Obligement - L'Amiga au maximum

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Matériel : Eclipsis
(Article écrit par Mickaël Pernot et extrait de Boing - août 2021)


L'Eclipsis, ou quand le Pegasos a failli tenir dans la poche

Eclipsis Dans le monde Amiga, nous en avons eu des projets matériels qui n'ont jamais vu le jour... Le plus célèbre étant sans doute le Walker qui a eu le mérite d'avoir au moins un prototype fonctionnel. Mais on peut y ajouter pêle-mêle : le lecteur CD Commodore pour A1200, la SharkPPC ou bien encore le NatAmi ou les cartes de chez ACK Software Controls dont la PowerVixxen, souvenirs souvenirs !

L'Eclipsis, de bPlan & Thendic-France/Genesi, a lui aussi fait tourner quelques têtes et fait naître quelques espoirs en son temps (2001-2003), avant d'être relégué en projet non abouti/terminé (comme le non moins célèbre bundle Pegasos + jeu basé sur la comédie musicale "Gladiateur" d'Ellie Chouraki, pour ceux qui s'en souviennent). Et si nous vous parlons aujourd'hui de l'Eclipsis dans nos colonnes, c'est que son concept était précurseur et, finalement, assez similaire à ce que fut la Nintendo Switch ou bien le prochain Steam Deck de Valve, rien que ça !

Au commencement

Nous étions en 2001 et bPlan dévoila son projet d'ordinateur PowerPC à base de G3, le Pegasos, dont la date initiale de sortie était fixée au troisième trimestre 2001. bPlan est une société allemande née sur les cendres de la célèbre société Phase 5, même si elle n'en est pas le repreneur. On y retrouvait d'ailleurs des personnalités connues de chez Phase 5 comme Gerald Carda ou Ralph Schmidt. Phase 5 était elle aussi, pour rappel, une société teutonne à qui l'on devait notamment les très réputées cartes Blizzard et CyberStorm. Phase 5 était aussi à l'origine des premiers pas de l'Amiga, et de son système, sur processeur PowerPC par le biais de sa bibliothèque PowerUP.

Le Pegasos fit d'ailleurs partie des solutions retenues par Bill McEwen et Fleecy Moss, et par conséquent Amiga Inc., pour faire tourner AmigaOS 4 sous l'appelation "bPlan AmigaOne", tout comme son cousin, l'AmigaOne 1200 PPC d'Eyetech. Mais l'idylle entre Amiga Inc. et bPlan ne dura pas, la faute a des exigences ou des contreparties financières trop importantes de la part d'Amiga Inc. Et il fallut ensuite attendre environ 8 ans pour qu'AmigaOS 4, sous la houlette de Hyperion, sorte finalement sur Pegasos... 2.

Suite à cette déconvenue avec Amiga Inc., bPlan et le Pegasos se concentrèrent alors sur MorphOS, le système d'exploitation dont le développement avait commencé avec Phase 5 et Ralph "Laire" Schmidt, le même Laire qui est toujours plus ou moins à la barre du projet MorphOS de nos jours.

Pour compléter ce tableau, une société nommée Thendic-France, ayant à sa tête un certain Bill Buck et sa femme Raquel Velasco, se rapprochèrent de bPlan pour en devenir le distributeur mondial. Et si le nom de Bill Buck vous dit quelque chose, c'est qu'il était déjà à la tête de VIScorp, la société qui avait essayé de racheter Amiga en 1996 après la faillite d'Escom ! Comme le monde est petit, n'est-ce pas ?

Eclipsis
Bill Buck et Raquel Velasco en 2011 lors de l'ouverture d'une filiale de Genesi à San Diego

Ce fut donc au milieu de tout cela que bPlan et BBRV (Bill Buck et Rachel Velasco sur les réseaux Internet mondiaux) annoncèrent le développement, fin 2001, de l'Eclipsis, nom de code "Pegasos Handheld", un projet de Pegasos miniaturisé qui tiendrait dans la poche, mais pas seulement.

Les entrailles de la bête

Les caractéristiques techniques de la machine ne furent jamais clairement annoncées. On sait qu'il devait initialement, et comme le Pegasos I, être construit autour d'un contrôleur Articia de chez Mai Logic Inc., société qui devait d'ailleurs aider à la conception de la machine.

Au départ, l'Eclipsis devait être une version miniaturisée du Pegasos premier du nom, machine équipée initialement d'un PowerPC G3 à 350 MHz et qui fut finalement commercialisée avec un PowerPC G3 à 600 MHz. Avec la sortie de l'Eclipsis, le Pegasos devait devenir la station de développement pour les logiciels dédiés à l'Eclipsis tout en pouvant aussi faire fonctionner ces logiciels. Prévu pour tourner sous MorphOS, l'Eclipsis devait être un équivalent d'un téléphone mobile avec écran tactile, configurable en ordinateur portable via une station qui se serait logée à l'intérieur dudit portable. En effet, Gerald Carda et Thomas Knäbel, ingénieurs chez bPlan, indiquèrent dans une entrevue de septembre 2003 que l'Eclipsis devait avoir une taille de 150x200 mm (un peu plus grand qu'une feuille A5) et être équipé d'un écran LCD 16/9 ainsi que d'une interface réseau sans fil. Ils mentionnèrent par ailleurs qu'il pourrait être utilisé comme une tablette Internet (l'iPad d'Apple ne fut présenté qu'en 2010) mais aussi comme un écran pour le Pegasos ou bien comme un ordinateur portable PowerPC.

Eclipsis
Vue d'artiste de l'Eclipsis (par Mickaël Pernot)

Eclipsis Eclipsis
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Croquis réalisés par Jérôme Sentex à l'époque

Un des éléments qui faisait le plus rêver votre humble serviteur à cette époque était la possibilité annoncée d'utiliser une station d'accueil, en option, qui devait apporter des connecteurs standards, dont un connecteur SVGA et un connecteur clavier, le transformant ainsi en ordinateur de bureau. La fameuse station aurait également contenu une extension mémoire et de la puissance processeur supplémentaire permettant à l'Eclipsis d'être un ordinateur de bureau puissant. Et je ne sais pas vous, mais moi ça me fait penser au dock de la console Switch de Nintendo, qui permet sa connexion à un téléviseur tout en lui apportant des ports USB et Ethernet et donnant ainsi à la console la possibilité d'être plus puissante.

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Bill Buck et Gerald Carda à Aachen en 2002, parlant de l'Eclipsis

Pour résumer, l'Eclipsis devait être la convergence entre le monde des téléphones portables, ceux des assistants personnels (PDA) et des ordinateurs portables, le tout tenant dans la poche.

Thendic-France avait également mis une description assez alléchante sur son site Internet à l'époque, reprise stricto sensu sur le site de Genesi quelques mois plus tard. La partie téléphone portable devait se faire via un module SIM/GPRS au format PCMCIA (permettant des mises à jour pour l'accès aux réseaux 2.5G/3G, eh oui déjà). Cela aurait ainsi permis de gérer ses SMS, mais aussi faire des appels téléphoniques et des appels vidéo (ces derniers étant annoncés possibles en fonction de la bande passante du réseau téléphonique). Il était également prévu de pouvoir s'en servir comme console de jeux portable, grâce à la puce graphique intégrée annoncée comme puissante (qui aurait sans doute été une puce de type Radeon Mobility). Par ailleurs, ils prévoyaient aussi de pouvoir connecter l'Eclispsis à un téléviseur et de l'utiliser comme une console de salon, l'Eclipsis étant alors console et manette de jeux une fois branché sur la TV. Outre l'accès Internet via le Wi-Fi, et l'Ethernet en mode "docké", Thendic-France souhaitait également y intégrer un GPS pour des applications de type cartographique pour les voitures, qui aurait aussi permis une géolocalisation qu'ils annonçaient utiles pour les services proposés par les opérateurs téléphoniques.

Eclipsis
De gauche à droite : rare photo de Thomas Knäbel, un jeune, Gerald Carda, Bill Buck et Raquel Velasco

Un plan d'affaires presque ficelé

En parlant d'opérateurs téléphoniques, Thendic-France/Genesi souhaitait nouer des partenariats avec des sociétés de télécommunication pour la promotion et la vente de l'Eclipsis. La Deutsch Telekom, Orange ou encore SFR furent alors mentionnés comme partenaires potentiels. Cette association avec des entreprises de téléphonie devait permettre à Genesi de fournir l'Eclipsis aux opérateurs mobiles, qui auraient alors vendu la machine via leurs réseaux de distribution.

L'Eclipsis avait alors une vraie carte à jouer dans le monde des machines Amiga de ce début des années 2000, alliant un système compatible Amiga pouvant faire tourner des applications Amiga sur une machine portable à des caractéristiques et possibilités qui auraient pu attirer le grand public (NDLR : il est aussi possible que l'Eclipsis, comme certaines solutions de Genesi à base de Pegasos, soit fourni avec Linux, en raison des manques logiciels et de pilotes du côté MorphOS).

Eclipsis
Gerald Carda, l'homme à qui tout sourit

Il était prévu de lancer l'Eclipsis en début d'année 2003, sans doute dans le courant du deuxième trimestre, après avoir montré la machine au salon CES de Las Vegas du 9 au 12 janvier 2003, ou tout au moins la partie logicielle gérant la téléphonie. Mais rien ne fut apparemment montré durant ce CES et rien ne filtra dans les retours faits à l'époque, même dans ceux faits par Bill Buck.

Il faut dire qu'en ce début 2003, Genesi et bPlan étaient alors empêtrés avec des soucis d'approvisionnement des puces Articia, Gerald Carda étant même envoyé chez Mai Logic pour tenter de corriger les bogues de cette puce.

Plus aucune annonce officielle ne fut faite après cette année 2003... On eut tout de même BBRV qui répondit dans les forums de MorphZone en octobre 2003 que l'Eclipsis n'était pas abandonné, que celui-ci ne serait plus basé sur un Pegasos miniature mais qu'il s'agirait d'un Pegasos II taille réduite, ce qui semblait logique suite à l'abandon de l'Articia S et le passage au contrôleur Marvell Discovery II pour le Pegasos II. S'en suivit alors, pour l'Eclipsis, un très long silence radio de près de 5 ans. Finalement, BBRV mentionna à nouveau l'Eclipsis sur son blog en 2008, suite au CES de la même année, mais sans plus de précision.

Le projet semblait avoir été mis au placard depuis bien longtemps, et l'affaire était désormais définitivement pliée.

Aussi bref qu'une éclipse...

L'Eclipsis aurait sans doute été un précurseur, un mélange de Palm/Psion croisé avec un iPad et une Switch. Il aurait sans doute pu se faire une place au soleil et permettre à une machine Amiga de revenir au premier plan. Toutefois, les ambitions de BBRV, les possibilités techniques et les soucis matériels rencontrés avec l'Articia et Mai Logic, sans parler des soucis financiers qui suivirent, eurent raison de ce projet qui s'annonçait beau sur le papier.

Et qui sait si les ingénieurs de chez Nintendo ou de chez Valve n'ont pas lorgné du côté de l'Eclipsis au moment de concevoir la WiiU/Switch ou le Steam Deck. ^^

Sources
Nom : Eclipsis.
Constructeur : bPlan, Thendic-France/Genesi.
Genre : projet d'ordinateur multiformat.
Date : 2001-2003.
Prix : NC.


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