amiga. En novembre 1984, l'équipe Amiga invita dans ses locaux des membres de la société anglaise MetaComCo pour discuter de la vente de son compilateur Pascal 68000 pour Amiga. Au cours de ces discussions, il apparut que le système d'exploitation Amiga avait pris beaucoup de retard et suscitait quelques inquiétudes. Les stipulations d'Amiga pour son système d'exploitation étaient qu'il devait être multitâche, qu'il devait gérer les entrées/sorties synchrones et asynchrones, et que les entrées/sorties devaient être basées sur les flux et indépendantes du matériel. MetaComCo commercialisait déjà un tel système d'exploitation, Tripos, fonctionnant sur processeur 68000. Commodore-Amiga accepta de considérer Tripos comme une assurance, au cas où son propre système ne fonctionnerait pas. Vers un lancement commercial L'incroyable travail de l'équipe Amiga faillit ne pas continuer à cause d'incessants problèmes financiers. Le rachat par Commodore assura ainsi la poursuite du développement. Commodore avait de nouveau réalisé une année faste financièrement (143 millions de dollars de bénéfice) et tout le monde chez Commodore-Amiga était focalisé sur une sortie commerciale. Atari avait annoncé son intention de lancer un nouvel ordinateur (le fameux Rock Bottom Price qui s'appelait mainteant Atari 520ST) et Apple avait déjà pénétré le marché avec le lancement de son Macintosh début 1984. Mais l'Amiga, de l'avis de tous (journalistes, analystes, passionés), représentait la prochaine génération d'ordinateurs.
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