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A propos d'Obligement
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David Brunet
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En pratique : Amiga, caméscope et création - technique du clip vidéo
(Article écrit par Olivier Debats et extrait d'Amiga News - octobre 1996)
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Les vacances sont derrière vous ? Le blues se fait sentir ? Réagissez ! Sortez toutes vos cassettes pleines d'images et voyons
comment réaliser un concentré détonnant de vos meilleurs souvenirs... Action !
Il faut é-li-mi-ner !
Si l'on en croît le Petit Larousse Illustré, la définition du clip se définit comme tel : "Court-métrage cinématographique ou
vidéo qui illustre une chanson, qui représente le travail d'un artiste".
Plus prosaïquement parlant "faire un exercice de style en faisant passer un maximum d'émotion en un minimum de temps". Prenez
exemple des bandes-annonces au cinéma... Voyez comme elles peuvent être percutantes... au point parfois de nous séduire et
aller voir le film en question. Un exemple frappant est l'accroche de Traque sur Internet qui m'a fait louer la cassette
puisque j'avais loupé la chose sur grand écran, et que depuis que je lis la rubrique de Corinne Villemin Gacon, je voulais en
savoir un peu plus sur la chose... Et de m'apercevoir que d'Internet, il n'en est question que pendant cinq minutes durant
tout le film avec genre "comment commander une pizza"... Vaste escroquerie pour adolescents pubères s'il en est, mais en tous
les cas, on peut dire que la bande-annonce a été parfaitement réussie et a rempli son contrat.
La première des choses à garder en tête est de se dire que le clip sera fait de façon à être vu maintes fois. Il ne faut donc en
aucun cas lasser le spectateur, et dites vous bien que dès le deuxième visionnage, les plans longs n'engendrent que répétition
et monotonie une fois la surprise passée. Alors pour ce faire, réduisez à l'essentiel chaque plan choisi, et par pitié, oubliez
votre côté narcissique en voulant garder une séquence où vous apparaissez pendant 20 secondes alors que la plupart des autres
plans n'en font que 5, taillez, taillez encore pour ne garder vraiment que le "best of" de vos images.
L'art d'être synchrone : question de rythme
Parlons-en ! Faire un clip, c'est "coucher" des images sur un morceau musical. Sa réalisation est régie par un code et des lois
strictes : un slow engendrera des plans plutôt longs avec des fondus-enchaînés, en accord et en symbiose avec le rythme lent
inhérent à ce genre musical. Un rock, au contraire, endiablé façon Simple Minds, demandera des séquences enchaînées plutôt "cut"
de l'ordre d'une demi à quatre ou cinq secondes.
Et là, de deux choses l'une. Soit vous connaissez déjà la musique qui accompagnera vos images, et vous filmerez en conséquence.
Pensez alors à recadrer, décentrer votre image (vous ne tournez pas pour avoir un Polaroïd en rendu, que diable !). Soit vous
décidez de ressortir vos vieux souvenirs en improvisant... Et comme les images sont déjà faites, il va falloir faire plus attention...
Pour bien illustrer ces propos, regardez les clips sur M6, et, si vous avez l'oreille un tant soit peu musicale, vous vous
apercevrez très vite que chaque plan est "raccord", c'est-à-dire enchaîné, "cut" la plupart du temps systématiquement sur le
rythme, le tempo, la mesure, un coup de batterie, etc. Ce qui implique que si vous voulez tenter l'essai et "clipper"
l'anniversaire de Benjamin mais que vous êtes à court d'images, la sagesse voudra que vous choisissiez une musique avec des
plages musicales, des "nappes" plutôt lentes pour boucler la boucle et rallongiez vos séquences afin de ne pas vous retrouver
le bec dans l'eau en plein milieu du morceau musical choisi, faute de "munitions".
"Clipper" ses images, ok, mais en pratique ?
C'est en premier lieu avoir un gros souci en moins. En effet, vous allez vous passer du son direct enregistré en même temps que
vos images puisque celui-ci sera remplacé par le morceau musical choisi... Cette mise à l'écart vous permettra vraiment de vous
concentrer sur le montage vidéo avec lequel vous allez vous en donner à coeur-joie. Tous les coups sont permis, du zoom
violent à la contre-plongée nauséeuse, du flou plus ou moins artistique au bougé intempestif. Tout est une question de rythme...
musical. Libérez-vous ! Ce qui vous semblera faire partie des plans ratés pourra peut-être "fonctionner" en insert... ce qui
implique d'être exigent avec soi-même, rigoureux sur le dérushage car même une séquence d'une demi-seconde peut trouver sa place
et avoir son importance dans le montage final.
Au risque de fermer la porte à quelques amis vidéastes, la technique du clip ne pourra se faire sérieusement si votre matériel
de montage ne possède pas l'insert vidéo, la meilleure configuration étant un lecteur Hi8 ou S-VHS avec un enregistreur S-VHS (ou
futur format DV).
D'autre part, pouvoir écouter le son par le biais de la molette "jog shuttle" en avance-retour rapide sera un avantage indéniable
afin de placer vos points d'entrée exactement sur le changement de mesure.
1. Commencez par ce qu'on appelle dans le jargon "toper" la bande de l'enregistreur, c'est-à-dire, placez un cache sur
votre caméscope, ou bien fermez complètement le diaphragme puis, lancez la lecture d'un côté et l'enregistrement de l'autre.
De cette façon, la bande aura été enregistrée totalement en mode "assemblage", ce qui permettra techniquement de procéder
ensuite à toutes les insertions que l'on désire.
D'autre part, un noir continu sera présent sur la totalité de la bande, ce qui aide parfois lorsqu'un insert est à refaire, et
c'est bien plus propre qu'une portion de bande non enregistrée, si jamais il vous arrive de trouver un léger décalage entre deux
séquences.
2. Si vous voulez gagner du temps, enregistrez en même temps le morceau musical avant de penser aux images, en laissant
au moins une minute ou deux si vous êtes en début de bande. Si vous possédez un correcteur de graves et d'aigus (une table de
mixage), profitez-en pour monter le son de votre télé ou de votre moniteur sur lequel est branché votre matériel. De cette façon,
c'est en poussant le volume un peu au-delà de la normale que vous entendrez si vos hauts-parleurs tiennent le coup... Vous
abaisserez ainsi assez vite le potard des basses et vous aurez ainsi un confort d'écoute le meilleur qui soit en fonction des
limites du moniteur. Attention ! Il ne sert à rien de faire vos corrections sonores en écoutant les pistes Hi-Fi de votre
magnétoscope, puisque celles-ci vont disparaître en même temps que vous aurez placé vos images... Alors, pour éviter toute
mauvaise surprise, écoutez uniquement la piste longitudinale monaurale, c'est-à-dire la bande son qui reste même après insert
vidéo. Ce sera celle ci que vous entendrez une fois votre chef-d'oeuvre fini.
3. La bande son posée, il ne vous reste plus qu'à "coucher" vos séquences en changeant les plans sur le rythme musical
comme expliqué plus haut. Il est clair que les vidéastes qui jouent d'un instrument, qui ont un tant soit peu l'oreille musicale
auront un avantage indéniable sur les autres et sauront très vite trouver le bon rythme.
Écoutez plusieurs fois le passage musical du début à la fin de la mesure, calculez en gros le nombre de secondes, et placez
votre point d'entrée vidéo en entrée de cette mesure, puis voyez les images que vous voulez faire coïncider, et même si la
séquence est un peu trop longue, tâchez de placer les images les plus importantes, celles qui ont le plus de signification pour
vous, même si vous rognez sur le début ou la fin de celles-ci. Ce n'est pas un problème si vous laissez courir votre point de
sortie, vous aurez tôt fait de placer le prochain point d'entrée "cut" sur la prochaine mesure, le prochain changement de rythme...
et ainsi de suite, quitte à attendre une mesure supplémentaire, que le rythme de la musique soit en deux ou quatre temps.
Même combat en mode virtuel ?
Oui à peu de chose près, hormis le fait que ce sera bien plus rapide puisque vous pouvez éditer la bande son dans la time line
prévue avec ses courbes et ses pics les plus importants correspondant exactement à (par exemple) un coup de batterie, donc toujours
un changement de mesure, pic sur lequel vous placerez la vignette représentative de la dernière image de la séquence vidéo et vous
collerez l'autre vignette représentant l'image de départ de la séquence vidéo suivante que vous voudrez faire rejoindre, soit en
couper-coller soit rehaussée d'effets divers. Et la force du virtuel reste basée dans les possibilités multiples qu'engendrent ce
système où rien n'est jamais figé et où tout est permis !
Donc, plus vous serez précis, incisifs, plus vos images gagneront à être vues.
Il se peut qu'au bout d'une minute ou deux de montage effectif, vous vous disiez que c'est trop lent au niveau des changements
de séquences vis-à-vis de la musique, ou alors que vous n'ayiez pas réussi à placer le dixième des images de votre cassette...
C'est le signal de non-retour ! Arrêtez tout et recommencez d'une manière plus rapide, même si cela vous coûte. Pourquoi ?
Parce que le clip quand même terminé ne vous donnera que des remords, à chaque passage, encore et encore... Et le clip vidéo
est tout sauf cela.
En conclusion
Si cet article prend comme référence le principe de fonctionnement et de fabrication d'un clip, c'est peut-être dans le but de
donner des idées - autant que faire se peut - à tout un chacun, que sa conception peut ne durer que quelques minutes, sans pour
autant ne pas se révéler d'une efficacité rare s'il est fait avec talent. Vidéastement vôtre !
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