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MorphOS est, avec AROS et AmigaOS 4, l'un des trois systèmes d'exploitation de la branche Amiga de l'ère post-AmigaOS 3.9. Débuté en 1999 par Ralph Schmidt et Frank Mariak, son développement a connu des hauts et des bas. La dernière version disponible pour l'utilisateur (la 1.4.5) remonte à avril 2005. Quelques éléments du système ont, entre-temps, été mis à disposition comme le bureau Ambient et le gestionnaire d'interface graphique MUI 4. Cette version 2.0, à un moment appelée 1.5 ou 1.666, est sortie le 1er juillet 2008 à minuit après trois années d'attente de la part de ses utilisateurs. L'attente en vaut-elle la chandelle ? Les nouveautés apportées en font-elles un système d'exploitation ultime ? Prérequis et installation MorphOS 2.0 est téléchargeable sur le site www.morphos-team.net/downloads.html. Le système est disponible pour Pegasos I/II (via une image ISO à graver) et Efika 5200B (avec un fichier de démarrage à copier sur une clé USB). D'autres machines sont, dans un avenir plus ou moins proche, également susceptibles de pouvoir accueillir MorphOS 2.0 : les Mac mini G4 et les Amiga Classic PowerPC. Côté configuration requise, MorphOS 2.0 demande 128 Mo de mémoire vive, un disque dur (ou une carte mémoire branchée sur le port IDE) et une carte graphique PCI ou AGP parmi les suivantes : Radeon 7000(VE), Radeon 7200, Radeon 7500, Radeon 8500(LE), Radeon 9000(PRO), Radeon 9100, Radeon 9200(SE), Radeon 9250, Voodoo3, Voodoo4, Voodoo5, SiS6326, SiS305, SiS315, Permedia2 ou Permedia2v. La procédure d'installation pour Pegasos I/II et Efika 5200B est décrite sur cette page et l'équipe de développement de MorphOS a aussi ajouté une foire aux questions pour répondre aux différents problèmes rencontrés. Un tutoriel sur son installation est également disponible en français. L'installation est très professionnelle et se fait en quelques étapes : réglage de différents paramètres système (écran, réseau, heure...) et copie des fichiers sur disque dur. On note toutefois que des plantages peuvent survenir aléatoirement durant la phase d'installation. Ici, sur un Pegasos II avec carte graphique Radeon 9250, tout s'est bien passé sauf lors des captures d'écran (clics et reclics sur de nombreuses fenêtres). Le système est également lent (accès sur CD ou clé USB). Mais tout cela est résolu une fois que l'installation est terminée et que MorphOS 2.0 est accessible sur disque dur. Les problèmes d'installation sont en fait plus coriaces sur Efika 5200B où de nombreux utilisateurs ont fait part de leur échec. En tout cas, l'équipe de développement de MorphOS s'attelle à résoudre les différents problèmes rencontrés pour une prochaine mise à jour (gratuite). Il n'y a pas de raison pour que la version publique de MorphOS ne fonctionne pas sur Efika 5200B puisque plusieurs développeurs travaillent avec tous les jours depuis des mois. La version que vous téléchargez est utilisable complètement pendant 30 minutes. Après cela, le système ralentit et vous devez redémarrer pour réactiver une session de 30 minutes. Pour supprimer cette limitation, vous devez vous enregistrer grâce au programme RegTool fourni dans MorphOS 2.0. La clé d'enregistrement vaut 150 euros (ou 111,11 euros pour les personnes qui l'ont achetée avant le 15 juillet 2008). C'est un prix relativement haut pour ce genre de produit sur Amiga, surtout qu'il n'est pas livré sur support physique (boîte, CD, documentation). Mise à jour majeure Qui dit mise à jour majeure dit modification dans la structure du système. Effectivement, MorphOS 2.0 arrive avec des ajouts cruciaux tels que la gestion de l'AltiVec, un nouveau système de gestion de la mémoire, l'utilisation de la 3D dans l'affichage graphique, MUI en version 4.0 ou encore la gestion partielle de l'Unicode. La gestion de la mémoire est maintenant de type TLSF (Two-Level Segregate Fit) qui est une allocation dynamique de la mémoire. Cela permet, en théorie, d'être plus rapide et aussi de limiter la fragmentation de la mémoire. Dans la pratique, cela peut s'apercevoir avec le RAM Disk qui est véritablement plus véloce : l'effacement de gros fichiers est instantané. Et durant de longues sessions (plusieurs dizaines d'heures) sans redémarrage, il arrivait que le système s'essouffle à cause de la fragmentation de la mémoire. Maintenant, ces ralentissements sont bien moins visibles. MorphOS 2.0 apporte enfin la gestion de l'AltiVec. Pour rappel, il s'agit d'un jeu d'instructions présent notamment dans les processeurs G4 de Motorola. Il possède des registres vectoriels 128 bits qui peuvent être utilisés pour accélérer certaines tâches. Par défaut, MorphOS utilise l'AltiVec pour la bibliothèque graphics.library, CyberGraphX, TinyGL, Reggae et quelques autres modules. Les applications se servant de l'AltiVec sont encore peu nombreuses. On peut citer le lecteur multimédia MPlayer (qui gagne un peu en fluidité pour les grosses vidéos), le client DNetC et l'encodeur multimédia MEncoder (ces deux derniers sont énormément accélérés avec l'AltiVec). Une autre amélioration intéressante pour accélérer le système est l'utilisation de la puce 3D de votre carte graphique pour aider l'affichage. Cette couche graphique 3D (contenue dans la bibliothèque layers.library) autorise divers effets comme la transparence des fenêtres ou d'autres petites bricoles. Il faut noter qu'avec le mode 3D, le déplacement des fenêtres est plus lent et que, par exemple, l'affichage de plusieurs fenêtres de CygnusEd prend plus de temps qu'avec l'ancien mode 2D. Les fenêtres dans MorphOS, avec transparence et ombre, peuvent donc avoir un très joli aspect. Cependant, la transparence n'est pas activable directement dans MorphOS 2.0, il faut alors faire appel à un petit programme, nommé Lucy. Une option similaire à Lucy serait la bienvenue dans une prochaine version de MorphOS. Outre de jolis effets, la bibliothèque layers.library est surtout utile pour le déplacement des fenêtres. Avec elle, finis les déplacements qui laissent des traces, il n'y a plus de zones non rafraîchies. Par contre, on perd un temps de réactivité, les fenêtres semblent plus "lourdes". C'est donc à réserver aux grosses configurations et, comme son utilisation consomme -beaucoup- de mémoire graphique, il est conseillé d'avoir une carte avec 128 Mo de mémoire minimum. Cette bibliothèque est activable depuis le SmartFirmware (en ajoutant "3D" à la ligne de lancement) et est utilisable avec les cartes graphiques de la famille des Radeon. L'aspect de MorphOS est aussi très lié à MUI qui passe en version 4.0. Ce gestionnaire d'interface graphique a subi une mise à jour continue depuis plusieurs années. Des versions bêta furent même accessibles aux utilisateurs avant la disponibilité de MorphOS 2.0. Cette version 4 est une véritable cure de jouvence par rapport à la 3.9. La présentation de quasiment toutes les classes a été revue, ce qui facilite (un peu) la recherche pour modifier un élément. MUI 4 permet de configurer plus en détail toutes les parties de l'interface : divers types de bordures, jauge avec zèbre, diverses sortes de dégradés, ajout de la transparence pour presque tous les éléments, gestion des gadgets en 24 bits, etc. Les modifications apportées se font en temps réel (plus besoin de cliquer sur le bouton "tester"). La version de MUI incluse dans MorphOS 2.0 a aussi de nouvelles classes comme l'Aboutbox.mcc (pour uniformiser la fenêtre "À propos" des applications), la PowerTerm.mcc/mcp (qui gère l'interface du CLI/Shell) ou encore la Cpumonitor.mcc, la Crawling.mcc, la Graph.mcc/mcp, la Lamp.mcc/mcp, etc. MorphOS 2.0 intègre Reggae, un nouveau système de gestion de différents types de fichiers. On peut ainsi le comparer à un système de datatypes moderne. Il offre davantage de possibilités comme la lecture en continue et une consommation mémoire moindre. De plus, les classes Reggae sont toutes optimisées pour profiter de l'AltiVec. Reggae ne gère actuellement qu'une dizaine de formats, mais il devrait à terme remplacer les datatypes : les deux systèmes cohabitent donc encore dans MorphOS 2.0. En parlant de datatypes justement, quatre ajouts ont été effectués : l'AmigaGuide ainsi que les formats d'image JPEG 2000, TIFF et OpenEXR. La dos.library, l'une des plus importantes bibliothèques du système, est maintenant en 64 bits, autrement dit elle peut gérer les fichiers de plus de 2 Go. Pour pouvoir réellement profiter de cet avantage, il faudra utiliser un système de fichiers qui gère ces grosses tailles tel Ext2 (fourni, tout comme le FAT d'ailleurs), le système de fichiers par défaut, SFS, étant toujours limité de ce côté là. Concernant les CD et DVD, le système de fichiers CDFS a été amélioré permettant de voir les CD audio sur le bureau (il était temps) ainsi que leur contenu qui est accessible sous forme de fichiers WAV. Enfin, deux options plus qu'utiles font leur entrée : l'extinction de la machine (sauf sur les Pegasos I avec SmartFirmware 1.1 et moins) via le bouton "Eteindre" ou la commande "shutdown", et le menu de démarrage. Celui-ci s'active avec F1 au démarrage de la machine et offre des services similaires à "l'early-startup" sur Amiga Classic : démarrage sans startup-sequence, désactivation de périphériques ou de partitions, démarrage sur un affichage prédéfini, etc. Le bureau Ambient Un gros effort a été porté sur l'amélioration du bureau. Bien que son numéro de version n'ait pas beaucoup évolué (1.43 contre 1.41SE dans la précédente version de MorphOS), Ambient est maintenant beaucoup plus complet et offre de nombreuses possibilités. Un système de reconnaissance de types de fichiers (MIME) a été mis en place. Une base de données de plusieurs centaines de sortes de fichiers est à présent intégrée au bureau. Cela permet donc de savoir à quel type de fichier vous avez affaire, et aussi de l'exécuter. Par défaut, Ambient sait gérer une partie de ces types MIME (notamment l'ASCII, le MP3, le OGG, la plupart des images, etc.) mais n'a pas encore, malheureusement, les outils nécessaires pour jouer des modules musicaux ou des vidéos. Par contre, Ambient se rattrape pour la reconnaissance des archives puisqu'elles sont maintenant gérées de façon transparente : un double-clic sur un fichier Lha, Zip ou même ISO ouvre une fenêtre Ambient avec le contenu de l'archive comme s'il s'agissait d'un banal répertoire. Les actions sur chacun des types de fichiers sont définissables par l'utilisateur via un menu approprié. Ce menu permet de configurer plusieurs actions par type MIME et même d'attribuer ces actions pour toute une famille de fichiers (images, audio, applications...), ce qui simplifie grandement leur configuration. Enfin, une icône est associée à chaque type de fichiers. Les fenêtres d'Ambient peuvent montrer les partitions/répertoires et leur contenu en mode icône mais aussi dans un mode listeur bien plus performant. Le mode icône peut maintenant afficher les icônes PNG double état et peut zoomer dans une fenêtre. Les fichiers représentant des images peuvent être vus, non pas par leur icône, mais avec une prévisualisation de l'image. Le mode listeur gère les tris croissants/décroissants selon une dizaine d'attributs comme le nom, la taille, la date, le type de fichier, le groupe, le MD5, la version, l'utilisateur, etc. Il est possible de renommer un fichier ou changer son commentaire grâce au bouton central de la souris. On ne peut hélas pas changer les autres attributs de cette manière (modifier une date ou un attribut de protection serait pas mal). On peut aussi activer l'affichage d'une icône ou d'une miniature à côté de chaque fichier dans le listeur. Les fenêtres d'Ambient ont également un "navigateur", c'est-à-dire une série de boutons, placés sur le haut, qui permettent des actions rapides (renommer, chercher, aller aux favoris, supprimer...). La barre de menu est à présent plus complète. Des modules peuvent être ajoutés pour afficher la date/l'heure, la charge du processeur ou l'activité du réseau. Ils sont enclenchés lors d'un clic droit sur le gadget de changement d'écran. Gageons que ce type de module s'améliore pour que l'on ait plus de choix (mémoire disponible, charge processeur affichée en chiffre et non par un petit graphique...). La barre est aussi utilisée lors de la lecture par défaut de MP3 ou de OGG. Des boutons de lecture/pause/arrêt s'incrustent alors discrètement à l'intérieur de la barre. Enfin, on peut noter çà et là d'autres caractéristiques intéressantes pour Ambient comme la localisation (le bureau a été traduit dans une quinzaine de langues dont le français), la gestion des répertoires favoris (on y accède en deux clics), la possibilité d'iconifier les fenêtres, des requêtes de remplacement et de copie plus complètes, les fonds d'écran aléatoires, la mémorisation de l'emplacement des fenêtres (vous retrouvez toutes vos fenêtres là où elles étaient, que ce soit après un redémarrage ou à la mise en route de la machine), l'apparition de la fenêtre listant les périphériques en double cliquant sur le fond (un peu à la Magellan), etc. Les préférences Comme dans les précédentes versions de MorphOS, les préférences système sont regroupées dans un seul panneau. La nouveauté ici est que son ergonomie a été revue. La présentation se fait via un panneau uni (comme ci-dessous) mais l'ancien mode de présentation, par liste, est toujours accessible. Il y a maintenant 23 préférences contre 14 dans MorphOS 1.4.5. La nouvelle présentation des préférences Les économiseurs d'écran OpenURL est un outil connu du monde Amiga qui permet de lancer un navigateur internet (ou un logiciel de courrier électronique) quand vous double-cliquez sur un lien URL dans une application. Cela permet donc de gagner du temps : plus besoin de faire de copier/coller ou de lancer une application Web spécifique, OpenURL fait ce travail à votre place. La préférence "Users" propose de créer des utilisateurs et des groupes. Ce n'est pas une gestion de poste multi-utilisateur. Cela renseigne juste la usergroup.library sur les groupes et utilisateurs, notamment pour les applications ixemul. "Mount" est aussi une nouvelle préférence. Elle regroupe les informations sur des systèmes de fichiers externes afin que les périphériques, formatés avec l'un de ces systèmes de fichiers, puissent être montés. Par défaut, toutes les variantes de FAT sont incluses. Sous l'icône "Log" se cache de quoi paramétrer le journal système. cela est utile dans le cas où une application plante ou commet des opérations système illégales. L'utilisateur verra alors une fenêtre détaillant la tâche fautive et des détails sur la défaillance. Le journal système est d'ailleurs accessible dans le menu "Utilitaires/Journal Système" d'Ambient. Configuration du journal système Les pointeurs de souris L'intégration de Poseidon 4.1 permet à MorphOS 2.0 d'être au sommet en matière de reconnaissance USB. On peut gérer toutes sortes de périphériques de stockage de masse, des manettes de jeu, ou encore des Palm, des écrans tactiles ou des lances-roquettes... bien que je n'ai pas pu tester ces cas particuliers. La bonne nouvelle est que le mode USB 2.0 High Speed est géré : à vous les hautes vitesses ! Enfin, petit bémol, quelques utilisateurs de la liste de discussion MorphOS ont reporté des non-reconnaissances de périphériques USB pourtant reconnus avec une ancienne version de Poseidon. Poseidon 4.1 Le choix des polices de caractères Avec MorphOS 1.4.5, il n'était pas rare de devoir aller récupérer ici ou là des commandes ou des outils tiers pour compléter le système. Dorénavant, MorphOS 2.0 est plus indépendant et propose même quelques incontournables. Tous ces outils se localisent dans les répertoires "Tools", "Utilities", "Applications" et "Contributions". Le premier d'entre eux est Sputnik, un navigateur Web basé sur WebCore et JavaScriptCore. Cette version reste en bêta mais est bel et bien utilisable. Ses grands atouts sont la compatibilité avec le CSS et une reconnaissance JavaScript plus poussée qu'avec les "vieux" AWeb, IBrowse et Voyager. Il dispose également de la gestion de la navigation par onglets, de la gestion des favicônes et d'un moteur de recherche (Google) intégré. Il est plus stable que les précédentes versions bêta disponibles mais présente toujours un affichage qui clignote et la non-gestion du Flash. On continue avec Sketch, une application de création et de retouche graphique. Il remplace FxPaint Lite dans cette catégorie de programmes intégrés à MorphOS. Sketch demeure assez léger au niveau des fonctions mais cela lui confère une prise en main rapide. L'autre outil graphique inclus à MorphOS est ShowGirls. Il s'agit d'un visionneur d'images possédant au moins trois bonnes caractéristiques : la gestion des miniatures, des fonctions de retouche et de conversion par lot. Cela dit, l'ajout de ShowGirls fait un peu doublon avec MysticView, qui affiche, lui aussi, les images. Il vaudrait peut-être mieux créer un seul visionneur d'images (ShowGirls) en lui ajoutant la seule fonction sympa de MysticView qui lui manque : le mode diapositives. D'autres outils divers et variés ont été ajoutés ou améliorés :
Bien que cela n'ait rien à voir avec des outils, il fallait parler des deux nouveaux jeux inclus à MorphOS : Shuffle et Diamonds. Ces jeux de réflexion complètent un répertoire "Games" déjà pourvu de l'infâme MorphTris, un clone de Tetris moche et un peu barbant. :-) Performances Voici quelques tests de performance réalisés avec MorphOS 2.0 sur Pegasos II équipé d'un processeur G4 à 1 GHz. Pour comparaison, les mêmes tests ont été réalisés sur MorphOS 1.4.5.
Quelques précisions :
Pour la 3D, des fonctions comme les Vertex Shaders ou les Pixel Shaders ne sont pas encore prises en compte par TinyGL. Une éventuelle future gestion de ce type de fonction rehausserait encore la vitesse 3D. Le Pegasos I/II et l'Efika 5200B ne disposent pas d'USB 2.0 par défaut. Il faut donc recourir à une carte PCI USB 2.0 additionnelle. La différence entre l'USB "Full Speed" (1,5 Mo/s) et l'USB "High Speed" (60 Mo/s) est considérable. Les périphériques USB 2.0 High Speed testés donnent des taux de transfert en réel de 10 à 16 Mo/s vers un disque dur. Et ces résultats passent à 13 à 20 Mo/s quand le périphérique de destination est le RAM Disk. Évidemment, les résultats varient en fonction de la carte USB 2.0 utilisée et des périphériques branchés. Quelques limites MorphOS 2.0 est basé sur un micronoyau capable de gérer la mémoire virtuelle, la mémoire protégée et le pistage des ressources. Mais le système en lui-même en est toujours incapable. L'implémentation de la mémoire protégée empêcherait, par exemple une application planteuse d'embarquer tout le système dans son plantage. On aurait ainsi un système plus stable. Malheureusement, cette implémentation entraînerait l'incompatibilité de tous les programmes fonctionnant actuellement sur MorphOS. Donc un MorphOS avec protection mémoire n'est pas une chose possible dans du court terme. Du côté des manques logiciels, on peut regretter l'absence d'un lecteur vidéo, d'un lecteur de modules de musique, d'un logiciel pour graver les CD/DVD (où est passé BurnIt 3 ?), d'un port ARexx complet (nécessite la rexxsyslib.library d'AmigaOS 3.9), d'un outil pour standardiser la procédure d'installation (nécessite l'Installer de Commodore pour les anciennes applications), d'un logiciel de courrier électronique, ou encore d'un éditeur hexadécimal. La nouvelle gestion des archives en vraiment très intuitive (voir section "Le bureau Ambient"). Mais elle présente quelques défauts assez gênants : l'ouverture des fichiers-image ADF et DMS est non fonctionnelle (la fenêtre est vide), il n'y a pas de gestion pour le RAR version 3 et la navigation à l'intérieur des fenêtres est lente (par exemple la copie d'un gros fichier issu de l'intérieur d'une archive met un temps qui ferait perdre patience un moine tibétain). Pour l'USB, la pile Poseidon 4.1 a encore quelques ratés avec la reconnaissance de périphériques qui, jusque-là, fonctionnaient bien avec Poseidon 3.x (manette, clé USB...). De plus, l'ajout d'une carte USB 2.0 sur Pegasos I ralentit le système. Si graphiquement MorphOS 2.0 tient très bien la route, ce n'est pas le cas pour certains détails. Les icônes par défaut (alias deficons) sont parfois vraiment moches (celle de l'iconification de Ed, celle représentant les fichiers texte ASCII...) et assez peu nombreuses : il manque par exemple les icônes par défaut pour les archives (Lha, Zip...) ou des formats d'image. Enfin, je mentionnerais deux autres faits négatifs : MorphOS 2.0 n'a pas la gestion du changement d'heure été/hiver et la fonction "recherche" pourrait être meilleure. En effet, quand on cherche un fichier, c'est généralement pour faire une action bien précise : le copier, l'effacer, le renommer. Ici, la recherche ne sert qu'à localiser ou à exécuter le fichier trouvé. En plus, la recherche ne peut pas se faire avec des critères autres que le nom ou le type de fichier (pas de recherche par date, par taille, par commentaires...). Dans ce domaine, SimpleFind 3 reste à préférer. On espère que ces petits problèmes seront résolus dans les prochaines moutures du système. Une version 2.1 est même déjà annoncée pour "très bientôt"... Conclusion MorphOS 2.0 a mis longtemps à être disponible pour ses utilisateurs. Mais l'attente en a valu le coup. Cette version 2.0 est plus jolie, plus complète, un peu plus simple d'utilisation et plus rapide que la version précédente. Les gros manques de MorphOS 1.4.5 (pile TCP/IP, éditeur de texte, USB 2.0, AltiVec...) ont été comblés. On attend maintenant l'achèvement de l'implémentation d'ARexx et d'un éventuel Installer... Cette version 2.0 amplifie aussi un atout des anciennes versions : l'extrême configurabilité. Beaucoup de choses sont optionnelles, désactivables ou personnalisables. Le prix de 150 euros peut néanmoins rebuter certains, surtout qu'à ce prix-là, il n'y a pas de CD, de boîte et de manuel papier. Cette somme compense un peu la gratuité du système depuis sa première version en 2000. C'est surtout un moyen de financer les licences pour MUI, Poseidon, TurboPrint et tous les autres programmes inclus et qui ont été achetés dans le passé. La sortie de cette version 2.0 prouve que MorphOS est toujours sur les rails. Il faut maintenant chercher à porter le système sur des machines autres que des machines plus produites (Pegasos I/II) et/ou disponibles en petite quantité (Efika 5200B).
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