Obligement - L'Amiga au maximum

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Entrevue avec Sébastien Jeudy
(Entrevue réalisée par Lionel X - octobre 2003)


- Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Sébastien Jeudy Sébastien "Jedi" Jeudy, 31 ans, Ingénieur. J'habite à Colmar, en Alsace, et je bosse sur Strasbourg (130 km aller-retour quotidien depuis 6 ans, mais je n'arrive pas à quitter Colmar, trop bien, trop jolie, trop tranquille, cette ville :). Je travaille pour une société de services en informatique (l'une des rares à avoir encore une dimension humaine à mon avis) sur des gros projets clients applicatifs (industries, banques-assurances, collectivités) de l'étude à la réalisation et sur toutes sortes de technologies : gros systèmes MVS/Cobol/DL1/DB2, mini-systèmes AS/400, micro sous PowerBuilder/Oracle, Access, VB, même de temps en temps du C sous Unix, et certainement à venir la nouvelle mode .NET de chez Cro$oft, beurk.

A côté de ça et de l'Amiga : vélo, natation, balades, visites, lecture, sorties et resto entre amis, avec régulièrement des week-ends à l'improviste n'importe où en France ou ailleurs... ;)

- Pourriez-vous raconter quand et comment vous avez rencontré l'Amiga ?

C'était en 1987, j'étais sur Amstrad CPC6128 (monochrome ;)), un des micros 8 bits les plus répandus à côté du Commodore 64, avec un BASIC facile d'accès et plein de jeux rigolos. :) A l'époque, j'étais abonné à des revues comme Tilt ou SVM et j'ai donc lu très tôt des articles présentant les nouveaux Amiga de Commodore qui arrivaient, d'abord l'Amiga 1000, puis l'A500. Je me souviendrai toujours du premier article que j'ai lu dans Tilt sur l'Amiga 500 et qui concluait : "ok, plein de couleurs, il peut chanter, mais à part ça rien de plus que les 8 bits et trop cher. Aucun avenir" (véridique). Il faut aussi se rappeler qu'en 1987, 2 ans après la sortie de l'A1000, il n'y avait encore quasiment pas de programmes dessus...

Cependant, j'ai eu rapidement des copains de lycée (un peu chanceux) ayant franchi le pas et me montrant la chose, et pas des moindres : le premier a tout de suite programmé en assembleur des (petits) jeux et des démos (sur la fin à la hauteur des plus grands) ; le second était carrément swapper/spreader (échangeur/diffuseur à grande échelle en fait) d'un des groupes de pirates les plus actifs à l'époque. Je sais, c'est mal, et ça c'est d'ailleurs terminé au tribunal pour lui. Autant dire qu'avec ces deux-là, j'ai tout de suite pu voir les meilleurs jeux et démos, à mille lieues de ce qu'on pouvait alors voir ailleurs ou de ce qu'en disait Tilt. C'est bien simple, dès mon premier contact avec l'Amiga 500 (à coups de photos et de musiques numérisées, d'animations ultra-fluides, de démos Alcatraz et Ackerlight, de SoundTracker, DeluxePaint, F/A-18 Interceptor, Test Drive et j'en passe), je suis littéralement tombé sur le c*l et en rentrant chez moi, c'est à peine si je pouvais encore allumer l'Amstrad.

Sans le sou, j'étais dégoûté et j'ai dû attendre plusieurs mois avant de me payer mon premier A500, fin 1988, en revendant le CPC au prix fort, en empruntant même à ma petite soeur pour mettre au bout (là, j'ai honte), et sans moniteur. J'ai dû trimbaler du coup sans arrêt mon unité de ma chambre au salon pour squatter la téloche familiale. ;) Dans l'un des allers-retours, j'ai même failli exploser mon alimentation au sol dès la première semaine (solide ces bêtes-là ;)). Et cela jusqu'à l'été suivant (1989) passé à bosser (à 16 ans) pour me payer un moniteur 1084S (les premiers, les carrés) en Allemagne parce que c'était 1000 FF (150 euros) moins cher qu'en France.

Les deux années qui ont suivi, à mon sens les plus belles, ça a été la folie au lycée : partant de quelques pionniers, l'Amiga s'était répandu comme une traînée de poudre (jusqu'à 6 rien que dans ma classe, et au moins une trentaine connue à 500 m à la ronde dans mon quartier :), avec profusion de logiciels, de jeux et de démos plus originaux et puissants les uns que les autres. Autant dire que personne n'était tenté par les PC-AT/CGA 16 couleurs, sans carte son et sous MS-DOS. On se retrouvait alors tous les samedis à squatter l'immense grenier aménagé d'un copain avec 4 ou 5 Amiga amenés sous le bras, à jouer, copier, dessiner, coder, etc. Pendant un an, on a même fait une émission de radio hebdomadaire, d'une heure et 100% Amiga, sur une station FM locale (avec brèves, articles, tests, diffusion de musiques, annonces et parole aux auditeurs). Snif, que c'était bô.

- Comment votre configuration a évolué au cours du temps ? Qu'avez-vous fait sur vos machines ? Quelle est votre configuration actuelle et que faites-vous avec ?

Tout d'abord, je trouve vraiment hallucinant de me dire que, malgré mon métier et bientôt 20 ans d'informatique, je n'ai jamais eu chez moi autre chose que des Amstrad et des Amiga (ou Pegasos), pas le moindre PC ni de Mac. Un véritable exploit, pourvu que ça dure. ;)

Ça a donc commencé en 1988 avec l'Amiga 500, équipé ensuite du 1084S, de lecteurs externes de disquettes, d'extensions de mémoire, d'imprimante, etc. Remplacé en 1992 par un Amiga 500+ valant mieux (plus évolutif) que le A600, et sans encore la moindre annonce de l'arrivée du A1200. Je m'en suis voulu pendant longtemps pour ça : à 6 mois près, je serais passé directement au 1200 :/.

Sans le sou (car étudiant puis à l'armée ce coup-ci), je me suis trimbalé cet unique Amiga 500+, avec rebelote 1083S, lecteurs externes, extensions de mémoire, imprimante, etc. jusqu'en... 1997. Où là, totalement dégoûté par les faillites successives de Commodore et de Escom, suivies par l'arrivée fumante du PCïste Gateway et conjuguées avec mes débuts professionnels en informatique, je n'ai plus touché au moindre micro chez moi jusqu'à fin 1999. Mon unique A500+ prenait donc la poussière. Là, sans nouvelles de l'Amiga et presque résigné, pour ne pas dire dépité, à passer sur PC, je suis tombé un beau matin sur un encart du revendeur SL-Diffusion (localisé à Strasbourg) dans un Amiga News de 1998. Bon, je tente le coup : coup de fil, numéro obsolète, renseignements France-Télécom, et... "SL-Diffusion, bonjour". L'après-midi même, après 5h de mises à niveau technique et historique chez SLD, je repartais de chez lui avec un A1200 Escom flambant neuf sous le bras, alors que je ne pensais même plus trop en trouver un d'occase. Et c'était reparti comme en 40, plus motivé que jamais. :)

Les mois et les années suivantes (2000-2002), je n'ai pas cessé de faire évoluer ma machine, en passant par tout. J'en profite pour remercier une nouvelle fois Jean-Jacques (ex SL-Diffusion), pour son professionnalisme, sa disponibilité et sa sympathie. ;) En résumé, d'abord le tout en desktop puis en tour : Typhoon 1230 à 40 MHz puis Blizzard 1260 à 64 MHz et kit SCSI, 32 puis 64 puis 128 de mémoire, disque dur IDE 710 Mo puis 4,3 Go, lecteur de CD, graveur 24x10x40, 1083S puis scandoubleur sur moniteur 17" et finalement Mediator avec Voodoo3-3000, Sound Blaster 128, carte TV et Ethernet 10/100.

Enfin, en janvier 2003 et en Betatester dit "2", j'ai franchi le pas du Pegasos I G3/600 MHz (April 1) avec dans une mini-tour : Radeon 7500 AGP, 256 Mo SDRAM, disque dur IDE 40 Go, graveur, lecteur DVD. A côté de ça (de mon vieux A500+, du A1260T avec Mediator encore tout équipé et du Pegasos), j'ai récupéré, au courant des trois dernières années, un A500, un autre A500 (mais HS), un A3000 (le plus bô), un A600, et depuis ce week-end une CD32 (en excellent état, merci Manu/Relec :). Côté OS, je suis donc passé par AmigaOS 1.2, puis 1.3, 2.0, 3.1, 3.5, 3.9, et MorphOS 1.1, 1.2, 1.3 et maintenant 1.4.

Étant donné que mes Amiga et mon Pegasos ont toujours été les seuls micros chez moi, et vu le nombre d'années passées dessus, j'ai toujours tout fait avec : au début (A500 et A500+) jeux, graphismes, un peu de code et de musiques, bureautique (CV, rapport de stage d'IUT et mémoire de Licence, entre autre), puis (A1200) la même chose avec en plus le tout Internet (courriel, Web, IRC, FTP...), gravure de CD, et surtout depuis le Pegasos (puissance oblige) encodage de MP3, de nouveaux des jeux (essentiellement BoXiKoN, Birdie Shoot, et Quake 1 & 2), lecture de MPEG, DIVX, DVD, et récemment du code avec le très innovateur et puissant REBOL qu'on a la chance d'avoir aussi sur Amiga grâce à Carl Sassenrath, l'un des concepteurs de l'Amiga. :) Sans oublier l'Annuaire Amiga Francophone ou la rédaction d'articles pour les fanzines.

Au sujet de la rédaction d'articles, je crois que l'une de mes plus formidables expériences personnelles je la dois à l'Amiga avec le dossier complet sur deux pages (articles Pegasos, Amithlon, et entrevue de Bill McEwen) que j'ai écrit pour les Puces Informatiques parues en février 2002 avec en couverture, en gros titre et rien que pour ça : "Amiga : le retour" illustré d'une Bellaminette aux superbes, heu, Boing Balls. ;) Découvrir ça en kiosque, je vous le dis, ça fait chialer. :) Surtout en 2002, où l'Amiga ne fait plus parler de lui.

- Pourriez-vous nous parler en détail de l'Annuaire Amiga ? Sa genèse, son histoire et son état actuel ?

Le plus fou, c'est que le matin-même du jour où je me suis lancé dans l'Annuaire Amiga, je ne pensais même pas m'occuper un jour d'un projet de ce genre. ;) Ça a commencé un dimanche après-midi, de juin 2000, au fil des discussions sur la liste de diffusion d'AmigaImpact où moi je cherchais des contacts dans ma région et d'autres se demandaient où était qui (ou l'inverse), combien on pouvait encore être, etc. D'un coup, ça m'a fait "tilt !" (comme le magazine ;) : lancer une sorte de liste de contacts amigaïstes à travers toute la France, et rapidement au tout francophone (Suisse, Belgique, Québec...). A cette liste et dès son lancement, je lui ai donnée le nom de "Annuaire Amiga", et dans la semaine suivante de "Annuaire Amiga Francophone". D'entrée, il était aussi prévu de diffuser cette liste régulièrement à tous ses inscrits, afin de maintenir en permanence le contact avec tout le monde, tout en motivant et en intéressant davantage les gens que les méthodes classiques, et plutôt mortes, des listes qu'on pouvait trouver sur des sites Web. D'ailleurs, son site n'a été seulement ouvert que trois mois après son lancement (octobre 2000).

Et ça a tout de suite pris, dès la première semaine et le premier envoi de l'Annuaire (le numéro 1) sous forme de simple fichier texte : plus de 70 inscrits, au bout d'un mois (et 5 envois en 5 semaines) : plus de 200 inscrits (de France, Belgique, Suisse, Québec...), avant une première pause et d'établir des bases et principes plus solides, avec entre autres l'ouverture du site (merci à Laurent "Lou" Belloni pour sa superbe conception, en seulement deux semaines).

Entre-temps, la première reconnaissance était déjà rendue publique (à beaucoup plus grande échelle que le petit monde de l'Amiga) avec carrément un article en kiosque sur l'Annuaire Amiga grâce aux Puces Informatiques (encore merci à Olivier Aichelbaum :), c'était en septembre 2000. Ça fait drôle pour une idée partie d'un coup de tête un dimanche après-midi, et pour un amigaïste qui aurait dû être sur PC à ce moment-là s'il n'était pas tombé par hasard sur un vieil Amiga News et SL-Diffusion. ;) L'année qui a suivi (2001), le succès ainsi que la reconnaissance de l'Annuaire Amiga Francophone n'ont pas cessé d'être grandissants : 11 numéros envoyés, plus de 650 inscrits de partout, 15 000 visites sur le site Web, à la tête des moteurs de recherche sur le mot "Amiga" en francophone (juste derrière AmigaImpact.com ;)), des dizaines d'articles et de brèves passées dans les fanzines et sur le Net, sans parler d'un maximum de déplacements aux rassemblements Amiga (bouffes, parties, salons), plus de 3000 courriels échangés avec les gens rien qu'à ce sujet, à peu près 2000 bulletins papier d'inscription distribués, etc.

Tout le monde a joué le jeu (et David "Daff" Brunet avec Obligement parmi les premiers :)), plus ou moins rapidement, mais finalement en comprenant son utilité pour notre communauté de plus en plus réduite et éloignée : les utilisateurs en s'inscrivant, les fanzines en passant des communiqués, les revendeurs et les associations en distribuant à leurs clients ou leurs adhérents les bulletins papier d'inscription. Merci à tous, car c'est typiquement le genre de projet qui ne peut pas réussir seul (ceux qui croient encore que je le fais uniquement pour moi n'ont toujours rien compris). Ça restera une expérience unique, à commencer par l'échange et le contact avec les gens, et tous les messages d'encouragements et de sympathie qu'on peut recevoir en retour. :)

Malheureusement, par l'usure de près de deux ans de travail intensif et incessant, à côté du boulot, sur le temps libre (en moyenne au moins une heure par jour), et dans un contexte d'incertitudes totales pour l'Amiga, j'ai fini par craquer en février 2002 et par tout plaquer pour le malheur de tous. :( Une équipe s'est pourtant rapidement portée volontaire afin de reprendre le flambeau, mais pour les mêmes raisons (boulot, autres engagements, vie privée, incertitudes...), cela n'a pu se concrétiser. Heureusement, une année complète passée à ne rien faire de régulier comme investissement personnel sur Amiga, à souffler et à voir arriver enfin le Pegasos et l'AmigaOne, ont permis de prendre le recul nécessaire pour relancer, au grand étonnement de tous, l'Annuaire Amiga Francophone. :)

Maintenant je peux l'avouer à notre ami Jérôme "Glames" Senay : c'est en lisant son entrevue passée ici-même dans Obligement, en avril 2003, que ça m'a donné le déclic. Comment pouvais-je continuer ainsi à me plaindre sur mon sort et celui de l'Amiga, à ne rien faire de sérieux, à pleurnicher sur les forums, alors que lui, seul et contre tous, sans se poser de question, réussissait à mener à bien un projet de qualité sur la solution Amiga peut-être la plus décriée par la majorité : son superbe jeu Word Me Up, parmi les meilleurs sur AmigaDE.

Et c'était reparti : remise en ligne du site dans la journée (annuaire.amiga.free.fr suivi de annuaire.pegasos.free.fr), annonces, prospections, réinscriptions pour tous (la base repartant de zéro pour une meilleure mise à jour), et trois semaines après ce retour : nouvel envoi de l'Annuaire complet, le 12e que plus personne n'attendait, avec déjà plus de 200 réinscrits. :) Mais surtout avec une équipe plus large et à temps plein pour m'aider au mieux dans la tâche : les jumeaux les plus célèbres de la scène Amiga francophone Laurent "slobman" et Vincent "WickedVinz" Stéphanoni pour la technique (pages PHP d'inscription, de consultation et de recherche dans l'Annuaire sur une nouvelle base de données MySQL) et le très dynamique Mickaël "BatteMan" Pernot pour m'assister dans la promotion et la prospection. :) Avec eux et leur énorme boulot, l'Annuaire est devenu beaucoup plus efficace et moins pénible à gérer (finis les fichiers texte ou CSV saisis à la main ;)), tout en lui garantissant un avenir plus sûr (la motivation étant plus solide à plusieurs, et ça, BatteMan et les jumeaux savent de quoi je parle ;)).

Malgré tout, et tout le monde peut s'en douter, garder le rythme dans une telle alternative confinée comme celle de l'Amiga, où rien n'est encore sûr, n'est toujours pas facile (imaginer alors la position des revendeurs, des associations et des fanzines dans ce contexte...). En attendant, aujourd'hui l'Annuaire Amiga & Pegasos Francophone continue son bonhomme de chemin, avec récemment sa 14e édition envoyée à plus de 350 inscrits. :)

- Au vu des informations de l'Annuaire, que peut-on dire de la communauté amigaïste/pegasiste francophone ?

Pendant le premier Annuaire (2000-2002), je me suis d'abord dit que si on arrivait à 200 inscrits ça serait déjà un miracle. Ce nombre a été franchi dès le 1er mois, et en février 2002, on était 650 répartis sur une dizaine de pays (France, Belgique et Suisse en tête). Ça n'arrêtait pas et je pense qu'il serait arrivé tout doucement à 1000, certes, avec une base de données pas très à jour. A ce moment-là (début 2002), l'AmigaOne et le Pegasos n'étaient pas encore disponibles et la majorité des utilisateurs inscrits était sur Amiga 1200 ou 4000, avec cartes graphiques pour un nombre croissant et cartes PowerPC bien implantées. Il était marrant de voir encore plusieurs possesseurs d'A500 et d'A600, et très peu sous émulateur (UAE, Amithlon arrivant à peine).

Pour le second Annuaire, l'actuel (avril-octobre 2003), avec une base de données repartie de zéro pour une meilleure mise à jour, on en est à près de 370 inscrits, avec quand même un certain nombre qui n'étaient pas inscrits dans le premier (je dirais une cinquantaine). Par contre, les profils ont radicalement évolué en à peine plus d'un an : une grosse majorité d'Amiga 1200 et 4000 de mieux en mieux équipés (cartes graphiques, PowerPC) suivie de très près d'une évolution majeure reflétant les nouveaux produits qui sont arrivés depuis : de plus en plus d'utilisateurs sous émulateur qui n'hésitent plus à le revendiquer (une cinquantaine sous UAE et Amithlon), mais surtout plus d'une soixantaine de Pegasos et pas loin d'une dizaine d'AmigaOne. Sachant qu'il y a eu pour l'instant uniquement 600 Pegasos I de produits (Betatesters 1 et 2) et que tout le monde ne s'inscrit pas à l'Annuaire, on peut dire que les francophones confirment bien leur position de tête pour ce produit (certainement partagée avec l'Allemagne), le Pegasos/MorphOS étant d'abord franco-allemand. Quant au reflet de l'Annuaire par rapport au nombre d'utilisateurs francophones réels, difficile à dire, mais je dirais que ça doit être quelque chose comme 10 à 20% du total, mais ça n'engage que moi.

En regardant les résultats des deux Annuaires, on se rend également compte qu'ils suivent tous les deux la même progression : 350 inscrits en moins de 6 mois. Par contre, je dirais que c'est plutôt décevant comme résultats pour le second étant donné qu'il n'a plus rien à prouver contrairement au premier, qu'il est très connu depuis longtemps, et que son suivi (grâce à une nouvelle base de données PHP/MySQL), sa prospection et sa promotion, ont dès le retour été beaucoup plus efficaces. Sans parler qu'on est très vite arrivé à 300 inscrits, mais que depuis c'est la galère : vraiment du compte-gouttes en allant chercher les gens un par un, avec de moins en moins d'inscriptions spontanées.

Pour moi ça reflète, comme l'a toujours fait à vrai dire l'Annuaire, la réalité de la situation : le nombre d'utilisateurs d'Amiga et de ses alternatives ne cessent de s'égrainer au fil du temps, la situation ne s'est de loin pas stabilisée et encore moins inversée (on voit la lumière au bout du tunnel avec les nouvelles machines, mais rien n'est gagné, on y est encore dans ce tunnel, et bien). Je dirais donc que la théorie du nombre d'utilisateurs divisé par deux et par an est toujours vérifiée. Sans parler de la situation de nos fanzines qui ne trouvent pas de rédacteurs ou de la disparition d'un revendeur spécialisé par an, même si l'arrivée d'Amont-Informatique, premier revendeur d'AmigaOne en France, est une véritable bouffée d'air pur. En espérant que l'année à venir vienne contredire tout ces chiffres plutôt moroses.

Pour finir au sujet de l'Annuaire Amiga & Pegasos Francophone, je lancerais une nouvelle fois mon appel à tous : inscrivez-vous ! Chaque inscription compte ! Ce n'est pas parce que mon petit copain y est déjà, que je ne suis pas obligé de le faire. Vous ne pouvez pas vous rendre compte à quel point cet Annuaire est utile pour beaucoup, à quel point c'est un soutien à la communauté et à notre alternative, et à quel point c'est un baromètre de notre santé et de notre état d'esprit, d'activité et de dynamisme... Personnellement, je ne vous cache pas que ça fait rire jaune, pour ne pas dire mal, quand on voit un certain nombre venir avec ses grands sabots en prônant "moi je suis motivé, moi je soutiens l'Amiga, moi j'ai des projets", alors que je ne prends même pas 5 mn pour soutenir l'un des projets bénévoles, des plus utiles et des plus concrets, et qui surtout ne coûte rien...

- Quelles sont les raisons qui font que vous êtes toujours amigaïste ?

Le masochisme, je ferais la fortune d'un psy je pense. :) Sérieusement, on a pu tenir longtemps sur Amiga (bien équipé pour tenir la route) sans devoir passer ou acquérir à côté un PC ou un Mac. Et personnellement, s'il n'y avait pas eu le Pegasos de disponible en début d'année, je pense que c'est ce que j'aurais fait... acheter un PC (ou un Mac) tout en gardant bien sûr mes Amiga.

Pourquoi ce choix, de rester sur Amiga et d'être passé au Pegasos ? Parce qu'avec le vécu que j'ai sur cette plate-forme, et ce qu'elle m'a apporté de différent, de créatif, d'original et d'innovant, ça m'a donné une certaine vision et une certaine idée de l'informatique (qui est aussi mon métier pour rappel) : elle doit apporter un plus, aider réellement l'utilisateur dans ses tâches, dans son travail, mais aussi stimuler sa créativité et ses loisirs, et non être un fardeau, une plaie, triste, peu originale, uniforme, dominée et dictée par un ou deux monopoles réducteurs. Rien que pour cela, je soutiendrai le plus longtemps possible une véritable alternative (sinon, ça risquerait bien d'être la fin de l'informatique dans mes loisirs). Pour tout cela, l'Amiga a toujours répondu à mes besoins et à mes attentes.

Quant au Pegasos, comme je l'ai dit, je l'ai adopté parce qu'il était là au bon moment tout en répondant à ces mêmes besoins, attentes, et idées, que ce soit au niveau de la machine que du système. Pour l'AmigaOne, disponible au même moment mais sans AmigaOS 4, ce n'est pas encore pour moi une éventualité tant qu'il est sur Linux, système lourd et rébarbatif à l'opposé des idées évoquées ci-dessus.

La communauté Amiga y est aussi pour beaucoup. Certainement motivée par la réelle alternative de l'Amiga et ce qu'elle a apporté de différent pendant toutes ces années, cette communauté a toujours été des plus intéressantes, créatives, innovatrices, où les gens ont appris à s'entraider plus qu'ailleurs vu la situation. Même si les dernières années, conflictuelles et à bout de souffle, ont considérablement dégradé son image, tout en renforçant l'idée péjorative que peut avoir le terme de "communauté" : renfermée, de moins en moins tolérante et parfois extrémiste dans ses idées, même si on peut mettre ça sur le dos de la passion.

J'ai mis le temps à le comprendre, mais le plus pitoyable est le conflit incessant sur les forums (AmigaOne/AmigaOS 4 vs Pegasos/MorphOS), d'autant plus dommageable qu'il est toujours mené par une minorité, toujours la même pour laquelle on connaît depuis longtemps les idées tranchées de chacun, et qui ne se rend pas compte qu'elle pollue, et dégoûte souvent, le peu d'utilisateurs restants ou les rares visiteurs venus s'intéresser et s'informer sur notre plate-forme, cela sur le seul média de masse qu'il nous reste, l'Internet, et le plus visité de tous pour www.AmigaImpact.org. Alors qu'on a enfin de nouvelles machines, que c'est une chance inouïe, unique dans l'histoire de l'informatique, et que rien n'a été rose des deux côtés pour y arriver.

- Quelles sont, pour vous, les faiblesses de l'Amiga actuel (3.9), ainsi que du Pegasos ?

Franchement l'Amiga Classic, même avec le meilleur équipement (cartes graphiques et PowerPC, PCI, USB) sous AmigaOS 3.9 même avec des correctifs de partout n'a plus beaucoup d'avenir. Le matériel n'est plus fabriqué depuis des années, et AmigaOS 3.9 - toujours 68k - n'évoluera plus sérieusement, en tout cas pas suffisamment par rapport aux autres plates-formes. Ça reste le meilleur système pour faire tourner nos vieilles machines, qui pourront encore faire le bonheur de plusieurs d'entre nous pendant quelque temps, mais de là à en faire un choix sérieux pour l'avenir et espérer attirer des utilisateurs pour garantir un minimum de marché viable, alors que le matériel n'est plus fabriqué...

Non, maintenant c'est l'AmigaOne sous AmigaOS 4 et le Pegasos sous MorphOS. Sans ça, qu'on le veuille ou non, qu'on les aime ou non, ça sera bel et bien la fin de tout avenir pour cette alternative. Ceux qui ne le comprennent pas, ou qui ne choisiront pas l'une de ces solutions, sont pour moi uniquement intéressés par la nostalgie (collectionner de vieilles machines est aussi une belle passion) et/ou sont tout simplement contentés par le pas qu'ils ont pour la plupart déjà franchi depuis longtemps (PC, Mac...).

Quoi qu'il en soit, ne pas oublier non plus que l'informatique est typiquement la technologie qui est condamnée à évoluer en permanence. A l'heure actuelle, la faiblesse du Pegasos est tout bonnement le nombre de machines vendues : on ne peut pas vivre longtemps avec un marché de seulement 600 utilisateurs (bêta-testeurs de surcroît). En attendant le Pegasos II destiné au large public, MorphOS a considérablement évolué depuis un an, notamment la dernière version 1.4 de cet été. On y retrouve (presque) toutes les fonctionnalités nécessaires tout en ayant gagné en stabilité, sans parler de tous les outils ou du "Super-Bundle" de logiciels et jeux qui vient l'agrémenter, le tout gratuit pour tous les bêta-testeurs 1 et 2 actuels.

A ce sujet, ça fait des années qu'on n'avait pas vu arriver de tels logiciels, professionnels, de qualité, évolués, nouveaux ou mis à jour. Rien que pour ça, ça vaut le coup. On a beaucoup moins à envier aux autres plates-formes, et personnellement je trouve qu'on est, les 600 premiers utilisateurs de Pegasos, vraiment des privilégiés : tant de nouveautés pour si peu de monde. :) Pour moi, les quelques contraintes de bêta-testeur sont maintenant largement récompensées. Genesi fournit un sacré investissement sur l'avenir en tout cas. On ne sait pas s'ils réussiront, mais en attendant ils fournissent déjà pas mal de preuves de leur travail. Côté technique, les dernières faiblesses du Pegasos I, qui devront être gommées avec le Pegasos II (à base de G4, DDR, nouveau jeu de composants Marvell pas bogué), sont justement le matériel déjà dépassé (G3, SDRAM, sans parler du jeu de composants Articia bogué...) et encore le trop peu de cartes gérées, graphiques, son, et autres.

- Comment pensez-vous que le Pegasos va pouvoir se positionner, du point de vue marketing ? De quelle façon pourrait-il avoir un succès commercial ?

Contrairement à l'AmigaOne/AmigaOS 4 qui va bénéficier du nom, le Pegasos/MorphOS va devoir s'imposer par lui-même. Mais je ne suis pas certain qu'aujourd'hui le nom "Amiga" soit un réel avantage. Chez les rares personnes qui s'en souviennent encore, il évoque dans le meilleur des cas une excellente console de jeux et dans le pire des cas une vieille machine complètement dépassée ("Ah ? ça existe encore ?"...).

Quand on voit la tournure que prend en général l'informatique grand public, dominée par un unique monopole qui n'en loupe pas une avec sa position de meneur pour nous imposer ses choix (bons ou mauvais), son rythme d'évolution, sa technologie (bonne ou mauvaise), voire pire (contrôle à distance de nos systèmes, de notre vie privée, de notre liberté de choisir...), je me dis de plus en plus que de véritables alternatives ont plus que jamais une carte à jouer. Même si les choses ne vont pas être faciles à faire comprendre, et qu'il n'y aura certainement pas un renversement de tendance, encore moins de monopole. En attendant, ça continue de me réconforter dans mon choix du tout alternatif : chez moi, dans ma vie privée et mes loisirs, que je choisis librement, les dictateurs de l'informatique ne sont pas prêts de s'incruster. ;)

Par contre, que ce soit AmigaOne/AmigaOS 4 ou Pegasos/MorphOS, il ne faut pas rêver à un raz-de-marée comme à la belle époque. Le gros Commodore n'est pas là, le parc micro-informatique n'est plus le même, et surtout AmigaOne et Pegasos n'ont rien de révolutionnaire dans leur technologie. En toute objectivité, ce ne sont que des Mac, peut-être plus évolutifs et moins fermés... Quant à leurs systèmes, même tout unique, original et convivial qu'ils sont, ils auront rapidement un argument commercial très limité. Au début des années 1990, l'Amiga a connu un succès considérable non pas par son système Workbench (que la plupart des utilisateurs n'ont d'ailleurs jamais vu, ou très peu car pas indispensable pour lancer les disquettes), mais bel et bien par son matériel original, innovant et puissant, qui a permis l'élaboration de programmes et de jeux tout aussi originaux, innovants et puissants.

Bref, tout miser sur le système (AmigaOS 4 et MorphOS) serait d'entrée une erreur. En dehors des spécialistes, qui achète un ordinateur pour son système d'exploitation ? L'élément incontournable sera également la logithèque. Côté MorphOS, que je connais bien maintenant, on peut dire que Genesi met le paquet avec des débuts prometteurs (comme évoqué plus haut).

Ma principale crainte reste le financement de tout ça. A priori, jusqu'à maintenant Genesi arrive à financer son projet Pegasos/MorphOS et à payer un certain nombre de salariés (30 ? 40 ?...) à temps plein depuis plus d'un an et demi, mais auront-ils encore suffisamment de moyens pour se payer un minimum de promotion (indispensable), ou encore lancer une production à plus grande échelle (indispensable aussi) ? Amusez-vous à calculer ce que coûte une trentaine d'ingénieurs à temps plein sur un an, sans parler du matériel et des locaux, alors que presque rien n'a encore rapporté d'argent... A moins que l'autre orientation choisie en parallèle par Genesi, décodeur numérique et boîtiers satellites à base de Pegasos/MorphOS-allégé, lui assure un minimum de succès commercial à côté du marché micro beaucoup plus aléatoire.

Quant à l'équipe AmigaOne/AmigaOS 4, donc Eyetech/Hyperion, même s'ils n'en mettent pas plein la vue, s'ils étaient en si mauvaise posture qu'on voudrait le faire croire trop souvent, ça ferait longtemps qu'ils auraient dû lâcher l'affaire, non ? Je pense plutôt que s'ils ont réussi à tenir jusque maintenant, c'est qu'ils ont dû trouver leur rythme pour tenir.

- Pourriez-vous nous parler de votre collaboration avec le fanzine Planet ? Qu'est-ce qui a fait que le fanzine s'est arrêté ?

L'essentiel de l'équipe rédactionnelle de Planet, devenu des copains, étant tout comme moi localisé en Alsace, c'est tout naturellement que j'y ai participé quand j'ai commencé à écrire des articles sur l'Amiga (en 2000). Planet a donc été le premier fanzine papier pour lequel j'ai écrit, à côté d'Obligement suivi de Boing Attack.

Quelque part, c'est grâce à Planet et à l'expérience ainsi acquise que j'ai pu un jour écrire des articles publiés en kiosque (Les Puces Informatiques). A l'époque, Planet était pour moi le fanzine le plus riche (par son nombre de pages et tous les sujets traités) et le plus représentatif de la scène Amiga (aspect, mise en page, "feeling"), à côté d'aMiGa=PoWeR plus traditionnel, de Boing Attack plus détendu ou d'Obligement uniquement en version électronique. Comme pour tous les autres, j'y écrivais surtout des reportages d'événements et des entrevues, à côté de la revue de presse des magazines allemands, AMIGAplus et AmigaFuture qui étaient encore diffusés en kiosque et que j'allais directement acheter tous les mois de l'autre côté de la frontière (quelle tristesse quand ils sont passés, pour leur survie, en fanzines uniquement sur abonnement). Jusqu'au bout, je pense qu'on était tous très motivés pour Planet, qu'on y travaillait dur et qu'on croyait à sa réussite possible, pour preuve la progression toujours régulière de ses abonnés.

Planet est maintenant arrêté depuis plus de deux ans, mais ce n'est pas à moi d'en parler. Je regrette seulement que son responsable n'ait pas (encore...) pris la peine d'en donner quelques explications légitimes à ceux qui lui ont fait confiance, abonnés, et amis... C'est d'autant plus regrettable sur Amiga où c'est tout de suite plus sentimental, moins commercial, plus passionné, et où tout le monde se connaît plus ou moins.

- Vous vous êtes entretenu avec Bill McEwen plusieurs fois, qu'en pensez-vous et que pensez-vous d'Amiga Inc. ?

Ma première entrevue de Bill McEwen, la première des trois et les seules qu'il ait données il me semble à la communauté francophone, je l'ai justement obtenue pour Planet, en novembre 2000. Je n'y croyais pas : un passionné des premières heures comme moi, réussir à avoir une longue entrevue du "big boss" de l'Amiga. Mais les temps avaient changé. ;)

La seconde, tout aussi longue, aurait dû paraître courant 2001 dans le projet de magazine alternatif ("Alternmag") que voulait lancer en kiosque Olivier Aichelbaum (ACBM / Puces Info, Virus Info...) et mené par Frédéric "Screetch" Boisdron, mais qui n'a jamais été publié, par manque d'expérience et de sérieux de l'équipe rédactionnelle à mon avis... (je crois que c'est l'entrevue que Daff a publiée récemment sur le site d'Obligement). La troisième et dernière entrevue que j'ai eue avec Bill McEwen est celle qui est parue en février 2002 dans Les Puces Informatiques distribuées en kiosque. Mais j'ai également eu l'occasion de le rencontrer en personne lors de ses conférences de l'Amiga-Messe en juin 2000, à Düsseldorf en Allemagne. Les seules conférences qu'il ait faites en Europe sous Amiga Inc. si je ne me trompe pas. Que ce soit lors des conférences ou pour les entrevues, c'est quelqu'un qui a toujours été très abordable et très sympathique, même au bout de trois longues entrevues (très patient le Bill, car mine de rien il en a passé du temps là-dessus). Je pense aussi que c'est quelqu'un qui a réellement cru à son projet.

Concernant Amiga Inc., même si à la base le projet AmigaDE est très riche et très innovant en la matière, et donc quelque part dans l'esprit d'innovation de l'Amiga, je pense qu'il est trop en décalage par rapport aux espérances des derniers amigaïstes, mais les premiers supporters visés avant tout par Amiga Inc. Surtout qu'au début, en 2000, c'était vraiment : "on oublie AmigaOS et on passe directement sur AmigaDE", même si ensuite c'est devenu : "on va fusionner le tout progressivement sur AmigaOne jusqu'à AmigaOS 5". En plus de ça, il est aujourd'hui évident, alors qu'Amiga Inc. n'a plus du tout de locaux et arrive encore moins à se payer des employés, qu'ils n'ont pas été à la hauteur de leurs ambitions et de leurs prétentions, certes davantage pour une raison de moyens financiers que techniques. Même si l'intégration d'AmigaDE est toujours planifiée pour un AmigaOS 5 (ça, on en est très loin), aujourd'hui Amiga Inc. reste beaucoup plus détentrice de quelques licences qu'autre chose.

Enfin, je dirais que Bill McEwen, malgré ses objectifs initiaux et prioritaires d'AmigaDE, a tout de même rapidement permis à des tiers (au niveau licences) d'élaborer le nouveau matériel AmigaOne (d'abord par Escena et Eyetech, puis par Mai Logic et Eyetech) sur le nouvel AmigaOS 4 PowerPC (d'abord par Haage & Partner, puis par Hyperion). Heureusement, car si ces projets avaient été pleinement menés par Amiga Inc. seul, ils seraient probablement aujourd'hui aussi abandonnés faute de moyens. Malheureusement, probablement influencé et certainement pas le seul en cause, Bill McEwen n'aura pas permis au projet Pegasos/MorphOS, dès le début plus avancé tant au niveau matériel que système, de devenir le nouvel AmigaOne sous le nouvel AmigaOS 4. Pourtant, dès le début Bill McEwen avait annoncé le projet Pegasos de bPlan GmbH comme AmigaOne à part entière à côté de celui d'Eyetech (ressortir les présentations de Bill McEwen à l'Alternative Computing Expo de Melbourne, en octobre 2000...).

Cette situation, stupide et aberrante, aura divisé et fait perdre un temps considérable à la communauté Amiga, utilisateurs et professionnels, déjà au plus mal. Sans ça, on l'aurait depuis un moment notre nouvel Amiga officiel sur son AmigaOS 4 PowerPC, avec davantage de programmes produits par des sociétés et des développeurs beaucoup moins divisés.

- Vous êtes connu pour vos "coups de gueule sur les forums". Êtes-vous pareil dans la vraie vie ? ;)

Avec mon vécu pleinement passé sur Amiga (15 ans), mon expérience professionnelle en informatique (depuis des années), et surtout mon investissement personnel à aider au mieux la communauté, je crois pouvoir dire ce que j'en pense quand j'en ai envie, et c'est ce que je fais, surtout quand on a tellement à partager. Le tout agrémenté d'un ton acide qui fait volontairement réagir les gens et qui devrait pourtant être compris depuis le temps, avec entre autres mes "Satires du Jet d'Ail". ;)

Contrairement à certains qui n'optent pas du tout pour les mêmes positions sur les forums et lorsqu'on les rencontre en vrai, personnellement je tiens toujours les mêmes discours, mais surtout la même passion à partager, et c'est l'essentiel. :) Comme dit, j'ai finalement compris que ça n'apportait pas grand-chose de concret, et que ça pouvait en froisser certains.

- Qu'avez-vous envie de dire à nos lecteurs ?

Si vous vous estimez réellement amigaïstes, supporters et passionnés de l'Amiga depuis des années ou depuis plus récemment, de tout ce qu'il représente en soi et de tout ce qu'il peut apporter de différent, d'original et de créatif à l'informatique en général, informatique souvent terne et rébarbative, c'est le moment où jamais de prouver que vous êtes bien là. A moins de vous contenter des monopoles qui vont continuer de vous imposer leurs technologies et leurs systèmes, vous dicter vos choix et de s'insurger dans votre vie privée. Après tant d'années de déboires, d'incertitudes et de projets avortés, vous avez enfin la possibilité de soutenir concrètement votre passion avec les nouvelles solutions qui sont en train d'aboutir. Avec ou sans l'étiquette officielle du nom, ces nouvelles machines avec leurs systèmes, toutes issues de l'Amiga et de ses meilleurs professionnels, représentent ce qu'il peut y avoir de plus alternatif à l'image de ce qu'on attend depuis longtemps.

Aujourd'hui ou jamais, soutenez concrètement l'Amiga, ses professionnels, ses revendeurs, ses développeurs, ses bénévoles... en investissant dès que possible dans ces nouvelles machines, ces nouveaux logiciels, en créant ou en développant (graphs, musiques, démos, programmes...), en adhérant aux associations, en participant aux rassemblements (bouffes, parties, salons...), ou encore en rédigeant des articles pour les fanzines comme Obligement, et en vous inscrivant bien sûr à l'Annuaire Amiga & Pegasos Francophone ! :) Souvenez-vous que soutenir l'Amiga, ça ne se dit pas, ça se fait.

Si vous laissez passer cette chance-là, bel et bien la dernière, alors oui, ça sera la fin, et on n'aura plus qu'à rentrer dans le rang et qu'à suivre les autres... Dans le cas contraire, et si cette plate-forme arrive enfin à sortir la tête de l'eau, vous pourrez être fier et dire que vous étiez là. :)


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