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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Actualité : Sierra, une réussite à l'américaine
(Article écrit par Danny Boolauck et extrait de Tilt - mai 1992)
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Comment créer une entreprise valant plusieurs millions de dollars en partant de rien... enfin,
de presque rien ? L'imagination de Roberta Williams et les compétences de Ken Williams alliés à
une persévérance à toute épreuve ont été les éléments déterminants de leur réussite.
Au départ
Lorsqu'il y a plus de dix ans de cela, Ken Williams ramène chez lui un terminal d'ordinateur, il est
loin de se douter que cet acte va changer radicalement la vie des Williams. En effet, ce programmeur,
père de famille et américain moyen type pense surtout à pouvoir travailler à la maison lorsqu'il décide
d'introduire ce terminal chez lui. Roberta, femme au foyer et mère attentionnée, est également une
grande curieuse. La curiosité joue toujours des mauvais tours est-il courant de dire. Pourtant, dans
le cas de Roberta, cela va l'amener à une agréable découverte.
Ken et ses collègues de bureau ne font que travailler avec leurs ordinateurs. Pour Roberta, c'est le déclic :
elle, la passionnée de lecture, la grande conteuse d'histoires féeriques, découvre ce qu'elle appelle un livre
interactif. Cela lui donne l'envie de créer elle-même ses propres jeux d'aventure. "Aucun problème",
lui dit Ken. "Tu fais le scénario et moi je le programme." Sierra On-Line vient de naître avec deux
employés fondateurs.
Ken Williams
Une société qui réussit
Aujourd'hui, Sierra emploie plus de 400 salariés et réalise un chiffre d'affaires supérieur à 35 millions
de dollars ! Elle a racheté la société Dynamix. Avec l'ouverture de filiales en Grande-Bretagne et au
Japon et une distribution de ses produits dans plus de 60 pays, Sierra a atteint une stature
internationale impressionnante.
J'ai pu visiter les studios de tournage et de prises de son. Oui, la création d'un jeu est calquée sur la
réalisation d'un film chez Sierra. "Dans notre domaine, nous sommes le leader incontesté", affirme Ken
Williams. "Nous avons un savoir et une technologie que nous ne cessons de perfectionner car nous apprenons
de nouvelles choses tous les jours sur la façon de créer un jeu."
L'avenir du jeu selon Ken Williams
Comme tout le monde, Ken pense que le CD-ROM sera le support de l'avenir. Pour lui, notre industrie va
connaître une forte expansion dans les années à venir. Le CD-i ? "C'est une machine limitée, qui n'est
utilisable que pour des films interactifs". De plus, le CD-ROM ne vivra pas au-delà de 5 ans.
Selon lui, on verra l'apparition d'un nouveau support sous la forme d'une carte, comparable à nos cartes
de crédit. Ken rêve d'un ordinateur sans clavier, facile à utiliser, doté d'excellentes capacités graphiques
et d'une puissance équivalente à un 386/33 MHz. Cette machine devra coûter moins de 400 dollars. Ken
n'espéra pas une telle machine avant 3 ou 4 ans.
Chaque personnage d'un jeu prend vie sous l'habile pinceau des artistes de Sierra. L'auteur travaille avec les dessinateurs pour que les visages reflètent le tempérament des personnages.
Pour les personnages non humains, des statues et bustes sont créés en argile.
L'avenir du jeu pour le patron de Sierra se trouve dans la réalité virtuelle et, surtout, dans les jeux multijoueurs.
Pour finir, Ken m'assure que les séries des King's et autres Quests continueront jusqu'au moment où le
public n'en voudra plus ! Je demande enfin à Ken si Sierra s'intéressera un jour à la console. Mister Williams
me lâche le scoop : Sierra a signé avec Sega l'adaptation de ses titres sur Mega CD !
Roberta Williams
Pour décrire un certain type de jeu d'aventure, il suffit de dire "un jeu à la Sierra" pour illustrer
notre pensée. Derrière ce qualificatif repose tout le travail d'une équipe talentueuse et surtout la
créativité d'un auteur quasi-mythique : Roberta Williams.
Je pense qu'il est inutile de présenter Roberta Williams (votre son entrevue publiée
en 1991). Elle peut se vanter d'être l'auteur du premier jeu d'aventure graphique sur micro (Mystery House),
du premier jeu d'aventure graphique en couleur (The Wizard And The Princess) et surtout de la série des
King's Quest.
Depuis le premier volet, cette saga connaît un succès commercial retentissant. Roberta Williams est un
monstre sacré de notre industrie, une vedette incontestée qu'admirent des centaines de milliers d'aventuriers
dans le monde.
C'est en tenue très décontractée que Roberta m'a reçu dans les locaux de Sierra. Menue, la trentaine épanouie,
elle affiche la sérénité de ceux qui ont réussi et n'ont plus rien à prouver. Tout comme Richard Garriott,
Roberta est facile à aborder et a le don de mettre tout son entourage à l'aise. Toutefois, sous ses
apparences calmes et rassurantes, on sent à travers son regard et sa voix la détermination et la volonté de
ceux qui aiment agir sans faiblesse. Elle est la puissance occulte de Sierra, l'ombre, ô combien efficace,
de Ken Williams (son mari et PDG de Sierra).
Signes extérieurs de réussite et de richesse aux États-Unis ? La Porsche bien sûr
mais aussi la plaque minéralogique !
Quant à sa carrière d'auteur, elle vient de prendre une nouvelle orientation. Vous imaginez ma surprise quand
elle m'a annoncé qu'elle n'avait pas écrit Laura Bow And The Dagger Of Amon Ra (l'auteur se nomme Bruce Balfour) !
En fait, elle n'a agit qu'en qualité de consultante, exactement comme l'ont fait Steven Spielberg et Georges
Lucas pour le développement des Indiana Jones sur micro. En revanche, pour King's Quest VI, Roberta est co-auteur
du scénario avec Jane Jensen. Est-ce le signe d'une sorte de semi-retraite pour Roberta ? "Non, j'ai tout
simplement envie de me lancer dans de nouvelles voies et j'ai encore une foule d'idées et d'histoires qui me
trottent dans la tête. Cela dit, je reconnais que j'ai été piégée ou emprisonnée par les King's Quest."
Voici le premier plan d'un jeu écrit par Roberta Williams
La technologie utilisant le CD-ROM comme mémoire de masse l'intéresse : "Je vais enfin pouvoir me lancer dans
la création d'un jeu ayant pour thème l'horreur. Pour qu'une histoire d'horreur soit efficace, il faut que
les graphismes, les animations et le son soient parfaits. Le CD-ROM est en mesure de me donner ses moyens".
Et le jeu à la Indiana Jones qu'elle nous avait promis lors de sa dernière entrevue ? "C'est pour plus
tard. Pour l'instant, je pense sérieusement à cette histoire d'horreur", affirme la créatrice de la série
des King's Quest. Bien, ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd.
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