|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Note : traduction par David Brunet. Qu'est-il arrivé à ICD, Inc. ? Ce ne sont pas toujours les grandes entreprises qui ont eu un impact sur le marché de l'Amiga. Cet article de ma série Classic Reflections se penche sur une entreprise qui a vu le jour dans le sous-sol de la maison de Tom Harker à Rockford, dans l'Illinois, et qui fabriqua des pièces pour les ordinateurs Atari 8 bits. De ces humbles débuts, une entreprise évolua et fabriqua certains des périphériques les plus avancés sur le plan technologique pour Amiga. Bien qu'elle ne connût pas le même succès que certains de ses confrères américains du marché Amiga, tels que GVP ou Progressive Peripherals, elle écoula néanmoins plus de 100 000 produits destinés à être utilisés dans des systèmes informatiques dans le monde entier. Elle fut la première entreprise à utiliser des FPGA dans sa gamme de produits et à adopter un niveau de miniaturisation qui n'était alors visible que dans les ordinateurs portables. Le slogan de la société était : "Pas de compromis... les meilleurs produits, les meilleurs prix, la meilleure assistance". Cette société est ICD, Inc. et voici son histoire Amiga. Tom Harker étudia l'électronique au Junior College et voulu s'impliquer dans le milieu des micro-ordinateurs, un secteur qui se développait rapidement. C'était le début de l'ère des machines 8 bits d'Apple, du Commodore PET, mais la seule machine qu'il pu s'offrir à l'époque fut un Atari 400 avec son clavier à membrane. Il apprit la programmation par lui-même, s'acheta un lecteur de disquette et découvrit rapidement les faiblesses du port série SIO de l'Atari pour le transfert de données. Il écrivit un programme de copie de disquette, nommé Mighty Byte Disk Copier, qui était un copieur de sauvegarde permettant de copier presque n'importe quelle disquette. À l'époque, il s'agissait du système de copie le plus puissant disponible pour les ordinateurs Atari 400 et 800. Il vendit le logiciel pour 29,95 $ plus 1 $ de frais de port par le biais de publicités dans le magazine Atari Antic. Il se vendit relativement bien et réalisa un chiffre d'affaires d'environ 10 000 dollars, mais il comprit vite que s'il voulait créer une entreprise viable, il devait s'impliquer dans le matériel. Tom Harker Mike Gustafson Le troisième partenaire ne réussit pas à s'entendre et, en moins d'un an, ils se séparèrent de lui. Ils réorganisèrent l'entreprise et devinrent partenaires à part entière, Tom Harker pris le poste de président et Mike Gustafson celui de vice-président du développement. C'est en travaillant depuis le sous-sol de Tom Harker qu'ils se lancèrent dans leurs premiers produits. Mike Gustafson avait partiellement réécrit le DOS d'Atari, travaillait sur Archiver 2 et, pour le plaisir, écrivait du code pour des jeux en 3D. Doublement Préoccupés par le fait que leurs produits de la série Archiver encourageaient le piratage, ils vendirent la propriété intellectuelle de ces produits et décidèrent de se concentrer sur SpartaDOS, qui était un croisement entre MSDOS et Unix. Cependant, ils découvrirent rapidement que les clients s'attendaient à ce que le DOS soit fourni avec le matériel Atari à bas prix et ne voulaient pas payer plus cher. Ils avaient contacté Atari mais ces derniers n'étaient pas intéressés par l'acquisition d'un DOS amélioré. Manuel de SpartaDOS Cet ensemble matériel/logiciel combiné fut vendu au prix de 79,95 dollars chez US Doubler ("US" signifiant "UltraSpeed"). Pour protéger la conception de toute copie, ils encapsulèrent les puces personnalisées dans de l'époxy que Tom Harker fit cuire dans le four de sa femme pour durcir l'époxy. Les premiers lecteurs Atari 1050 avaient des puces sur socle, donc faciles à remplacer pour les clients. Mais plus tard, elles furent soudées dans le lecteur et ICD offrit un service spécial de remplacement des puces pour les clients qui ne voulaient pas endommager leurs lecteurs. Selon Mike Harker, c'est US Doubler qui lança véritablement l'activité d'ICD et vendit entre 10 000 et 20 000 unités pendant la durée de vie des produits. Ceci fut le premier d'une gamme de produits à succès pour les ordinateurs Atari 8 bits. US Doubler Lorsqu'ils embauchèrent leur premier employé, ils quittèrent le sous-sol de Mike Harker et s'installèrent dans un incubateur situé dans le bâtiment Reed-Chatwood au 1220 Rock Street à Rockford, Illinois. Le bâtiment était un ancien complexe d'usine textile datant des années 1880, qui avait connu des temps difficiles et avait été converti en un espace de fabrication de fortune. Les propriétaires louaient l'espace à de nombreuses petites entreprises débutantes qui faisaient beaucoup de choses différentes, notamment de la fabrication. ICD profita ensuite de cette expertise locale pour créer des boîtiers métalliques pour ses disques durs Atari. Les bureaux d'ICD étaient situés dans une partie plus récente du complexe construite dans les années 1960, mais l'étage de production se trouvait dans la partie beaucoup plus ancienne du bâtiment. Le bâtiment Reed-Chatwood Mike Gustafson désassembla de nouveau le code d'Atari et utilisa un microprocesseur 6502, combinant deux ports série et un port parallèle dans une minuscule boîte moulée par injection. Contrairement aux produits concurrents, tout le logiciel était contenu dans le microcontrôleur et les pilotes d'imprimante étaient chargés automatiquement et ne nécessitaient aucun logiciel supplémentaire pour gérer les imprimantes parallèles. Le logiciel du pilote série était fourni sur une disquette séparée qui contenait trois programmes de communication différents. L'ensemble fut commercialisé fin 1986 sous le nom de P:R Connector, au prix de vente initial de 69,95 dollars. Ce fut leur produit 8 bits le plus réussi, avec près de 25 000 unités vendues dans le monde entier. Se concentrant sur les ordinateurs Atari, nos deux hommes d'ICD commencèrent à chercher d'autres produits à fabriquer. Au cours des deux années suivantes, ils ajoutèrent plusieurs nouveaux produits à leur gamme Atari 8 bits. Certains se vendirent bien comme le Rambo XL, une extension mémoire de 256 ko pour les modèles Atari XL, qui sorti en 1986 au prix de 39,95 $. SpartaDOS reçut également des mises à jour régulières et la version 3.2 gérait l'extension Rambo XL pour installer et initialiser une disquette de 192 ko de mémoire à partir de cette mémoire supplémentaire. La R-Time 8 Cartridge, qui se branchait sur le port cartouche de l'Atari et fournissait une horloge/calendrier automatique en temps réel sur batterie, fut également commercialisée au prix de 69,95 $. Mais d'autres produits ne connurent pas le même succès. Une fois de plus, Mike Gustafson utilisa ses compétences en matière de désassemblage pour déterminer comment fonctionnait le port d'entrée/sortie à l'arrière des machines de la série Atari XL. Il utilisa ces connaissances pour créer la Multi I/O Board pour la série XL qui se connectait sur le port parallèle du XL pour obtenir un accès direct à haut débit au bus de l'ordinateur. Le Multi I/O Board contenait une interface parallèle pour imprimante, une interface série pour imprimante ou modem, une mémoire tampon pour imprimante et un RAM Disk amorçable ainsi qu'une interface SCSI/SASI flexible pour les disques durs ou les unités de sauvegarde sur bande, ainsi qu'un logiciel de configuration pour contrôler le tout. Il disposait également de sa propre alimentation qui conservait le contenu du RAM Disk lorsque l'ordinateur était éteint. Deux versions du Multi I/O Board furent publiées. Un modèle avec 1 Mo de mémoire (349,95 $) et une version avec 256 ko (199,95 $). Une carte optionnelle d'affichage à 80 colonnes fut développée, mais elle ne fut jamais vraiment commercialisée et très peu furent vendues. À l'époque, les puces mémoire étaient très chères et ICD ne vendait pas beaucoup de Multi I/O Board, mais cette phase de développement les préparèrent pour la sortie de l'Atari ST et de son processeur Motorola 68000 et plus tard des ordinateurs Apple Mac et Amiga construits autour de la même famille de processeurs. L'avantage d'ICD En 1987, dans un article du magazine Antic, Tom Harker déclara : "Les gens adorent le matériel informatique - il dure plus longtemps que les logiciels - et les produits sont aussi bien accueillis aujourd'hui qu'au début de leur commercialisation." À cette époque, ICD semblait totalement engagé dans la ligne de produits Atari. Dans la même entrevue, Tom Harker déclara que "ICD a l'intention de continuer à soutenir l'Atari 8 bits, mais qu'il prévoit également de soutenir d'autres ordinateurs, dont l'Atari ST, pour lequel un produit ICD pourrait apparaître dès l'été 1987". Avec la sortie de l'Atari ST ("ST" signifie Seize/Trente-deux, basé sur le bus externe 68000 16 bits et l'architecture interne 32 bits), l'activité d'ICD s'intensifia. Publicité d'ICD pour ses produits Atari ST Finalement, ICD réalisa qu'il fallait étendre sa gamme de produits en dehors de l'ordinateur Atari car, selon les propres termes de Tom Harker, "Atari est une société assez fragile et ce n'est pas l'ordinateur le plus populaire sur le marché". Ils entrèrent sur les marchés de l'Amiga et du Macintosh en même temps. Grâce à leur expertise concernant le P:R Connector, ils créèrent une interface d'imprimante avec des pilotes intégrés pour le Macintosh, mais cela n'eut jamais beaucoup de succès. ICD fit aussi un peu de développement pour l'Apple II GS mais ils constatèrent que les clients Mac typiques avaient un état d'esprit totalement différent et n'étaient pas vraiment des bidouilleurs. Selon Tom Harker, les gens d'Apple avaient des oeillères sur eux. Ils voulaient quelque chose qui se branche, qui fonctionne et Apple était comme le vaisseau-mère. Et comme le produit ne venait pas d'Apple, ils étaient sceptiques. Il y eut quelques entreprises qui grandirent autour d'Apple et en qui les clients avaient confiance, mais les nouveaux venus, comme ICD, eurent beaucoup de mal à percer sur le marché Apple. Malgré cela, l'entreprise continua à se développer et comptait à présent une cinquantaine d'employés, dont douze travaillaient dans le bureau allemand, qui connut un grand succès. C'est le succès et la demande en Allemagne qui motiva le développement de la gamme de produits Atari ST d'ICD et Tom Harker estima qu'à son apogée, l'Allemagne contribua à 40 à 50% des ventes mondiales d'ICD. Entrée dans l'Amiga ! Heureusement pour ICD, la communauté Amiga disposait de bidouilleurs et était beaucoup plus réceptive à ses produits. Il y avait encore de la concurrence de sociétés établies et prospères comme GVP, mais ICD finit par prendre pied sur le marché de l'Amiga. ICD participa toujours aux salons et expositions Atari et dès le début de 1990, alors que ses premiers produits Amiga étaient sur le point d'être lancés, elle devint un participant actif aux principaux événements commerciaux Amiga. Forte de son succès et son expérience Atari, ICD lança plusieurs produits Amiga en peu de temps, lesquels suivaient le modèle de conception traditionnel d'ICD. En mars 1990, ICD participa à l'AmiExpo 90 qui se tint à Washington DC, et présenta AdSpeed, un accélérateur 68000 pour les modèles A500, A2000 et A1000 au prix de 350 $. Il s'agissait d'un minuscule module qui remplaçait le processeur 68000 à 7,16 MHz d'origine par une version à 14,3 MHz. Il comprenait également un cache de 32 ko de mémoire statique ultra-rapide, configuré comme un cache de 16 ko de données pour les instructions et de 16 ko en tant que marqueurs (tags) de cache, ce qui permettait d'augmenter les performances d'environ 90%. Pour une compatibilité à 100% avec certains logiciels, il pouvait revenir au mode 7,16 MHz d'origine grâce à un contrôle logiciel ou à un commutateur matériel optionnel. Il fallut cependant un certain temps avant que le produit ne soit commercialisé. L'édition d'avril 1990 du magazine Amazing Computing révéla des détails sur ICD, une nouvelle entrée sur le marché Amiga, avec des informations préliminaires sur ses séries AdRAM 500 et AdRAM 2000, des modules d'extension mémoire pour les ordinateurs A500 et A2000, ainsi que sur Advantage 2000, un adaptateur hôte SCSI ultra-rapide pour les A2000 et A2500. Plusieurs versions de l'AdRAM furent publiées. La première, l'AdRAM 505, fut lancée fin 1989 pour l'Amiga 500. Elle se connectait à l'interface de la trappe ventrale et fournissait à l'A500 512 ko de mémoire Fast supplémentaires et une horloge sauvegardée par batterie. Le modèle AdRAM 520, également installable dans la trappe ventrale de l'Amiga 500, comprenait également un adaptateur qui se branchait à l'emplacement de la puce Gary de la carte mère. Un fil devait être soudé entre l'adaptateur et la carte mère si l'Amiga disposait de 1 Mo de mémoire Chip. Cette extension ajoutait jusqu'à 2 Mo de mémoire supplémentaire qui pouvait être configurée pour fournir 512 ko de mémoire Chip et jusqu'à 1,5 Mo de mémoire Fast. Elle fut fournie avec un manuel détaillé et un logiciel de diagnostic complet. L'AdRAM 2080 était une carte d'extension mémoire Zorro II pleine grandeur pour l'Amiga 2000 et 3000 qui devait être bientôt disponible. La carte, vendue à 179,95 $, pouvait accepter jusqu'à 8 Mo de mémoire Fast AutoConfig, qui pouvait être ajoutée par incréments de 2 Mo. Il y avait aussi l'Advantage 2000, une carte SCSI Zorro II demi-longueur pour l'A2000/A3000 qui comprenait un cadre de montage qui permettait à une extension de SCSI 3,5" d'être montée en ligne avec la carte. Elle comprenait une interface SCSI interne à 50 broches et une interface externe à 25 broches DB25. En plus d'être auto-amorçable, la carte gérait entièrement les supports amovibles et incluait des cavaliers et une séquence de contrôle des boutons de la souris au démarrage pour désactiver le cache du disque dur et le montage automatique de celui-ci. Le prix de vente initial fut fixé à 199,95 dollars pour la carte ou 699,95 dollars avec un disque dur Quantum de 40 Mo. Le système intelligent de mise en mémoire tampon d'ICD, son élégant logiciel et sa facilité de configuration firent de l'Advantage 2000 l'un des contrôleurs de disque dur SCSI les plus performants du marché. ICD présenta deux nouveaux produits AdRAM lors de l'AmiExpo 90 à Chicago. L'AdRAM 540 gérait jusqu'à 4 Mo de mémoire pour un prix de 159,95 $ avec mémoire installée. Comme l'AdRAM 520, cette carte était installée dans la trappe ventrale de l'Amiga 500 et comportait un adaptateur à insérer dans l'emplacement de la puce Gary. Elle comprenait également une horloge sauvegardée par batterie, mais seulement 2,5 Mo de mémoire pouvaient être configurés automatiquement et il n'y avait pas d'interrupteur de désactivation. L'AdRAM 540 pouvait être étendue jusqu'à 6 Mo de mémoire grâce à la carte fille AdRAM 560D en option, qui se branchait sur le dessus de l'AdRAM 540. Cependant, sur les 6 Mo, seuls 4 Mo pouvaient être configurés automatiquement. L'AdRAM 560D était vendu au prix de 279,95 $ supplémentaires avec 2 Mo de mémoire mais, en raison de la volatilité des prix de la mémoire à l'époque, ICD n'était pas disposé à publier un prix pour une AdRAM 540 entièrement équipée. Plus tard dans l'année, lorsque les prix de la mémoire se stabilisèrent, ICD vendit la carte AdRAM 540 au prix de 399,95 $ avec 4 Mo de mémoire et proposa également des offres et reprises sur les modèles AdRAM précédents ainsi qu'un service d'installation optionnel de 40 $ pour les clients qui craignaient d'endommager leur carte mère. Pas d'avantage Peu après la commercialisation de la carte SCSI Advantage 2000, ICD reçut une plainte d'une société de la côte ouest des États-Unis qui utilisait déjà le nom "Advantage". Pour éviter des problèmes juridiques et pour différencier ses produits, ICD renomma l'Advantage 2000 en "AdSCSI 2000". Le préfixe "Ad" fut ensuite utilisé pour la majorité de ses futures produits Amiga (et Atari ST). Malgré le changement de nom, ICD continua à sortir de nouveaux produits Amiga et à la fin de 1990, ICD annonça l'AdIDE, un contrôleur de disque dur IDE auto-amorçable qui permis à tous les propriétaires d'Amiga l'accès aux disques durs compacts 2,5" et 3,5" habituellement disponibles pour les PC portables et de bureau. Là encore, en utilisant son expertise en matière de conception de miniaturisation, ICD créa une minuscule carte d'interface mesurant 3,32"x1,62" (8,43x4,11 cm) qui se connectait sur l'emplacement du processeur 68000 et était compatible avec tous les modèles Amiga. Elle était également compatible avec d'autres périphériques sur le port d'extension externe, tels que les cartes SCSI et mémoire, et autorisait même le démarrage à partir d'un lecteur de disquette externe si nécessaire. Selon ICD, l'interface AdIDE, avec son bus de données complet de 16 bits, ses algorithmes de mise en cache propriétaires accélérant les transferts de données de disque à mémoire, était le contrôleur de disque dur le plus petit et le plus rapide au monde pour l'Amiga. Le prix de vente initial fut fixé à 159,95 dollars, bien qu'ICD ait lancé plusieurs versions avec des noms, des numéros et des prix différents. Les ensembles AdIDE étaient fournis avec les mêmes excellents logiciels et outils de disque dur que ceux fournis par ICD avec ses cartes AdSCSI. Pour compléter son contrôleur AdIDE, ICD présenta son nouveau système Novia 20i au salon Amiga World de New York en mars 1991. Il comprenait une interface AdIDE connectée à un disque dur compact (slimline) de 20 Mo en 2,5" qui, bien que compatible avec tous les modèles Amiga, pouvait également être installé à l'intérieur du boîtier ou d'un A500. Le prix de cet ensemble était de 649,95 $, ce qui était peut-être cher, mais ce dernier permettait une installation sans soudure et constituait le premier disque dur interne pour l'Amiga 500. ICD présenta également en avant-première sa nouvelle carte Flicker Free Video, au prix de 499,95 dollars. Il s'agissait d'une petite carte multicouche qui se branchait à la place de la puce Denise qui était ensuite installée dans un emplacement correspondant de la carte. Il s'agissait de la première carte vidéo sans scintillement qui fonctionnait avec les modèles A500, A1000 et A2000 et qui permettait à l'Amiga d'utiliser des moniteurs PC VGA ou multifréquence sans le gênant scintillement d'entrelacement. La carte, qui était compatible PAL et NTSC, disposait d'un tampon vidéo de trois mégabits qui gérait les écrans en suraffichage en 4096 couleurs. Comme beaucoup de produits ICD, la carte pouvait de nouveau être installée sans soudure. Pour que la carte fonctionne sur Amiga 1000, il fallut apporter quelques modifications à la carte mère. Par contre, sur Amiga 2000, comme elle n'occupait pas le port vidéo, elle pouvait être utilisée simultanément avec d'autres cartes vidéo. ICD fit la démonstration de tous ses produits Amiga et présenta un Amiga 500 entièrement équipé avec le nouvel ensemble Novia 20i, une carte vidéo sans scintillement, ainsi qu'une AdRAM 540 avec 6 Mo de mémoire et un accélérateur AdSpeed. Malheureusement, bien que ce système fonctionnait, le boîtier de l'Amiga 500 ne pouvait pas être fermé en raison de la hauteur de la combinaison AdSpeed/AdIDE dans l'emplacement du 68000. Cependant, ICD eut bientôt une solution à ce problème. La taille compte Les critères de conception d'ICD étaient très pointus. Bien que l'objectif soit de gérer la plupart des modèles Amiga, les produits devaient si possible tenir dans le boîtier de l'A500. Ils y parvinrent en utilisant le moins de composants possible et en les adaptant au plus petit facteur de forme utilisable. Cela présentait plusieurs avantages. Grâce à leur taille réduite et au nombre réduit de composants, les cartes d'ICD consommaient très peu d'énergie et pouvaient être alimentées par l'Amiga sans avoir besoin d'un bloc d'alimentation supplémentaire. Moins de composants signifiait également un coût de production plus faible et moins de risques de défaillance des composants. Bien sûr, tous les produits ICD n'étaient pas conçus pour l'Amiga 500. L'AdSCSI 2080 (279,95 $) était une carte pleine longueur conçue pour l'Amiga 2000 et les autres Amiga disposant de ports Zorro II. Elle était similaire au modèle AdSCSI 2000 précédent, sauf que, en tant que carte pleine longueur, elle pouvait également embarquer jusqu'à 8 Mo de mémoire Fast sur barrette SIMM et par incréments de 2 Mo. Cependant, contrairement au modèle 2000, il n'y avait pas de place pour un disque dur qui devait donc être installé dans l'une des baies de l'Amiga. Elle présentait de nombreuses caractéristiques de l'AdSCSI, notamment l'auto-amorçage et la gestion des périphériques avec médias amovibles. De même, l'auto-amorçage et le cache de disque dur pouvaient être désactivés via des cavaliers ou par l'action de la souris au démarrage. Cette carte incluait aussi un cavalier pour définir le numéro du périphérique SCSI et, bien que le matériel pouvait gérer la mise en réseau SCSI, les premiers pilotes fournis par ICD ne le permettaient pas. Vers la fin de 1991, ICD annonça Prima, sa solution de disque dur interne 3,5 pouces pour l'Amiga 500. L'ensemble Prima comprenait un module AdIDE, le Shuffle Board et un disque dur 3,5" Quantum haute performance qui remplaçait le mécanisme de lecteur de disquette interne des Amiga 500. Le Shuffle Board, qui était placé entre Gary et son emplacement sur la carte mère, redirigeait DF0: vers le connecteur de disquette externe. Le disque dur démarrait automatiquement à partir des partitions FastFileSystem et comprenait une mise en cache à grande vitesse et la gestion de la norme AutoConfig. Shuffle Board AdRAM 510 Plus ICD continua à être très présent dans tous les grands salons Amiga. Lors du World Of Commodore qui se tint à Toronto en novembre 1991, elle présenta sa gamme de produits Amiga en pleine expansion ainsi que sa nouvelle carte AdSpeed/IDE pour Amiga 500. Ce matériel combinait les caractéristiques des AdSpeed et AdIDE en un seul module compact qui se connectait sur l'emplacement du processeur 68000 et permettait de refermer le boîtier de l'A500 une fois installé. Trois configurations AdSpeed/IDE furent annoncées pour un coût de 359,96 à 389,96 dollars, sans disque dur. Alors qu'ICD était occupée à créer de nouveaux produits pour l'Amiga, ils n'avaient pas abandonné le marché de l'Atari. La société créa une gamme de produits nommés "Ad" pour Atari ST, dont beaucoup étaient la réplique de leurs homologues pour Amiga. Il s'agissait notamment des produits AdSCSI Micro ST, AdSCSI ST, AdSSCSI Plus ST, SCSI Pro Utilities, ainsi que d'autres produits spécifiques à l'Atari ST comme les adaptateurs SCSI The Link et The Link 2. ICD créa même un AdSpeed pour l'Atart ST et le Mac, bien que la version Atari ST fut différente puisque le 68000 était d'un facteur de forme PLCC. Les versions pour l'Amiga et le Mac étaient presque identiques, sauf que le modèle Mac affichait des lettres bleues sur l'étiquette et non rouges. Malgré tous ces nouveaux produits, en coulisses, ICD souffrait. Les ventes en Allemagne, qui était le plus grand marché d'ICD, étaient en baisse en raison de la mauvaise situation de l'économie allemande et aussi de la concurrence croissante. L'Allemagne connut un énorme changement social lors de la chute du mur de Berlin en 1989. La réunification entraîna une hausse du chômage et le DM s'affaiblit par rapport au dollar, ce qui fit augmenter le coût des produits d'ICD en Allemagne. Selon Tom Harker, les anciens ingénieurs est-allemands qui avaient l'habitude de copier la technologie occidentale pendant la guerre froide étaient maintenant au chômage et certains commencèrent à copier les produits Atari ST d'ICD. Ils utilisèrent même l'ancien nom "Advantage" qu'ICD avait abandonné. Ainsi, des produits contrefaits comme Advantage SCSI Plus étaient vendus pour la moitié du prix de l'original AdSCSI Plus d'ICD. Cela décima les ventes d'ICD en Allemagne et finit par mettre en faillite son bureau allemand et faillit faire tomber toute la société. Pour stimuler ses ventes et mettre fin à ce déclin, ICD annonça d'importantes réductions de prix dans le monde entier pour l'ensemble de sa gamme de produits, les prix baissant pour la plupart de 30 à 50%. Le trio parfait ? Même si l'activité d'ICD en souffrait, l'entreprise continuait à sortir de nouveaux produits et des mises à jour. Une version mise à jour de la solution de désentrelacement d'ICD, Flicker Free Video 2, fut commercialisée au prix de 299,95 dollars et les propriétaires enregistrés de la version originale pouvaient la mettre à jour pour 139 dollars par le biais d'ICD. La nouvelle version proposait des avancées dans la technologie des circuits VLSI qui permirent d'ajouter un certain nombre de nouvelles fonctionnalités et de réduire la taille du module qui se trouvait sous la puce Denise de l'Amiga. Elle était entièrement compatible avec tous les logiciels et les révisions du système d'exploitation et, contrairement à la version précédente, les modes basse résolution étaient doublés sans artefacts de mouvement. Flicker Free Video 2 Vers la fin de 1992, ICD révéla les détails de KickBack, un commutateur de ROM multifonctions pour tous les Amiga. Ce dernier permettait aux utilisateurs de commuter entre les ROM Kickstart 1.3 et 2.x afin de maintenir la compatibilité avec les logiciels plus anciens, principalement les jeux. Comme pour tous les produits ICD, la carte KickBack ne nécessitait aucune soudure et était connectée par un câble ruban à l'emplacement du Kickstart de la carte mère de l'Amiga. La commutation de la ROM Kickstart s'effectuait en maintenant les touches "Amiga" et "Control" enfoncées pendant une durée prédéfinie, après quoi une tonalité retentissait pour indiquer que la ROM Kickstart était commutée. Son prix initial ne fut pas révélé mais les premiers revendeurs le vendait pour 34,95 dollars sans ROM Kickstart installée. KickBack Deux versions étaient en cours de développement. Une carte Zorro II (uniquement) pleine taille pour les A2000/A2500 et une version pour port latéral pour la connexion à l'Amiga 500. Deux modèles étaient prévus : une version LX (qui comprenait à la fois l'interface SCSI-2 et IDE) et une version EC moins coûteuse qui ne proposait que le contrôleur IDE. Le modèle Trifecta 2000LX se vendait au prix de 249,96 $, tandis que le modèle Trifecta 2000EC coûtait 199,96 $. Trifecta (version Zorro II) Accélération sinon rien ! Le 29 mars 1993, ICD annonça les détails de la Viper 1230, sa nouvelle carte accélératrice 68030 pour Amiga 1200. La Viper 1230 était prétendument conçue pour donner au populaire Amiga 1200 les performances d'une station de travail. Elle comportait un emplacement pour un coprocesseur FPU, un support mémoire acceptant jusqu'à 32 Mo de mémoire Fast, une horloge temps réel sauvegardée par batterie ainsi que le "VDP", un port DMA 16 bits unique ouvrant la voie à des capacités d'extension supplémentaires. Deux versions étaient prévues. La Viper 1230/50 avec un 68030 à 50 MHz (699 $) et la Viper 1230/40 (499 $) qui proposait un 68EC030 à 40 MHz. Ni l'un ni l'autre n'était fourni avec la mémoire ou le FPU. ICD annonça également la Viper S2 (199 $), une carte SCSI-2 DMA pour le port VDP de la Viper 1230. Elle comprenait un connecteur interne pour un disque dur SCSI de 2,5 pouces placé à l'intérieur de l'Amiga 1200 et un connecteur SCSI-2 standard à haute densité à l'arrière de la machine. Elle était également fournie avec un câble SCSI de 90 cm (3 pieds). Les deux produits devaient être expédiés en juin 1993 et sont avérés être les derniers produits Amiga d'ICD. Selon Tom Harker, l'essor des clones IBM PC bon marché en provenance de Taïwan ne laissa pas de place aux développeurs américains. Les prix du matériel PC étaient vraiment bon marché, l'architecture était différente et les pilotes n'étaient pas vraiment nécessaires. ICD commença à travailler pour GuestServe sur un projet spécial de système de divertissement hôtelier qui était financé par Phillips. Le produit était développé et prêt à être expédié, mais Phillips retira son financement du projet. Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase et ICD commença à licencier. Tout devint très compliqué et le partenariat entre Tom Harker et Mike Gustafson s'arrêta. Tom Harker racheta la part de Mike Gustafson qui retourna au Minnesota et emmena avec lui cinq des ingénieurs d'ICD. Pendant ce temps, Tom Harker continua à s'occuper de la dette de la société en vendant le stock existant et en continuant à travailler sur la conception de produits. La société étant menacée de faillite, Tom Harker vendit à Mike Hohman les droits de sa gamme de produits Atari 8 bits. Pour aggraver les choses, le propriétaire de l'immeuble qu'ICD louait n'avait pas payé les factures de services publics. ICD, ainsi que les autres locataires, poursuivirent le propriétaire en justice pour garder l'immeuble ouvert, mais avec plus d'un million de dollars de factures d'électricité impayées, ils durent finalement quitter l'immeuble, laissant derrière eux beaucoup de matériel de fabrication, de stocks et de produits finis. Finalement, la ville de Rockford acheta le bâtiment et, au cours des années suivantes, une grande partie des produits ICD fut mystérieusement mise en vente sur le site eBay. Il fallut plusieurs années à Tom Harker pour effacer la dette et ICD ferma officiellement ses portes en 1999. Où sont-ils maintenant ? Tom Harker dirigea plusieurs entreprises après ICD. En 1997, il créa RockRiver ISP, un fournisseur d'accès à Internet et de services Internet sans fil basé à Rockford, qui existe toujours aujourd'hui. En 2005, il créa ICD Group, Inc. et, sous le nom de r0c-n0c, il commença à distribuer des routeurs de réseau et des systèmes d'accès à Internet aux États-Unis pour Mikrotik, une société lettone fondée en 1996. Il est toujours basé à Rockford, dans l'Illinois. Après avoir quitté ICD, Mike Gustafson devint vice-président de l'ingénierie pour Wild Fire et contribua à l'expansion réussie de la société jusqu'à son rachat par Adaptec en 2000. Il est resté chez Adaptec pendant une courte période et a ensuite occupé plusieurs postes d'ingénieur et de directeur de l'ingénierie pour un large éventail de projets et d'entreprises de logiciels et de matériel. Il est actuellement ingénieur chez Smiths Medical et est toujours basé dans le Minnesota. Note : Tom Harker gère un site Internet en hommage à ICD pour ses produits Amiga et Atari ST : icd.com (fermé en 2019).
|