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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Test de Photon Video Cel Animator
(Article écrit par Frédéric Autechaud et extrait d'A-News (Amiga News) - janvier 1989)
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Drogués du HAM à outrance, déchaînés du placage de textures et des transparences, vous qui avez mis vos rares instants de
loisirs au service de Photon Paint, vous attendiez tous Photon Video. Ne dites pas le contraire, je le sais.
Or, pauvres créatures Pavloviennes (Pavlov est le mec qui faisait baver les chiens avec un coucou suisse), vous vous êtes
fait avoir au jeu des ressemblances trompeuses. En effet, si Photon Paint se rapproche de Deluxe Paint, Photon Video n'a
rien à voir avec Deluxe Video qui se rapprocherait plus d'Aegis Animator, lui-même ayant quelques traits communs avec
Fantavision qui, c'est indéniable, est totalement différent de Page Flipper, ce dernier étant finalement très proche de
Photon Video.
Donc, afin d'éclaircir la patte épaisse de mes révélations fascinantes, veuillez parcourir des yeux le diluant intellectuel
qui suit.
La boîte
Vous me connaissez bien, mes tests de boîtes sont impitoyables. Celle de Photon Video est en carton recouvert d'un film brillant
et noir sur lequel on lit "Photon Video Cel Animator". Cette classe, cette franchise dénotent d'un grand professionnalisme.
De plus, y'a un joli lapin qui sort d'un chapeau.
Bon, ceci étant posé, étudions plus précisément le sous-titre : Cel Animator. En dessin animé, l'image est composée de plusieurs
dessins sur cellophane, les cells, que l'on superpose lors de la prise de vue, ceci permettant de n'avoir que les mouvements
à redessiner (c'est bien assez tuant comme ça). Des cells, un cel et mes bottes.
Donc, par suite, Photon Video anime un cel et un seul. Mais, un cel tout seul, je dis, c'est rien qu'une bête image.
Photon Video n'est-il qu'un nouveau frangin de Page Flipper ?
Cell et vidéo
Cette question déchirante trouve sa réponse dans la belle documentation à spirales fournie. Or, donc voilà. Outre ses capacités
de "page flipping" tous formats y compris overscan (suraffichage) et la réexécution de fichiers Anim, le Cel Animator est un
outil dédié à l'animation conventionnelle.
En dessin animé ou en trucages film, avant de se lancer dans la réalisation des
cells définitifs, on se fabrique un "pencil test". Ça consiste à crobarder rapidement au crayon toutes les images de la séquence
qu'on se propose de réaliser et de les enchaîner pour juger de l'effet et repérer les défauts. La meilleure solution à été
pendant longtemps le folioscope
qui permettait des corrections immédiates impossibles en film. Le montage vidéo assisté par
ordinateur est des gros studios. La solution la plus efficace pour des petites productions consiste à faire ingurgiter les
dessins du "pencil test" à de la RAM qui permettra de les enchaîner à la cadence désirée et dans l'ordre voulu. Voilà une bonne méthode !
L'Amiga, étendu à 9 Mo, permet de stocker une bonne flopée d'images noir et blanc, assez en tout cas pour satisfaire la plupart
des cas (16 ko par image en résolution moyenne, 30 images/seconde, 1/2 Mo par seconde environ). Dans cette optique d'utilisation,
il faut impérativement un Amiga gonflé à bloc, un disque dur ou deux et un système de numérisation au poil (caméra avec commutateur
pour l'Automatic Gain Control pour des images hyper contrastées).
Afin de confirmer cette orientation professionnelle, Micro Illusions, l'éditeur, vend un module complémentaire dont je vous
ai déjà parlé : le Transport Controller. Ce module est prévu pour fonctionner en parfaite harmonie avec le Cel Animator.
Il s'agit d'un programme de gestion pour interface de pilotage de magnétoscope genre Lyon Lamb.
En pratique, le Transport Controller déclenche l'enregistrement d'un nombre prédéfini de trames quand le Cel Animator
le prévient que l'affichage est prêt. Le montage de l'animation est automatique et précis. Son défaut : il compte en NTSC
(30 images par seconde).
Enfin, il faut savoir qu'une interface de montage coûte horriblement cher (pour ce que c'est) et qu'il faut impérativement
un magnétoscope de montage 3/4 BVU (12 briques environ). Une démo du Transport Controller est intégrée sur le Cel Animator.
Je vous vois, pleurant à chaudes larmes sur votre calculatrice. La configuration définitive fait peur : l'Amiga gonflé à bloc,
le banc de numérisation ou le scanner pro, l'interface, le scop, les deux logiciels et la TVA. Mais ce qui peut passer pour
de la folie furieuse du point de vue d'un amateur ne représente rien au niveau d'un petit studio d'animation, le marché visé.
Bilan
Le seul gros défaut que je trouve à cet outil professionnel se situe au niveau de l'acquisition des dessins. L'auteur propose
Digi-View !?, bonne chance.
Un scanner semblerait plus approprié mais, hein, moi, ce que j'en dis, hein, bon.
Je n'ai pas pu recueillir l'avis d'un pro sur cette installation mais ça semble être un outil un peu lourd (temps d'acquisition
des dessins, stockage, rappel, listage et réglages). En fait, il semble que ce logiciel ait plus une allure pro que de réelles
capacités. J'en veux pour seul exemple la fenêtre de requête de chargement d'une image : il n'affiche même pas le répertoire,
pratique. Au niveau d'un utilisateur moyen comme toi, cher lecteur ou abonné, le Cel Animator n'est qu'un frangin complexifié
en HAM de Page Flipper.
Nom : Photon Video : Cel Animator.
Éditeur : Micro Illusions.
Genre : création vidéo/animation.
Date : 1988.
Configuration minimale : Amiga OCS, 68000, 1 Mo de mémoire.
Licence : commercial.
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