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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Actualité : AmigaOS Replacement Project
(Article écrit par Guillaume Proux et extrait d'Amiga News - avril 1995)
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Bruce Lepper : l'idée est surgie du néant il y a peu de temps. Elle est simple : pendant que les
avocats et les sociétés se battent autour du corps agonisant de l'Amiga, pourquoi ne pas
faire quelque chose de positif. Plus précisément, pourquoi ne pas réécrire le système
d'exploitation de l'Amiga pour permettre son utilisation sur un PC, un Mac, ou toute autre
machine ? C'est un projet fou car cela impliquerait des milliers d'heures de travail, et
aucune société commerciale ferait un tel investissement pour un système aussi ouvert.
Pourtant, le grain semé sur Internet a germé, et la jeune plante a commencé à pousser avec
tellement de vigueur que le monde est obligé de la prendre au sérieux. Bien sûr, le rachat
de l'Amiga par une société riche et dynamique aurait tendance à diminuer l'énergie du
projet AmigaOS. Mais nombreux sont ceux qui ne croient plus à l'arrivée du prince charmant.
Nous avons demandé à l'un des participants français de ce projet de nous expliquer
comment cela se passe. Voici son récit.
"Alors que tout le monde en ce moment à la tête tournée vers les Bahamas pour savoir
enfin qui remettra en route l'Amiga, un groupe de passionnés de notre machine (dont je
fais partie) est en train de mettre en place une opération que l'on peut qualifier de
"Restore Hope" (NDLR : redonner espoir) : car après les déboires de Commodore avec la justice,
c'est peut-être grâce à eux que nous allons enfin reprendre espoir.
Notre idée est simple : elle a inspiré MacroSystem dernièrement pour la construction du
DraCo, c'est d'éliminer les puces spécifiques développées pour l'Amiga et ne garder que la
partie logicielle en éliminant tout le matériel qui a, en fait, peu changé depuis 1985.
Prendre que ce qui fait vraiment apprécier l'Amiga : son "Operating System". Mais
voilà, le problème est que le système d'exploitation de l'Amiga est encore sous le droit d'auteur de Commodore qui
est maintenant aux mains des administrateurs de la faillite, il est donc illégal de prendre directement, par
exemple, le système d'exploitation version 3.1 de l'Amiga et de le modifier pour qu'il tourne sur une autre machine. A
l'inverse du matériel, pour lequel on a besoin d'usines et de moyens, le logiciel ne
demande, pour prendre vie, que beaucoup d'imagination et un peu de bonne volonté. Nous
allons donc faire mieux que simplement copier l'ancien système d'exploitation : écrire une
nouvelle version du le système d'exploitation Amiga. C'est-à-dire, tout en partant de Exec (le noyau du système),
jusqu'aux choses les plus récentes comme la GadTools, en passant par les bibliothèques DOS, Intuition et
Graphics, de telle sorte que le tout soit théoriquement entièrement portable.
Pour ce faire, nous allons utiliser un langage universel existant sur toutes les machines :
le C++ GNU parce que c'est nouveau, puissant et orienté objet (notion à la mode et mise à
toutes les sauces ces temps-ci) et parce que beaucoup de monde programme en C, langage qui
servit à réaliser l'ancien OS. Ce sera l'occasion pour beaucoup d'entre nous de se
familiariser avec ces nouvelles techniques !
Mais voilà, pourquoi refaire un OS semblable à celui que nous connaissons déjà puisqu'il
suffit d'acheter un A2000B avec des cartes, de la mémoire et alors on a le système d'exploitation sans
problème ! Deux raisons en fait :
- D'abord, n'importe qui, équipé par exemple de PC ou de Mac, lancera ce système d'exploitation et juste en
recompilant les sources des programmes pourra l'utiliser comme si l'ordinateur hôte était
un Amiga. C'est cette technique du compile-et-fonctionne (compile and run) qui a fait entre autres le succès
d'Unix et qui fera sans aucun doute le succès de ce système d'exploitation.
- Ensuite, puisque nous sommes ceux qui faisons le système d'exploitation, on pourra vraiment y inclure tout
ce que l'on voudra. Déjà certaines tendances sont apparues, je vais vous narrer les plus
significatives :
- Le premier progrès serait la protection de la mémoire, c'est-à-dire la
faculté qu'a le système d'exploitation de protéger les parties de la mémoire qui ne sont pas publiques ou bien
allouées par d'autres tâches et cela même sans MMU. Bien sûr, tout cela restera optionnel
afin de permettre à d'anciens programmes de pouvoir encore tourner.
- Dans la même idée, on pense pouvoir implémenter facilement le "resource tracking" ce
qu'on pourrait traduire par la chasse aux ressources. Ce procédé permet de libérer en fin
de programme toute ressource allouée et non rendue (on pensera bien entendu à des appels à
Lock() sans UnLock() etc.) et bien sûr aussi tuera les fenêtres et écrans obsolètes.
- Avant peut-être de passer tout l'Amiga dans un monde multi-utilisateur, l'AmigOS
(c'est son nom !) permettra de faire le partage des imprimantes, modems et fichiers aussi
(comme le fait le DP "muFS").
- Une chose amusante : tous les fichiers deviendront des fichiers IFF (y compris les
exécutables !) et certaines en-têtes contiendront même le processeur (ou l'ordinateur) pour
lequel il aura été compilé. Mieux encore, on pense sérieusement à mettre en place un
système de compilation au chargement qui produira des fichiers universels (non dépendants
du processeur). Imaginez, d'un PC on passe à un Mac et directement on lance le logiciel
sans recompilation ni conversions...
- Le principal est que notre système restera compatible avec l'ancien et il n'y aura pas de
problème pour que les boîtes qui, jusque-là gèrent l'Amiga, recompilent leurs logiciels
pour qu'ils tournent exactement de la même manière.
Voilà, où en est-on maintenant ? Bien, tout cela est loin d'être fini mais nous avons
quand même certaines bonnes choses de faites... Un des membres, anticipant peut-être le
mouvement, a commencé il y a un an à reprogrammer Intuition et ce travail est terminé à
60% ; Exec, lui, est terminé à 90% mais il faut rappeler que le coeur de cette bibliothèque, qui
s'occupe de la commutation des tâches, devra sur chaque processeur être réécrit en
assembleur pur.
Maintenant, tout le monde est paré et commence doucement à donner vie à
l'AmigOS. Il nous faut aussi particulièrement remercier Dave Haynie (responsable de la
bibliothèque graphique de l'ancien OS) qui, malgré le peu de temps qu'il a, a décidé de
s'associer à ce projet, ce qui peut sembler assez fou. Un chiffre éloquent : plus de 200
personnes se sont dévouées pour cette cause... et uniquement grâce à Internet. Il nous faut
maintenant sensibiliser le monde entier et particulièrement les entreprises comme Scala,
etc. pour pouvoir compter sur leur soutien afin que ce projet ambitieux ne meurt pas à
peine né. Mais vous aussi, si vous avez des idées, des suggestions, n'hésitez pas à nous
en faire part : écrivez au journal qui transmettra. Et pour ceux qui ont accès à Internet,
envoyez un courriel à amigosinfo@aobh.xs4all.nl.
Allez, faites comme moi, croisez les doigts !
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