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Photogenics 1.2 était déjà un monument, tant par sa richesse de fonctions et d'effets que par son originalité. Le logiciel qui s'en rapproche le plus serait ImageFX, en ce sens que c'est plus un outil de retouche et d'effets que véritablement un programme de dessin. Mais qu'on ne s'y trompe pas, on peut très bien dessiner avec, si on a la patience de fixer chaque étape quand on change de couleur. Voici maintenant la première mise à jour importante du programme avec sa version 2.0. Est-elle justifiée ? A-t-elle une myriade d'améliorations ? Est-elle incontournable ? Je vais essayer de vous éclairer la lanterne grâce à cet essai. Les spécificités de Photogenics Rappelons les grandes lignes, pour ceux qui ne connaissent pas le programme. C'est un programme de dessin-retouche 24 bits, à nombre illimité de fenêtres de graphisme, avec sélection possible d'un graphisme primaire, d'un secondaire et d'un canal alpha par "menu" ou "glisser-déposer". Contrairement à certains logiciels d'effets comme Art Department, il est possible d'appliquer des effets à une partie seulement de la surface. Il existe pour cela une couche (layer) de 8 bits permettant 256 niveaux d'altération. Tous les outils (rectangles, ellipses, splines, trait libre, etc.) sont bons pour définir les parties à modifier avec même des textures pour imiter un grain ou des brosses (crayon, craie, aérographe, etc.) Les modifications se font à l'écran en temps réel (pour peu que l'on ait une machine suffisamment rapide), mais l'effet n'est entériné en mémoire que lorsqu'on le décide en déclenchant l'opération "Fix". Cela a l'avantage de pouvoir essayer plusieurs effets comme au brouillon et le désavantage d'avoir à attendre que la mise à jour se fasse en mémoire lors du dit "Fix". C'est une conception à part dans ce genre de programmes. Il existe en outre une fonction annuler/refaire. La couche "layer" agit comme un masque que l'on peut également conserver pour le prochain effet, ou bien sauvegarder ou charger. Il est très pratique de peindre à l'aérographe soit d'une couleur, soit d'un effet avec la touche gauche et de gommer avec la touche droite. Le "warper" (déformeur) est simple et pratique. Il s'agit d'un cercle ajustable à la région à déformer où sont attachés aux quatre points cardinaux des lignes extensibles reliées au centre de déformation. Il suffit de tirer ce centre à l'endroit désiré et d'ajuster les paramètres pour obtenir la déformation souhaitée ("morphing" et/ou "twirling"). Il existe bien sûr une fonction loupe et une fonction brosse à deux modes de capture : rectangle ou contour. Une fonction "Pick" permet de choisir une couleur à l'intérieur du dessin. Une fonction "Smear" (barbouillage) fait, selon les réglages, du flou ou déplace les couleurs et permet ainsi par exemple de faire sourire une bouche sérieuse, d'agrandir un nez, etc. Le canal alpha (qui est un masque de transparence contrôlant le fondu d'une image secondaire au sein de la primaire) est très facile d'utilisation et très bien documenté. La fenêtre de palette pilotable en RGB, HSV ou CMY est basée sur une roue de couleurs. Un gadget d'agrandissement lui adjoint une liste de couleurs par noms. Un autre gadget accède à une fenêtre "couleurs" qui est en fait une palette classique - à 256 positions - sauvegardable. Une grande richesse de formats graphiques, la prévisualisation en 16 ou 256 couleurs, 16 ou 256 niveaux de gris, HAM8 rapide ou CyberGraphX, une architecture ouverte car modulaire pour les effets et formats (GIO programmables soi-même grâce à l'abondante documentation riche en exemples), un vocabulaire ARexx complet. Tous ces atouts en font un outil pratique et universel. L'installation Photogenics 2.0 de chez Almathera est distribué sous forme de CD dans un étui cartonné. L'installation est un peu spéciale car si on ne le sait pas, il manque certains fichiers. La raison est sans doute qu'il y a eu erreur lors du gravure : il est en RockRidge au lieu d'ISO 9660. Il faut donc monter un logiciel qui reconnaisse le RockRidge, et là plus de problème (un correctif est fourni sur disquette). Une fois installé, le tiroir fait 8,7 Mo. Le CD comporte encore 191 Mo de graphiques et 392 Mo de polices de couleur. Les nouveautés... Widget, un clone d'Intuition La gestion des fenêtres a été revue, les auteurs ont préféré reprogrammer un système à eux plutôt que d'utiliser l'intuition.library d'AmigaOS. L'argument est un gain de confort et de temps tant pour le programmeur que pour l'usager. Et je dois dire que leur système est intelligent, s'il n'est pas révolutionnaire. Les gadgets d'une fenêtre se réduisent à deux, placés en haut comme à l'accoutumée : le gadget de fermeture et celui de profondeur. Si on ouvre une fenêtre (par exemple celle de "Modes") le fait de choisir une option de la liste referme la fenêtre automatiquement. Si on veut qu'elle reste ouverte, il faut cliquer sur le gadget de fermeture qui prend un état second reconnaissable à une pliure du carré. Le gadget de profondeur est inchangé et permet de faire passer la fenêtre du premier plan au dernier. Pas de gadget de redimensionnement, et pourtant il suffit de cliquer à proximité d'un des côtés de la fenêtre (sauf le supérieur, qui sert toujours à déplacer la fenêtre) pour étirer un bord (ou deux, si on clique près de l'angle). C'est pratique, car pas de perte de place avec un gadget. De plus, si on clique en même temps avec la touche droite, on déplace la fenêtre tout en la redimensionnant. A étudier pour le prochain système Amiga (s'il en vient un, restons optimistes). Image virtuelle Il s'agit d'un tout nouveau système, unique, qui permet de travailler sur des images dépassant largement la capacité de la mémoire (par exemple une image de 18 Mo sur un A1200 de 4 Mo) sans posséder pour cela de MMU et donc sans gestion processeur de la mémoire virtuelle. Cette option est si bien réalisée qu'elle permet non seulement le chargement d'images géantes, mais qu'en outre, en n'occupant que quelques centaines de ko, de continuer à bénéficier du multitâche et donc de travailler simultanément avec d'autres programmes (ou d'éditer simultanément d'autres images au sein de Photogenics). Notons tout de même, et c'est une évidence, qu'il faut la place nécessaire sur un disque dur pour bénéficier de cet atout, compter le double de place de l'image non compressée. Ces avantages impliquent malheureusement une perte de vitesse, mais ont également un élément de sécurité, puisque toutes les opérations se font directement sur le disque dur dans un fichier temporaire ; le risque de perte lors d'une coupure de courant ou de "méditation" est réduit. Les effets Une nouvelle fenêtre d'effets augmente énormément les possibilités déjà énormes du logiciel. Sans rentrer dans les détails, et parce que les noms sont évocateurs à tous ceux qui travaillent avec des programmes semblables, en voici la liste : Balance, Blur, Edge, Fractal, Gradient, Histogram, Hue & Saturation, LineStrokes, Median, MixColour, Negative, Noise, Paper, Perspective, Plasma, Pyramid, RadialBlur, RemoveIsolated, Roll, SheetMetal, Tile, Wave. Les formats graphiques On voit dans le tableau qui suit que Photogenics n'a rien à envier à ses concurrents les plus sérieux : [L = Chargement possible, S = Sauvegarde possible]
Nous avons vu plus haut que chaque opération est d'abord exécutée sur un "layer", sorte de couche qu'on peut imaginer au dessus du graphique, puis entérinée lorsque satisfaisante par l'opération "Fix". Nous avons vu ensuite dans le tableau des formats graphiques qu'on pouvait charger ou sauvegarder ce "layer". Ceci est une nouveauté importante et pratique. AWeb et l'aide en ligne Toute la documentation est comme par le passé et sur d'autres logiciels directement accessible pendant le travail avec la touche "Help". La seule différence est qu'elle n'est plus confiée à Multiview ou AmigaGuide, mais à AWeb, un navigateur sympathique de pages HTML. Plus de clarté (si on a un moniteur suffisamment important, car les caractères sont petits en haute résolution) et la possibilité d'adjoindre des images au texte. Rien à redire sur la doc. Elle est exemplaire. Il est très facile de localiser les nouveautés ou les chapitres. L'index est solide et le vocabulaire ARexx bien développé. Des conseils pour l'utilisation de Photogenics avec Scala, LightWave, Deluxe Paint, Workbench Backdrops, Wordworth, Final Writer, Professional Page 4, PageStream, Studio II, ADPro, ImageFX, ImageMaster, TVPaint et Windows Applications sont les bienvenus. Le point sur les modes Les modes suivants sont disponibles dans la version 2.0 et beaucoup d'entre eux sont paramétrables : AddNoise, AlterHue, Antique, Balance, BasRelief, Blur, BrightMap, Brightness, ChromaKey, Claudia, Cloner, Colourise, Contrast, CrossHatch, Defocus, Deinterlace, DirtyPaint, DisplaceMap, Dither, Emboss, FalseColour, Flip, Gamma, GradientTint, Greyscale, Hex, HueMap, Jitter, Limit, LineArt, MaskingPaint, Matrix, Median, Mirage, Mix, Monochrome, MotionBlur, Negative, Paint, Pixelise, Posterise, Randomise, Refract, Roll, RubEmboss, RubMix, RubTexture, RubThru, RubTint, Saturation, Sharpen, ShiftHue, ShiftRGB, Solarize, Split, Stellate, Tile, TileBrick, Tint. Le point sur les brosses Le choix de brosses (également paramétrables) est ainsi constitué : Aérographe, Aquarelle, Bombe, Calligraphie, Chiffon, Crayon, Éponge, Fusain, Marqueur, Néon, Pastel, Plume technique, Pointe feutre, Stylobille. Les polices de couleurs Je dois avouer qu'après de nombreux essais infructueux, je n'ai pu goûter les joies de ces innombrables polices. Le menu "open as" ne veut pas ouvrir de requête de fichier pour aucun des formats proposés et donc pour texte. Les macros ARexx Elles non plus n'ont rien voulu savoir. J'ai refait l'installation, j'ai contrôlé avec SnoopDOS. Désespérément rien sans comprendre non plus pourquoi. Si quelqu'un a eu plus de chance que moi, qu'il m'écrive, je lui en serai éternellement reconnaissant (Bruce Lepper : le test a été fait sur DraCo). Conclusion On ne le mentionne pas assez souvent, Photogenics est un grand logiciel et il mérite une réputation meilleure que celle qu'il a. Peut-être est-ce dû à son prix. La version 2.0 est vraiment très élaborée et le logiciel conjugue beaucoup de TVPaint, d'ImageFX et d'ADPro. On peut tout faire avec, même s'il est un peu fatigant de travailler avec la couleur pure. En tant que machine à effets et comme convertisseur d'image, il est à la pointe. Les nouveaux atouts comme le chargement en virtuel, le mettent à la portée des petites configurations. Peu de plantages sauf si on fait des opérations absurdes comme appeler une fonction alors qu'une autre n'a pas reçu tous ses paramètres ; dommage. Je le conseille vivement, il appartient à la panoplie du graphiste Amiga et on sent qu'une maison sérieuse et innovatrice comme Almathera va poursuivre les améliorations.
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