Obligement - L'Amiga au maximum

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Dossier : Ouverture de l'Amiga vers les autres systèmes
(Article écrit par Fabrice Neyret et extrait d'Amiga News - mai 1992)


Voici un autre point fort de l'Amiga : son ouverture vers les autres systèmes. En effet, disposer d'une machine performante, dotée d'un système d'exploitation ingénieux, c'est une bonne chose, mais cela devient insuffisant dès que l'on doit interagir avec le reste du monde, surtout quand celui-ci n'utilise pas le même système.

Si vous voulez échanger des données, profiter d'un matériel qui n'existe pas sur votre machine, utiliser le logiciel de référence dans votre profession mais qui n'a été porté que sur les machines "standard", voire profiter de ce qui se fait de mieux sur chacune des plates-formes connues, il vous faut pouvoir mettre un pied dans les systèmes concurrents.

Une ouverture à trois niveaux

La communication

Celle-ci suppose d'avoir un moyen matériel de transmission commun à l'Amiga et au système visé (avec la même façon de s'en servir), puis d'utiliser des fichiers qui ont la même structure.

Pour chaque médium, soit il existe un standard et il suffit alors de le reconnaître, soit il faut construire de toute pièce des données compréhensibles par l'autre système ou interpréter ses propres données.

L'émulation

Il s'agit de simuler de façon aussi fidèle que possible le comportement d'une machine cible, par l'intermédiaire d'un programme.

Ce programme peut se comporter comme tous les autres vis-à-vis de l'Amiga, c'est-à-dire que vous aurez une imitation de Macatisrad dans une fenêtre, comme si c'était un vulgaire traitement de texte, soit il prend en main toutes les ressources de la machine, et vous vous trouvez alors avec une imitation de Macatisrad dans le corps d'un Amiga.

L'implémentation d'autres systèmes

Il s'agit là de disposer d'un authentique système, à côté ou à la place d'AmigaOS. Cette implantation peut prendre la forme de carte d'extension comme c'est le cas pour les cartes PC de Commodore. Le coeur matériel du système visé est donc directement installé dans l'Amiga, et on a alors véritablement une seconde machine dans la même caisse, simplifiée donc bon marché mais aux fonctionnalités complètes, dans la mesure où un certain nombre, de ressources sont apportées et partagées par l'Amiga (clavier, écran, disque...).

Pour des systèmes portables, comme Unix, cela consiste plutôt en quelques ROM, un ensemble logiciel installé sur disque et quelques cartes usuelles (SCSI, Ethernet). Il s'agit alors d'un portage, c'est-à-dire que les parties du système visé ayant accès aux entrées-sorties physique de la machine ont été réécrites afin de les y adapter.

Également, les composantes du système d'exploitation ont été recompilées sur l'Amiga (au contraire d'une émulation, où l'on insère directement dans la machine les programmes assembleur du système visé, et où l'Amiga doit simuler le matériel que ces programmes s'attendent à trouver, voire simuler le processeur quand ce n'est pas le même).

La communication

Les protocoles standardisés affranchissent d'une partie du problème :
  • Du point de vue matériel, les modems, les réseaux, les imprimantes, les dérouleurs de bandes, etc. s'utilisent de façon à peu près universelle, soit qu'un standard de fait se soit imposé, soit qu'une normalisation concertée ait été mise en place. Ainsi, certaines normes comme SCSI permettent l'échange de périphériques.

  • Le format physique des disquettes est heureusement également le même pour tous, pour des raisons économiques.

  • Du point de vue logiciel, on a vu plus haut qu'un certain nombre de protocoles de communications étaient établis, mais il y a également la structuration des données elles-mêmes qui est plus ou moins standardisée : tout le monde utilise l'ASCII pour les textes, l'(A)IFF est (un peu) utilisé également sur Mac, Silicon Graphics, PC, et pour chaque type de donnée (PAO, images, sons, voire SGBG) il existe des formats reconnus (PS, TIFF, Word, DB4, JPEG, GIF, Kermit...), et même des formats de compression standard (zip, uuencode).
Mais tout n'est pas standardisé (ce serait trop simple). Il en va ainsi du formatage et de l'organisation logique des disquettes qui diffèrent d'un système à l'autre. Pour échanger des informations entre ordinateurs "incompatibles" par le biais de disquettes, ce qui est le plus commode quand on n'a pas de modem, on a donc besoin d'outils qui vont émuler le fonctionnement du médium dans l'autre système.

Il existe ainsi des logiciels du domaine public et du domaine commercial qui se chargent de lire et écrire des disquettes au format PC, Atari, Mac... (CrossDOS, DOS2DOS, MessyDOS, Mac2DOS...). La puissance du système d'exploitation de l'Amiga a même permis de faire en sorte qu'avec certains de ces programmes, tout se passe de façon transparente, c'est-à-dire que le type de la disquette est automatiquement reconnu sans que l'utilisateur ait à s'occuper de quoi que ce soit (MultiDOS).

Enfin, un certain nombre d'émulateurs de terminaux permettent de se faire reconnaître par les gros systèmes (c'est d'ailleurs ce qui a contribué à faire entrer l'Amiga dans un certain nombre de grosses entreprises comme la NASA, le CNRS, etc.). La plupart des terminaux sont concernés : VT100, VT220, VT340, Tektronics, Minitel... Ces outils sont généralement en domaine public, consulter vos disquettes Fish.

Les émulations

Il existe un grand nombre d'émulateurs, de la HP41C à Unix (Minix, dont certaines versions sont dans le DP), en passant par les standards, PC et Mac. Les principaux vont être détaillés ici. Certains produits présentés dans ce chapitre sont en fait de véritables implantations de systèmes plutôt que de simples émulations, et auraient à ce titre leur place dans le chapitre suivant. Pour des raisons de commodité, on a préféré les présenter en même temps que les autres (de plus, la frontière n'est pas franche).

C'est Commodore qui, avec la sortie du fameux Sidecar pour l'Amiga 1000, a lancé la mode des émulations sur Amiga. La sortie de l'Amiga 2000, avec son architecture fortement influencée par la compatibilité PC (présence d'un bus supplémentaire à la norme XT/AT) a été la confirmation de cette volonté de faire de l'Amiga non seulement une machine multitâche et multimédia, mais aussi "multisystème".

Sachez donc que la machine que vous possédez est le micro le plus versatile qui existe : il n'existe que très peu de micros que l'Amiga ne sache déjà émuler. Cela va du Macintosh au C64, en passant par le PC et le ST, sans compter les myriades de curiosités et autres raretés, dont je vais essayer de recenser la majorité. Faisons maintenant un rapide tour d'horizon de ce qui est ou sera prochainement disponible à ma connaissance.

Les classiques (PC, Mac, ST)

C'est le domaine le plus vaste de l'émulation sur Amiga ; plusieurs fabricants se partagent le marché et l'offre est très variée au niveau du prix comme des performances, de sorte que presque tous les besoins peuvent trouver satisfaction. En ce qui concerne l'émulation PC, il y a les émulations purement logicielles et celles à base de matériel.

Les émulations logicielles sont certes peu coûteuses mais aussi malheureusement peu performantes dans la mesure où le programme doit simuler l'électronique, ce qui prend forcément plus de temps qu'en ajoutant réellement les circuits visés. Citons par exemple IBeM qui est un partagiciel à 35 $. L'émulateur fonctionne sans problèmes et la compatibilité PC est bonne mais les performances sont nettement insuffisantes pour une utilisation soutenue, même sur un Amiga accéléré.

Un autre émulateur du même genre est sorti il y a peu de temps : il s'agit de PC-Task, un émulateur PC logiciel pour tout Amiga. En partagiciel à 40 $, une version de démonstration est disponible en domaine public, mais elle est malheureusement trop bridée pour pouvoir en faire un test correct : les fonctions d'écriture sur tous médias sont désactivées (y compris sur disquette) et la version n'est pas adaptée au 68030 de mon Amiga 3000.

J'ai pu cependant noter que l'émulation était nettement plus rapide qu'IBeM-030, une version 68030 de PC-Task pourrait donc devenir très intéressante sur un Amiga accéléré. PC-Task gère les disques durs et l'installation est un jeu d'enfant grâce au panneau de configuration hyper ergonomique.

PC-Task

Les émulateurs PC logiciels, même s'ils sont peu chers, ne sont à considérer qu'en tant que dépannage pour une utilisation très ponctuelle. Les versions démo de PC-Task et IBeM sont en téléchargement sur les serveurs Linn (1-49 65 05 42) et Shutdown (1-45 80 08 02). Si vous voulez vraiment travailler sur un PC, il vous faudra penser à un "émulateur" matériel. Le terme de "émulateur matériel" est impropre comme on l'a vu en introduction : dans la mesure où il s'agit de mini-cartes mères, on doit plutôt parler de "partage de ressources communes" par deux systèmes coexistants.

Dans ce domaine des "émulateurs" matériels, l'offre est beaucoup plus professionnelle :

1. En entrée de gamme, citons la carte passerelle XT de Commodore pour Amiga 2000 et le Power PC Board de KCS existant en version A500 ou A2000/A3000. Ces cartes sont à base de processeur 8088 Intel. Bien que la carte passerelle de Commodore commence à souffrir d'une obsolescence certaine avec son horloge à 4 MHz, on peut faire des affaires intéressantes sur le marché de l'occasion. De plus, l'offre EducAmiga permet aux étudiants d'avoir la carte Commodore quasi gratuitement avec la machine !

Le Power PC Board est aussi équipé d'un 8088 mais cette fois-ci cadencé à 11 MHz et disposant d'une émulation EGA/VGA. Les prix vont de 2000 FF pour la version A500 à 2700 FF pour la version A2000/A3000 complète. Il faut noter ici que le remplacement du 8088 par un NecV20, processeur compatible qui coûte moins de 100 FF, permet d'accroître d'au moins 10% la vitesse (la manipulation est très simple : il suffit d'enlever l'ancien processeur de son support et d'enficher le nouveau à sa place, en évitant de plier les broches...). En outre, des manipulations plus osées permettent d'accélérer l'horloge.

2. Les cartes à base de processeur 286 deviennent de plus en plus populaires et existent également en versions A500/A2000. Citons la carte passerelle 286 de Commodore (pour A2000/A3000) dont le prix avoisine les 5000 FF (beaucoup moins cher en Allemagne et aux États-Unis !), et la carte ATonce de Vortex (pour A500 seulement) dont la dernière version est cadencée à 16 MHz, à 2600 FF environ.

La nouvelle carte 286 de GVP peut aussi être intéressante pour les possesseurs de l'extension GVP Impact 500. Son prix est de 3300 FF environ.

3. Nous assistons actuellement à l'arrivée des premières cartes passerelle à base de processeur 386 SX (pour A2000 et A3000). Il y aura un modèle Commodore et Vortex dont les performances devraient être similaires. Voici quelques caractéristiques de la carte Commodore : 386 SX à 20 MHz (peut tourner à 10 MHz), emplacement pour 80387 SX, 1 Mo extensible à 8, utilisation des lecteurs Amiga sous MS-DOS, nouvelle version de Janus, émulation CGA et reconnaissance de toute carte VGA pour PC (comme les versions précédentes).

Macintosh

Un peu comme pour Unix, A-Max devrait être considéré comme un portage du système Macintosh sur Amiga (adaptation du système au matériel de l'Amiga). Pour des raisons de commodité, nous allons tout de même compter A-Max parmi les émulations.

Comme pour les autres simulations d'ordinateurs à base de Motorola 68000, l'émulation Macintosh ne nécessite théoriquement pas d'adjonctions matérielles. Pour des raisons légales cependant, le fabricant doit vendre les ROM Macintosh originales avec l'émulateur, sur un petit support qui comporte également une prise pour lecteur Mac. Ces ROM sont très difficiles à trouver, Apple en contrôlant sévèrement la diffusion. Le seul émulateur Mac actuellement sur le marché est celui de ReadySoft, A-Max, qui en est à la version 2.06. Sur un A2000 de base, A-Max tourne environ 15% plus vite qu'un Mac SE.

Apparemment, ReadySoft est en ce moment plus occupé à développer des jeux qu'à commercialiser A-Max II+, la nouvelle version déjà annoncée depuis si longtemps que j'en ai perdu la notion du temps. A-Max II+ est une carte Zorro II pour A2000/A3000 ajoutant un port MIDI, un port Appletalk et la lecture de disquettes Mac par les lecteurs Amiga standard.

Un nouveau venu sur la scène, Utilities Unlimited of Oregon Inc., s'est donné pour mission de prendre le dessus sur ReadySoft en termes d'émulation Mac. Sybil est le premier produit qu'a commercialisé UUL, qui permet à un Amiga équipé de lecteurs standard de lire les disquettes au format Macintosh. UUL a eu la "bonne idée" de déposer immédiatement un brevet lui donnant l'exclusivité sur "Toute interface permettant à un micro ayant des lecteurs à vitesse de rotation constante (Amiga) de lire des disquettes provenant de systèmes ayant des lecteurs à vitesse de rotation variable (Mac)". Ce brevet ne se limite pas à l'émulation Mac sur Amiga mais est valable pour tous ordinateurs confondus. Plutôt que de protéger sa technologie, UUL a donc déposé un brevet protégeant son idée. La législation concernant les brevets est très libérale aux États-Unis, on peut faire breveter une idée, un "feeling", un aspect, comme on fait breveter une invention en France. C'est grâce à ce système qu'Apple (entre autres) fait des procès à tout le monde, y compris à Microsoft, en les accusant d'avoir volé l'aspect de leur interface graphique avec Windows.

Le résultat, selon UUL, est que si ReadySoft sort A-Max II+, ils seront dans l'illégalité vis-à-vis de UUL pour avoir volé l'idée du brevet. Ces brevets sont une aberration américaine mais n'ont pas de validité en dehors des États-Unis (NDLR : ils sont néanmoins en train d'asphyxier une bonne partie de la recherche appliquée, et risquent de finir par entraîner les Européens, qui ne veulent pas se faire gruger).

La situation me paraît assez sérieuse, puisque le vice-président de UUL s'est exprimé en ces termes : "Si ReadySoft sort A-Max II+, ils seront en litige avec moi. Je ferai en sorte qu'A-Max II+ ne voit jamais le jour."

Pour comprendre cette position, il faut savoir qu'UUL est en ce moment en train de terminer son propre émulateur Macintosh, qui doit avoir des performances très supérieures à celles d'A-Max. A la base, le concept est différent, puisqu'il s'agit d'une émulation Mac II nécessitant un processeur 32 bits de type 68020 au moins. Il gérera le système 7, lira les disquettes Mac HD, utilisera toute carte graphique Amiga pour l'émulation couleur Mac.

Il se présentera sous forme de carte pour A2000/A3000 ou de module à insérer dans l'arrière d'un A500/600/1000 en utilisant le port parallèle de façon transparente. Il faudra bien sûr que l'Amiga en question soit équipé d'une carte accélératrice. Il a été également annoncé que cet émulateur fonctionnerait sous (en même temps que) AmigaOS mais j'émets tout de même quelques réserves à ce sujet, la chose me paraissant pour le moins difficile. L'importateur de A-Max en France est Clavius Internationnal, 19 rue Houdon 75018 Paris (Tél : 42.62.90.19, Fax : 42.62.95.85).

ST

Si vous vous intéressez aux émulations ST, vous pouvez vous reporter pour plus de détails à mon article sur Chamaeleon et Medusa. Les deux émulations sont bonnes, coûtent à peu près le même prix (environ 350 DM/1100 FF) et ont des performances comparables. Medusa a cependant l'avantage d'être la première à fonctionner sur des Amiga à base de 68030, en utilisant une copie du TOS 1.6. Pour les Amiga non-équipés de MMU (circuit de gestion de mémoire), il est nécessaire d'utiliser la petite extension matérielle contenant les ROM.

Chamaeleon est le deuxième émulateur ST. Très connu en Allemagne, il a l'originalité de pouvoir démarrer et garder simultanément en mémoire huit tâches d'émulation sous AmigaOS. Chacun de ces ST émulés peut-être activé à tour de rôle (mais ils ne peuvent tourner simultanément). Chamaeleon fonctionne maintenant aussi sur les A3000 en utilisant le TOS 1.4. Il existe également le ST Emulator en domaine public, il est disponible sur la disquette Fish 43.

C64

Eh oui ! Si vous le désirez, vous pouvez vous replonger dans les joies du C64 avec un choix assez vaste d'émulateurs. Il existe à ma connaissance trois émulateurs C64 pour Amiga. Le premier, The A64 Package (Fish 555), un émulateur en partagiciel. Pour 30 dollars, l'auteur vous enverra même une interface pour brancher vos anciens périphériques C64 sur l'Amiga. Cet émulateur est l'oeuvre de Questronix. ReadySoft a aussi fait son émulateur C64, The 64 Emulator.

Enfin, le troisième, GO-64 de Software Insight Systems Inc. fait la même chose que les deux premiers. Incroyable, non ? Parmi ces trois émulateurs C64, seul The A64 Package est compatible 68030.

Sinclair QL

Non, sans blague ? Eh bien si, il y a un émulateur QL sur Amiga. Beaucoup d'entre vous, je les vois d'ici, doivent se demander ce que peut bien être le QL... Bref descriptif : machine sortie vers 1983, le QL était assez performant pour l'époque : doté d'une architecture 8/16/32 bits avec pour processeur un 68008 de Motorola, il disposait d'un coprocesseur pour gérer les entrées/sorties, d'un système d'exploitation multitâche (le premier sur micro ?), d'une résolution de 512x256, de polices, de fenêtres, de 128 ko de mémoire en standard (un record à l'époque).

Il était livré avec un excellent BASIC structuré semi-compilé donc très rapide, mais disposait aussi d'un grand nombre de langages (portés entre autres par MetaComCo, société ayant également participé à la création du système de l'Amiga).

D'origine anglaise, la dernière oeuvre du fameux Lord Sinclair aurait quand même du mal à rivaliser de nos jours avec un Amiga. Par contre, son BASIC souple et puissant gagnerait à être porté sur les machines actuelles. Le QL était livre avec des micro-lecteurs (les disquettes, comme la notion de répertoires, ne s'étaient pas encore imposées à l'époque, aussi étonnant que cela puisse nous paraître aujourd'hui).

La première version de l'émulateur est sortie en 1989 mais la gestion des lecteurs de disquette n'était pas au point. Les versions plus récentes ont corrigé la majorité des bogues. Je pense que l'émulateur est en domaine public.

CP/M

Il existe également deux émulateurs pour CP/M en domaine public : ECPM (Fish 157) qui émule CP/M sur terminal H19 avec processeur 8088 ; et CPM (Fish 165) qui émule CP/M sur terminal ADM3A avec processeur Z80.

Voilà pour les émulations. Il en existe de nombreuses autres : HP41C, ZX Spectrum, Acorn BBS... Enfin, il existe fréquemment des émulateurs tournant sur le système simulé. Il est ainsi possible de faire fonctionner une application sur une émulation de CP/M tournant sur une émulation d'Apple II tournant sur A-Max qui tourne sur Amiga, machine qui, elle, n'a jamais été émulée (le moins ne peut engendrer le plus, il y a une hiérarchie...).

Implantation des autres systèmes

Nous avons vu dans le chapitre précédent quelques implantations de systèmes, présentées en même temps que les émulateurs afin de faciliter la comparaison. Commodore propose lui-même deux systèmes d'exploitation, qui suivent une approche fort différente l'une de l'autre :
  • D'une part, le MS-DOS, sur les cartes passerelles XT et AT.
  • D'autre part, Unix System V.4 sur plate-forme A3000.
La carte PC est une petite merveille, en ce qu'elle combine du matériel PC et Amiga, et s'appuie sur un protocole complexe de communication entre les deux parties, tout en paraissant totalement "standard" pour les applications PC, et en respectant le fonctionnement normal de l'Amiga.

La carte PC

Comme on pouvait le voir sur le schéma général publié dans cet article, l'Amiga 2000 dispose d'un bus XT/AT comportant quatre ports. Deux des cinq ports du bus d'extension de l'Amiga tombent juste dans l'alignement de deux des ports PC/ISA, permettant à une carte passerelle de s'enficher à la fois sur le bus PC et sur le bus Amiga.

Cette carte est véritablement une carte mère PC, avec un processeur 8088 ou 80286, un emplacement pour un coprocesseur, une ROM BIOS 16 ko, de la mémoire et un circuit propriétaire concentrant les fonctions de gestion de la mémoire, du clavier, des interruptions et des horloges (comme c'est devenu fréquent avec la banalisation des PC).

Cette carte dispose d'un contrôleur de lecteur de disquette, et accède au bus d'extension XT comme on l'a dit. Par contre, il lui manque toutes les entrées-sorties ! En fait, ces entrées-sorties vont être simulées ou partagées par l'Amiga (port parallèle, clavier, souris, écran...). Ainsi, l'écran du PC va s'afficher dans une fenêtre Amiga, les modes textes, monochromes et CGA étant reconnus (on peut aussi acheter une carte VGA et la brancher sur un second moniteur).

Pour partager les I/O, il faut donc que les deux parties communiquent : cela se fait par le biais d'une mémoire à double entrée (les deux ordinateurs peuvent la lire en même temps) de 128 ko.

Comme vous le savez peut-être, un certain nombre d'obstacles se lèvent contre la communication entre ces deux mondes :

Tout d'abord, les mots ne sont pas codés dans le même sens (organisation "little indian/petit-boutiste" ou "big indian/gros-boutiste"), c'est-à-dire que d'un côté on met en premier l'octet de poids fort suivi du poids faible, et de l'autre c'est le contraire.

Ensuite, pour les graphiques, le PC travaille avec des attributs (on met dans les bits successifs tout ce qui concerne un pixel, puis on passe au suivant) alors que l'Amiga se sert de plans de bits (superposition d'écrans binaires). Cela complique donc considérablement l'affichage du PC dans une fenêtre Amiga !

Comme il est difficile de faire ces conversions logiciellement au fur et à mesure, un circuit spécialisé, le "Data Bus Translator", s'intercale entre la Dual RAM et les deux bus de données PC et Amiga (c'est ce circuit qui va également s'occuper de l'autoconfiguration de la carte au démarrage de l'Amiga, celle-ci étant vue comme un périphérique).

D'autre part, le PC qui est standard doit tout ignorer de la présence de l'Amiga, aussi un second circuit spécialisé, "l'Adress Bus Translator", se charge de simuler les registres des matériels d'entrée-sortie, qui vont en fait commander des échanges avec l'Amiga. L'ABT s'intercale donc entre la Dual RAM et les deux bus d'adresses (la Dual RAM est vue à quatre exemplaires par l'Amiga, correspondants aux diverses façons d'y accéder qui doivent faire l'objet de traitements différents : par octet, par mot, pour les graphiques, pour les entrées-sorties).

Une partie de la Dual RAM se fait reconnaître comme une ROM supplémentaire au démarrage du PC, ce qui lui permet de détourner certains accès comme ceux aux disques (le code de cette "ROM", en assembleur 8088, est stocké dans l'Amiga (!) et transmis au démarrage à son emplacement). Côté Amiga, un certain nombre de processus tournent pour servir le PC (transmission des touches, des coordonnées de la souris...), et des interruptions sont déclenchées par l'ABT quand le PC fait une sortie.

Mais les machines ne se contentent pas de coexister, elles peuvent aussi collaborer : il est possible de transférer des fichiers entre les deux côtés, en modifiant au passage les caractères spéciaux, de faire du copier-coller entre les fenêtres Amiga et la fenêtre PC, de fournir l'heure à ce dernier ou de lui faire subir un redémarrage, et même de le laisser accéder à certaines ressources mémoire Amiga.

On peut aussi lier les périphériques logiques D:, E:, F: et G: à n'importe quel fichier Amiga qui servira alors de disque virtuel au PC, et qui peut se situer sur une disquette, sur le disque dur, dans la RAM:, etc.

De plus, comme les périphériques Amiga se comportent comme des fichiers, le transfert de données entre PC et Amiga peuvent aussi servir à accéder à ceux-ci : "Awrite pcfile prt:" est une façon d'imprimer sans devoir réserver l'imprimante au PC (et en utilisant les préférences Amiga), qui marche bien sûr aussi avec AUX:, CON:, PIPE:, etc.

Ce genre d'outils devrait permettre d'écrire de véritables applications hybrides, voyant l'Amiga+PC comme un système biprocesseur, d'autant plus que la janus.library fournie avec la carte offre toutes les fonctions d'accès à haut niveau. Je ne suis hélas pas sûr que cela ait été exploité. Un exemple d'application simple consisterait à laisser le PC occuper son processeur à gérer l'imprimante ou la communication par modem, tandis que l'Amiga vaquerait à ses calculs et chargerait le PC des basses besognes.

On pourrait également concevoir d'utiliser de façon transparente des cartes PC, celui-ci se chargeant de transmettre les informations entre la carte et l'Amiga. Avec une carte 80286 ou 386 + coprocesseur arithmétique, on pourrait répartir le travail entre les deux côtés voire utiliser le PC comme super machine à calculer. Réciproquement, un réseau de PC pourrait via la carte PC accéder à des périphériques Amiga trop chers ou trop rares dans le monde IBM. Un grand nombre d'applications sont envisageables, avec un minimum d'imagination...

Il existe au moins un périphérique dont le partage réciproque a été prévu à l'origine : il s'agit du disque dur. En effet, l'émulateur PC peut allouer à l'Amiga des partitions sur son disque (géré par une carte contrôleur PC), et de même, comme on l'a vu, on peut installer un périphérique logique C: sur un disque Amiga.

Les blocs de données devant transiter dans la passerelle, le débit est diminué, mais cela permet d'accéder à des ressources bon marché. La fenêtre affichée étant une copie de l'écran PC présent dans la Dual RAM (à la moindre modification, l'Amiga redessine ce qui a été ajouté, ou transpose les caractères en polices pour le mode texte), il est facile de "geler" la fenêtre afin de conserver son contenu et d'en ouvrir une autre. Il est même possible de voir ce qui se passe dans plusieurs modes à la fois, dans la mesure où l'on sait afficher plusieurs écrans simultanément sur l'Amiga (il arrive par exemple que des applications graphiques PC envoient en même temps des messages sur l'écran texte, qu'il est alors impossible pour un PCiste de voir s'il n'a pas plusieurs moniteurs).

Unix

L'implémentation d'Unix est complète et, elle aussi, est tout ce qu'il y a de plus standard, mais constitue un portage plus qu'une intégration : il faut choisir au démarrage de la machine entre AmigaOS et Unix. De plus, il n'y a pratiquement aucune passerelle entre les côtés Unix et AmigaOS : impossible d'accéder aux fichiers qui sont sur la partition disque de l'autre. On en est réduit à passer par des disquettes PC, ou par réseau avec d'autres Amiga.

En fait, l'ouverture et la portabilité d'Unix font qu'il n'y a pas d'obstacle majeur à son portage (pas d'exigence de tel processeur ou de tel matériel, applications propres passant systématiquement par le système) à partir du moment où la puissance requise est disponible (processeur, mémoire, MMU, disque, carte de communication), même si la réécriture des pilotes destinés à gérer le matériel demande beaucoup de travail.

Il est à signaler qu'il s'agit là de l'une des toutes premières implantations de la révision 4 d'Unix System V (il est donc difficile d'être plus à jour) et qu'elle est livrée avec un paquetage assez complet : X Window et Open-Look avec les outils de base (elm...), les diverses moutures de Shell (sh, csh, ksh, rsh, restricted-sh et j'en passe) et d'éditeurs (vi, emacs), les outils réseau (RFS, NFS), sécurité, deux compilateurs C, etc. Des petits "goodies" permettent le "swap" sur fichier, la lecture de disquettes MS-DOS, l'installation simplifiée des nouveaux pilotes...

Il faut toutefois remarquer que le système n'utilise pas vraiment le matériel graphique de l'Amiga, et par conséquent que le 68030 doit se démener, même à 25 MHz, pour faire tourner les applications Unix. De plus, la documentation est un peu légère (il faut souvent se reporter au "man" en ligne ou à la littérature). Il faut dire que l'Amiga-Unix est présenté comme une station économique, même si d'autres font moins bien pour plus cher.

En fait, il semblerait que Commodore ait choisi de se baser sur les cartes graphiques plutôt que sur les circuits propriétaires, celles-ci présentant des performances accrues et adaptables au budget de l'acquéreur... Ainsi, au salon de Cologne 1991, l'Amiga-Unix était présenté avec la carte Tiga, développée avec l'Université de Lowell, qui confie à un (gros) processeur spécialisé la gestion des 1024x1024 pixels. On atteint ainsi une vitesse de traitement graphique comparable à celle d'une station Sparc, alors que le processeur est plus faible.


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