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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Entrevue avec Frank Ostrowski
(Entrevue réalisée par Stéphane Schreiber et extraite d'Amiga News Tech - mars 1991)
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Pour fêter la sortie de la version PC du GFA Basic, Micro-Application avait invité son auteur en personne
à venir passer quelques heures sur leur stand, au PC Forum.
L'occasion pour nous d'aller rencontrer ce jeune et sympathique allemand, véritable petit génie de l'informatique.
C'est donc par un froid glacial que je débarquai au Parc des Expositions de la Porte de Versailles à Paris, où
se tenait ledit salon. Et déjà, permettez-moi un petit aparté pour vous dire que Commodore France y avait un
stand ma foi plutôt grand et bien placé, juste devant l'entrée. Le PC Forum étant avant tout un salon professionnel
(l'entrée est tout de même à 200 balles !), on pouvait y admirer surtout des PC (belle mentalité !) et... un Amiga
3000. Fin de l'aparté.
Me voici arrivé devant le stand de Micro-Application, où un pot de bienvenue est offert à divers journalistes qui
traînaient dans le coin. Hop, je me précipite sur un verre de whisky et demande à ce que l'on me présente le génie
de service... Au lieu de ça, j'ai droit à un bonhomme assez bizarre mais tout à fait charmant et sympathique, à l'accent
germanique assez prononcé : il s'agit de l'une des têtes pensantes de GFA SystemTechnik GmbH, qui accompagne son
programmeur-vedette et lui sert de traducteur. Lequel programmeur-vedette est tranquillement assis derrière un PC,
à tapoter comme un malade sur son clavier tout neuf - mais qui ne va pas le rester longtemps s'il continue comme ça.
L'entrevue peut commencer.
Bonjour, Franck.
Bonjour.
Commençons par les
questions bêtes mais obligatoires... Comment en êtes-vous arrivé à devenir programmeur chez GFA ?
Après avoir eu mon Bac, j'ai voulu m'inscrire à l'université pour étudier l'informatique. Malheureusement, je n'avais
pas les moyens de vivre et de payer mes études en même temps. Alors je vendais des listings pour Atari 800 XL
à des journaux pour gagner un peu d'argent. Un jour, j'ai publié dans Happy Computing un programme nommé Turbo-Basic,
qui accélérait le BASIC de cet ordinateur et y ajoutait quelques fonctions. En lisant le journal, le directeur de
GFA SystemTechnik a eu l'idée de m'appeler et m'a proposé de développer un BASIC spécifique pour le nouvel Atari
de l'époque, l'Atari 520ST, qui disposait d'un très mauvais interpréteur. J'ai tout simplement accepté cette proposition.
Et le GFA Basic était né,
et il a connu le succès que l'on sait.
Oui, les versions ST ont été vendues à plus de 600 000 exemplaires à travers le monde.
Pas mal ! Et la version Amiga ?
Bof... Seulement 35 000 exemplaires. Le problème sur l'Amiga, c'est qu'il y a beaucoup de piratage. On a
estimé à GFA SystemTechnik que pour un GFA Basic Amiga vendu, six personnes au moins le copiaient...
C'est à cause de ça
que les efforts n'ont pas été poursuivis ?
Non, pas du tout ! Mais on a eu tellement de problèmes pendant le développement de la version Amiga, et puis
j'ai dû travailler sur la version PC, tout en pensant au compilateur... C'est très difficile de tenir à ce rythme,
mais c'est aussi très excitant !
Des problèmes ?
Quel genre de problèmes ? C'est en rapport avec le système d'exploitation ?
Oui et non. Notre grosse erreur a été de confier le travail de l'adaptation à un autre programmeur, afin que
je puisse me consacrer à d'autres choses. Il a travaillé pendant presque un an dessus, au bout
duquel son truc ne marchait toujours pas ! Il a donc fallu que je reprenne tout à zéro !
Quant à AmigaDOS, c'est vrai que c'est un système difficile à aborder quand on est habitué aux 8 bits ou même au ST.
Le multitâche impose tellement de contraintes... Mais je dois reconnaître que cela m'a donné quelques bases
solides pour la version PC sous Windows qui est également multitâche, et pour une future version Unix
System V, déjà en préparation.
Je suppose que tout
a été écrit entièrement en langage-machine. Vous ne travaillez qu'avec ce langage ?
Vous supposez bien, oui. Mais je programme également en C, voire en BASIC quand il s'agit de faire de petits
programmes de test pour les algorithmes. Je gagne beaucoup de temps comme ça.
Micro-Application
vient de sortir le compilateur 3.5, mais l'interpréteur 3.5, lui, n'est pas encore là... Cela signifie-t-il
que GFA SystemTechnik a décidé d'arrêter sa production sur Amiga ?
Non, nous continuerons à sortir de nouvelles versions, notamment pour enlever quelques bogues qui traînent encore.
Nous pensons également sortir des extensions spécifiques, comme une "DataBase ToolBox" ou un "TextEditor ToolBox".
Mais ça, ce n'est encore qu'à l'état de projet. Comme je l'ai déjà dit, le piratage sur Amiga freine beaucoup
d'éditeurs de logiciels. Et c'est bien dommage, car c'est vraiment une machine qui mériterait de se développer
encore plus.
A qui le dites-vous !
Encore deux petites choses : quels utilitaires de programmation utilisez-vous, et que reprochez-vous
le plus à l'Amiga ?
J'utilise des assembleurs internes à GFA SystemTechnik, dont certains tournent sur PC. Quant à l'Amiga,
le plus gros reproche que je puisse lui faire en tant que programmeur, c'est le Guru : pourquoi faut-il donc
qu'il plante toute la machine ? Sur ST par exemple, on a des bombes qui s'affichent à l'écran, mais le
blocage de l'ordinateur est rare. Sous Windows, quand une tâche plante, elle est tout simplement désactivée.
Sur Amiga, deux fois sur trois, la machine se bloque pour un rien, et si on a pas pris la précaution de
sauvegarder, tout est perdu ! Ça m'est déjà arrivé des dizaines de fois !
Heu... Vous
savez que des utilitaires comme GOMF permettent de remédier à ce (léger) défaut ?
Maintenant, oui, mais à l'époque, je ne le savais pas ! Quand je me suis mis sur l'Amiga, je ne le connaissais
absolument pas, et j'ai du faire avec ce que j'avais sous la main, c'est-à-dire les ROM Kernel Manuals en tout
et pour tout !
Ok. Pour terminer,
un petit mot sur ce que vous souhaiteriez faire ou voir venir dans le futur ?
Ou
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La conversation continua quelques minutes, puis je pris congé de monsieur Ostrowski, qui replongea illico
dans le programme qu'il avait abandonné pour moi quelques instants plus tôt. In-cor-ri-gi-ble !
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