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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Dossier : Histoire de l'Amiga - 1980 et avant
(Article écrit par David Brunet - avril 2008, mis à jour en novembre 2022)
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1980 : l'idée
Un homme visionnaire
Jay Glenn Miner est né à Prescott, Arizona, le 31 mai
1932. Il grandit dans le sud de la Californie, du côté de San Diego, où il fit ses études. Durant la guerre de Corée.
Jay Miner devint garde-côte et entra dans une école d'électronique à Groton dans le Connecticut. Trois ans plus tard,
de retour en Californie, il termina ses études à l'Université de Berkeley qui débouchèrent, en 1958, sur un diplôme
d'ingénieur en électrotechnique.
Jay Miner et sa chienne Mitchie (Mitchy ?)
Durant les dix années qui suivirent, il travailla pour différentes entreprises, et connut ses premiers ennuis rénaux, qui deviendront
par la suite incessants, l'obligeant à multiplier les dialyses. Jay Miner participa dans les années 1960 au
développement des tout premiers voltmètres à affichage numérique, ainsi que des premières calculatrices de poche.
Jay Miner devint concepteur de puces électroniques lorsqu'il rejoignit General Microelectronics en 1964,
jouant un rôle dans la conception de la première calculatrice utilisant les circuits intégrés de MOS Technology,
la Victor 3900. Il travailla ensuite pour les sociétés Standard MicroSystems et American Micro Systems, où il
contribua à la conception du microprocesseur MP944.
Il confonda ensuite le fabricant de puces Synertek en 1973, où il fut le principal concepteur de puces de la société.
L'un des premiers contrats de l'entreprise consista à créer des puces CMOS pour la Bulova Watch Company, mais
l'entreprise devint rapidement un fabricant de seconde source pour les puces conçues par d'autres entreprises
telles que Intel, Rockwell et MOS Technology.
L'un des ingénieurs d'Atari, Harold Lee, avait travaillé avec Jay Miner chez Standard MicroSystems et souffla
son nom à Atari en tant que concepteur de la puce personnalisée pour la nouvelle console d'Atari.
Suite à un accord avec Synertek, Atari engagea Jay Miner fin 1975 pour diriger la conception de la puce de
l'Atari VCS, principalement celle du matériel d'affichage, le TIA. Atari était à l'époque l'une des plus grosses
entreprises du secteur du jeu vidéo, conceptrice du légendaire Pong.
Une architecture révolutionnaire
Dans les années 1970, les laboratoires d'Atari, Cyan Engineering, se trouvaient dans un bâtiment à Campbell,
à quelques kilomètres des bureaux principaux d'Atari à Los Gatos. C'était une façon de garder le travail
des ingénieurs relativement secret pour tous les autres membres de l'entreprise. Et dans les bureaux
d'Atari, il y avait un laboratoire encore plus secret, dans lequel peu de monde était autorisé à entrer et
dont personne n'était censé parler. Dans ce laboratoire se trouvait un groupe qui développait des
machines de jeux domestiques... d'abord Pong, puis des consoles de jeux 8 bits à cartouches, comme les
Atari 400, 800 et VCS (Video Computer System, renommée "Atari 2600" en 1982). Jay Miner faisait partie
de ces ingénieurs, aux côtés de Larry Wagner et de Joseph Decuir.
L'architecture de base de ses machines s'appuyait sur un certain nombre de circuits intégrés propriétaires
pour gérer l'audio et l'affichage graphique. Cette conception était ingénieuse : elle permettait de
décharger le processeur de certaines tâches et rendait la machine plus efficace.
L'Atari VCS
Jay Miner était un spectacle intéressant dans les laboratoires de Cyan, notamment en raison de la présence
de sa chienne Mitchie, qui le suivait partout. Cette chienne était un cockapoo, croisement entre un cocker et
un caniche, de couleur noire et "aidait à concevoir les systèmes". Jay Miner avait une plaque en laiton
sur la porte de son bureau sur laquelle on pouvait lire "J.G. Miner" et juste en dessous, une plaque
plus petite avec "Mitchie". La chienne avait même son propre petit badge d'identification photographique
accroché à son collier, alors qu'elle trottait joyeusement dans les couloirs. Pendant que Jay Miner travaillait
sur ses puces, Mitchie était assise sur un canapé et regardait avec perplexité son maître travailler sur
des diagrammes et des schémas.
Jay Miner commença à penser à la création d'un nouvel ordinateur dès 1978. Le fondeur américain Motorola
lui donna la clé de ses rêves : le nouveau processeur 68000. Sorti en 1979 (mais pas encore disponible
publiquement), le processeur 68000 était en effet le rêve pour les ingénieurs : rapide, bien conçu et facile
à programmer. Ainsi, au lieu d'améliorer continuellement les technologies existantes, Jay Miner proposa à Atari
de développer un nouvel ordinateur basé sur ce microprocesseur.
Le 68000
Joseph Decuit avait même esquissé sur un carnet, en août 1979, le schéma d'un hypothétique futur
ordinateur à base de processeur Z8000 ou 68000. Dans un documentaire publié sur la chaîne
allemande ZDF, Joseph Decuir indiqua à ce propos : "Je possède encore un carnet de l'époque d'Atari,
dans lequel j'ai esquissé l'Amiga en 1979".
Schéma d'une machine qui ressemble à l'Amiga, avant l'Amiga
Les mauvais choix d'Atari
Mais le 68000 était également cher (100 $ pièce) et nécessitait plus de puces mémoire pour fonctionner. Atari refusa ainsi la
proposition de Jay Miner. La société était satisfaite de la mine d'or que représentaient les machines 8 bits, bon marché,
qu'elle avait créées, et ne pensait pas que les ordinateurs haut de gamme puissent constituer un marché.
Frustré de cette divergence de vues, Jay Miner quitta Atari fin 1979 (avec quelques autres ingénieurs) et rejoignit la société
texane ZyMOS Corporation ("Zirconium Metal Oxide Semiconductors") où il conçut des puces pour des stimulateurs
cardiaques. Son rêve d'ordinateur s'envola.
Ce départ fut précédé par un autre. Malgré le fait qu'Atari roulait véritablement sur l'or à cette période, l'entreprise
refusa de verser le bonus prévu aux programmeurs. Larry Kaplan,
le programmeur en chef, et son équipe quittèrent alors Atari en août 1979 pour fonder une société de
création de jeux vidéo : Activision.
Larry Kaplan
Fin 1980, Atari avait perdu les ingénieurs et les programmeurs qui avaient fait son succès.
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