Obligement - L'Amiga au maximum

Vendredi 19 avril 2024 - 08:28  

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Point de vue : Faut-il faire revivre l'Amiga ?
(Article écrit par David Joiner et extrait de Medium.com - août 2017)


David Joiner est un très ancien développeur Amiga, auteur notamment des jeux Discovery et The Faery Tale Adventure en 1986. Il est réapparu en 2017 sur la scène Amiga en publiant un point de vue sur la machine. En voici sa traduction en français.

Note : traduction par David Brunet.

Tous les deux ou trois ans, nous entendons une histoire dans les nouvelles technologiques sur la façon dont une entreprise va ressusciter l'ordinateur Amiga, et j'ai toujours des sentiments mitigés lorsque cela se produit.

Il est vrai que mes propres sentiments pour l'Amiga, nostalgiques, sont forts. Les années 1985-1992, où j'ai créé des titres à succès comme Music-X, Discovery et The Faery Tale Adventure ont été parmi les années les plus productives, les plus excitantes et peut-être les plus heureuses de ma vie.

L'Amiga était certainement en avance sur son temps. C'était le premier ordinateur personnel qui prenait le multitâche au sérieux, et probablement la première machine grand public à disposer de l'accélération matérielle pour les graphismes, le précurseur des puces graphiques d'aujourd'hui.

Pourtant, certaines des caractéristiques les plus importantes de l'Amiga n'étaient pas manifestes dans son matériel et son système d'exploitation, mais plutôt dans sa communauté de développeurs. Contrairement au monde du développement MS-DOS, les développeurs Amiga, même ceux qui étaient en compétition les uns avec les autres, étaient beaucoup plus enclins à se réunir et à créer des normes communautaires pour des choses comme les formats de fichiers et les API. Par exemple, à une époque où la plupart des applications sur d'autres plates-formes ne géraient que leurs propres formats propriétaires, de nombreuses applications Amiga pouvaient partager des données et interopérer via des normes définies par la communauté telles que l'IFF (Interchange File Format).

Je me souviens avoir fait un remue-méninge avec des sommités de l'Amiga comme Todor Fay (Bars and Pipes), Allen Hastings (LightWave 3D) et William Volk (Aegis). Dans les salles de réunion des conférences de développeurs, les salons professionnels et les échanges de courriels, nous nous sommes tous efforcés de trouver des moyens de faire de l'Amiga une plate-forme à succès - nous étions moins intéressés par l'obtention d'une plus grosse part du gâteau que par le fait de "rendre le gâteau plus gros".

Alors pourquoi hésiterais-je à restaurer cette époque ? Il y a un certain nombre de préoccupations que je me pose :

Tout d'abord, l'Amiga présentait un certain nombre de défauts techniques graves. Le plus important était le manque de protection mémoire ; le "Gentleman's agreement" dans lequel les applications partageaient un espace mémoire commun était un espace où un programme bogué pouvait facilement faire s'écrouler tout le système, ou corrompre les données d'une autre application. Malheureusement, il n'y avait pas de moyen facile d'ajouter une protection mémoire après coup ; l'architecture d'AmigaOS, et toutes les applications écrites pour lui, dépendaient du fait qu'il y avait un seul espace mémoire partagé pour toutes les tâches. De nombreuses fonctions sympathiques de l'Amiga nécessitaient la possibilité d'écrire des données dans la mémoire appartenant à d'autres applications et bibliothèques, et l'ajout d'une protection mémoire de style Unix moderne aurait nécessité une refonte complète du système et de toutes les applications fonctionnant sur celui-ci.

Je me souviens qu'il y avait un débat vigoureux à ce sujet à l'époque, à savoir s'il était judicieux d'investir du temps et des efforts dans ce domaine. Certains soutenaient que l'Amiga ne pourrait jamais être un concurrent robuste et fiable sans cela, d'autres disaient que c'était trop difficile et que le soutien matériel coûtait trop cher.

Mais nous vivons dans une ère différente maintenant, une ère dans laquelle les systèmes sont régulièrement examinés à la recherche de faiblesses et de failles dès l'instant où ils sont connectés à un réseau ; avoir une machine qui n'a pas de fortes protections entre les tâches serait une folie suicidaire.

Mais rendre l'Amiga résistant à ce type d'attaque nécessiterait une telle refonte de son architecture que le résultat ne ressemblerait pas vraiment à un Amiga, du moins pas du point de vue du développeur.

Une autre préoccupation est que la simple production de matériel et de logiciels ne suffit pas ; la valeur de l'Amiga résidait dans sa communauté de développeurs, ce qui n'est pas facile à reproduire.

De plus, la plupart des développeurs Amiga que j'ai connus étaient des avant-gardistes, des créateurs de tendances, des explorateurs ; ils ne sont pas intéressés à revisiter le passé par un quelconque désir de rétro-nostalgie.

Pour citer le vénérable Josiah Bartlett, la question que je me pose constamment est "Quelle est la prochaine étape ?". Je veux prendre le train en marche vers l'avenir, être à la pointe de la technologie et de la culture. Je n'ai aucun intérêt à répéter ce que j'ai fait il y a trente ans.

Une troisième question que je me pose est la suivante : quels sont les problèmes qu'un nouvel Amiga résout réellement ? Il est vrai que tous les systèmes d'exploitation populaires que nous avons aujourd'hui sont profondément défectueux. En tant que personne qui utilise Mac OS X et Ubuntu quotidiennement, et qui utilise occasionnellement Windows, je trouve que ces systèmes sont à la fois des réalisations techniques étonnantes et en même temps très frustrantes.

Je pense que le plus gros problème que nous avons aujourd'hui est celui des systèmes non sécurisés. Chaque semaine, nous entendons parler d'une nouvelle faille ou d'une nouvelle faiblesse utilisées par des criminels et des acteurs étatiques pour nous nuire. Nos ordinateurs nous offrent un jeu de massacre sans fin, et le nombre de failles de sécurité semble infini.

Je suis convaincu que les choses n'auraient pas dû se passer ainsi - nous aurions pu, si nous avions été prévoyants, inventer des architectures où la résilience et la sécurité auraient été intégrées dans leur ADN même. Mais à l'époque, nous ne pensions pas vraiment à la sécurité et, dans la hâte de commercialiser de nouveaux produits ou d'économiser quelques heures de programmation, nous avons pris des décisions de conception si fondamentales et si profondes qu'elles sont toujours d'actualité.

Par exemple, l'idée que chaque système que nous fabriquons doit être programmable à distance. En d'autres termes, il est pratique pour les développeurs de pouvoir exécuter des scripts ou des programmes sur un appareil sans avoir à ouvrir le boîtier. Mais si cela est parfois utile, je me demande si cela en vaut vraiment la peine. Du point de vue du consommateur, il n'y a aucune raison pour que quelqu'un qui n'est pas chez moi puisse exécuter des programmes sur mon thermostat ou mon grille-pain. Pourtant, nous insistons pour que cela soit possible, car c'est ainsi que les systèmes sont construits aujourd'hui. Et parce qu'ils sont vulnérables aux failles à distance, ils doivent constamment être mis à jour avec des "correctifs de sécurité", ce qui nécessite, bien sûr, la programmabilité à distance - ainsi tout l'édifice complexe devient auto-justifié.

Je pourrais continuer dans cette veine pendant un certain temps, mais je ne le ferai pas.

Il existe de nombreux autres problèmes. Par exemple, combien de fois avez-vous vu un présentateur lors d'une conférence technique passer plusieurs minutes à tripoter les paramètres vidéo pour pouvoir montrer ses diapositives sur le projecteur, tandis que le public attend patiemment ? Combien de fois avez-vous vu des gens se débattre avec le son, la vidéo ou la connectivité réseau des systèmes de vidéoconférence ?

Bon sang, je n'arrive même pas à faire fonctionner le Wifi de manière fiable sur mon ordinateur portable Ubuntu.

Ce sont des problèmes qui doivent être résolus. Et je pense que peut-être, à un certain niveau, un nouveau système d'exploitation et une nouvelle conception matérielle pourraient aider. Peut-être qu'un système d'exploitation basé sur les capacités ou la propriété stricte des ressources permettrait d'éviter les failles de sécurité que je mentionne. Peut-être que de nouveaux protocoles de réseau (tels que les propositions d'architecture Internet de nouvelle génération) atténueraient les problèmes de pourriels et de piratage que nous connaissons aujourd'hui.

Mais ces concepts futurs sont très éloignés de l'idée qu'est l'Amiga. Le type d'ordinateur que je veux a peu en commun avec l'Amiga, ou avec tout système d'exploitation existant aujourd'hui.


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