Obligement - L'Amiga au maximum

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Dossier : Classic Reflections - Qu'est-il arrivé à Eyetech Group ? (deuxième partie)
(Article écrit par Trevor Dickinson et extrait de Amiga Future - décembre 2016)


Note : traduction par David Brunet.

Qu'est-il arrivé à Eyetech Group ? (deuxième partie)

À l'aube du nouveau millénaire, les affaires d'Eyetech semblaient aller de mieux en mieux. Bien que cette société soit entrée tardivement sur le marché de l'Amiga, elle résista à la tempête qui suivit le vide créé par la disparition de Commodore et, en quelques années, Alan Redhouse transforma Eyetech en l'un des principaux revendeurs et développeurs d'Amiga au Royaume-Uni. La société enregistra des ventes record de 479 000 £ pour son exercice fiscal se terminant le 31 mars 1999 et, avec Gateway qui prévoyait de nouveaux modèles d'Amiga par le biais de sa filiale revitalisée Amiga Inc., l'avenir semblait très prometteur pour les perspectives commerciales d'Eyetech. Cinq ans plus tard, Eyetech quitta discrètement la scène Amiga, mais pas avant d'avoir jeté les bases de l'AmigaOne, la nouvelle génération de matériel PowerPC.

Eyetech

Alan Redhouse
Alan Redhouse

EZ-DIY

À l'approche du nouveau millénaire, Eyetech continua à élargir sa gamme de produits de bricolage et d'accessoires pour ses tours EZPC et EZ-Tower. Son catalogue Amiga en pleine expansion comptait plus de 500 lignes de produits. Son EZ-Tower Mk4 se vendit bien et fut également utilisé en tant que base pour sa gamme de tours EZPC. Le lot d'intégration EZ-PC reçut le nom générique de xMON et fut utilisé pour désigner une série de commutateurs de clavier et de moniteur haute résolution qui permettaient à un moniteur multisynchro (et éventuellement à un clavier) de basculer entre deux Amiga, entre un Amiga et un PC, ou entre l'écran AGA et une carte RTG dans le même Amiga. Les différents commutateurs de la gamme EZ étaient compatibles avec tous les Amiga à partir du modèle A600.

Plusieurs versions de xMON furent produites : le commutateur BMON (39,95 £) était conçu pour les cartes graphiques CyberVisionPPC et BVisionPPC. Le commutateur CMON (42,95 £) fonctionnait avec une carte graphique CyberVision64/3D. La version SMON (44,95 £) était conçue pour les cartes graphiques SVGA Picasso et Atéo et, associée à un désentrelaceur, permettait d'afficher avec précision les modes haute résolution et super haute résolution entrelacés sur un moniteur multisynchro. Pour compléter les commutateurs xMON, Eyetech fabriqua également KMON (19,95 £), un commutateur synchrone de clavier à double sortie pour deux Amiga ou un Amiga + PC. Quand les cartes graphiques CyberVision64/3D furent plus largement répandues, Eyetech développa le commutateur AMON qui permettait de commuter automatiquement le signal du moniteur entre la carte CyberVision64/3D et l'écran AGA natif de l'Amiga (habituellement affiché avec une fréquence double). Le commutateur AMON était vendu au prix de 42,94 £ et, comme tous les autres articles de la série xMON, il était disponible dans plusieurs configurations différentes.

SMON/BMON
Commutateur SMON/BMON

L'interface EZKey fut mise à jour pour devenir l'EZKey-XS (39,95 £), offrant de nombreuses fonctions supplémentaires, notamment la détection de l'appui sur plusieurs touches des claviers Amiga et PC, ainsi que l'arrêt de l'alimentation ATX via le clavier, comme sur la gamme EZ-Tower.

Mise en tour - EZ

Eyetech présenta deux nouvelles options de mise en tour de l'A1200. L'EZ-Tower Mark 5 (89,95 £) comprenait une alimentation de 250 W, des panneaux latéraux amovibles faciles d'accès et une façade intégrée. Elle offrait sept baies pour disques externes et deux baies pour disques internes et pouvait accueillir un A1200 avec sa carte accélératrice 68k ou PowerPC et sa carte graphique associée, ainsi qu'une carte mère de PC et ses cartes filles. L'EZ-Tower Z4 (à partir de 99,99 £) était équipée d'une alimentation de 230 W et d'une façade pour lecteur de disquette. Elle pouvait accueillir un A1200 et une carte bus Apollo Z4, tous deux disponibles séparément. L'Apollo Z4 (119,95 £) offrait cinq emplacements Zorro II et deux emplacements Zorro IV haute vitesse. Elle comprenait également quatre ports horloge et un connecteur passerelle pour brancher une carte accélératrice 68k ou PowerPC, ainsi qu'un port vidéo en ligne avec l'un des ports Zorro IV haute vitesse.

Eyetech proposa également A1200 EZPC-Pro, une gamme de systèmes préconfigurés destinés à différentes applications et budgets. Le système A1200 EZPC Tower-HSE (Home Studio Edition) était vendu 995,95 £ et comprenait un tuner TV avec des fonctions permettant de copier-coller du télétexte, un numérisateur vidéo 24 bits et une carte de capture vidéo. Il comprenait également un scanner couleur 30 bits et un modem 56 kbps avec accès illimité à Internet au tarif des appels locaux. L'A1200 EZPC Tower-DVE (Digital Video Edition) était configuré pour la production vidéo domestique/semi-professionnelle et était vendu au prix de 1369,95 £. Il était équipé d'une suite d'édition vidéo non linéaire, d'un graveur de CD réinscriptible et d'un logiciel permettant de créer des CD audio et vidéo. Le haut de gamme était l'A1200 EZPC Tower-XLS (999,95 £) qu'Eyetech commercialisait comme "l'ultime plate-forme d'extension multimédia créative" pour l'A1200. Il était équipé d'un matériel et d'un logiciel de montage vidéo non linéaire, d'un lecteur de DVD-ROM, d'un lecteur de CD réinscriptible et d'un décodeur MPEG-2 pour la lecture de DVD vidéo. Il comprenait également un moniteur couleur de 15 pouces, un scanner à plat de 30 bits et un modem données/fax/voix 56 kbps avec des logiciels de messagerie vocale et pour Internet.

Pour les clients souhaitant ajouter un nouvel A1200 à leur tour EZPC, Eyetech vendait l'ensemble A1200 EZPC-Tower-3.1+ (395,95 £) qui comprenant un A1200 tout neuf avec Kickstart 3.1, les logiciels du lot Amiga Magic Pack et le Workbench préinstallés sur un disque dur de 4,3 Go. Un lecteur de CD x24 ainsi que l'interface EZCD Mk4 avec son logiciel étaient également inclus dans le lot. Pour compléter sa gamme EZPC, Eyetech commercialisa également l'EZPC-SLE, un système d'entrée de gamme qui comprenait une tour EZPC complète contenant une carte mère PC doté d'un bus à 100 MHz et d'un processeur AMD à 400 MHz. Ce système était fourni avec 32 Mo de mémoire, une carte graphique SVGA de 8 Mo, une carte son 16 bits, un lecteur de CD x32 et un disque dur de 4,3 Go. Il était également fourni avec de nombreux extras, notamment un tuner TV/Telext avec capture d'images fixes et vidéo 24 bits et entrée vidéo composite Amiga, ainsi qu'un modem interne 56 kbps V90 et une carte/adaptateur Ethernet Amiga PCMCIA avec le logiciel de réseau Samba. L'ensemble comprenait également plusieurs composants de bricolage d'Eyetech pour les tours. Il s'agissait notamment du commutateur de clavier Amiga/PC à distance, du doubleur de fréquence interne EZVGA-INSD et du commutateur SMON/V. Bien qu'une souris PC était incluse dans le lot pour réduire le coût, Windows 95 n'était pas installé. Et pour utiliser le réseau Samba, une pile TCP/IP Amiga était nécessaire ainsi que le correctif d'Eyetech pour la broche CC_Reset de la puce Gayle. Eyetech proposa de nouveau son service habituel de collecte, installation et livraison. Ce système EZPC-SLE était vendu à partir de 599,95 £, bien que les propriétaires d'EZTower existants pouvaient acheter un lot de mise à niveau à partir de 499,95 £.

Eyetech devint le distributeur officiel au Royaume-Uni de toute une série de logiciels de productivité tels que ScanQuix 4, Scala MM400, ImageFX, Aladdin 4D et bien d'autres, dont NetConnect 3 et STFax. Malgré l'élargissement de sa gamme de produits, les ventes d'Eyetech pour l'année se terminant le 31 mars 2000 tombèrent à 416 590 £, soit une baisse de 62 000 £ par rapport au record de 478 990 £ de l'année précédente. Ce fut peut-être un signe que son activité de bricolage Amiga avait finalement atteint son apogée en même temps que la bulle Internet qui était sur le point d'éclater.

Gateway ferme !

Alors qu'Eyetech continuait à développer son activité, des signaux très mitigés furent envoyés par Gateway et Amiga Inc. Jim Collas, le président d'Amiga Inc. réussit à stabiliser le navire après l'annonce de Ted Waitt, le PDG de Gateway, qui déclara publiquement qu'Amiga n'était pas un fabricant d'ordinateur. La décision de Gateway d'adopter le noyau Linux pour son système d'exploitation Amiga OE provoqua la consternation des amateurs d'Amiga, mais ses plans pour un nouvel ordinateur de convergence multimédia Amiga furent, eux, généralement approuvés. Tout s'écroula le 1er septembre 1999 lorsque Jim Collas démissionna à la suite d'une lutte de pouvoir interne au sein de Gateway. Le projet Amiga MCC fut immédiatement annulé et Gateway annonça qu'Amiga Inc. resterait une entreprise exclusivement logicielle. Malgré ce revers majeur, la mise à jour AmigaOS 3.5 tant attendue fut finalement publiée par Haage & Partner le 18 octobre 1999.

Des rumeurs circulaient selon lesquelles Gateway voulait se débarrasser de sa filiale Amiga et, à la veille du nouveau millénaire, elle annonça qu'elle avait vendu l'inventaire Amiga ainsi qu'une licence d'utilisation de brevet à Amino Development pour environ 5 millions de dollars. Le PDG d'Amino n'était autre que Bill McEwen, un ancien consultant d'Amiga Inc. dont le contact fut rompu un jour avant la démission de Jim Collas. Il fut rejoint par Fleecy Moss, un autre ancien consultant d'Amiga Inc. et, le 7 janvier 2000, ils rebaptisèrent leur société, un peu de manière confuse, en "Amiga Inc.". Ils signèrent immédiatement une série de partenariats et d'accords de développement avec plusieurs sociétés clés. Pour accélérer le développement du système d'exploitation, Tao Group, avec son RTOS Elate et son environnement d'exécution multimédia Intent, fut choisi comme nouveau partenaire pour le système d'exploitation. Un accord fut conclu avec Haage & Partner pour assurer la compatibilité avec les logiciels classiques et une transition sans heurts des utilisateurs de la plate-forme Amiga 68k vers la nouvelle génération de systèmes Amiga. Un autre accord clé fut conclu avec Hyperion Entertainment VOF, une société privée belgo-allemande de jeux fondée en février 1999 et contrôlée par Ben Hermans, en tant qu'associé gérant. Hyperion était spécialisée dans le développement de pilotes et de graphismes 3D, de micrologiciels pour les systèmes embarqués et dans le portage de jeux Windows de qualité sur les Amiga PowerPC, sur Linux (x86, PowerPC) et sur MacOS.

d'Amiga Developer Workstation

Lors du salon Amiga 2000 à St. Louis le 1er avril 2000, Bill McEwen présenta des projets ambitieux pour la résurgence de la marque Amiga. Ces projets comprenaient l'unification des différentes factions de la communauté Amiga actuelle afin de rassembler les développements Classic et PowerPC. Il annonça qu'Amiga Inc. allait former des partenariats avec Corel et Red Hat et adopter la technologie Java de Sun comme plate-forme logicielle pour certains nouveaux produits Amiga. Il dévoila également les spécifications de "d'Amiga", une station de travail pour développeurs à base de matériel PC générique. Elle comprendrait un processeur AMD K6 à 500 MHz et une carte graphique 3D rapide de nVidia et serait disponible à l'été pour environ 750 $. Elle ferait tourner un nouveau système d'exploitation hybride basé sur Linux et Elate de Tao Group et, bien qu'elle n'était pas compatible avec les logiciels Amiga Classic, elle permettrait d'écrire du code pour le système Amiga de nouvelle génération, encore indéfini. Une version grand public du d'Amiga, qui fonctionnerait uniquement et nativement sur Elate et Tao, était prévue pour plus tard dans l'année.

d'Amiga
Publicité pour la d'Amiga, la station de travail pour développeurs

L'annonce du d'Amiga ne fut pas bien accueillie par certaines sections de la communauté Amiga qui accusèrent Amiga Inc. d'abandonner sa base d'utilisateurs Classic. Pour aggraver les choses, le dernier numéro d'Amiga Format, autrefois le magazine Amiga le plus vendu et le plus diffusé au monde, fut publié en mai 2000. Eyetech avait déjà transféré toutes ses publicités de plusieurs pages vers le nouveau magazine Amiga Active en octobre 1999. Malgré la controverse suscitée par la station de développement à base de PC, Amiga Inc. réussit à publier la trousse de développement logiciel Amiga (SDK) pour Linux le 3 juin 2000. Le nom du nouveau système d'exploitation fut changé en "AmigaDE" (Digital Environment) et les exigences relatives à la station de travail furent assouplies, permettant aux revendeurs de configurer leurs propres spécifications matérielles.

Eyetech
Publicité d'Eyetech dans Amiga Active

Le 6 juin 2000, Amiga Inc. annonça qu'Eyetech était la première société autorisée à fabriquer et à distribuer la station de travail pour développeurs au Royaume-Uni. Grâce à l'expérience acquise par Eyetech avec ses systèmes EZPC-Tower, la société était idéalement placée pour créer la nouvelle station de travail pour développeurs d'Amiga Inc.

A l'approche de la date de sortie de la version grand public d'AmigaDE, Amiga Inc. élabora un cahier des charges des spécifications, nommé "Zico", pour les utilisateurs et les développeurs souhaitant créer un système AmigaDE à bas prix. Comme le RTOS Elate pouvait fonctionner sous un certain nombre de processeurs, le matériel minimum recommandé pour Zico fut redéfini ; il s'agissait maintenant de tout processeur hôte compatible avec AmigaDE (PowerPC, x86, ARM SH4 ou MIPS) avec 64 Mo de mémoire, une carte graphique Matrox de nouvelle génération, une carte son Creative EMU10K1, un lecteur de CD/DVD, des ports USB 1.0, FireWire, Ethernet 10/100 Mbps, d'un modem 56 kbps et d'un emplacement PCI de réserve.

EZDev Amiga OE/AmigaDE

Pour créer son premier système de développement TAO/Elate, Eyetech reconfigura sa tour EZPC-Tower pour créer l'EZPC Developer System (999,95 £). Afin d'encourager les clients à "investir dans l'avenir de l'Amiga", Eyetech offrit aux cent premiers clients une réduction de 25% (soit un prix de 749,95 £). Des remises étaient également disponibles pour les propriétaires existants d'EZ-Tower. Les premiers systèmes devaient être configurés avec un système d'exploitation PC/Linux et un environnement de développement "Elate for Linux" car, selon Eyetech, la BlizzardPPC/CyberVision avait encore besoin d'un travail de mise au point, travail qui fut entrepris par Haage & Partner. Un environnement d'intégration A1200/système de développement était également inclus, sans l'A1200. En option, Eyetech pouvait également fournir le système avec une nouvelle carte mère d'A1200, une carte accélératrice BlizzardPPC ou 68k, une carte graphique BVisionPPC, un disque dur, un lecteur de CD-ROM et une pile TCP/IP. Comme à son habitude, Eyetech proposa un service complet d'installation et d'intégration du matériel de ses clients.

Quelques mois plus tard, après avoir consulté Amiga Inc., Eyetech changea le nom de ses stations de développement en "Amiga OE EZDev System" et annonça quatre modèles adaptés à différents budgets et environnements de développement. Les deux premiers systèmes, Entry-Level et Utility Developer, étaient destinés aux programmeurs amateurs souhaitant expérimenter le portage de jeux, d'applications et d'utilitaires de la plate-forme Amiga Classic vers Amiga OE. Les deux systèmes avancés, appelés "Multimedia Level 1" et "Multimedia Level 2", étaient destinés aux développeurs commerciaux "souhaitant travailler à la pointe du développement sur Amiga OE". Tous les systèmes EZDev disposaient des mêmes spécifications de base, à savoir un processeur AMD K6-2 à 500 MHz, 128 Mo de mémoire (64 Mo sur le système Entry-Level), un disque dur UDMA de 17,2 Go (8,3 Go sur le système Entry-Level) et un disque dur amovible pour les systèmes d'exploitation alternatifs, comme l'Amiga OE natif lorsqu'il serait disponible. Le système de base comprenait également un lecteur CD-ROM x48 (x40 sur le système Entry-Level), un clavier et une souris PS/2 à trois boutons, ainsi que le système d'exploitation Linux (compatible SDK) avec la licence Amiga DevPack et un service d'assistance qu'Eyetech évaluait à 800 £.

EZDev
De gauche à droite : système EZDev-Plus Utility, système EZDev-Plus Entry,
système EZDev-Plus Multimedia Level 1 et le système EZDev-Tower MultiMedia Level 2


Le système Entry-Level comprenait une carte mère intégrée avec son, carte graphique, Ethernet, deux ports USB et un modem 56 kbps. Il était fourni dans un boîtier tour compact disposant de trois baies pour disques externes. Le système Utility Developer comprenait une carte mère Gigabyte Super Socket7 PCI/AGP avec une carte graphique ATI Rage (ou similaire) séparée, une carte son Crystal CS4281 PCI et une carte Ethernet 10/100 Mbps. Il était fourni dans un boîtier MiniTower compact et pouvait être mis à niveau vers les spécifications Multimedia System. Le système Multimedia Level 1 était, lui, fourni dans un boîtier MidiTower avec cinq baies pour disques externes. Il répondait aux mêmes spécifications que le système Utility Developer mais comprenait les composants mis à niveau comme une carte graphique Matrox G4000 AGP (32 Mo de mémoire, RAMDAC à 300 MHz) et une carte son Sound Blaster Live 1024 PCI. Le système Multimedia Level 2 avait les mêmes spécifications mais comprenait une carte graphique Matrox G4000 AGP à double sortie (32 Mo de mémoire, RAMDAC à 600 MHz), une carte son Sound Blaster Platinum PCI, une carte modem 56 kbps V90 et un graveur de CD réinscriptible. Pour limiter les coûts, Eyetech proposa une option autonome "EZDev Plus" avec trois styles de boîtier différents pour s'adapter à la configuration matérielle. Les prix variaient de 429,95 £ pour le système Entry-Level à 1179,95 £ pour le système Multimedia Level 2. Les prix des versions EZDev Tower variaient, eux, de 499,95 £ pour le système Entry-Level à 1229,95 £ pour le système Multimedia Level 2. Des ensembles de mise à niveau étaient également proposés aux anciens propriétaires d'EZTower (mais pas de Z4 Tower). Eyetech rebaptisa par la suite l'option EZPlus en un modèle nommé "d'Amiga" et l'option EZDev Tower en un modèle nommé "TransAm" (Transitional Amiga). Il fallut attendre décembre 2000 pour qu'Eyetech commence à utiliser le nom AmigaDE pour ses systèmes EZDev. Le même mois, Haage & Partner publia AmigaOS 3.9, qui devait être sa dernière mise à jour du système d'exploitation pour les Amiga 68k.

Instincts prédateurs

Alors qu'Eyetech se concentrait sur la promotion de ses systèmes EZDev, la société trouvait encore le temps de travailler à la conception de matériel pour l'Amiga Classic. En septembre 2000, Eyetech annonça ainsi le développement de la carte d'extension Predator pour les A1200 et A4000 équipées de PowerPC. Eyetech affirmait que cette carte serait "la meilleure carte d'extension pour l'Amiga Classic" qui "utiliserait le bus local à haute vitesse présent sur toutes les cartes PowerPC de Phase 5/DCE afin d'offrir des vitesses de transfert sans précédent". La carte Predator serait dotée d'un espace d'adressage de 4 Go avec un bus PCI/AGP à 66 MHz et comprendrait des ports d'extension conformes à la norme PCI 2.1 ainsi qu'un connecteur mémoire SDRAM PC100 pour l'utilisation du processeur et de la carte graphique.

Deux versions étaient prévues. Le Predator-SE, qui comprenait trois emplacements PCI et les pilotes de carte graphique, et devait être disponible en octobre/novembre 2000 et vendu pour 199,95 £. Le Predator-Plus disposait également de trois ports PCI ainsi qu'un port AGP et un port G3/G4/SDRAM et devait sortir début 2001. Ces cartes furent en fait développées par la société allemande DCE Computer Service qui avait également acquis les droits de fabrication des produits de Phase 5 après la faillite de celle-ci au début du millénaire.

La carte Predator-SE fut présentée pour la première fois au salon World Of Amiga à Cologne en décembre 2000 sur le stand de Hyperion Entertainment. La carte avait été améliorée et contenait maintenant cinq emplacements PCI. Elle était logée dans une EZTower-Z4 avec deux cartes graphiques Voodoo3 et 4 fonctionnant sur des moniteurs séparés ; les mises à jour des écrans en simultané étaient contrôlées par les pilotes CyberGraphX 4. La carte devait être livrée dans le courant du mois de janvier 2001 au prix de 129,95 £. La date de livraison effective ne fut malheureusement pas respectée et les spécifications et le prix de la Predator changèrent souvent avant d'être finalement commercialisée. DCE commercialisa également plusieurs variantes de la carte Predator sous sa marque G-Rex.

Predator SE
Predator SE d'Eyetech

G-Rex PCI 1200
G-Rex PCI 1200 de DCE

Eyetech continua à créer des extensions et des accessoires spécifiques à l'Amiga pour étendre sa gamme de produits EZ. Il s'agissait notamment des EZ-CAM (49,95 £) permettant de connecter un adaptateur de lecteur de carte au port PCMCIA de l'A1200 via un câble d'extension, et autorisait l'A1200 à lire les cartes mémoire d'une large gamme d'appareils photo numériques. Il y avait aussi EZ-Sample (24,95 £), un échantillonneur audio stéréo 8 bits à sensibilité variable sur port parallèle de 100 MHz, livré avec le logiciel OctaMED ; EZMouse (19,95 £), un adaptateur de souris/boule de commande PS/2 qui permettait à l'Amiga d'utiliser une souris PC moins chère et facilement disponible ; ou encore Eye-Surf (78,95 £), une solution complète de connexion à Internet qui fonctionnait indépendamment de l'Amiga (ou de tout autre ordinateur). Et il y avait beaucoup d'autres matériels.

Toujours à la recherche de nouveaux produits à vendre, Eyetech créa le contrôleur/récepteur infrarouge EZ-Link qui permettait aux utilisateurs de contrôler presque tous les appareils infrarouges à partir de l'Amiga et/ou de l'Amiga avec une télécommande. Eyetech obtint une licence pour la conception de l'émetteur récepteur Infrajoy de Leon Woestenberg afin de créer un ensemble pratique comprenant le petit boîtier EZ-Link qui se connectait au port manette de l'Amiga à l'aide d'un câble ruban ainsi que le logiciel InfraRexx de Leon Woestenberg qui pouvait être installé sur le disque dur. La combinaison matériel/logiciel EZ-Link permettait aux utilisateurs de contrôler des appareils infrarouges audio/vidéo externes via des commandes ARexx et de contrôler des programmes Amiga via une télécommande commune. Il pouvait même apprendre et éditer de nouvelles commandes infrarouges pour la télécommande. Le logiciel était compatible avec tous les modèles d'Amiga fonctionnant sous AmigaOS 2.04 ou plus et nécessitait ARexx. L'EZ-Link avec son adaptateur et le boîtier de l'émetteur-récepteur était vendu pour 29,95 £. Eyetech proposa également un combiné infrarouge générique en option pour 9,95 £.

EZ-Link
EZ-Link, un contrôleur Amiga infrarouge

Enthousiasmé par l'AmigaOne

Finalement, Amiga Inc. abandonna les noms "Zico" et "d'Amiga" et, en octobre 2000, Bill McEwen annonça que le matériel de nouvelle génération conforme aux spécifications minimales Zico et fonctionnant avec AmigaDE pourrait obtenir la nouvelle certification "AmigaOne" d'Amiga Inc. Peu de temps après, Amiga Inc. révéla qu'Eyetech et bPlan (une nouvelle société allemande fondée en août 2000 par d'anciens membres de l'équipe de Phase 5) travaillaient sur des produits AmigaOne PowerPC pour les utilisateurs d'Amiga Classic et de nouvelle génération.

Alors que bPlan développait une nouvelle carte mère PowerPC pour un ordinateur AmigaOne autonome, Eyetech avait chargé Escena GmbH de développer les cartes AmigaOne 1200 et 4000 à double démarrage (AmigaDE/AmigaOS 3.x). A la demande d'Amiga Inc., la conception du Predator-Plus fut améliorée et utilisée comme base pour concevoir les AmigaOne 1200/4000. Cela permettait aux propriétaires d'Amiga Classic de mettre à jour leurs machines pour les utiliser avec AmigaDE tout en maintenant une compatibilité totale avec leurs logiciels AmigaOS existants.

AmigaOne 1200
La carte prototype AmigaOne 1200

Martin Schüler
Martin Schüler d'Escena avec la carte AmigaOne 1200

Presque immédiatement après l'annonce de l'AmigaOne, Eyetech changea son approche commerciale. Elle cessa de faire la publicité de son système EZDev à base de PC et, à la place, commença à insérer des informations sur le système AmigaOne dans des publicités multipages du magazine Amiga Active. Eyetech lança une liste de diffusion AmigaOne 1200/4000 sur egroups.com pour les clients souhaitant obtenir plus d'informations ou participer à un bêta-test à propos de la compatibilité de l'AmigaOne en mode Amiga Classic. Cette liste de bêta-testeurs fit rapidement le plein et Eyetech fit état des "performances incroyables" des jeux 3D d'Hyperion, société qui créait également les pilotes graphiques qui seraient fournis avec l'AmigaOne lors de sa sortie.

Alan Redhouse révéla également qu'un accord avait été conclu avec Amiga Inc. sur une mise à niveau progressive du système d'exploitation pour l'AmigaOne 1200/4000, d'AmigaOS 3.9 à l'AmigaDE pour les systèmes de bureau et de serveur. Eyetech enregistra un chiffre d'affaires de 361 000 £ pour son année fiscale se terminant en mars 2001, soit une réduction de 55 000 £ par rapport à l'exercice précédent et une tendance à la baisse inquiétante qui se poursuivit au cours des deux années suivantes.

Lors du salon Gateway Amiga Show qui se tint à St Louis le 31 mars 2001, dans un renversement complet de sa stratégie précédente, Bill McEwen annonça que l'AmigaOS classique était maintenant vital pour développer la prochaine génération d'AmigaOS pour le marché des serveurs. AmigaOS 3.9 serait utilisé comme base pour la création d'AmigaOS 4, un portage du système sur processeur PowerPC qui fonctionnerait sur le nouveau matériel AmigaOne développé par Eyetech et bPlan. De plus, AmigaOS 4 serait la base d'une transition progressive vers la nouvelle génération, nommée AmigaOS 5, qui intégrerait les principales fonctionnalités d'AmigaDE.

Alors que le Predator-SE fut finalement commercialisé en avril 2001, l'AmigaOne était toujours à l'état de prototype et sa sortie était prévue pour le deuxième trimestre. La date de livraison prévue passa et, le 27 juin 2001, Alan Redhouse publia une déclaration optimiste indiquant que le projet AmigaOne PPC progressait bien. Cependant, il s'attendait toujours à ce que la production commence en septembre pour une livraison aux revendeurs en octobre, date à laquelle AmigaOS 4.0 devait également être prêt. Eyetech affirma que le produit AmigaOne 1200 s'était considérablement amélioré grâce à la décision d'Amiga Inc. de développer AmigaOS 4.0 pour qu'il fonctionne spécifiquement sur celui-ci dès le début.

Alan Redhouse
Alan Redhouse au salon Amiga Benelux Show en juin 2001

Malheureusement, en coulisses, la réalité était quelque peu différente : Escena, leur partenaire technique pour l'AmigaOne, avait de gros problèmes financiers et techniques et, malgré les annonces optimistes d'Amiga Inc., les progrès logiciels sur AmigaOS 4.0 étaient presque inexistants. Eyetech dût rapidement repenser ses plans de développement de l'AmigaOne. Non seulement il y avait des problèmes avec le matériel d'Escena, mais le développement d'AmigaOS 4.0 était également très en retard et la sortie de nouveaux émulateurs Amiga x86 par Haage & Partner menaçait de faire capoter toute la raison d'être d'une solution PowerPC. Amiga Inc., réalisant que sa stratégie AmigaOS 4.0 risquait de s'effondrer, confia officieusement le développement d'AmigaOS 4.0 à Hyperion en octobre 2001. Sous la pression d'Alan Redhouse, Amiga Inc. signa un accord de licence OEM et de développement logiciel avec Hyperion et Eyetech le 3 novembre 2001, dans une tentative désespérée de sauver l'AmigaOne et le développement d'AmigaOS 4.0.

AmigaOne point 5

Amiga Inc. étant à court de fonds et en réelle difficulté, Alan Redhouse devint la force motrice pour sauver le projet AmigaOne. Lors du salon Alt-WOA qui se déroula à Huddersfield, en Angleterre, le 23 février 2002, il annonça que l'AmigaOne serait basé sur une version renommée de la carte mère Teron CX de Mai Logic. Le nom de code initial était "AmigaOne point 5", mais il fut ensuite renommé "AmigaOne G3-SE". Cette carte était basée sur une carte mère PowerPC au format ATX et comprenait un processeur IBM 750CXe G3 à 600 MHz, gérant jusqu'à 2 Go de mémoire, disposant d'un port Ethernet 10/100 Mbps, de quatre ports USB, de quatre ports PCI et d'un port AGP, ainsi que des ports série, parallèle et manette standards. La carte était également pourvue de deux emplacements UDMA 100 pour un maximum de quatre périphériques, d'un lecteur de disquette, de connecteurs PS/2 pour clavier et souris et d'un connecteur infrarouge IRDA directement sur la carte mère. Alan Redhouse admit que le passage à la carte Teron retarderait la date de sortie de plusieurs mois, mais affirma qu'elle offrirait une solution matérielle plus puissante à un coût nettement inférieur. Il estima qu'une carte avec PowerPC G3 d'entrée de gamme coûterait environ 350 £, ce qui, bien que cher par rapport à une carte mère x86, était très compétitif par rapport aux solutions Amiga Classic.

AmigaOne G3-SE
Carte mère de l'AmigaOne G3-SE

Quand Hyperion hérita officiellement du développement d'AmigaOS 4 de Haage & Partner en novembre 2001, la société belgo-allemande fut choquée de découvrir qu'Amiga Inc. n'avait accès qu'à une très faible partie du code source d'AmigaOS 3.x. Ce code source était soit manquant, soit non disponible, soit détenu par d'autres développeurs. Le manque de code source entrava les progrès d'Hyperion et, par conséquent, elle dût conclure des accords financiers avec plusieurs développeurs pour s'assurer leur coopération et leur assistance. Hyperion signa ainsi un certain nombre de contrats techniques stratégiques avec plusieurs développeurs clés de l'Amiga. Avec Hyperion qui partait pratiquement de zéro, les choses allaient donc lentement et ce ne fut qu'en septembre 2002 qu'Hyperion finalisa le micrologiciel qui permettait à AmigaOS 4.0 d'être intégré au matériel AmigaOne.

Afin de séduire des clients potentiels et les faire adhérer à la ligne de produits AmigaOne/AmigaOS 4, Amiga Inc. concocta le programme de coupons "The AmigaOne/AmigaOS 4.0 'Free Stuff' Early Promotion". En échange de 50 $ pour manifester leur intérêt pour un AmigaOne, le client avait droit à un certain nombre d'avantages. Ceux-ci comprenaient une remise de 50 $ sur le produit une fois commercialisé, un T-shirt gratuit et la participation à un tirage au sort pour gagner un téléphone portable compatible Amiga. Cette promotion allait causer des problèmes à Amiga Inc. à l'avenir.

Entre-temps, les ventes d'Eyetech continuèrent à diminuer et tombèrent à 151 000 £ pour l'année fiscale se terminant en mars 2002.

Un jeune oiseau "Earlybird" pour attraper le ver ?

Le 2 novembre 2002, Eyetech annonça le lancement de l'offre Earlybird pour ce qui était, en fait, une version préliminaire de l'AmigaOne. Les clients pouvaient commander un AmigaOne G3-SE à 600 MHz pour 360 £ ou un AmigaOne XE à 800 MHz pour 500 £, les livraisons étant prévues avant Noël 2002. Chaque système serait livré avec LinuxPPC et UAE, alors qu'AmigaOS 4 serait fourni gratuitement quand Hyperion l'aurait terminé. Alan Redhouse déclara qu'ils avaient retardé la version grand public de l'AmigaOne G3-SE car ils attendaient les retours de leurs développeurs à propos d'un problème mineur avec la puce du northbridge, l'Articia S. Ce retard signifiait qu'Eyetech avait bien progressé avec le processeur PowerPC G4, dont le prix avait également baissé, et que les deux systèmes étaient donc disponibles à la vente en même temps.

En vérité, ce furent les problèmes techniques très médiatisés de la puce Articia S de Mai Logic et la pénurie de processeurs PowerPC G3 et G4 qui retardèrent la livraison des systèmes AmigaOne Earlybird.

Amiga Inc. s'excusa pour le retard continu concernant la livraison des T-shirts promis dans le cadre du programme de promotion AmigaOne/AmigaOS 4.0. La réalité financière faisait qu'Hyperion ne pouvait pas se permettre de faire travailler ses développeurs à plein temps sur AmigaOS 4.0 et dû accepter d'autres travaux de développement au cours du temps. De même, bien qu'Eyetech continua à promouvoir l'AmigaOne, elle devait également trouver des opportunités commerciales en dehors du maigre marché de l'Amiga.

Étonnamment, malgré l'absence d'AmigaOS 4.0, l'AmigaOne d'Eyetech commença à se vendre assez bien. La cause de l'AmigaOne fut aidée par la tournée AmigaOS4.0 On Tour qui se déroula dans divers lieux à travers l'Europe pour faire la démonstration d'AmigaOS 4.0 fonctionnant sur des Amiga Classic équipés de cartes PowerPC de Phase 5 et des prototypes d'AmigaOne.

En février 2003, il apparut que les problèmes matériels avaient été résolus et que les nouvelles cartes mères AmigaOne XE équipées de PowerPC G3 et G4 allaient être livrées. Les spécifications de l'AmigaOne XE étaient très similaires à celles de l'éphémère AmigaOne G3-SE. La carte comprenait la puce Articia S révisée et un processeur PowerPC G3/750FX ou G4/7455 fonctionnant à 800 MHz (au lieu de 933 MHz). La plupart des acheteurs commandèrent la version G4 et beaucoup le firent fonctionner à sa pleine fréquence sans aucun problème. Les systèmes Earlybird originaux étaient fournis avec la distribution Linux SuSE mais, en raison d'une pénurie des boîtes SuSE PPC, les nouveaux AmigaOne XE furent fournis avec une autre distribution, Debian PPC. La plupart des premières productions allèrent aux développeurs et aux bêta-testeurs, mais de nombreuses unités se retrouvèrent dans les mains de passionnés d'Amiga. Cependant, il fallut attendre octobre 2004 pour que la première préversion d'AmigaOS 4.0 Developer soit publiée par Hyperion. Dans le même temps, les ventes d'Eyetech tombèrent à un niveau très bas de 112 700 £ pour l'année fiscale se terminant en mars 2003.

AmigaOne XE G3
Carte mère de l'AmigaOne XE/G3 (basée sur la carte de référence Teron PX)

AmigaOne XE G4
Carte mère de l'AmigaOne XE/G4 (basée sur la carte de référence Teron PX)

Que la lumière soit !

Vers la fin de 2003, Alan Redhouse révéla qu'Eyetech cesserait de vendre directement l'AmigaOne aux clients, affirmant que le double rôle de grossiste et de revendeur n'était plus pratique en raison de l'augmentation du volume des ventes de l'AmigaOne. A la place, Eyetech se concentrera sur le développement d'applications industrielles, tout en continuant à fournir un soutien aux revendeurs Amiga. Sven Harvey de Stellar Dreams fut nommé nouveau revendeur Eyetech au Royaume-Uni. Cette décision marqua le début du retrait d'Eyetech du marché de l'Amiga. La vente d'AmigaOne stimula le chiffre d'affaires d'Eyetech, qui enregistra une augmentation de ses ventes à 361 500 £ pour son exercice fiscal se terminant en mars 2004.

Alan Redhouse annonça aussi qu'Eyetech était en train de développer un AmigaOne d'entrée de gamme, moins cher, à la fois pour les particuliers et les applications industrielles. Initialement connu sous le nom de code "Amiga One Lite", il était basé sur la carte Teron Mini de Mai Logic, une carte mère Mini-ITX hautement intégrée, beaucoup plus petite que la carte ATX de l'AmigaOne, mais également équipée de la puce Articia S. Cependant, comme ses spécifications étaient plus proches de celles de l'AmigaOne XE, il fut rebaptisé µ-A1 (Micro AmigaOne). Deux variantes furent proposées : le µ-A1-C pour les amateurs d'Amiga et le µ-A1-I pour les applications industrielles. Le µ-A1-C était fourni avec un module processeur PowerPC G3/750Fx à 800 MHz, avec un dissipateur thermique et un ventilateur, le tout branché sur un connecteur MegArray, ainsi que 256 Mo de mémoire SDRAM occupant l'unique banc SODIMM. En théorie, le processeur pouvait être mis à niveau vers un processeur PowerPC G4 et la mémoire pouvait être étendue à 2 Go (en supposant que des processeurs à faible consommation et des modules SDRAM de 2 Go soient disponibles). Les périphériques intégrés comprenaient :
  • Un port USB 1.1.
  • Une puce VIA 686B (pour gérer l'IDE ATA100).
  • Un port Ethernet 3COM 920C 10/100 Mbps.
  • Une puce audio CMI 8738 six canaux 5.1 surround.
  • Une puce graphique Radeon 7000 dotée de 32 Mo de mémoire (avec sorties SVGA, S-Video et vidéo composite).
  • Un port PCI pouvant accepter une carte en équerre avec un à trois ports PCI.
  • La connectique habituelle : souris et clavier PS/2, ports parallèle, série et jeu.
  • BIOS U-Boot stocké dans une ROM avec un code d'activation AmigaOS 4.
Micro AmigaOne-C
µ-A1-C (Micro AmigaOne-C)

Le µ-A1-I, lui, fut conçu principalement en tant qu'ordinateur industriel pouvant fonctionner de manière autonome dans un espace confiné et n'était pas vraiment destiné à être utilisé comme une machine de bureau. Il proposait un processeur PowerPC G3/750Gx à 800 MHz refroidi passivement et qui était soudé sur la carte mère, et donc ne pouvait pas être mis à niveau. Bien que similaire au µ-A1-C, il y avait plusieurs différences et ajouts notables. La carte mère comprenait 256 Mo de mémoire embarquée sur un emplacement mémoire SODIMM, ainsi qu'un connecteur compatible PCI-104 qui permettait d'utiliser plusieurs cartes d'extension simultanément. Les périphériques Ethernet et IDE étaient gérés par des contrôleurs RTL8110 GB/100/10 et Sil0680 ATA133. La carte disposait également de deux ports FireWire IEEE 1394 sur le panneau arrière, de deux ports série, d'un port parallèle et d'un port IRDA ainsi qu'un port pour une carte CompactFlash amorçable.

Micro AmigaOne-I
µ-A1-I (Micro AmigaOne-I)

Les premières unités furent mises en vente à la fin du mois d'octobre 2004. Stellar Dream proposa la carte mère µ-A1-C sur son site Web au prix de lancement de 499,99 £, incluant une copie de la préversion AmigaOS 4 Developer qui pouvait être mise à jour vers la version finale sur le site Web d'Hyperion une fois disponible. En une semaine, le prix passa à 512 £. En comparaison, une carte mère AmigaOne XE équipée d'un PowerPC G4 coûtait 689 £. La version µ-A1-I était proposée à 569 £ mais on peut douter que des cartes commerciales aient vraiment été produites.

Baisse de régime

Après le coup de fouet initial donné par la sortie de l'AmigaOne, les ventes d'Eyetech chutèrent à un niveau record de 102 800 £ pour son exercice fiscal se terminant en mars 2005. Après des mois de silence, Alan Redhouse accepta de répondre à 20 questions posées par des membres sélectionnés de l'équipe d'AmigaWorld.net et ses réponses franches furent publiées sur ce site Web le 6 juin 2005. Il affirma que le marché de l'Amiga était trop petit pour soutenir le développement commercial de nouveaux matériels et que si Eyetech n'avait pas fortement subventionné l'effort de développement, il n'y aurait pas de matériel AmigaOne ou de logiciel AmigaOS 4. Il admit que le portage d'AmigaOS 4 sur l'AmigaOne s'avéra être une tâche beaucoup plus importante que ce qu'Hyperion avait prévu et affirma que le projet faillit être abandonné à plusieurs reprises, "Nous avons dû intervenir à plus d'une occasion pour le maintenir à flot. Ne vous méprenez pas, si Eyetech n'avait pas investi son argent, il n'y aurait pas eu d'AmigaOne, ni d'AmigaOS 4." Il reconnut que "ce qui fut livré n'est pas parfait, mais est absolument remarquable compte tenu du marché potentiel très restreint pour soutenir le produit". Il annonça que les activités futures d'Eyetech viseraient les applications industrielles commerciales. Tout développement et toute amélioration futurs du matériel Amiga seraient déterminés par les retombées de la promotion des solutions AmigaOne/AmigaOS 4 sur les marchés externes.

Alan Redhouse mit effectivement fin aux activités d'Eyetech en 2005 et quitta discrètement la scène Amiga. La société enregistra des ventes de 9 000 £ pour son exercice fiscal se terminant en mars 2006 et, le 21 septembre, AmigaKit, un nouveau revendeur Amiga britannique, annonça qu'il avait acheté tout le stock Amiga Classic restant d'Eyetech. Les transactions eurent lieu plusieurs mois auparavant mais l'annonce fut retardée à la demande d'Alan Redhouse.

Où sont-ils maintenant ?

Après avoir quitté Eyetech, Alan Redhouse commença à travailler en France pour une agence immobilière vendant des maisons à des acheteurs anglophones à Quillan, un petit bourg au pied des Pyrénées, à environ 50 km au sud de Carcassonne. L'entreprise subit un ralentissement pendant la crise financière mondiale de 2008 et, en 2009, Alan Redhouse fut nommé directeur général et, dans le cadre d'un changement de stratégie, l'entreprise rejoignit le réseau Century 21 en 2011. Il travaille toujours pour Century 21 ACI à Quillan.

Note : La version publique officielle d'AmigaOS 4.0 est finalement sortie le 24 décembre 2006. Eyetech resta en sommeil pendant de nombreuses années. Alan Redhouse démissionna de son poste d'administrateur le 7 avril 2014 et la société fut finalement dissoute le 5 août 2014.

(taux de change approximatifs 2000-2006 : 1 £ = 3,00 DM = 1,50 $ = 1,5 euro).


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