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Point de vue : Pédophilie, traque sur Internet
(Article écrit par Corinne Villemin Gacon et extrait d'Amiga News - décembre 1996)


S'il existe bien des crimes qui soulèvent particulièrement l'indignation et la révolte, ceux sont bien les crimes perpétrés contre les enfants (1). Depuis plusieurs mois, vous pouvez constater la prolifération médiatique de nombreuses affaires concernant la pédophilie et/ou l'exploitation sexuelle des enfants. Internet n'est pas épargné par ce phénomène. Vous avez eu l'occasion d'entendre plus d'une fois que les pédophiles trouvent grâce à lui, un terrain de diffusion privilégié.

Le Congrès Mondial (2) contre l'exploitation sexuelle d'enfants à des fins commerciales (ou CSEC) s'est déroulé du 27 au 31 août 1996 à Stockholm en Suède. Il s'est centré sur trois éléments : la prostitution d'enfants, la traite et la vente d'enfants à des fins sexuelles, et la pornographie enfantine. Son objectif fut d'établir un bilan (les causes, les exploiteurs, les victimes, les conséquences, les facteurs de croissance ou de stimulation du marché etc.) et de jeter les bases d'une coordination et de coopération internationale. La technologie et les médias ont été deux domaines étudiés, parmi d'autres, pour mieux comprendre leur responsabilité ou leur implication dans la chaîne d'exploitation.

La technologie et les médias

Les récents progrès de la technologie ont rendu la pornographie enfantine plus facile à réaliser, à vendre, à distribuer et plus difficile à détecter : les caméscopes, les magnétoscopes, les équipements de réalisation vidéo pour amateurs, les ordinateurs permettent une réalisation en toute clandestinité. Autrefois, la quasi-obligation de passer par des laboratoires commerciaux de développement avait permis de nombreuses dénonciations et poursuites judiciaires. Contrairement aux photographies et aux films vidéo, la pornographie transmise par ordinateur est beaucoup plus difficile à détecter. L'accessibilité par le grand public à des réseaux internationaux du même type qu'Internet facilite la diffusion de ces productions à l'échelle de la planète.

La presse et les médias traditionnels sont aussi montrés du doigt : le CSEC déclare que "[ceux-ci] jouent également un rôle majeur dans le domaine de l'exploitation sexuelle des enfants, à la fois positif et négatif. Du côté négatif, les médias ont sans doute contribué à libéraliser une imagerie sexuellement explicite, et à réorienter les valeurs morales. [...] Souvent, également, la tentation de diffuser ou d'imprimer des images sensationnelles a elle-même frôlé la pornographie et donc l'exploitation, et a donné lieu à des critiques du voyeurisme de la télévision".

Doit-on en conclure qu'il faut, pour lutter contre l'exploitation sexuelle des enfants, supprimer toutes les technologies et les vecteurs de communication qui sont utilisés ? Doit-on dénoncer ceux-ci comme responsables ? Ce ne sont pas, en tout cas, les conclusions du CSEC.

Une exploitation des émotions

Il ne faudrait pas imposer les arguments émotionnels et épidermiques, devant l'horreur suscitée par l'exploitation sexuelle des enfants, comme supérieur aux arguments rationnels. L'exploitation des émotions est une méthode comme une autre de manipulation ou de revenu financier. C'est une dérive hélas trop fréquente de la part de ceux qui traitent l'information et qui la rapporte sur le mode du sensationnel. Plusieurs affaires récentes sur Internet où le mot pédophilie a été employé, témoignent de la sensibilité de l'opinion sur ce sujet et de la tentation de faire la chasse aux sorcières.

Le 7 mai 1996, deux fournisseurs d'accès à Internet ont été arrêtés (3) parce qu'ils "diffusaient et transmettaient des images à caractère pédophile [dépêche AFP]". Ceux-ci exerçaient leur activité à l'identique de leurs autres collègues : leur arrestation a eu un caractère arbitraire, aucune poursuite n'est à l'ordre du jour [Cf. article Internet = vide juridique ?].

Le 29 août 1996, la dépêche n°281704 de l'AFP annonce "40 millions de pages pédophiles et un million d'images visibles sur Internet". N'importe quel internaute était capable d'affirmer l'impossibilité d'un tel chiffre. Un rectificatif a eu lieu dans l'après-midi. Une annonce faite au même moment que les débats du CSEC.

Le 20 septembre 1996, un courrier électronique "Child Fun" est envoyé à de nombreux internautes contenant des propositions commerciales concernant de la pornographie infantile. L'AUI (Association des Utilisateurs d'Internet) a réalisé un dossier et fait une déclaration s'intitulant "Internet, réseau de pédophiles stupides ou provocation médiatique ? (4)". Il semble à l'évidence que ce courrier électronique soit un geste de calomnie contre une personne dont les coordonnées étaient données avec l'espoir, sans aucun doute, de déclencher une "flamewar" sans précédent contre celle-ci.

On oublie nos enfants !

Les amalgames et les tentatives de récupération d'affaires où le mot pédophile est employé trop légèrement, détournent notre attention des réels exploiteurs d'enfants, des origines des abus sexuels et des méthodes préconisées pour la lutte contre ces pratiques. Il est affolant de lire dans le rapport du Congrès que "des individus et des groupes très divers, à tous les niveaux de la société, contribuent à ces pratiques d'exploitation. On y trouve des intermédiaires, des membres de la famille, le monde des affaires, des prestataires de services, des clients, des dirigeants de communautés et des fonctionnaires du gouvernement, qui tous peuvent contribuer à cette exploitation par indifférence, par ignorance des graves conséquences que subiront les enfants, ou bien en perpétuant des attitudes et des systèmes de valeurs qui considèrent les enfants comme des objets commerciaux".

Parallèlement au renforcement d'une coopération internationale, de lois sur la protection des mineurs, le Congrès encourage et préconise une plus grande et meilleure diffusion d'informations "pour parvenir à des changements de conduite afin de lutter contre cette pratique" et "promouvoir au sein de la société des attitudes et des comportements sexuels responsables, qui respectent le développement de l'enfant ainsi que sa dignité et son respect de lui-même".

L'ignorance et une méconnaissance de ce douloureux sujet, sont des facteurs reconnus comme mettant un frein à la lutte contre les abus sexuels d'enfant. Internet peut donc jouer un rôle important et positif, tout comme les médias, en permettant à un faible coût une très large diffusion d'informations. Vous pouvez déjà trouver de nombreux articles et documents : déclaration des droits de l'Homme (5), déclaration des droits de l'enfant (6), pages Web d'association, d'organisation, de mouvement pour la protection de l'enfance (7), de nombreux articles d'informations traitant des abus sexuels (8) etc. L'article que vous êtes en train de lire fait exclusivement référence à des sources disponibles sur Internet, dépêches de l'AFP incluses.

Internet, terrain privilégié ?

Concernant la circulation de contenu illégal et préjudiciable sur Internet, la Commission Européenne parle dans son rapport de "phénomène statistiquement limité [concernant] un éventail de domaines distincts" (9). Ce document, dans un langage clair, fait une excellente analyse de ce qu'est Internet, son fonctionnement, ses enjeux pour nos sociétés de demain, sur la coopération internationale à mettre en oeuvre pour une bonne utilisation du réseau et sur une réflexion de lutte contre les délits.

Internet ne représente ni un vide juridique, ni un espace d'impunité : ce qui est illégal hors-ligne, le reste en ligne. Le 5 novembre 1996, un jeune homme de 22 ans, habitant de Kirland Lake, (Ontario, Canada) a été arrêté et accusé d'avoir fabriqué, importé du matériel et distribué de la pornographie infantile sur Internet. La police parle de "[...] la plus importante saisie de pornographie infantile jamais réalisée au Canada". L'enquête se poursuit et des arrestations auraient été faites en Californie (États-Unis) [dépêche AFP n° 051657]. Le 31 octobre 1996, 40 personnes furent arrêtées et accusées d'utiliser Internet pour regarder et distribuer du matériel pornographique impliquant des enfants. Six gouvernements sur plus de quatre continents ont collaboré à l'opération Starburst qui a duré plusieurs mois. Ce fut la plus vaste initiative internationale dans ce domaine [Communiqué de la police de West Midlands, Royaume-Uni].

Au jour où j'écris cet article, un prêtre catholique britannique a été condamné mardi à six ans de prison pour abus sexuels sur jeunes enfants et pour avoir utilisé le réseau Internet afin de diffuser ses expériences [dépêche AFP n°121702]. Malgré certaines difficultés que peut présenter la recherche des auteurs d'actes criminels (anonymat possible, falsification dans la chaîne de distribution d'information, complexité de cette dernière, etc.), il n'y a pas impossibilité d'action. Les arrestations de (réseaux de) pédophiles ou autres sont loin d'être terminées et elle démontrent qu'Internet ne représente pas un paradis pour criminels.

Aucune étude actuelle ne permet d'affirmer qu'Internet est responsable d'une augmentation de la pornographie infantile. Cependant, des réflexions, des concertations et des coopérations internationales doivent se mettre en place pour faciliter la lutte contre des contenus illégaux circulant sur Internet. Il ne s'agirait pas d'aboutir à des moyens de censure mais de renforcer les échanges d'informations (générales, judiciaires, législatives) et de clarifier les chaînes de responsabilités afin que celles-ci incombent à ceux qui les créent.

Si des adaptations de la législation s'imposaient, les dispositions les plus restrictives ne doivent pas être appliquées du simple fait qu'Internet possède un vaste bassin potentiel d'audience [Cf. rapport de la Commission Européenne sur le "Contenu illégal et préjudiciable sur Internet"] Mais la plus terrible des conclusions est de réaliser qu'en définitive "[les enfants] sont exploités par une société qui leur répète constamment que les possessions sont plus importantes que la dignité."

Les repères dans le texte

(1) C'est odieux, honteux, horrible et écoeurant :'-(

(2) www.childhub.ch/webpub/csechome/ World Congress Against Commercial Sexual Exploitation of Children - rapports et déclarations en anglais, français et espagnol.

(3) www.micronet.fr/~deelight/annexes/info.html "Comment devenir pédophile en 24h" par R. Haladjan, gérant de FranceNet.

(4) www.aui.fr/Communiques/spamaol-22octobre.html

(5) www.justice.gouv.fr/textfond/europ.htm

(6) www.juris.uqam.ca/etud/pagepers/guevreml/jeune1.htm

(7) MAPI Mouvement Antipédophilie sur Internet
www.info.fundp.ac.be/~dza/mapi-fr.html
UNICEF www.unicef.org
Stop It Now ! www.stopitnow.com/
Child Sexual Abuse www.cs.utk.edu/~bartley/index/childSexualAbuse/

(8) www.lesoir.com/ - Archives du journal belge Le Soir
www.sdv.fr/dna/ - Archives du quotidien Dernières Nouvelles d'Alsace

(9) www.echo.lu/pub/legal/fr/internet/commfr.doc - rapport en français sur le "Contenu illégal et préjudiciable sur Internet" Communication au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social et au Comité des régions.

Note de l'auteur : contrairement à mes habitudes, j'ai très souvent cité dans l'article lui-même de nombreuses références en raison de la nature même du sujet. Les citations qui ne sont pas accompagnées par leur source viennent des rapports et documents du CSEC.


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