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A propos d'Obligement
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Test de It Came From The Desert
(Article écrit par Michaël Jegoudez-Allart - août 2009)
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Cinemaware ou le cinéma sur Amiga
Qui n'a jamais regardé un film (nanar) de série B du type "L'attaque des crabes géants" ou "L'invasion des araignées géantes" ?
Rappelez-vous des montages hasardeux et du catastrophique jeu d'acteur des comédiens. Eh bien It Came From The Desert nous plonge
directement dans ce type de films mais là, la réalisation est de qualité.
Ce jeu est clairement inspiré des films fantastiques
américains des années 1950. Le credo de Cinemaware est de réaliser des jeux le plus proche possible du cinéma. Pour situer la
qualité des productions de cette société, elle est quand même la génitrice de Defender Of The Crown, Rocket Ranger, Lord Of The
Rising Sun et bien sûr Wings pour ne citer que les plus connus.
It Came From The Desert est sorti sur Amiga en 1989. Il s'agit d'un jeu d'aventure fonctionnant sur Amiga 500 avec 512 ko de mémoire
en mode OCS. Il tient sur trois disquettes. Pour vous éviter les phases "grille-pain" juste avant une scène d'action, je vous
recommande un lecteur de disquette externe ou de l'installer sur disque dur, un installateur est prévu pour. Il existe également
une version WHDLoad.
Le jeu est paru sur différentes plates-formes à l'époque : PC DOS, Mega Drive et plus étonnant sur PC Engine CD-ROM2. Les versions
ont été quelque peu remaniées par rapport aux versions micro.
Plantons le décor
Le jeu commence par une introduction avec une voix grave nous annonçant une prophétie, le tout avec un plan large mobile sur le
désert américain. Quand tout à coup une météorite en flammes s'écrase, suivie du titre dégoulinant typiquement dans l'esprit du
cinéma américain des années 1950/1960.
Dans ce jeu, vous incarnez un géologue du nom de G. Bradley qui vient étudier la météorite tombée près de la petite ville de
Lizard Breath. Jusqu'ici rien d'extraordinaire. Vous débutez la partie avec une conversation avec Geez, un autochtone qui vous
amène des échantillons de pierres qu'il a trouvés non loin de la chute de la météorite. Ce dernier vous indique sur le plan de
la ville où il a trouvé ces fragments.
La carte comporte l'ensemble des bâtiments de la petite ville : bar, commissariat,
station-essence, mairie, etc. Tous sont accessibles mais certains sont astreints à des horaires précis ; ou bien se sont
les personnes qui ne sont pas toujours disponibles tel que le maire de la ville par exemple.
Il est important de préciser que le jeu peut prendre différentes tournures selon vos choix. Par exemple, dans les pierres que vous
amène Geez, une brille par rapport aux autres, si vous décidez de la prendre dans la main, le personnage se brûle et met le feu à
la maison.
A vous d'éteindre l'incendie ou de finir à l'hôpital. Pour l'hôpital justement, bien que le héros fasse craquer l'infirmière,
chaque séjour que vous y passerez vous fera perdre un temps précieux.
Et là encore vous aurez le choix entre rester sagement dans votre lit, ou bien être plus aventurier en essayant de vous échapper
discrètement de l'hôpital. Cela ne sera pas une partie de plaisir mais ce jeu du chat et de la souris est sympa. Il vous faudra
éviter les infirmières mais aussi les médecins et forcement dans un hôpital, ce n'est pas ce qu'il manque. Vous pourrez néanmoins
utiliser un fauteuil roulant pour gagner en vitesse.
Quelques rencontres
Vous l'aurez donc compris, vos choix influeront les événements du jeu mais attention, votre aventure ne sera pas simple car votre
crédibilité sera mise à rude épreuve. De nombreuses personnes vous riront au nez, vous enverront sur les roses ou vous mettront
la pression pour que cela ne s'ébruite pas. Par exemple, voici un petit conseil pour avoir accès à certaines zones, ne dites pas
"Il y a des choses bizarres ici" mais plutôt "Je viens faire une étude géologique". Dans certaines situation, l'art de la langue
de bois vous sera utile.
Heureusement certains habitants vous feront part de faits peu communs, vous aidant ainsi à avancer dans votre enquête. Vous lisez
ma prose depuis tout à l'heure et vous vous dites "Mais qu'y a-t-il dans ce désert, même le titre en parle ?". Bon d'accord,
lecteurs impatients que vous êtes. L'enquête commence quand le géologue est informé qu'une vache a été décapitée dans une ferme
de la région. C'est effectivement peu commun donc pour en savoir un peu plus, nous allons dans cette fameuse ferme.
Vous taillez une bavette au fermier, quand tout à coup ce dernier se sauve en hurlant. Vous vous retournez en vous demandant ce
qu'il se passe. Et là au milieu des champs, vous apercevez une fourmi haute de plusieurs mètres. Armé d'un simple pistolet, il
vous faudra combattre ou non la fourmi. Mais gare à vous si vous l'attaquez, elle se défendra.
Dans ma grande bonté, je vais vous donner leur point faible : ce sont leurs antennes, à vous de bien viser maintenant. Et si vous
décidez de l'attaquer mais que vous n'arrivez pas à l'abattre, vous finirez à l'hôpital et vous risquerez de perdre à nouveau du
temps. A vous de voir. Le temps est une donnée très précieuse, qu'il faudra gérer au mieux dans le jeu. Par exemple, lors de vos
déplacements d'un point "A" à un point "B" dans la ville vous coûteront du temps, il est donc impératif de grouper vos déplacements
dans la mesure du possible.
Vous disposez d'un mois jour pour jour pour collecter des preuves. Le plus dur sera de convaincre la
population et les autorités, car passé ce délai d'un mois, c'est l'invasion des fourmis géantes qui viennent du désert.
Ah d'accord, c'est pour cela que le jeu s'appelle "It Came From The Desert" ! Ils sont forts chez Cinemaware quand même !
Pour éviter l'invasion, il vous faudra bien gérer votre enquête mais n'oubliez pas que votre personnage est un être humain, il a
donc besoin de repos et surtout de sommeil. Sans cela, il s'écroulera et il fera encore un séjour à l'hôpital. Pff... tout ça pour
voir l'infirmière. Ah les hommes, tous les mêmes ! Il est donc impératif de rentrer de temps en temps pour faire dormir notre
brave géologue, vous avez la possibilité de choisir combien de temps durera le repos du guerrier.
D'ailleurs, à ce propos, le héros a beau jouer les "play-boys" des hôpitaux, il est quand même effrayé par ce qu'il sait. Tellement
que parfois son sommeil est perturbé par des cauchemars. Dans certains, il voit des habitants qui ont une tête de fourmi ou bien
il est attaqué par une de ces sales bêtes.
Ce jeu fourmille (NDLR : pas mal le jeu de mots, non ?) de détails rendant l'aventure plus prenante. Tenez, les "Hell's Cats"
par exemple. Non, je vous rassure, il n'y aura pas besoin d'appeler un exorciste. Sous ce nom démoniaque se cache une bande de
blousons noirs dont le chef est le fils caché de Fonzie.
Il vous arrivera de les croiser sur la route en voiture et là, un duel mécanique s'impose. Qui souvent se termine par...
un séjour à l'hôpital ! Bonne réponse ! D'ailleurs, la charmante infirmière nous passe le message de la part du chef de la bande.
Il nous invite gentiment au drive-in du coin. Et je vous dis tout de suite, cela ne sera pas pour voir le film. Vous participerez
plus à une réinterprétation de la cultissime scène de combat au couteau du film "La
fureur de vivre". Le chef des blousons noirs aime secrètement le gruyère, à tel point qu'il voudra vous trouer la peau.
Mais c'est sans compter sur votre dextérité de la manette, une fois le couteau en main, à vous de vous faire respecter de la part
de ces blancs-becs.
Je ne vous raconterai pas tous les éléments du jeu, afin de vous laisser découvrir sa richesse. D'ailleurs, de nombreux clins
d'oeil sont cachés dans It Came From The Desert.
Alors, et au niveau réalisation ?
C'est du Cinemaware, donc les développeurs se sont rapprochés le plus possible du cinéma. Au niveau graphisme, ils sont superbes.
Il ne faut pas oublier que le jeu tourne sur un Amiga 500. La réalisation permet une bonne exploitation des capacités de la machine.
Au niveau sonore, imaginez un film d'épouvante sans un univers musical en adéquation, cela ôterait tout l'effet d'angoisse,
et à ce niveau là, le jeu est également très bien réalisé. Personnellement, je ne me lasse pas de l'introduction avec sa voix
grave donnant d'entrée de jeu le tempo.
La maniabilité, quant à elle, est le point noir du programme. Bien que parfaitement maniable, le jeu est lourd. Certaines phases
auraient été plus précises et réactives à la souris (notamment la carte et les phases de dialogues).
Autre bémol, les accès disque, comme beaucoup de jeu de cette génération, pénalisent un peu l'action. Une installation sur disque dur
ou un lecteur de disquette externe est fortement recommandé.
La durée de vie est très bonne, il vous faut de nombreuses heures pour finir It Came From The Desert. Les joueurs peuvent même
s'amuser à recommencer la partie en effectuant des choix différents.
Pour conclure, je dirai que ce jeu, même s'il n'est pas parfait, est une véritable perle vidéoludique. Je le recommande à tous.
A noter que le jeu a connu une suite en 1990 nommée "Antheads : It Came From The Desert II", dont les événements se déroulent
cinq ans après. Mais cet épisode ne rencontra pas le même succès.
Nom : It Came From The Desert.
Développeur : Cinemaware.
Éditeur : Cinemaware.
Genre : jeu d'aventure/action.
Date : 1989.
Configuration minimale : Amiga OCS, 68000, 1 Mo de mémoire.
Licence : commercial.
Prix : 250 FF.
NOTE : 8,5/10.
Les points forts :
- L'ambiance.
- Les graphismes somptueux et détaillés.
- Les musiques d'accompagnement.
- L'introduction.
- L'approche cinématographique.
Les points faibles :
- Les accès disque.
- La jouabilité un peu lourde.
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