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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Point de vue : Logiciels multiplates-formes : la fausse bonne idée ?
(Article écrit par Mehdi Boulahia et extrait d'Amiga Power - juillet 2012)
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De plus en plus de développeurs dont le but est soit de ne pas froisser les utilisateurs d'autres systèmes, soit de tenter de
toucher une plus large audience, se mettent à développer leurs logiciels sur plusieurs systèmes différents (AmigaOS 4 PowerPC,
AmigaOS 3.9 68k, MorphOS, AROS voire Linux, Mac OS X ou Windows).
Bien que ce geste soit noble, en tout cas pour ceux qui rêvent de voir les logiciels des systèmes concurrents sur leur propre
OS ou ceux qui ont toujours cette utopie de voir un jour tous les systèmes d'exploitation dérivés de l'Amiga d'origine ne se
fondre qu'en un seul, il n'en reste pas moins que ce multi développement limite énormément la qualité d'un logiciel.
Première limite : le temps
En effet, le développement d'un logiciel est long. La plupart du temps, sa première mouture ne concerne qu'un seul système
d'exploitation (pour le plus grand bonheur de ses utilisateurs qui en ont l'exclusivité). Peu de temps après, le logiciel
est aussi porté sur un autre OS par le même auteur. De ce fait, les mises à jour sont plus longues à arriver car le programmeur
doit à la fois déboguer la version d'origine et régler les problèmes inhérents aux autres plates-formes. S'il s'agit d'une
tierce personne qui réalise le portage, le programmeur d'origine perd beaucoup de temps à expliquer les rouage de son logiciel
et le développeur qui réalise le portage part en galère car il doit réussir de son côté à l'adapter au nouveau système hôte.
Dans ce cas, il y a deux options : soit l'auteur originel perd un temps fou à essayer de maintenir à jour toutes ses versions
(ou à aider le développeur tiers à réaliser son travail), soit il laisse tomber les autres versions (et n'aide plus le développeur
qui travaille sur un autre système) pour ne se concentrer que sur une seule version. Et la personne qui s'occupait du portage
est elle aussi démotivée par effet boule de neige et ne s'occupe plus de la version portée. Et le plus lésé dans l'histoire
sera l'utilisateur qui a vu arriver sur son système d'exploitation un logiciel à moitié terminé et qui n'est plus mis à jour par
rapport à la version originelle.
Prenons le cas de NetSurf
qui a été porté sur AmigaOS 4.1 par Chris Young. Il a ensuite tenté un portage vers AmigaOS 3.9 68k.
Rapidement, Chris a cessé tout soutien de cette dernière version, au grand dam des utilisateurs d'AmigaOS 3.9.
1941 DX Dual Players,
de Hugues Nouvel, est aussi un exemple intéressant. Vu que plus personne n'est disponible pour réaliser
les différentes versions, seul Hugues travaille sur les versions AmigaOS 4, MorphOS, AROS, Linux et Windows. De ce fait, les
sorties sont vraiment espacées et Hugues n'a plus le temps de vraiment optimiser à fond chaque version.
Seconde limite : le système
Prenons un exemple : AmiDark Engine. Le site Meta MorphOS (avec l'appui de Relec) avait lancé un concours mi-2011 pour permettre
à tout développeur désirant travailler sur le système au papillon bleu de gagner une Efika 5200B avec une licence MorphOS.
Frédéric Cordier, développeur de l'AmiDark Engine pour AmigaOS 4 s'est lancé dans ce défi et l'a remporté. Il a donc
décidé de développer aussi son moteur de création de jeux en 3D pour MorphOS. Sauf qu'avec le temps, les sorties de nouvelles
versions d'AmiDark Engine pour AmigaOS 4 se sont espacées (on en revient à la limite de temps) mais surtout Frédéric n'a pas
pu utiliser certaines fonctions d'AmigaOS 4 car celles-ci n'étaient pas présentes dans MorphOS. Ou comment simplement brider
le potentiel d'un logiciel...
De même pour MUI-OWB et MUI-MPlayer. Ces deux exclusivité MorphOS, superbement réalisées par Fabien Coeurjoly, ont été réclamées
à cors et à cris par certains utilisateurs d'AmigaOS 4. Roman Kargin a donc réalisé les portages de ces deux logiciels pour
le système à la Boing Ball. Sauf que les versions proposées étaient obsolètes dès leur sortie et qu'il fallut surtout adapter
tant bien que mal certaines parties du système pour qu'elles puissent fonctionner à peu près correctement. Si l'on compare les
versions des deux systèmes d'exploitation, l'avantage n'est clairement pas pour AmigaOS 4. Ce serait à la limite contre productif
de se vanter de les avoir sous AmigaOS 4 tant la qualité des versions MorphOS est largement supérieure. Sans parler bien sûr
encore une fois de la non disponibilité des dernières versions pour AmigaOS 4. Ces deux logiciels auraient dû rester une
exclusivité MorphOS et les versions pour AmigaOS 4 auraient dû continuer leur développement de leur côté, de manière à tirer
toute la quintessence du système hôte.
Prenons aussi l'exemple de Hollywood, excellent pour créer des présentations de type PowerPoint mais dont l'architecture même
du logiciel multiplates-formes va limiter les possibilité d'optimisation. Tous les jeux ou applications développés avec
Hollywood sont lents (essayez juste les versions d'Amiga Media Center -AMC- sur AmigaOS 4 ou MorphOS pour vous rendre compte
que ce truc n'a vraiment été créé que pour AROS sur des machines x86 à plus de 2 GHz et recompilé à la volée pour les autres
systèmes).
Ne faisons pas l'impasse sur Jack : alors que beaucoup de travail reste à faire sur ce logiciel multifonction créé avec
Hollywood pour AmigaOS 4, Richard Lake, son auteur, a décidé de réaliser des versions MorphOS et AROS. Je reste persuadé
que ces versions seront moins bonnes que la version AmigaOS 4. En effet, recompiler pour ces machines est plutôt aisé avec
Hollywood mais gérer les spécificités de chaque système va être une sacrée gageure. Ou alors, cela se fera au détriment de
la version d'origine.
Autre exemple, Grunch (logiciel de gestion de paquetage logiciels pour MorphOS) a fait une apparition sous AmigaOS 4. Et a
fait une disparition quasi aussi rapidement. Absolument pas habitué au système, son auteur en a fait un logiciel inutilisable
qui plantait sans raison. Plus aucune autre version n'a vu le jour et il a continué son bonhomme de chemin sous MorphOS.
Passons sous silence l'infâme Tubexx pour AmigaOS 4 (mort né),
qui fut pourtant excellent sous MorphOS, pour prendre encore une fois en dernier exemple 1941 DX Dual Players. A l'origine
développé et optimisé pour AmigaOS 4, d'autres versions (voir plus haut) ont été créées. Et certaines se sont vus plus
optimisées que d'autres. Aujourd'hui, la version AmigaOS 4 semble celle la moins optimisée (la version MorphOS est magnifique
et ultra-fluide) car la bibliothèque SDL d'AmigaOS 4 pose des soucis à l'auteur, ce qui n'est pas le cas sous MorphOS.
Dommage. A noter aussi que la version AROS pose problème selon la distribution et que la version Linux ne fonctionne que
sous Debian 32 bits.
Troisième limite : l'exclusivité
En effet, quel serait l'intérêt d'avoir trois systèmes d'exploitation différents et concurrents si c'est pour avoir exactement
la même logithèque que son voisin ? Lors des rassemblements, plus personne ne s'intéressera à la configuration de son voisin,
sauf pour lui dire "ma version de bidulechouette" tourne mieux chez moi que chez toi.
L'exclusivité d'un logiciel fait l'attrait d'une plate-forme. On peut recenser AmiUpdate, Timberwolf, DvPlayer, TuneNet,
SketchBlock ou DOSBox (version développée ET optimisée) pour AmigaOS 4 ou bien Gribouillis, Grunch, la pile FireWire
et les dernières moutures d'OWB ou MPlayer pour MorphOS.
L'exclusivité est ce qui fait qu'un utilisateur potentiel va diriger son choix vers l'un ou l'autre des systèmes. Si rien ne
le décide, il n'en choisira aucun et passera son chemin.
Je reprends une dernière fois mon exemple de 1941 DX Dual Players. Cet excellent jeu de tir qui fut une exclusivité AmigaOS 4
a ensuite été porté sur MorphOS, Windows, AROS et Linux. Quel intérêt j'aurais à m'embêter à le lancer sur AmigaOS 4 plutôt
que sous Linux ou Windows puisque sur ces deux derniers le jeu est vraiment à l'aise et profite énormément des capacités de ces
deux systèmes. Aucun si ce n'est de dire : c'est sur AmigaOS 4 même si c'est plus lent (tout est relatif).
Bien sûr, ce n'est que mon avis, mon "coup de gueule" mais à force de se disperser, de ratisser le plus large, on arrive
à une situation totalement inverse de celle recherchée. Et cette situation ne comblera que les utilisateurs occasionnels
des systèmes dérivés de l'Amiga.
Le pur et dur, l'utilisateur qui a fait de son AmigaOne ou son Pegasos, sa machine principale, ne trouvera aucun plaisir à
savoir que s'il avait choisi un autre système, il aurait eu exactement la même chose. Et malheureusement cette tendance s'accélère.
On va privilégier la quantité à la qualité au grand dam de l'utilisateur final.
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