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![]() Présentation Origyn Web Browser, alias "OWB", est un navigateur Internet développé par Pleyo depuis 2007. Il est principalement destiné aux appareils mobiles mais ses possibilités et son code source ouvert ont poussé certains développeurs à le porter sur d'autres plates-formes. Et c'est ce qu'a fait Fabien Coeurjoly pour MorphOS. OWB est également disponible sur AmigaOS 4 et AROS, mais ces dernières variantes sont moins avancées. La version de test est la 1.7, elle est téléchargeable sur fabportnawak.free.fr/owb/. Deux versions ont été compilées : une normale avec toutes les fonctions et une allégée. Cette dernière, réservée aux petites machines, n'a pas la gestion des images SVG et ne peut pas afficher les jeux de caractères exotiques (hors latin1 et UTF-8). Pour fonctionner, Origyn Web Browser demande au moins 64 Mo de mémoire libre et la version 2.0 de MorphOS. Dans la pratique, on peut tout de même lancer OWB sur un MorphOS 1.4.5 équipé d'un MUI récent (2007). L'installation ne pose pas de problème particulier : décompressez l'archive où vous le souhaitez puis double-cliquez sur l'icône du logiciel pour le lancer. A noter qu'au premier démarrage, Orygin Web Browser indexe le répertoire où se trouve vos polices de caractères TrueType (par défaut dans MOSSYS:fonts/_ttf). Une fenêtre s'ouvre d'ailleurs pour vous informer de la progression. Lors des prochaines exécutions, le logiciel s'ouvrira plus rapidement. Et comme OWB pour MorphOS gère les greffons, vous pouvez en profiter pour les installer aussi. On en compte deux pour le moment : un pour lire le format Flash (jusqu'à la version 8) et un pour afficher des documents OpenOfficeDraw. Support de davantage de sites et de formats Les standards du Web évoluent chaque année et la prochaine évolution se nomme HTML5. WebKit le gère depuis quelques mois et c'est tout naturellement qu'OWB en ait hérité. Le HTML5 (HyperText Markup Language Version 5) est la prochaine révision du principal langage du World Wide Web, le HTML. Il comporte de nouvelles balises, de nouveaux attributs et huit nouvelles API. Parmi ces nouveautés, il faut citer la compatibilité avec toute une série de formats audio et vidéo. En clair, il est possible de lire des vidéos en ligne grâce au HTML5. Cette avancée, déjà utilisée par des sites comme YouTube ou Daily Motion, remplacera à terme le médiocre format Flash et ses implémentations plus que limitées sur les plates-formes non Wintel. Les essais sur YouTube ont montré des résultats assez satisfaisants sur un Pegasos II équipé d'un processeur PowerPC G4 à 1 GHz et d'une connexion ADSL 8 Mbps. Les vidéos sont tout à fait lisibles, avec son, même si l'on note quelques petites saccades. C'est en tout cas bien mieux que le Flash. En parlant de Flash, Fabien Coeurjoly a implémenté un système de greffons à la norme NPAPI. Cela permet de combler les lacunes du navigateur en lui ajoutant des fonctionnalités. Comme mentionné plus haut, deux greffons existent, un pour les documents OpenOfficeDraw (encore en version alpha) et un pour le Flash. Ce dernier, basé sur Swfdec, est compatible avec le Flash jusqu'à la version 8 (la dernière version étant la 10). Certains sites ne sont accessibles qu'à l'aide de Flash, c'est donc une bonne chose que de le gérer. Par contre, pour les fichiers Flash un peu compliqués ou un peu trop lourds, c'est assez moyen. Les saccades sont au rendez-vous, même si Fabien a ajouté quelques "bidouilles" pour accélérer leur lecture (le saut d'images, couper le son ou bien un visionnage sans l'interface de lecture). ![]() Lecture d'un fichier Flash Depuis 2009, Origyn Web Browser fait parti des navigateurs obtenant 100/100 au test Acid3, aux côtés de Safari, Opera et Chrome, mais devant Internet Explorer, Konqueror et Firefox. Plus d'options Le portage brut d'Origyn Web Browser permet déjà de disposer d'un navigateur de haut niveau, grâce à son moteur Web et JavaScript très avancé. Fabien Coeurjoly ne s'est pas arrêté à un simple portage sur MorphOS, il a ajouté de nombreux éléments qui en font également un navigateur complet. On a d'abord tout un tas de gestionnaires pour diverses fonctions. Le gestionnaire de téléchargement, qui ressemble à celui d'IBrowse, a la possibilité de reprendre des téléchargements, même ceux déjà complétés. Il peut aussi lire les fichiers qui sont en train d'être téléchargés : pratique ! On dispose aussi d'un gestionnaire pour les témoins de connexion, pour le blocage de contenu, pour les mots de passe (à ce propos, vos mots de passe/identifiants peuvent être préremplis dans les sites que vous désirez) et pour les moteurs de recherche. ![]() Le gestionnaire de téléchargement ![]() Ajout de moteurs de recherche ![]() Le blocage de contenu "Utile" est également le mot qui détermine le mieux les fonctions suivantes : la configurabilité des types MIME (chaque type de fichiers rencontré sur le Web peut soit être vu en interne, soit en externe ou être téléchargé), la lecture de fichiers avec l'extension .php est possible en mode local, et les pages récemment fermées peuvent être réouvertes (sympa pour les coutumiers des mauvaises manipulations :-)). Pour les webmestres, une fonction assez puissante, nommée WebInspector, a été intégrée. C'est un outil pour voir, analyser et déboguer les pages et les sites Web. Il permet de lister les codes sources, les scripts, les témoins de connexion ou encore de tester les temps de chargement. Une meilleure interface L'interface graphique a été revue non seulement esthétiquement mais aussi et surtout dans ses fonctionnalités. Côté visuel, les boutons de navigation et l'animation de transfert sont à présent personnalisables. Ce sont des images PNG classiques et il n'a pas fallu longtemps pour que des utilisateurs proposent les leurs (par exemple le paquet OWB PicPack de Conrad Czuba). Ces boutons, tout comme les liens rapides, peuvent être affichés sans bord, afin de leur donner un autre aspect. Mieux, tous les éléments de l'interface peuvent être supprimés pour ne garder que la page Web ! ![]() Affichage d'une page Web... et rien d'autre ! Beaucoup d'éléments de l'interface (onglets, favoris...) gèrent le glisser et déposer, ce qui est toujours appréciable et fait gagner du temps. Les menus contextuels au-dessus d'une page, d'un lien ou d'une image sont personnalisables, à vous les configurations les plus dingues ! (par exemple avec l'intégration de GetVideo pour lire les vidéos Flash de YouTube de manière fluide). Les raccourcis clavier se sont multipliés : barre d'espace pour descendre dans une page, F9 et F10 pour charger/sauvegarder une session, Alt-k pour fermer un onglet, Ctrl+a pour tout sélectionner, Ctrl+molette pour zoomer, etc. Des panneaux latéraux, optionnels, peuvent aussi faire leur apparition pour afficher votre historique ou vos favoris. ![]() Des réglages pour personnaliser l'interface Parfait ? Alors que les lacunes étaient nombreuses dans la première version, il faut à présent bien chercher pour trouver quelque chose à redire. Sur le plan des désagréments, deux choses sont à noter : la première est la fuite mémoire sur certaines pages, surtout les services Google (Docs, traduction...). On voit ainsi baisser la mémoire disponible tant que la page en question est ouverte. Cela est une tare connue de WebKit. Le seconde étant de rares plantages dans diverses situations, obligeant à fermer (tuer) le navigateur. L'aspect esthétique est globalement satisfaisant sauf pour une chose : les gadgets. Ceux-ci ne sont pas à la norme du système (MUI) et on remarque donc des boutons tout gris ou des ascenseurs bien laids. Le principal défaut serait éventuellement la lenteur du navigateur. Les habitués d'IBrowse et d'AWeb (voire de Voyager pour les amateurs de tortues) vont noter sans mal qu'OWB est plus mou et moins réactif que leur traditionnel navigateur. Malheureusement, il n'y a pas grand-chose à faire puisque le moteur d'OWB, WebKit, ne peut pas être optimisé d'un simple claquement de doigts. Une solution pourrait néanmoins venir d'une réécriture de la bibliothèque Cairo (celle responsable de l'affichage graphique) : en se faisant aider par le processeur graphique, Cairo pourrait être un peu plus véloce. On constate aussi la lenteur dans les pages des forums destinées à répondre : la présence des émoticônes animées en serait-elle pour quelque chose ? A noter que l'affichage de caractères exotiques (asiatiques notamment) ralentit beaucoup la navigation, rendant OWB presque inutilisable pour les sites entièrement en japonais ou en chinois. Enfin, voici quelques autres petits points faibles en vrac : la reprise des téléchargements ne fonctionne pas à tous les coups (si on télécharge 50 Mo d'un fichier de 100 Mo et que l'on reprend son téléchargement, il arrive que le fichier final fasse 150 Mo...), on peut voir le code source mais pas l'éditer, l'impression n'est pas encore implémentée, et il arrive encore que des fichiers (surtout vidéo) soient affichés dans le navigateur au lieu d'être téléchargés. Conclusion L'amélioration de WebKit couplée aux mises à jour régulières et conséquentes de Fabien Coeurjoly ont propulsé Origyn Web Browser en tant que meilleur navigateur Internet du monde Amiga. Les grands standards du Web sont à présent disponibles pour MorphOS. La navigation Internet, point faible de ce système il y a encore deux ans, est en passe d'en devenir un point fort tant le travail d'adaptation, d'optimisation et d'amélioration de Fabien Coeurjoly est grand.
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