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Hombre fut un projet de circuit "tout-en-un" initié par Commodore et Hewlett-Packart. Ce fut aussi le dernier projet de Commodore en matière de jeu de composants. C'est un nom dans la pure tradition Amiga puisque "Hombre" signifie "homme" en espagnol. Votre "amie" aurait donc eu un compagnon ! Historique Le développement de Hombre débuta dans le plus grand secret en 1991/1992. Un seul ingénieur travailla dessus durant les deux premières années : Edward Hepler, qui en avait eu l'idée depuis fin 1989. Ce docteur en ingénierie électrique diplômé de l'Université de Philadelphie arriva chez Commodore pour concevoir Andrea, le contrôleur mémoire du jeu de composants AAA alors en développement. Il travailla sur de nouveaux types de puces comme un composant unique incluant à la fois un processeur 680x0 de Motorola et les fonctions logiques de l'AGA. Il travailla aussi sur une puce avec un processeur SIMD pour le traitement graphique. Et c'est à partir de cette dernière que démarrera Hombre, le projet de puce pour la prochaine génération Amiga. L'AAA, qui devenait de moins en moins intéressant techniquement à cause de ses retards successifs, fut annulé en faveur de Hombre. Il semble que ce soit Edward Hepler qui convainquit Lewis Eggebrecht, un directeur de Commodore, d'abandonner l'AAA au profit de Hombre. La collaboration avec Hewlett-Packard vint notamment du fait que Hombre devait intégrer son nouveau processeur, le PA-7150. A partir de là, une période de 18 mois de développement avait été estimée pour la sortie de la première machine basée sur Hombre. Jusqu'au dernier moment, les concepteurs de Hombre essayèrent aussi de vendre leur technologie ou de trouver un investisseur. Un document présentant les fonctions de Hombre, et daté du 15 avril 1994, fut réalisé dans le cadre d'une rencontre entre Philips et Commodore : deux semaines plus tard, Commodore faisait faillite. Caractéristiques Pendant longtemps, les caractéristiques que l'on pouvait réunir à propos de Hombre étaient éparses. De plus, comme le projet fut loin d'être achevé, elles étaient sujettes à modification. Cependant, en mai 2017, les documents officiels et secrets de ce projet furent dévoilés au public, grâce à Toffee, un utilisateur Amiga anglais. Ces documents ont par la suite été postés sur Aminet. Hombre aurait dû être un système complet basé sur deux puces CMOS de 0,6 micron. L'une, nommée Nathaniel, pour le processeur avec un coeur RISC, un moteur de rendu 3D (d'où le nom "RISC 3D" donné parfois par la presse), un Blitter, un processeur audio, une interface pour CD (simple et double vitesse), une interface pour les périphériques (PBI - Peripheral Bus Interface), une interface pour le bus et des contrôleurs pour la mémoire et l'affichage (ce dernier conçu par Tim McDonald). L'autre puce, nommée Natalie, aurait fait office de contrôleur vidéo. Ce jeu de puces n'aurait pas coûté plus de 40 $. On aurait donc eu un circuit puissant, moderne, modulaire et bon marché, de quoi donner un coup de fouet à Commodore ! Architecturé de cette façon, Hombre nécessitait très peu de composants extérieurs (une ROM, de la mémoire vive...) et pouvait ainsi être utilisé pour des machines peu chères comme une console de jeux, un lecteur MPEG ou un décodeur numérique. Et avec l'ajout d'un ASIC (Application-Specific Integrated Circuit) pour se connecter à l'interface des périphériques, on pouvait avoir un micro-ordinateur, là encore, bon marché. Enfin, Hombre était également configurable pour être installé sur une carte fille (PCI) pour servir par exemple de carte graphique additionnelle. Contrairement aux autres jeux de composants Amiga, Hombre était tout à fait incompatible avec ses prédécesseurs. Voici ses principales caractéristiques :
Concernant l'architecture de la machine haut de gamme, Commodore aurait inclus Hombre dans l'Acutiator, la nouvelle architecture modulaire conçue par Dave Haynie. Schémas des systèmes ![]() Schéma du système Hombre en configuration "boîtier de connexion au câble" (set-top box/décodeur numérique) ou "lecteur MPEG" ![]() Schéma du système Hombre en configuration "console de jeux sur CD" ![]() Schéma du système Hombre en configuration "ordinateur style A1200" ![]() Schéma du système Hombre en configuration "accélérateur graphique multimédia" ![]() Schéma du système Hombre en configuration "ordinateur de bureau ou en tour" ![]() Personnalisation des fonctions ![]() Schéma de la puce processeur (Nathaniel) ![]() Schéma de la puce processeur (Nathaniel) ![]() Schéma de la puce vidéo (Natalie) ![]() Schéma de la puce vidéo (Natalie) ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Très peu de choses ont réellement été faites au niveau logiciel. Le seul travail fut celui d'Allan Havemose à propos des bibliothèques 3D (peut-être que Commodore aurait pris une licence OpenGL ?). Dans un premier temps, AmigaOS n'avait pas sa place dans les projets Hombre. Les dirigeants de Commodore avaient prévus de porter d'abord Windows NT. Une adaptation d'AmigaOS pour processeur PA-RISC aurait demandé un temps et des moyens que l'entreprise n'avait pas. L'éventuel AmigaOS pour PA-RISC aurait fait fonctionner les anciennes applications Amiga via un émulateur. Et on ne peut pas ne pas s'interroger à ce propos : sans compatibilité avec les anciens jeux de composants et avec un éventuel système non compatible avec la logithèque Amiga, les machines Hombre auraient-elles été considérées comme des Amiga ? Elles auraient symbolisé une rupture nette dans la lignée Amiga. Conclusion Si Commodore n'avait pas connu la banqueroute, les futures générations d'Amiga auraient été équipées du jeu de composants Hombre. La période des 18 mois de développement devait aboutir à la sortie d'une nouvelle console de jeux (peut-être nommée "CD64") pour Noël 1995, et éventuellement sur un nouvel ordinateur quelque temps après. Le travail sur Hombre n'a pas été enterré du jour au lendemain lors de la faillite de Commodore en avril 1994. Quelques ingénieurs ont travaillé dessus (certes à un rythme lent) jusqu'à la fin 1994. De plus, Edward Hepler tenta, en 1997, de contacter les propriétaires de la marque à ce moment-là (Gateway 2000) à ce sujet, mais il ne reçut jamais de réponse. En avril 2000, Anti Gravity renomma la puce tout-en-un de son projet BoXeR (nouvelle carte mère Amiga Classic) en Hombre : celle-ci, jamais terminée, aurait inclut toutes les spécificités de l'AGA, et même plus, en un seul composant. Hombre démontra, pour une ultime fois, les qualités de l'ingénierie de Commodore gâchée par une direction incompétente. Sources
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