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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Test d'Another World
(Article écrit par Jacques Harbonn et extrait de Tilt - décembre 1991)
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Digne successeur de Prince Of Persia,
Another World combine une animation stupéfiante à un scénario en béton,
faisant autant appel à l'adresse qu'à la réflexion. Un grand programme.
Un moteur graphique étonnant
Il y a quelques temps en avant-première, ce programme nous avait paru bien prometteur. La version quasi finale
que nous avons eue en test, loin de nous décevoir, nous a au contraire confortés dans notre bonne impression.
Éric Chahi, l'un des co-auteurs des Voyageurs Du Temps,
nous a concocté là un grand logiciel.
Il en a d'ailleurs profité pour mettre au point un système de représentation original, à base de polygones remplis.
Ce système, très proche de celui de Croisière
Pour Un Cadavre, a été en fait développé indépendamment.
Il faut dire que les programmeurs des deux logiciels avaient travaillé en commun pour les Voyageurs du Temps, ce
qui explique cet échange d'idée. Ce système combine les avantages de la 3D vectorielle classique et du
graphisme bitmap. Ainsi, les changements d'échelle sont faciles avec cette méthode (ce qui donne d'excellents
résultats cinématographiques avec zoom puissant sur l'action en cours) et les détails peuvent être nombreux,
contrairement à la vraie 3D.
Projeté dans un autre monde
Revenons au programme lui-même. Le thème est le suivant. Tandis que le physicien Lester Knight Chaykin
travaillait tranquillement sur son cyclotron, la foudre frappe l'appareil, occasionnant une série de
phénomènes étonnants, superbement décrits dans la présentation animée. Notre héros se retrouve dans un monde
mystérieux, assez proche des premiers temps de l'humanité. Très vite, il lui faut se dégager de la machine
s'il ne veut pas se faire aspirer par les tentacules du monstre qui garde l'étang.
Il ne va pas tarder à prendre pied sur la terre ferme, sans pour autant être au bout de ses peines.
Ce qui frappe d'emblée, c'est la beauté des décors extérieurs, dont on a bien du mal à imaginer qu'ils ne
sont faits que de polygones. L'animation est une autre source d'émerveillement. On peut dire sans exagérer
qu'Éric Chahi est parvenu à égaler, voire à surpasser celle de Prince Of Persia, pourtant la référence
dans ce domaine. On a l'impression d'assister à un véritable film, se déroulant au ralenti toutefois,
car la marche n'est pas très rapide. Si vous voulez aller plus vite, aucun problème, la
course vous fera traverser l'écran à grande vitesse, avec toujours cette même sensation de fluidité
et de réalisme des mouvements.
Il est tout aussi simple de sauter (la longueur du saut dépend d'ailleurs de la vitesse initiale),
de s'accroupir ou de donner des coups de pied. Et pour comble de bonheur, votre personnage répond instantanément
aux sollicitations de la manette.
Mystères, pièges et aventure
Le jeu est assez difficile et demande tout autant une excellente coordination qu'une cogitation soutenue pour
franchir certaines étapes. Voici quelques tuyaux qui vous permettront de mener à bien la première partie.
Une fois sorti du lac, dirigez-vous à droite. Il faut impérativement écraser les vers d'un coup de talon
vengeur avant qu'ils n'utilisent leur dard empoisonné. Si cependant vous êtes touché, vous aurez au moins
la consolation d'admirer la séquence usant largement du zoom rapproché. Continuez à droite. Tout à coup, la
créature qui vous suivait de loin bondit à vos pieds. Il s'agit d'un féroce et impressionnant lion des
cavernes. Une seule solution : la fuite éperdue. Courez à gauche jusqu'à atteindre le bord de la falaise,
accrochez-vous à la liane, puis revenez à droite tout aussi vite. Vous voici pris au piège.
Vous ne pouvez plus avancer et la bête est sur vos talons. Heureusement, au moment où elle se jette sur vous,
un éclair laser la tue instantanément. Votre sauveur n'est en fait que l'un des gardiens peu sympathiques de
la cité.
Votre mission consiste maintenant à vous échapper en libérant aussi les autres prisonniers, seul moyen de
pouvoir réintégrer votre monde. Il faudra faire bon usage du pistolet que vous récupérerez, lequel sert
aussi à établir un champ de protection temporaire.
Je vous laisse découvrir la suite de cette aventure magique, mais je peux vous révéler tout de même qu'il
vous faudra tirer vite et bien, sauter adroitement, explorer des passages dangereux peuplés de créatures
peu engageantes et surtout débloquer certains passages en actionnant des interrupteurs qui, bien entendu,
ne se trouvent pas à proximité.
Conclusion
Je vous ai déjà parlé de l'animation stupéfiante et des graphismes superbes des extérieurs. Les souterrains
sont moins évocateurs toutefois. De plus, les accès disques ont été optimisés au maximum, près de dix
minutes de jeu sans chargement et accès ultrarapide.
En conclusion, Another World est vraiment un excellent programme,
à l'ambiance magique. Dans la lignée de Prince Of Persia, il séduira tout autant les amateurs d'action
que d'aventure. Le seul petit regret est peut-être que l'aventure ne soit pas assez longue.
Nom : Another World.
Développeur : Éric Chahi.
Éditeur : Delphine Software.
Genre : jeu d'action/aventure.
Date : 1991.
Configuration minimale : Amiga OCS, 68000, 512 ko de mémoire.
Licence : commercial.
NOTE : 8,5/10.
Les points forts :
- Le moteur graphique et l'animation des personnages.
- Des casse-tête de bon niveau mêlés à de l'action.
- Le style des graphismes.
- L'ambiance oppressante.
- Le scénario en béton.
- Le bruitages.
- Accès disques optimisés.
- L'introduction impressionnante.
Les points faibles :
- La démarche du héros n'est pas très rapide.
- Des décors parfois un peu vides.
- Assez difficile.
- Aventure pas très longue.
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