Obligement - L'Amiga au maximum

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Actualité : Le point sur AROS (juillet 2009)
(Article écrit par David Brunet - juillet 2009)


Quand le projet AROS a débuté en 1995, l'idée semblait folle : récrire en C AmigaOS 3.1 et le porter sur machines x86. La difficulté de la tâche fut cependant contrebalancée par de gros avantages : AROS serait gratuit et à code source ouvert (chacun pourrait avoir accès aux codes sources), disponible sur architecture x86 (virtuellement des centaines de millions de machines) et indépendant de la société mère Amiga (le projet pourrait survivre à la mort du propriétaire de l'Amiga).

De nombreuses années sont maintenant passées et on peut se poser la question : où en est-on ? Est-ce que ce système d'exploitation est enfin utilisable pour l'utilisateur moyen ?

Une lente évolution

Le "R" dans le nom "AROS" signifie "Research". C'est-à-dire que c'est une sorte de laboratoire à idée, ouvert à tous, dans l'optique de réaliser un système d'exploitation gratuit. Les résultats de ces "recherches" ont d'ailleurs profité à MorphOS au début des années 2000 et les avancées du système continuent à être utilisées en dehors d'AROS, par exemple dans AmigaOS 3.x via AfaOS.

Même si le leitmotiv des développeurs d'AROS a longtemps été de "rester un labo", les petites améliorations sur cette dernière quinzaine d'années ont quand même fini par construire quelque chose de très concret. La version 1.0 "stable" n'est pas encore atteinte mais elle est officiellement un objectif.

Le 4 juillet, un point a d'ailleurs été fait sur la feuille de route menant à cette version 1.0. Il y a dix objectifs :

1. La compatibilité AmigaOS 3.1 au niveau des sources [Terminé à 81%].
2. Une compatibilité partielle AmigaOS 3.5/3.9 au niveau des sources [Annulé, bien que certaines de leurs fonctions soient déjà présentes].
3. Création d'une boîte à outils de l'interface graphique, nommée Zune, et devant être compatible avec MUI 3.8 [En cours].
4. Comportement des applications AROS comparables à celles pour AmigaOS 3.1 [Terminé à 73%].
5. Gestion de l'audio [Complété].
6. Gestion du réseau. [Complété].
7. Environnement de développement et SDK. AROS doit pouvoir s'autocompiler [En cours].
8. Documentation pour les développeurs [En cours].
9. Documentation pour les utilisateurs [En cours].
10. Tests et suppression des bogues [Pas démarré].

Le sprint des derniers mois

Les avancées du monde AROS de ces derniers mois témoignent d'une envie de faire mieux et de faire plus pro. Les dernières versions d'AROS ont moins le goût de "versions bêta" d'il y a quelques années.

Quasiment tous les domaines ont été revus : enrichissement de la logithèque, stabilisation du système, production de matériel dédié et développement d'une distribution préconfigurée.

Cette distribution, nommée Icaros Desktop, est la suite de WmvAROS. Elle regroupe la dernière version d'AROS couplée avec des dizaines et des dizaines d'applications natives AROS. Sa procédure d'installation est aisée, on peut installer le système sur un disque dur dédié ou bien juste lancer AROS en mode hôte, via QEMU (cette solution est malgré tout très lente).

AROS AROS
Icaros Desktop et ses logiciels

Le système AROS lui-même dispose depuis 2002 d'un bureau fonctionnel : Wanderer. On sent une légère influence du Workbench, bien que des améliorations çà et là ont été réalisées. Par exemple, ses menus sont restés proche du Workbench 3.1, malgré l'ajout d'entrées permettant de lancer les préférences Zune, ou le Shell). Son aspect visuel très sympathique, cela est le résultat de ses icônes 32 bits, de ses fenêtres retravaillées et de l'ajout d'une barre de tâches assez agréable. Celle-ci affiche l'heure, la date et la mémoire disponible. Les applications iconifiées y sont accessibles et on peut lancer toutes les applications de la distribution d'Icaros Desktop. Un calendrier est affiché en fond de bureau et des outils ont été ajoutés comme ScreenGrabber (pour capturer les écrans), Snoopy (clone de SnoopDOS pour tracer les événements DOS), WIMP (pour "manipuler" les fenêtres : les montrer, les effacer, etc.) et PCITool (aperçu des périphériques de votre configuration USB, audio, Ethernet, PCI...). Wanderer n'est pas un bureau très avancé (pas de mode listeur, pas de menus contextuels, etc.) mais il est plus qu'utilisable.

La logithèque AROS ne fait que gonfler. Elle ne rivalise pas avec celle pour AmigaOS 4.x ou MorphOS, mais elle arrive peu à peu à s'approprier des logiciels incontournables. En voici un aperçu : Frying Pan (gravure de CD/DVD), Lunapaint (dessin 2D), MUIbase (base de données), NoWinEd (éditeur de texte), PortablE (compilateur), ScummVM (émulateur de jeux), E-UAE (émulateur Amiga), une quarantaine de jeux (assez moyens mais on peut noter la présence d'Eternal Lands, disponible nulle part ailleurs dans le monde Amiga), Ghostscript (gestion/impression de PDF), AMP2 (lecteur multimédia), MPlayer (lecteur multimédia), MysticView (afficheur d'images), HivelyTracker (création musicale), MilkyTracker (création musicale), Origyn Web Browser (navigateur Internet), SabreMSN (client MSN), SimpleMail (courrier électronique), WGet (aspirateur de sites Web), WookieChat (client IRC), etc.

L'avantage avec Icaros Desktop, c'est que ces programmes sont déjà préinstallés dans la distribution. Cela est très courant sur Linux mais totalement inconnu sur MorphOS et AmigaOS 4. Le néophyte a donc tout sous la main et n'a pas besoin de télécharger sans cesse de nouvelles applications. Cerise sur le gâteau, l'arrivée récente de Live Updater, un outil permettant au système d'aller chercher lui-même les fichiers nécessaires et de les installer d'une manière automatique.

Le secteur logiciel n'a pas été le seul à bien évoluer pour AROS puisque du matériel dédié est désormais disponible. En effet, Stephen Jones, ancien employé des sociétés Amiga comme Checkmate Digital, HiQ et Siamese Systems, a eu l'idée de proposer, en début d'année, une machine x86 prévue pour AROS. Il l'a baptisé "iMica One", c'est un ordinateur à base de processeur Atom d'Intel. Ses caractéristiques (processeur bicoeur à 1,6 GHz, bus mémoire à 533 MHz, 1 à 2 Go de mémoire SDRAM DDR2) en font le plus rapide "Amiga" jamais produit, et ce, pour un prix très acceptable de 250 £. Le principal souci actuellement est la non-gestion de certaines parties de l'iMica comme l'USB 2.0, le port Ethernet Gigabit, le second coeur du processeur ou bien le pilote audio Realtek ALC662. Mais ces lacunes (à part la gestion du bicoeur) sont en voie de disparition...

Et ce n'est pas tout, des portages d'AROS sur les cartes Efika 5200B de bPlan et Sam440ep d'ACube ont été lancés en 2008. Les versions AROS pour ces machines PowerPC sont disponibles, bien qu'un peu plus plantogènes que leur homologue x86, et ne bénéficiant apparemment pas de toute la logithèque d'AROS x86. Il y a aussi un projet pour porter AROS sur l'Efika MX, ce serait alors le premier système Amiga tournant sur processeur ARM.

AROS est-il devenu enfin utilisable ?

Après cette description plutôt élogieuse, on serait en droit d'être optimiste. Or, malgré ses (presque) 15 ans d'existence, AROS n'a toujours pas d'utilisateurs réguliers. Pour quelles raisons ?

On peut d'abord mentionner l'instabilité du système. Il y a encore trop de bogues et de plantages. Quand les développeurs MorphOS ont eu accès aux sources des programmes AROS, beaucoup ont mentionné le fait que ces derniers étaient remplis de bogues. AROS n'était pas développé de manière sérieuse pour aboutir à un vrai système. Mais cette période "AROS = laboratoire" s'estompe peu à peu et ses développeurs semblent plus concentrés à coder des exécutables avec le moins de bogues possibles. Le fait d'avoir de "vrais" utilisateurs, et donc des gens pour tester, aiderait aussi sans doute les développeurs à corriger les problèmes.

L'une des conséquences du point précédent est une logithèque également boguée. Combien de développeurs tiers ont proposé des versions AROS de leur logiciel et ont vu que ceux-ci posaient problème ? Les premières versions de SabreMSN ou NoWinED étaient pour le moins aléatoires. De plus, l'absence de fonctions comme l'overlay ou la 3D empêche à AROS l'utilisation de certaines applications, par exemple les jeux 3D (Quake III, Warzone 2100...) ou MPlayer en mode overlay (d'où une vitesse de lecture qui pourrait être encore meilleure). Dans l'ensemble, la quantité, la qualité, la finition, la stabilité de ces programmes AROS sont toujours un cran derrière ceux pour MorphOS ou AmigaOS 4.

Ensuite, AROS est présenté comme un système Amiga. Oui, mais il ne sait pas exécuter des programmes Amiga. Ainsi, adieu les Personal Paint, LightWave, DigiBooster 2, Directory Opus Magellan, TurboCalc, Wordworth et consort. Le projet AmiBridge/Janus E-UAE a été lancé dans l'optique d'offrir une émulation 68k (ainsi que l'OCS, l'AGA et Paula) à AROS. Mais il s'agit d'une solution moins élégante qu'une émulation complètement intégrée/transparente que l'on retrouve dans MorphOS et AmigaOS 4. AmiBridge est en fait un script qui lance l'application choisie dans une instance d'E-UAE. Il n'y a pas d'interaction entre les deux environnements, les applications AmigaOS étant enfermées dans une fenêtre (mais vos données dans AmiBridge sont bien sûr accessibles depuis AROS).

Enfin, si AROS est disponible pour x86, cela ne veut pas dire qu'il tourne sur tous les PC. Les incompatibilités matérielles sont nombreuses et beaucoup d'utilisateurs ont essuyé des plâtres en tentant de lancer AROS sur leur configuration. Quasiment tous les périphériques récents (USB 2.0, carte graphique, processeur avec plusieurs coeurs, FireWire...) sont inconnus du monde AROS, ou bien mal gérés. Pour se dépêtrer de cette incompatibilité, il reste toutefois la solution iMica.

Les cagnottes sont un point positif pour faire avancer le développement AROS, mais la majorité ne trouvent pas de développeur. La quasi-intégralité de la logithèque AROS n'est fait que de portages, voire de portages dont la plus grande partie du travail a été réalisée par des développeurs qui n'ont rien à voir avec AROS (OWB et MPlayer ont par exemple été adaptés, débogués et optimisés sur MorphOS avant d'être portés sur AROS). Les développeurs sur AROS se contentent d'ajouter "quelques" logiciels/fonctions qui sont déjà sur les autres OS Amiga NG, il n'y a presque rien de nouveau.

Conclusion

Comme le montre la feuille de route vers la version 1.0, AROS n'est pas encore prêt. Si AROS avait de l'avance sur MorphOS en 1999 et 2000, c'est l'inverse aujourd'hui. Il faudra encore quelques années pour qu'AROS devienne mature et utilisable par le premier venu. Il faut bien voir qu'à l'heure actuelle, personne n'utilise AROS quotidiennement (ou bien seulement pour "tester") et je vois mal quelqu'un patienter sur AROS en attendant une à une les fonctions/logiciels qui sont déjà disponibles sur MorphOS, par exemple.

Le fait qu'il ne soit pas encore prêt n'est pas très grave : AROS progresse, il est disponible gratuitement sur des machines nombreuses et peu chères. La réussite de ce système n'est donc qu'une question de temps. En attendant, AROS est un bon moyen de s'amuser.

Mise à jour du 1er août 2009 : la distribution Icaros Desktop est sortie en version 1.1.3. Elle apporte la très attendue gestion de l'USB (1.1 et 2.0) grâce à la pile Poseidon.


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