Obligement - L'Amiga au maximum

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Test du Workbench 2.0 (AmigaOS 2.0)
(Article écrit par Pierre Ardichvili et extrait d'A-News (Amiga News) - septembre 1990)


Le Workbench 2.0 tient les promesses de la version 1.4 bêta qui avait été communiquée à la presse avant l'introduction par Commodore.

Pour résumer les avancées depuis le 1.3, on peut noter :
  • Un nouvel aspect avec apparence en pseudo-3D, icônes retravaillées et pointeur de souris refait.
  • Nouveau gadget "Zoom", nouveaux gadgets standard (liste, radio, cycle...).
  • Un nouveau système de polices de caractères avec choix de la police pour le Workbench, le système et l'écran. Police Topaz refaite. Gestion des polices Compugraphic.
  • Nouveaux modes d'écran, jusqu'à 1280x512 en PAL (mode super haute résolution). Possibilité de créer des écrans plus grands que la résolution physique.
  • Gestion des commodités avec le programme Exchange.
  • Boîte de requête standard.
  • Meilleure gestion de la mémoire, les outils FastMemFirst et MergeMem ne sont plus nécessaires.
  • Préférences revues. Modules de préférences séparés.
  • Intégration d'ARexx, le langage de script.
  • Diverses nouvelles manipulation pour les fenêtres/icônes. Par exemple, une opération sur les icônes ou les fenêtres peut être annulée avec le bouton droit de la souris.
Pas question de refaire une description de détail, je vais simplement parler de ce qui m'a frappé à l'usage.

Workbench 2.0

Les menus

Il y a maintenant quatre menus dans l'écran Workbench : Workbench, Window, Icons et Tools. Tous les choix présents dans le 1.3 le sont dans le 2.0. Cependant, certains ont été déplacés ou renommés. Les menus "Disk" et "Special" du 1.3 ont été redéployés dans les menus "Workbench", "Window" et "Icons" du 2.0.
  • "Last Error" est devenu "Last Message".
  • "Version" a été renommé "About..." et ouvre une boîte de requête.
  • "Discard" est maintenant "Delete".
  • "Snapshot" comprend maintenant "Snapshot Window" et "Snapshot All".
  • "Initialize" s'est renommé en "Format Disk...".
  • "Info" est devenu "Information...".
Les menus du 2.0 :
  • Workbench
    • Backdrop : permet de permuter le Workbench d'une fenêtre à un écran.
    • Execute Command : pour lancer une commande AmigaDOS depuis le Workbench.
    • Update All : met à jour le statut des fichiers présents dans les fenêtres.
    • Redraw All : rafraîchit l'affichage des fenêtres.
    • About... : affiche les information de version et de droit d'auteur.
    • Quit : ferme le Workbench.
  • Window
    • New Drawer : crée un nouveau répertoire dans la fenêtre active.
    • Open Parent : ouvre la fenêtre parente de la fenêtre active.
    • Update : met à jour le statut des fichiers présents dans la fenêtre active.
    • Select Contents : sélectionne toutes les icônes de la fenêtre active.
    • Show : montre tous les fichiers ou seulement ceux qui ont une icône.
    • View By : affiche les fichiers par icône, nom, date ou taille.
  • Icons
    • UnSnapshot : l'icône n'est pas figée.
    • Leave Out/Put Away : place l'icône sur le Workbench.
  • Tools
    • ResetWB : réinitialise le Workbench.
Workbench 2.0

Plusieurs entrées dans ces menus sont maintenant appelables via un raccourci clavier. Les entrées qui ont trois petits points (...) après leur nom affiche une boîte de requête.

Les fenêtres

Les fenêtres ont bien un gadget de changement de taille instantané (Zoom), qui n'était pas visible sur la préversion. Ici nous avons droit à un morceau d'anthologie, dans le style classique d'humour Commodore : "La fonction du gadget Zoom varie selon la manière dont la fenêtre a été conçue. Dans bien des cas, comme celui de la fenêtre du Workbench, activer ce gadget étend la fenêtre. Toutefois, dans le cas de fenêtres qui s'ouvrent à la dimension de l'écran, l'activation du gadget Zoom réduit la taille de la fenêtre." Et c'est tout. En fait, c'est beaucoup plus riche et plus complexe que cela, vous le découvrirez vous-même. Il y a un complément d'explication un peu plus loin dans le manuel, mais il est tout aussi poétique.

Workbench 2.0

Je ne trouve pas le système adopté aussi commode que les fonctions F1 et F2 de ConMan, mais il a sur ce dernier un énorme avantage : la fenêtre conserve tout son contenu, et, mieux, si vous tapez par exemple "Dir" dans une fenêtre étroite, puis que vous l'agrandissez, vous récupérez la partie du texte qui avait débordé par le haut. Le comportement est donc analogue, toutes proportions gardées, à celui d'une console possédant de la mémoire d'écran. Là, Commodore a fait du très bon travail.

Nous savions qu'on pourrait lancer une commande Shell à partir d'un menu du Workbench. C'est vrai, mais la fenêtre qui s'ouvre alors pour afficher le résultat de la commande n'est qu'une fenêtre d'affichage, on ne peut pas y taper une autre commande. C'est assez normal, sinon autant vaudrait ouvrir une fenêtre Shell tout de suite.

Les fenêtres ont un menu, dont voici certains éléments intéressants :
  • La fonction "Update All" permet, une fois qu'on a modifié quelque chose dans une icône par exemple, de se servir de l'icône modifiée sans avoir à refermer puis rouvrir la fenêtre dans laquelle se trouve cette icône. Très pratique.
  • La fonction "Show" a deux options : "Only Icons" et "All Files". Dans le premier cas. l'aspect est classique : on voit les icônes des fichiers ou répertoires qui en ont. Dans le second, il est affecté une pseudo-icône à tout fichier du répertoire, et cette icône est différente selon qu'il s'agit d'un sous-répertoire, ou bien d'un outil ou d'un projet.

    Workbench 2.0 Workbench 2.0
    Répertoire "Libs" avec option Show->Only Icons, puis Show->All Files

  • La fonction "View By" a quatre options, l'une montrant le contenu de la fenêtre de manière classique, la seconde selon le format de la commande "List", avec tri sur le nom, la date ou la taille.
  • La fonction "Information" du menu "Icônes" correspond à l'ancienne "Info" du Workbench 1.3, elle présente une fenêtre plus claire et plus conviviale.

    Workbench 2.0
    Fenêtre "Information"
Les gadgets des fenêtres ouvertes par les options du Workbench ont une symbolique très systématisée et très clairement expliquée dans la documentation.

Les programmes du Workbench

Les nouveaux programmes du Workbench sont les suivants :
  • Les modules de préférence (Time, ScreenMode, Overscan, IControl, Font et WBPattern). "Colors" est maintenant nommé "Palette".
  • Fountain : gestion des polices soulignées.
  • Display : afficheur d'images IFF.
  • IconEdit : éditeur d'icônes.
  • Exchange : gestionnaire d'utilitaires/commodités.
  • RexxMast : interpréteur ARexx.
  • HDBackup : interface graphique pour BRU, l'utilitaire de copie de sauvegarde.
Les programmes qui ont été supprimés sont donc : InstallPrinter, CopyPrefs, FastMemFirst, MergeMem, IconEd, IconMerge, FEd, NotePad, FreeMap, PerfMon, ClockPtr et AmigaBasic. Ce dernier est cependant disponible séparément.

Dans le tiroir "Preferences" est apparue une nouvelle icône : "Time". Le programme correspondant permet de régler l'heure et la date du système. C'est assez joli et très intuitif.

Workbench 2.0
La préférence "Time"

WBPattern, le programme permettant de concevoir des fonds d'écran spéciaux pour le Workbench et les fenêtres est toujours là. Son fonctionnement est bien expliqué mais la combinaison de ses résultats avec ceux du programme "Font", qui permet de choisir la police et la couleur des textes du Workbench, donne parfois des choses assez illisibles. L'ensemble offre toutefois des possibilités intéressantes de personalisation.

Workbench 2.0
La préférence "WBPattern"

En ce qui concerne les modes d'affichage, il y en a quatre de disponibles :
  • Hires, soit 640x256.
  • SuperHires, 1280x256.
  • Hires interlaced, 640x512.
  • SuperHires Interlaced, 1280x512.
Ces chiffres donnent bien sûr la dimension visible, l'écran pouvant couvrir des étendues plus grandes (via le bouton AutoScroll). Si vous disposez d'un écran A2024, la résolution 1008x800 (ou 1008x1024) est disponible. Si vous avez un écran multisynchro, les résolutions Productivity 640x480 et 640x960 sont ajoutées. Enfin, les résolutions Lores (320x200, 320x256) et Lores interlaced (320x400, 320x512) sont possibles via certaines applications, mais ne sont pas utilisées par le Workbench.

Workbench 2.0
La préférence "ScreenMode"

Le "Display Enhancer" de l'A3000 (alias désentrelacement) permet d'afficher en mode Hires l'écran du Workbench et ses fenêtres selon leur aspect habituel (320x256), mais en remplissant les interlignes, ce qui donne une image très agréable à voir par rapport à celle d'un moniteur classique. En mode Hires Interlaced, le contenu de l'écran du Workbench est comprimé verticalement ; en conséquence une fenêtre Shell étendue à tout l'écran affiche 62 lignes au lieu de 30, ce qui est pratique dans certains cas mais fatigant à la longue de par la petite taille du caractère et la focalisation imparfaite du moniteur.

On peut sélectionner un groupe d'icônes en traçant autour d'elles un rectangle, à la souris, comme pour définir une brosse sous Deluxe Paint. C'est infiniment plus pratique que l'ancien système. Attention : pour ceux qui n'ont pas lu un essai de la préversion 1.4 du Workbench, ce qui précède ne donne aucune idée de la richesse des fonctions et options accessibles à partir de celui-ci. Reportez-vous à cet article.

Et maintenant, une bonne surprise, et de taille : la gestion du disque dur à partir du Workbench. Dans la fenêtre principale du disque dur, ou de sa partition "Système", on trouve un tiroir "Tools", dans lequel il y a un programme nommé "HDToolbox".

En deux mots, toutes les données et options que l'on fournissait précédemment au système par des entrées dans la liste de montage ("Mountlist") et des réponses aux questions du programme "Prep", peuvent être entrées à la souris et moyennant la frappe de quelques caractères, dans les diverses fenêtres du programme.

Workbench 2.0
HDToolBox

Ceci permet aussi, sans avoir rien à modifier, un accès aisé aux données relatives aux unités de disque dur présentes, à leurs partitions, etc. Il y a même une fenêtre dans laquelle on peut visualiser les partitions d'un disque dur, en déplacer les limites à la souris, sans avoir à s'encombrer de calcul de nombre de cylindres si on ne le souhaite pas. Bien entendu, un reformatage des partitions modifiées s'impose après de telles modifications.

La documentation fait aussi état, description à l'appui. d'un programme "HDBackup", destiné à faire des sauvegardes du disque, toujours dans le style des autres programmes du Workbench. Las, pas moyen de mettre la main dessus, il n'est ni sur le disque dur ni sur aucune des disquettes fournies. Par contre, dans un appendice, il y a la documentation d'un programme de sauvegarde "Bru", situé dans un tiroir de la disquette "Extras". Ce programme est du genre Arc, Zoo, DME ou Memacs. Une boîte d'aspirine avant d'avoir compris le fonctionnement de toutes les options. Je passe.

En résumé. que dire de ce Workbench 2.0 ? Pour bien faire, il faudrait avoir l'avis d'un novice sur Amiga ! Pour moi, je trouve que le Workbench 2.0 représente un immense progrès par rapport à tous ses prédécesseurs, tant par le nombre des possibilités qu'il offre, que par sa convivialité. Les fenêtres sont jolies, et les commandes intuitives. Tout ce qu'on peut lui reprocher c'est un aspect un peu foufouille lorsqu'on ouvre simultanément plusieurs tiroirs, à la recherche d'une fonction dont on ne sait plus très bien où elle se niche.

L'AmigaShell 2.0

Je ne me place ici que du point de vue de l'utilisateur du Shell : je sais que les bibliothèques contiennent de nouvelles fonctions en particulier pour la gestion du Workbench, mais ça, c'est pour les développeurs.

Comme annoncé, ARexx fait partie de la livraison, avec une documentation abondante et c'est très bien.

En tant qu'utilisateur du Shell. j'avais écrit dans un article précédent que je voyais encore un très bel avenir pour des produits comme Ash ou WShell et les commandes ARP. Ce premier contact avec l'AmigaShell 2.0 confirme cette prédiction.

Il y a aussi eu des rumeurs d'incorporation des commandes ARP dans le Shell. Là, pas trace ni de la bibliothèque ARP, ni des commandes en question. Les commandes du répertoire "C" ont été réécrites pour la plupart, avec une diminution sensible de leur taille et l'incorporation d'une palanquée d'entre elles (30 pour être exact) dans le Shell-Seg (?). Très bien pour la vitesse d'exécution. J'espère qu'elles sont bien dans le Shell-Seg ou dans une bibliothèque et pas dans le matériel.

Workbench 2.0
Le Shell

La documentation déclare que les améliorations les plus visibles pour l'utilisateur sont la disparition de certaines commandes, l'apparition de plusieurs nouvelles commandes, une amélioration de la capacité à utiliser les jokers et de nouvelles options sur de nombreuses commandes. Au sens strict, tout ceci est vrai mais :
  • Il y a en fait une nouvelle commande, MakeLink, dont l'intérêt, non négligeable, est d'établir un lien entre deux fichiers, appartenant à des volumes différents. Lorsqu'on appelle le premier, c'est en fait l'autre qui est chargé ; s'il n'est pas trouvé, apparaît une demande avec le nom du volume à charger.
  • Les jokers sont toujours "#?" (ils n'ont toujours pas appris qu'il nous faut presser trois touches pour faire le "#"). Je crois que Commodore se retranche derrière le fait que représente la console, pour refuser d'incorporer l'astérisque dans les jokers. Si c'est le cas, je trouve cette raison très contestable.
  • La commande "Rename" n'accepte toujours de renommer qu'un fichier à la fois !
  • On ne peut pas faire d'assignations multiples par "Assign" (c'est-à-dire, comme dans la commande ARP, faire toutes les assignations nécessaires en une seule commande).
Parmi les options nouvelles affectant certaines commandes, je citerai l'option "Global" pour "Alias" et l'option "Defer" de la commande "Assign". Cette intéressante option vous permet de faire une assignation sur un répertoire d'une disquette, qui ne devient effective qu'à la première invocation. Ceci évite donc au système de vous demander d'insérer la disquette au moment où la commande "Assign" est lancée, c'est-à-dire, dans la séquence de démarrage. Ces deux options sont très bien, mais je n'ai pas trouvé grand-chose d'autre. Et pourtant si ! Entraîné par mes réflexes de WShell, étant dans un répertoire, j'ai tapé simplement le nom d'un sous-répertoire et je me suis trouvé transporté dans ledit sous-répertoire. Je n'en crois pas mes yeux ! Il y aurait donc un CD implicite comme dans WShell ? En tout cas. la doc de la commande CD n'en fait pas mention.

La grosse et intéressante nouvelle fonction de l'AmigaShell est le couper-coller. Cette option est applicable uniquement aux fenêtres de texte : elle est précieuse. Ne pleurez pas, propriétaires d'anciens AmigaDOS, elle existe sous la forme d'un utilitaire du domaine public, SNAP, qui marche très bien (Fish 274 et 326).

L'éditeur Ed a subi un véritable "revamping". On peut y déplacer le curseur au moyen de la souris (si, si, c'est vrai !), et on peut, dans un fichier s:ed-startup. mettre des définitions de clés de fonction et des macros. Du coup, il a grossi de 5 ko. Peccadille. Par contre, la doc explique toujours que pour travailler sur des blocs, il faut en marquer le début et la fin par des "ESC BS" et "ESC BE". Et le couper-coller du Shell, il sert à quoi alors ? D'autant qu'il marche parfaitement à l'intérieur d'une fenêtre Ed.

Workbench 2.0
Ed

Edit est toujours là, et on retrouve toujours l'inévitable Memacs. Vous connaissez ma position là-dessus, encore que je ne représente que moi-même et c'est fort peu de choses : à la poubelle tout çà et AZ à la place. Dis, Jean-Michel, à propos, quand nous sors-tu la version avec interface ARexx ?

Ah, j'allais oublier ! Encore une chose qui manque : l'ouverture d'une fenêtre Shell par pression d'une combinaison de touches à la PopCLI. Et bien sûr, il n'y pas de programmation directe des touches de fonction.

En bref, malgré un travail visible et non négligeable, l'AmigaShell ne progresse, en tant qu'interface utilisateur, qu'a pas comptés. Tant qu'ils y étaient, chez Commodore, ils auraient pu, en plus de celle d'ARexx, acheter à William Hawes la licence de WShell, et incorporer les commandes ARP.

Il y a sans doute là-derrière un message, toujours le même, c'est que la clientèle visée pour l'A3000 est composée de gens qui se porteront d'autant mieux qu'ils verront le Shell moins souvent. Mais alors, pourquoi s'embarrasser d'une doc compète d'ARexx et de Memacs ? Pourquoi fournir avec une documentation détaillée, un programme de sauvegarde de disque dur parfaitement inutilisable par un non informaticien ? Pourquoi écrire quelque part : "ce qui suit s'adresse à des utilisateurs expérimentés ou à des programmeurs" ?

Ma foi, je sais par expérience que le marketing est un métier difficile, et les lignes de partage ne sont pas souvent évidentes à tracer.

Bref, la découverte de l'AmigaShell 2.0 était plutôt une séquence déception. Je suppose que pour quelqu'un qui n'a jamais rien vu d'autre, ce n'est pas mal, surtout s'il vient du MS-DOS. Tout ceci n'empêchera pas un fana du Shell fortuné (mais ce genre d'animal existe-t-il ?) d'utiliser le Workbench 2.0, car il sait comment faire pour améliorer l'interface utilisateur.

FastFileSystem

FastFileSystem (FFS) est le nom du nouveau système de fichiers de l'Amiga. Il a été introduit avec le 1.3. Cette nouvelle mouture présente dans le 2.0 est cependant plus rapide et plus robuste. Le FFS est logé dans la ROM 2.0.

Les disquettes peuvent être formatées en FFS et garde une compatibilité avec l'OldFileSystem (OFS). Mais l'inverse n'est pas vrai, les disquettes formatées en FFS ne sont pas lisibles avec un Amiga en 1.3.

De plus, le FFS permet a une disquette de contenir quelque 879 ko de données, contre 837 ko pour une disquette OFS.

Compatibilité et performances

J'ai essayé tous les programmes présents l'un après l'autre, plus quelques vielles disquettes qui traînent, puis quelques programmes divers prises au hasard d'un bon tas de disquettes du domaine public. Ce faisant, j'ai été amené à examiner la compatibilité avec le 1.2 et le 1.3.

Compatibilité des versions anciennes d'AmigaDOS

La doc indique que pour amorcer un système équipé d'un disque dur, il faut éteindre la machine ! En fait, grâce au superbe programme HDToolbox, en trois coups de souris, on rend la partition système non amorçable, et en faisant "Ctrl-Amiga-Amiga", on voit apparaître après quelques secondes une animation montrant un lecteur qui avale une disquette.

Il faut croire qu'il a faim, car il avale sans protester tout ce qu'on lui donne : le Workbench 1.3.2 fourni avec l'A3000, le Workbench 1.3 version 34.28 (dans ce cas, il m'a indiqué ne pas avoir trouvé l'horloge) , le Workbench 1.2 tel que je l'avais sur mon vieux Deluxe Paint II. C'est un plaisir. Dans ces cas, on a toujours accès aux partitions du disque dur.

Programmes commerciaux

Ce n'est pas mon fort, je n'ai pas beaucoup de programmes de ce type, certains sont de vieux riblons, mais pour tester une compatibilité, c'est peut-être mieux !

OK pour Deluxe Paint III (il ne plante pas plus que sur le 2000) et Deluxe Paint II.

Digi-Paint (il est vieux : 1987) marche imparfaitement, pratiquement inutilisable dans le mode 320x400, même sur le moniteur 1084.

Sculpt 3D (le tout premier) met parfois un temps infini à se charger, mais après marche très bien. Il me semblait avoir lu à l'époque, dans la doc de Sculpt 3D que le possesseur d'un Amiga équipé d'un 68020 avait intérêt à acquérir une version spéciale du programme, conçue pour tirer avantage de la vitesse du processeur. Je n'ai pas réussi à retrouver ce texte. Je sais par ailleurs qu'il existe une version Sculpt 3D XL qui est probablement conçue dans ce sens. Quoi qu'il en soit, sur la version ancienne dont je dispose, l'accélération est spectaculaire.

Doug's Math Aquarium : sur une zone typique de la fractale de Mandelbrot, accélération de l'ordre de quatre fois.

Doug's Color Commander : c'est un petit programme qui permet des manipulations très intéressantes sur la palette d'une image (32 couleurs maxi). Il fonctionne sans problèmes.

Le seul programme de traitement de texte que j'ai essayé est ProWrite 2.0. Je n'ai pas essayé l'insertion graphique. Le traitement de texte charge beaucoup plus vite : les temps d'accès au disque dur font disparaître un des inconvénients de ce programme, à savoir le mécanisme exaspérant de sa boîte de requête. Ceux qui connaissent ProWrite apprécieront.

J'avais remarqué que l'AmigaBasic ne figurait pas sur la disquette Extras 2.0, et que la documentation ne parle pas de BASIC. Eh bien, l'AmigaBasic n'a pas l'air de vouloir marcher sur l'A3000 avec le Workbench 2.0. Il ne trouve pas ses fichiers, et le programme :

PRINT "hello"
END

...donne dans la fenêtre de sortie :

ÿÿÿÿÿ

Même en démarrant sur la disquette Workbench 1.3, ça ne va pas mieux.

Tiens, dans les disquettes fournies, il y a un Extras 1.3. Sur ce dernier, pas trace de BASIC. Adieu AmigaBasic ! Personne ne regrettera ton éditeur !

Pour en terminer avec le BASIC, les fichiers sources de programmes AmigaBasic, sauvés en mode ASCII, ou écrits au moyen d'un éditeur classique, se compilent parfaitement sur l'A3000 avec AC-Basic. Par contre, à l'exécution, une boucle :

FOR i = 1 to 1000000
NEXT

...met 20 secondes à s'exécuter. Ceci ne me semble pas très rapide pour un programme compilé (en C cela prend une seconde), mais c'est tout de même plus rapide que sur le 2000 qui demande 140 secondes pour faire la même chose.

Au premier essai de compilation Aztec 5.0, un message d'erreur, le compilateur ne trouve pas les fichiers ".h". Pourtant, en tapant la commande "Set", je trouve bien l'initialisation correcte de la variable d'environnement "Include". Après quelques recherches, je trouve en faisant "Which Set" dans la partition système, qu'il y a une commande interne à AmigaDOS 2.0, qui porte le nom de "Set" et n'est documentée nulle part. La suite est sans intérêt, la réparation étant facile.

Le programme "Copper de vacances" d'A-News de mai qui comporte un certain nombre d'instructions "#Include", compile en dix secondes sur l'A3000 par rapport à 20 secondes sur l'A2000 standard. J'y vois surtout l'effet du meilleur temps d'accès aux fichiers du disque dur. Pas désagréable tout de même.

Les jeux

Je n'ai pas beaucoup de jeux commerciaux, les jeux d'arcade à 200 FF ne m'intéressent pas beaucoup. Au fait, il me reste un Crazy Cars II tout neuf que j'enverrai en port dû au premier qui m'enverra un courrier.

J'ai essayé avec succès Marble Madness, F-18 Interceptor, Flight Simulator II et Crazy Cars II. Ont causé un Guru (il ne s'appelle plus comme çà, mais il est toujours là) : Arkanoid, Dames Simulator et F-16 Combat Pilot. Pour les jeux, c'est la loterie, et c'est normal vu la diversité des protections et de la qualité de la programmation. Mais qui va acheter un A3000 pour y mettre des jeux ? Un ou deux bons jeux pour se détendre de temps en temps, ça doit suffire, mais il faudra se renseigner avant d'acheter.

Voilà pour les programmes commerciaux. C'est en moyenne plutôt rassurant. Les programmes qui ont été écrits en respectant les conventions recommandées par Commodore devraient passer sans problèmes, et les producteurs sérieux proposeront sans doute des mises à jour. Peut-être pas toujours en France, mais dans un certain nombre de cas aux États-Unis. Bien que j'aie acheté mon Deluxe Paint II chez mon revendeur, j'ai renvoyé la carte d'enregistrement à Electronic Arts, ce qui m'a permis de faire pour un prix très avantageux la mise à jour lorsqu'est sorti Deluxe Paint III.

Programmes du domaine public

J'ai essayé avec succès :

Quelques utilitaires : KeyMapEd, IconLab, IconMeister, VirusX 4.0, ARTM (Amiga Real Time Monitor, moniteur de tâches et de ressources), Find (celui de Cédric Beust), Mach II, IconType, PPMore, NewZap, PPShow, ShowFont, ViewBoot, WhereIs et WShell, qui marchent parfaitement, y compris FComp (seule la commande "Copy" ne veut pas accepter le joker "?").

Et quelques jeux : Marble Slide, Wanderer, Amoeba Invaders, Asteriods, Kamikaze Chess, Five in Line, BlockOut (ce n'est pas le Tetris en 3D, mais un jeu de tactique à deux), Othello, Bally II, Mazeman et Evolution 4.

N'ont pas marché :

Tiles, qui fonctionne mais plante le système sur l'instruction "Quit", et Tetrix qui n'a pas marché du tout, pas plus que Tetrix Metallica. Certains jeux dans lesquels la vitesse de déroulement dépend de la vitesse de calcul vont beaucoup plus vite, au point de devenir parfois injouables ou presque (Marble Slide) ; la bille de Marble Madness a beaucoup moins d'inertie, ce qui rend le jeu nettement moins difficile. Lorsque la cadence est imposée par le programmeur, pas de problème, comme dans Invaders ou Bally II.

Ceci n'est qu'un échantillon microscopique; il faut s'attendre dans le DP à pas mal d'incompatibilités, surtout dans les démos. Prenons par exemple la NewsFlash n°8 : la démo Poi Poi ne marche pas, la démo Celtic passe sans problèmes. Les disquettes de style germanique avec des blocs d'amorce spéciaux et des intros spectaculaires passent en général assez mal. En ce qui concerne le DP, je ne me fais aucun souci, les bons auteurs publieront rapidement des versions prévues pour l'A3000 et le Workbench 2.0.

Conclusion sur la compatibilité : pour ma part, tout en tenant compte du fait que mon échantillon d'essais est très réduit, je crois qu'on peut espérer ne pas avoir beaucoup plus de problèmes que lors du passage du 1.2 au 1.3. A première vue, la compatibilité avec les versions anciennes se présente donc bien.

Conclusion

Cette nouvelle version du système d'exploitation est une évolution majeure, c'est sans doute pour cela qu'on est passé de 1.x à 2.0. Le nouvel aspect fait plus pro avec son apparence en pseudo-3D et ses icônes redessinées. Sur le fond, les améliorations sur le FastFileSystem (système de fichiers plus rapide), sur ARexx (langage de script enfin intégré au système) et les préférences sont à noter. Bien que l'ECS soit géré avec cette version 2.0, vous n'en avez pas besoin ; il est seulement nécessaire pour afficher les nouveaux modes d'écran.

Nom : Workbench 2.0 (AmigaOS 2.0).
Éditeur : Commodore.
Genre : système d'exploitation.
Date : 1990.
Configuration minimale : Amiga OCS, 68000, 512 ko de mémoire.
Licence : NC.


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