Cabal, le film, le jeu

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David Brunet

Dossier : Cabal, le film, le jeu
(Article écrit par Stéphane Lavoisard et extrait de Génération 4 - juillet 1990)

Un an après notre dossier sur Indiana Jones, voici le retour du cinéma dans Génération 4, avec un dossier particulièrement complet sur Cabal, un film fantastique qui devrait marquer le genre, lors de sa sortie début 1991. Ocean en possède les droits, et nous vous présentons donc, en plus de l'auteur du scénario et réalisateur, Clive Barker, quelques préversions sur les trois jeux qui seront adaptés du film ! Mais Génération 4 va désormais plus loin, et nous avons carrément été visiter les studios Pinewood, en Angleterre, pour vous révéler quelques-uns des effets spéciaux étonnants de ce film fou ! Et ce n'est qu'un début !

Clive Barker

C'est un type incroyable ! Écrivain de nouvelles puis de romans, il devient vite l'auteur de nombreux succès littéraires, mais est également illustrateur, scénariste et réalisateur. A 38 ans, l'Anglais de Liverpool a plus d'un succès derrière lui, et son avenir semble totalement prometteur. Stephen King, considéré par beaucoup (trop ?) comme le meilleur écrivain de livres d'horreur écrivit d'ailleurs à son sujet que c'était le "futur de l'horreur", pour ajouter ensuite "...il est maintenant meilleur que je ne le suis."

Si ses premiers succès anglais sont plus ou moins inconnus en France, il commencera à percer en 1984 avec les six livres de Books Rlood, intitulés Livres De Sang en français. Il écrit ensuite d'autres romans et nouvelles qui seront de véritables succès, mais sa carrière connaît un véritable boom en 1987, lorsqu'il devient scénariste et réalisateur de Hellraiser, d'après son propre livre. Le film, qui est l'un des meilleurs films d'horreur de ces dernières années, sera acclamé un peu partout dans le monde, et donnera même lieu à une suite, Hellbound: Hellraiser 2, pour laquelle Clive Barker n'était que producteur.

Depuis Hellraiser, film dont l'ambiance malsaine fit le succès, Clive Barker n'avait pas retouché au cinéma, jusqu'en 1989, date où le tournage de Cabal (Nightbreed en VO) commença. C'était le début d'une grande aventure...

Le livre

Cabal, puisque tel est le nom de la version originale de ce roman de Clive Barker, s'inscrit à la limite du fantastique et de l'horreur, et est en tout cas surprenant. Sans vous en révéler les grandes surprises, voici de quoi vous donner une idée générale de l'histoire.

Boone est un type un peu paumé, mal dans sa peau, qui se raccroche à sa fiancée Lori et à son psychiatre, afin de ne pas sombrer. Depuis quelque temps, il rêve la nuit de cadavres de personnes diverses. Hélas ! Pour lui, les détails qu'il voit dans ses rêves se révèle être la réalité, ce qui intrigue le psychiatre. Celui-ci tente de découvrir la vérité, ne trouve aucun alibi pour Boone, et finit par lui faire avouer ses crimes, mais laisse son "client" s'échapper avant de le dénoncer à la police.

Atmosphère étrange du film

Pourchassé, il fuit vers Midian, une cité légendaire où les fous sont pardonnés, dernier abri des monstres. Avant de découvrir le secret de Midian, il est finalement abattu par la police à Shere Neck, non loin de Midian, qui n'est qu'un cimetière abandonné. Dans la nuit, son cadavre disparaît de la morgue. Entre alors en scène Lori, sa fiancée, qui a un pressentiment vis-à-vis de sa disparition, et qui part pour Midian. Là-bas, elle sera pourchassée par un tueur psychopathe qui en veut également à Boone. Ce dernier, qui se cache derrière un masque où les yeux sont remplacés par des boutons, et la bouche par une fermeture Éclair, se révèle être en fait le psychiatre de Boone ! Plus tard, Lori découvrira que Boone est désormais avec les monstres qui peuplent Midian. Commence alors pour eux une descente aux enfers, dans une nécropole labyrinthique peuplée de monstres aux pouvoirs étranges, qu'une histoire de prophétie rendra presque biblique ! Désormais obligé de se terrer dans les sombres couloirs de Midian, Boone devra affronter son destin, un policier dément, et toujours Decker, prêt à tout pour arrêter Boone.

Decker et Elgerman, le flic fou qui veut détruire Midian

L'intérêt du livre est de perdre rapidement le lecteur dans une série de rebondissements, qui font que l'on se demande souvent qui est le héros. Boone, Lori, les monstres, ou pourquoi pas le tueur psychopathe ? Bien écrit en anglais, la traduction française de Cabal (Cabale aux Éditions Albin Michel) n'est pas toujours parfaite, ne serait-ce que pour le titre, qui n'avait pas besoin d'être traduit, puisque l'histoire n'a rien à voir avec une cabale. Enfin, ceux qui veulent découvrir Clive Barker apprécieront sans doute ce roman, qui a comme principal mérite de surprendre.

Les BD

Clive Barker est dessinateur, et il illustre souvent ses propres écrits. Récemment, il a accepté qu'ils soient adaptés en bande dessinée, et c'est ainsi qu'est apparue la série Taping The Vein, basée sur les nouvelles de ses Livres De Sang.

Introuvables en France, elles sont fort heureusement publiées une à une, depuis le mois de juin 1990, dans USA Magazine, ce que les fans apprécieront sans aucun doute. A ce propos, Hellraiser, basé sur les deux films de la série, est un album qui vient de sortir chez Comics USA, et dont nous vous reparlerons dans le prochain numéro.

Comics USA

Le film

Clive Barker s'en donne évidemment à coeur joie, avec un nombre de monstres vraiment effarant, et surtout une atmosphère réellement impressionnante. Son choix dans les acteurs est assez réussi, tout particulièrement David Cronenberg, qui s'avère être un acteur dément. L'excellent réalisateur de Scanners, The Fly et Faux Semblants obtient ici tin rôle à sa mesure, jouant le rôle du psychiatre de Boone, mais ayant un rôle bien plus important que prévu dans le cours de l'histoire.

David Cronenberg et Clive Barker durant le tournage

Le film commence par une vue subjective d'une créature étrange poursuivie par deux monstres à peine visibles, car la scène se déroule dans des herbes hautes... Mouvements rapides de caméra et lumière tamisée empêchent le spectateur de bien voir de quoi il s'agit... C'est la présentation du film, et elle laisse croire que les monstres seront le plus souvent suggérés. Mais à partir du moment où Boone et Lori se retrouvent dans Midian, plus rien n'est épargné au spectateur, qui découvrira les monstruosités qui se terrent dans la ville souterraine. Ce qui est très réussi, c'est l'impression de vie dans Midian, car en dehors des principaux monstres, il y a toujours des créatures qui sont en arrière-plan !

Le terribble Thrall

La descente de Lori au plus profond de Midian est un moment d'anthologie du fantastique, avec un nombre hallucinant de monstres différents. Plusieurs scènes sont vraiment magnifiquement filmées, avec des mouvements de caméra impressionnants, ce qui donne encore plus de rythme au film, et fait qu'on ne décroche pas de son fauteuil, surtout que la musique est excellente. Composée par Danny Elfman, à qui l'on devait déjà Batman, et qui s'est également occupé plus récemment de la musique de Dick Tracy, elle fait encore plus ressortir les moments forts, et il y en a plus d'un !

Lori et Boone

Au final, Cabal est incontestablement un excellent film fantastique, parfois à la limite de l'horreur mais ne tombant jamais dans le gore. Du coup, c'est dans son genre l'un des meilleurs- On ressort de Cabal totalement épuisé, et quasiment envoûté par cette étrange histoire, particulièrement bien réalisée par Clive Barker. Ce dernier s'est tout de même payé le luxe de changer un peu la fin de l'histoire, laissant penser qu'un Cabal 2 sera peut-être tourné un jour. Distribué en France par Deal, Cabal devrait sortir en janvier 1991, pour le Festival d'Avoriaz.

Visite des studios Pinewood

Visiter les studios de la Pinewood, voilà qui me semblait impossible et du domaine du rêve il y a encore quelques mois. Là-bas se sont tournées toutes les scènes en studio des James Bond, de la trilogie de la Guerre Des Étoiles et d'Indiana Jones ou encore de Batman. Combien de vedettes sont venues tourner dans ces studios légendaires ?

Stéphane Lavoisard et Gary Bracey à l'entrée des studios

C'est durant le mois de janvier 1990 que j'ai eu l'occasion, grâce à Gary Bracey d'Ocean, d'entrer dans ce temple du cinéma. Il est environ midi lorsque nous arrivons devant les studios. Un garde à l'entrée nous demande où nous allons. "Image Animation" s'empresse de répondre Gary Bracey. C'est le nom de l'équipe travaillant aux effets spéciaux de Cabal, et à laquelle nous allons rendre visite. Le garde nous laisse passer sans problème. Il faut dire que ce jour-là, aucun film n'est en tournage, et l'atmosphère est plutôt détendue. On imagine facilement comment il doit être difficile d'y entrer lorsque Steven Spielberg y tourne quelques scènes !

Une fois à l'intérieur, Gary Bracey m'explique que contrairement à la plupart des studios, Pinewood n'appartient pas à une personne. En fait, il s'agit d'un regroupement de plusieurs studios, chacun ayant le plus souvent une spécialité. A première vue, il y a de quoi être déçu. Nous marchons dans la boue, les bâtiments sont assez laids, en briques rouges noircies par le temps, et semblent prêts à s'écrouler d'une minute à l'autre. Bref, si les studios Pinewood ont accueilli bien des gens prestigieux, ils n'en demeurent pas moins en ruines... D'ailleurs, la plupart d'entre eux sont en travaux !

Parmi tous les bâtiments, seul celui nommé 007 est en très bon état, mais il faut dire qu'il est neuf. C'est là que se tournent les scènes en studio des James Bond. C'est là qu'ont été construites puis détruites toutes les bases secrètes des méchants...

On croise peu de personnes, mais il est vrai que le jour où nous y étions, un seul film était en tournage. Il s'agissait de Air America, de Roger Spottiswoode, avec Mel Gibson. Bien sûr, l'entrée du studio où se déroulait le tournage en question ne nous était pas accessible. Au bout de cinq minutes, nous arrivons enfin dans les locaux d'Image Animation. Vous montez un escalier surplombé par un dragon de taille assez importante. Arrivé à l'étage, vous vous retrouvez entouré de vitrines contenant quelques-unes des créatures créées par l'équipe d'Image Animation.

Un des monstres de l'accueil

Je reconnais de tous côtés les monstres de films tels que Waxwork, The Lair Of The White Worm (Ken Russel) et surtout de Hellraiser et Hellbound. Bientôt, je m'empare du fameux cube d'Hellraiser, en espérant un destin plus souriant que celui du héros du film. Ceux qui ont vu Hellraiser se souviennent obligatoirement de la manière impossible dont le cube s'ouvrait. En fait, plusieurs cubes ont dû être fabriqués afin d'obtenir une animation plausible.

Le fameux cube de Hellraiser

A terre gisent deux cadavres en décomposition, venus tout droit de Hellbound. Avoir deux macchabées dans son entrée, voilà peut-être un système intelligent pour effrayer les cambrioleurs ? Nous entrons enfin dans l'atelier de travail de l'équipe d'Image Animation. C'est un peu la pagaille, avec du plâtre partout, du latex dégoulinant des tables, des poutres de tous les côtés. Tenez, il y a même un ouvrier qui dort dans un coin de la pièce !

Nous sommes accueillis par Geoff Portass, qui a créé Image Animation en 1987, avec Bob Keen. Ce dernier, qui a travaillé sur des films comme Le Retour Du Jedi, The Dark Crystal ou The Neverending Story n'hésite pas à déclarer que c'est "le plus important film de monstres jamais fait !". Il rencontra Geoff Portass un peu après, et travaillèrent ensemble sur Lifeforce de Tobe Hooper et sur Highlander de Russell Mulcahy. Sous le nom Image Animation, ils se sont occupés des effets spéciaux de Hellraiser et Hellbound, Waxwork, The Lair Of The White Worm, et pour la télévision du Dr. Jekyll & Mr. Hyde avec Michael Caine.

Cette tête du personnage Peloquin est animé électroniquement.
Une pression sur un bouton et sa gueule s'ouvre !
Les tentacules sont connectés à un système d'aération,
qui les font bouge dans tous les sens.

Spécialisée dans les maquillages, l'équipe d'Image Animation comporte des créateurs, des modélistes, des artistes, des techniciens, et même une équipe spécialisée dans les animations image par image.

A l'époque où nous sommes, le tournage de Cabal est terminé, et l'équipe d'Image Animation ne travaille plus sur ce film, mais il reste encore quelques éléments des décors, et quelques masques de monstres. "Plus de 50 personnes ont travaillé sur certaines scènes, alors qu'au début, nous n'étions prévus que pour être trente", explique Geoff Portass. Ils ont en effet eu un travail monstrueux, si l'on peut dire, puisqu'il fallait faire vivre Midian, la cité des monstres, et il devait donc y en avoir un peu partout, le plus souvent différents. L'objectif original de Clive Barker n'était-il pas de faire le Star Wars des films de monstres ? Les masques des monstres sont en latex, mais il y a un travail énorme de maquillage à effectuer après. "J'en avais environ pour cinq heures par monstre", se souvient Geoff Portass. Du coup, il m'explique que beaucoup d'entre eux devaient se mettre au travail dès le milieu de la nuit, afin que les monstres soient prêts pour le tournage du matin !

Rendre de telles créatures crédibles demande un travail de précision incroyable

Je lui demande ce qui a été le plus difficile sur Cabal. En dehors du maquillage des monstres, il m'explique que ce sont les scènes de transformations qui ont posé le plus de problèmes. En effet, certains monstres se transforment selon l'endroit où ils se trouvent. Ainsi, un petit animal étrange se révèle être une fillette lorsque l'animal est ramené à l'abri de la lumière.

Geoff Portas explique : "La transformation de la fillette a vraiment été difficile, parce qu'elle comprenait beaucoup d'étapes. Il a déjà fallu maquiller les deux fillettes qui servaient à filmer la transformation, et ça n'a rien d'évident. Les gamins n'aiment pas attendre des heures à ne rien faire, et ils aiment encore moins être maquillés ! Côté effets spéciaux, nous avions deux mannequins électroniques représentant deux stades de la transformation."

Un des stades de transformation de la petite fille

Eh oui, chez Image Animation, on est capable de créer des monstres en latex desquels sortent de nombreux fils électriques, télécommandant ainsi les nombreux mécanismes intérieurs. Les deux mannequins représentant la fillette pouvaient bouger leurs yeux, leur nez et même respirer ! Un des autres problèmes fut que l'équipe d'Image Animation devait créer un tel nombre de monstres, qu'il fallait avoir une sacrée imagination pour trouver de nouveaux monstres.

"En plein tournage, Clive Barker est tombé malade, et il a fallu arrêter le tournage pendant plus de dix jours ! Hélas pour nous, lorsqu'il est revenu, la fièvre lui avait donné de nouvelles idées de monstres, et la reprise a été difficile pour nous" explique Geoff Portass. "Mais nous nous sommes bien amusés, et le film va nous permettre de montrer ce que nous savons faire à Image Animation. Le film devrait nous permettre de sortir du genre gore. Je ne suis pas contre, j'adore les films d'horreur, mais j'aimerais aussi faire de nouvelles choses, comme nous avons eu l'occasion de le faire sur Cabal. En tout cas, c'est le film le plus fou sur lequel nous avons travaillé à ce jour."

Nous sortons des vitrines un à un ce qui est encore là du tournage de Cabal. Quelques créatures, quelques monstres... De chacun sortent un nombre impensable de câbles, permettant de télécommander les mouvements.

Puis je fais le tour des studios. Geoff Portass est en train de peindre une tête de Pinhead, le personnage qu'arborait l'affiche de Hellraiser. En passant, je bouscule un peu l'ouvrier qui dormait dans un coin... Au moment de m'excuser, j'aperçois à la base de son pantalon son pied en mousse ! C'est un mannequin, mais il est tellement réel, que même à côté, on a du mal à s'en rendre compte ! Quel incroyable travail de maquillage, puisque l'on entrevoit ses veines !

Un ouvrier dort dans un coin du studio (...ou un mannuquin ?)

Sur une table de travail, il reste une tête de Boone, après une étape de sa transformation. A côté, un échafaudage étrange et des rails. "Nous travaillons sur cette scène en ce moment" explique Geoff Portass, "où quelqu'un se fait décapiter par un train qui lui passe dessus !". Il ne nous dira pas de quel film il s'agit...

Nous arrivons à l'arrière de la salle. Là, au plafond, se trouve un gigantesque mannequin de Baphomet, le dieu de Midian. Il est deux fois plus grand qu'un homme, et plein de fibres. Lorsque l'on bascule un interrupteur, la lumière se diffuse dans les fibres, allant et venant dans les diverses parties du corps de Baphomet, donnant ainsi un aspect de vie à la statue ! Dans les scènes où le dieu parle, un acteur devait être maquillé et équipé de tous les éléments qui font Baphomet. Cela prenait environ sept heures, selon Geoff Portass, ce qui était vraiment épuisant pour l'acteur et le maquilleur.

Un peu plus loin, quelques figures sèchent... Ce sont les premiers essais que l'équipe d'Image Animation fait pour le tournage de Highlander: Le Retour, qui doit commencer la semaine d'après. "On aurait dû commencer cette semaine, mais le film précédent avec Sean Connery est en retard, alors du coup, on commencera la semaine prochaine" insiste Geoff Portass.

Voilà, c'en est terminé d'Image Animation. Je jette un dernier coup d'oeil à ce lieu étrange, et repart dans les allées boueuses des studios Pinewood. Nous allons manger à la cantine des studios, où, m'explique-t-on, on peut souvent voir les acteurs et producteurs des tournages en cours... Hélas ! Ce jour-là, il n'y a personne de célèbre. A table, l'équipe d'Image Animation ne parle que d'effets spéciaux. Ils échangent leurs points de vue sur la prothèse utilisée sur Jack Nicholson dans Batman, et sur d'autres effets spéciaux.

Avant de partir, d'ailleurs, je dois aller faire un tour près du décor de Gotham City, qui se trouve être construit à Pinewood. Eh oui, au lieu de construire Gotham City dans un hangar comme la plupart du temps, le décor est en plein air. Imaginez notre surprise en découvrant Gotham City, un an après la fin du tournage de Batman, dans un état vraiment délabré, puisque ayant été soumis pendant un an au délicieux temps anglais. C'est assez impressionnant. La rue principale est totalement construite, avec au bout les impressionnants escaliers qui servirent, soit comme entrée du City Hall, soit comme entrée de la cathédrale. Les vitrines des boutiques sont profondes de quelques centimètres, car rien n'est vrai. Les façades des maisons ne font pas plus de quelques centimètres, et sont tenues par des échafaudages derrière. Deux ruelles coupent cette longue rue, et c'est tout ce qu'il y a de Gotham City. De tous les côtés, on reconnaît une vitrine, un objet permettant de se repérer par rapport au film. Ce qui est incroyable, c'est que Gotham City, abandonnée pendant un an, est vraiment pitoyable.

Une rue de Gotham City

Il faudra refaire beaucoup de choses, et construire de nouvelles rues par la suite. Geoff Portass nous explique que pour Batman 2, il est prévu de construire quelques rues à l'ouest de la rue principale, et que le quartier est se construira certainement pour Batman 3. C'est totalement fou ! On a presque l'impression que le tournage s'est arrêté en catastrophe, puisque l'on trouve des éléments de décors un peu partout, laissés au grand air. Il est l'heure de quitter les studios de la Pinewood, et de repartir vers l'aéroport. J'espère pouvoir y retourner, une autre fois, lors d'un tournage, afin de pouvoir vous montrer de nouvelles choses...

Cabal : les jeux

Ocean prépare trois jeux adaptés du film Cabal : un jeu d'action, un jeu d'action/aventure et un jeu de rôle. Les trois programmes sont pour le moment appelés Nightbreed, titre anglais du film. On ne sait pas encore à l'heure actuelle le nom qu'auront les jeux en français, Cabal étant déjà le nom d'une adaptation de jeu d'arcade Ocean ! Un vrai casse-tête...

Cabal : le jeu d'action

Le jeu d'action Cabal se déroule sur plusieurs niveaux, et propose au joueur d'accomplir diverses missions. Au tout début, il devra arpenter le cimetière de Midian, à la recherche de l'entrée du monde souterrain, et devra trouver Pelloquin et d'autres monstres avant de se faire abattre par la police ! Eh oui, il faut mourir dans ce jeu afin de pouvoir continuer. Une fois devenu un des monstres de Midian, vous devez diriger le personnage dans des grottes, des couloirs sombres et d'autres décors lugubres, afin de trouver divers objets indispensables à sa quête.

Au fur et à mesure du jeu, vous devrez vous mesurer à des monstres sans foi ni loi, mais aussi à des policiers et à un tueur psychopathe. Cabal est un jeu très rapide au niveau de l'action, même si nous n'avons vu que la version PC pour le moment. Le jeu possède une présentation à base d'images numérisées du film, chaque phase du jeu est ainsi présentée, permettant de suivre le cours de l'histoire. Graphiquement, c'est beau et très coloré. Bref, Cabal, le jeu d'action, s'annonce particulièrement prenant et original, du fait même qu'il présente les monstres du film ! Le jeu devrait sortir sur Amiga, PC et Atari ST aux environs du mois de septembre 1990, à moins qu'il ne soit décalé en raison de la sortie retardée du film.

Cabal : le jeu d'action/aventure

Ce second jeu est dans le style d'un jeu Cinemaware, puisqu'il mélange des phases de stratégie à des phases d'action. Il comporte un nombre particulièrement important d'écrans graphiques plus ou moins beaux, et surtout un grand nombre de jeux variés. Après une présentation résumant la situation, le joueur se retrouve aux commandes du héros, dans les environs de Midian représentées par un plan. Le joueur peut aller en divers endroits, un peu comme dans It Came From The Desert. Quoi qu'il fasse, il finira tôt ou tard par se faire tuer par la police, ce qui est nécessaire à la suite du jeu. Sortant de la morgue pour rejoindre Midian, il devra éviter Peloquin lors d'une course-poursuite dans le cimetière, rappelant un peu une épreuve du jeu Decathlon. Il devra par deux fois affronter le tueur psychopathe, qui lance des couteaux vers lui. Cette phase de jeu est vue comme si vous étiez Boone, et vous devez donc éviter les couteaux qui arrivent vers l'écran !

Mais il y a aussi une phase dans un labyrinthe, qu'il faut explorer afin de retrouver les monstres importants et pouvant vous aider, tout en faisant attention à ne pas se faire tuer par les monstres un peu moins accueillants ! Dans une pièce, il vous faudra éviter des créatures volantes aux mâchoires acérées en sautant au-dessus d'elles ou en plongeant à terre. En un autre endroit, il vous faudra escalader une grotte, sauter d'une paroi à une autre, lors d'un petit jeu d'action bien sympathique. Lorsque la police prendra Midian d'assaut, Boone devra échapper au fusil à visée laser des policiers. C'est un petit jeu très stressant où l'on voit la lumière rouge tenter d'atteindre Boone entre les deux yeux. Il faut constamment bouger ce dernier afin qu'il ne soit pas tué ! Ce jeu, dans la lignée des titres de Cinemaware, risque de vous faire passer un bon bout de temps devant votre écran, surtout qu'il est assez bien réalisé et très varié au niveau des jeux d'action. Encore une fois, le jeu doit sortir à la rentrée 1990, sur Amiga, PC et Atari ST, ou début 1991, en même temps que le film.

Cabal : le jeu de rôle

Des trois jeux, c'est celui qui sortira le dernier, sur Amiga, PC et Atari ST. C'est un jeu réalisé par l'équipe d'Imagitec, qui a fait, entre autres, Times Of Lore, et qui adapte en ce moment-même Ultima VI sur Amiga et Atari ST.

Le jeu, un peu comme les deux premiers, comporte plusieurs missions qui, une à une, permettent de suivre le scénario du film. On joue entièrement à la souris, en cliquant sur les divers personnages que l'on dirige, ou sur des icônes permettant d'effectuer les diverses actions possibles. A chaque mission, on dirige des personnages différents. Ainsi, si vous dirigez seulement Boone lors de la première mission, il vous faudra recruter d'autres personnages par la suite.

Chaque mission est présentée par une suite de magnifiques dessins résumant ce qui se passe entre chaque mission, et l'on retrouve ainsi le scénario exact du film ! Le programme est particulièrement simple à jouer, avec un monde impressionnant à explorer (il faut vingt minutes pour parcourir les environs de Midian du nord au sud ou de l'est à l'ouest), surtout qu'en plus du monde à la surface, il y a bien sûr le monde souterrain de Midian. Les combats, à partir du moment où l'on dirige plusieurs personnages, prennent un important aspect stratégique ! Avec une présentation magnifique, une musique comprenant de nombreux morceaux en accord avec l'action et le lieu où l'on se trouve (excellente sur Amiga), et un jeu dont la durée de vie semble importante, Ocean risque de remporter avec son premier jeu de rôle un vif succès.

Cabal : les scripts

Voici les scripts et pages de présentation (sur papier) de Cabal créés par les programmeurs d'Imagitec.