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Le DSS8+ ou Digital Sound Studio + est l'unique échantillonneur audio stéréo 8 bits qui inclut les logiciels de saisie, traitements du son et logiciels de musique par piste 4 pistes. Les précédentes versions étaient déjà réputées pour leur qualité et celle-ci ne manque pas à la règle. Elle offre de nouvelles options telles que le paramétrage du filtre passe bas et la possibilité de numériser en "direct-to-disk". La boîte contient trois disquettes, le manuel d'utilisation (une centaine de pages en français) et le fameux échantillonneur transparent. Pour avoir accès aux disquettes, il est nécessaire de charger le Workbench car aucune d'elles n'est amorçable. La première disquette contient l'installateur et les heureux possesseurs d'un disque dur pourront, grâce à lui, copier le logiciel DSS8+ 3.0 sans trop se fatiguer et éventuellement les échantillons et les modules fournis sur les deux autres disquettes. Pour les malheureux n'ayant pas de disque dur, il permettra de désarchiver sur deux disquettes les modules qui sont compactés avec Lha. Pour ces derniers utilisateurs, il faudra se faire une disquette système (amorçable) afin d'éviter de jouer au grille-pain, et d'occuper le moins de mémoire possible après chargement du logiciel. Assistance technique Le manuel d'utilisation est entièrement en français et sa lecture est un véritable plaisir. Chaque terme technique est accompagné de sa définition. Un glossaire reprend les termes plus généraux tels que mémoire Chip, double-cliquer... Il y a même un cours théorique sur le son et sur les conversions hexadécimales. Toutes les possibilités des logiciels sont décrites à l'aide de schémas et de photos d'écrans détaillées. Ce manuel, très complet, apprendra aux utilisateurs tout ce qu'il est nécessaire de savoir sur le son et l'Amiga. Matériel Le boîtier DSS8+ 3.0 est transparent et long de 14 cm. Il se connecte sur le port parallèle et, branché sur un A4000, ne bloque pas l'accès au port série. Logiciels DSS8+ 3.0 comprend un listeur d'échantillon, un éditeur d'échantillons, un logiciel d'échantillonnage et le logiciel de musique par piste 4 pistes. Le tout est entièrement multitâche et muni d'une interface agréable. Le passage d'un sous-programme à l'autre se fait par simple clic sur les boutons de sélection (figure 1). Figure 1 Le listeur d'échantillons Il s'agit d'un tableau qui contient la liste des échantillons chargés (figure 1). Il indique leur nom, taille, fréquence, durée et localisation (mémoire Chip, mémoire Fast, disque). On peut ainsi charger jusqu'à 100 échantillons (si la mémoire le permet bien sûr) et de les traiter séparément dans l'éditeur de son ou de les utiliser dans le logiciel de musique par piste (les 31 premiers de la liste). Il reconnaît les formats Wave (PC Windows), AIFF et bien sûr Amiga (IFF, 8SVX et DSS). Il permet également de charger des sons 16 bits de les convenir en 8 bits (et inversement), de convertir un son mono en stéréo et un stéréo en mono. On peut sauver une liste d'échantillons (panel) et la récupérer au retour pour continuer le traitement, sauver tous les échantillons de la liste, ou sauver les échantillons un à un. Le traitement de plusieurs échantillons à la fois est rendu ainsi possible ce qui facilite les opérations de mixages. Le logiciel est capable de travailler sur des échantillons stockés en mémoire Fast, Chip et sur disque dur dans le cas où la numérisation a été réalisée en direct-to-disk. L'éditeur d'échantillons L'éditeur (figure 2) permet de traiter un échantillon que l'on vient de réaliser ou que l'on vient de charger. Si plusieurs d'entre eux ont été chargés dans le listeur d'échantillons, le passage de l'un à l'autre se fait à l'aide de gadgets ou du clavier. Figure 2 Au niveau des traitements, on retrouve les options maintenant classiques d'inversion, de mixage, de changement de volume, de rééchantillonnage et d'écho qui est ici parfaitement paramétrable (nombre d'échos, délais et amortissement). L'option "vider" permet de ramener à 0 (silence) une partie de l'échantillon. Il n'y a malheureusement aucun autre type d'effet à se mettre sous la dent. Des logiciels tels que Megalosound (de Microdeal) ont de nombreux effets tels que Chorus, Portamento... et il est regrettable de n'en trouver aucun de ce type. L'écoute peut-être réalisée sur l'échantillon en entier ou sur une partie sélectionnée. Une fenêtre "vue globale" permet de se situer à tout moment sur l'échantillon. Le traitement des sons 8 bits et 16 bits mono ou stéréo sont possibles ainsi que leur sauvegarde au format Amiga (IFF, 8SVX, DSS) ou PC (Wave) en 8 ou 16 bits. Par contre, la sauvegarde d'une sélection (range) n'est pas possible... Bien que la restitution des sons 16 bits soit de mauvaise qualité, c'est une agréable possibilité que nous offre là le logiciel. Le DSS8+ peut traiter les échantillons en mémoire Fast, ce qui permet de ne plus être limité par la mémoire Chip. Le DSS8+ sait également éditer directement sur le disque dur, ainsi on peut travailler sur des échantillons de plusieurs mégaoctets. Ce type de traitement n'est possible qu'avec des échantillons mono au format DSS et échantillonnés avec le mode fichier, c'est-à-dire "direct-to-disk". Attention, j'ai dit éditer et non traiter car seules les options copier, couper et coller sont utilisables. De plus, leur utilisation est grandement ralentie car le logiciel traite directement le fichier : sur un fichier de 2,7 Mo sur un A1200 équipé d'une carte 68030 (GVP Turbo II), de 6 Mo de mémoire et d'un disque dur IDE, l'option couper sur une sélection de 20 ko a pris 20 secondes (40 secondes pour 100 ko), le "coller" a pris 50 secondes pour une sélection de 400 ko. L'échantillonneur Toutes les options apparaissent à l'écran et sont directement paramétrables à la souris (figure 3). Figure 3 Choix de la destination : RAM ou fichier sur disque dur (en mode "mono" ou "mixer" uniquement). Longueur maximum de l'échantillon : l'échantillonnage s'arrête de lui-même une fois que la taille voulue est atteinte. Réglage du taux d'échantillonnage : il va de 2000 à 52 100 Hz en mode "mono" et "mixer" et de 2000 à 42 613 Hz en mode "stéréo". Toutes les fréquences ne donnent pas de bons résultats sur toutes les machines. Par exemple, sur un A500 au dessus de 26 kHz l'amélioration de la qualité de l'échantillon est douteuse, par contre sur un A1200 le résultat s'améliore et devient agréable sur A4000/030. Dans tous les cas, il faut adapter l'utilisation aux capacités de la machine et les fréquences accessibles avec un A500 sont largement suffisantes (plus de 22 kHz). Réglage du filtre analogique passe bas : il permet d'éliminer les fréquences trop élevées d'un signal sonore (et donc certains parasites). Trois modes sont possibles : ON (il est réglable manuellement de 1 à 25 kHz), OFF (il est supprimé) et AUTO (il s'adapte au signal reçu). Dans les menus déroulant, on trouve une option intéressante qui permet de régler le niveau de référence de l'échantillonneur DSS. Cela permet d'éliminer les bruits de fond de l' échantillonneur quand il n'y a pas de source sonore. La numérisation, grâce aux réglages des niveaux d'entrée, est de très bonne qualité lorsque la source sonore est un CD. A partir d'une source moins bonne (platine cassette), on observe un léger souffle (plus léger qu'avec Audiomaster, mais plus important qu'avec Perfect Sound). La numérisation à partir du micro est pratique et efficace. A l'enregistrement, l'oscilloscope ("visual monitor") apparaît et permet de contrôler s'il n'y a pas saturation. L'enregistrement débute soit automatiquement à un niveau seuil fixé à l'avance, soit manuellement par signal souris. Un autre point intéressant : il est possible de faire une pause au cours de l'enregistrement en appuyant sur le bouton droit de la souris (l'enregistrement reprend dès que l'on relâche le bouton). Ceci permet d'éviter les blancs consommateurs de mémoire. Pour ceux qui préfèrent d'autres logiciels au DSS, tout a été prévu. Un logiciel pilote de l'échantillonneur peut se lancer en tâche de fond et permettre de régler les niveaux d'entrée sonore et le filtre passe bas (option auto en moins...). Cela marche à merveille avec AudioMaster et Perfect Sound. On peut même appeler la fenêtre de réglage DSS8+ qui s'incruste sur l'écran du logiciel utilisé (s'il est multitâche, bien sûr). Plus encore, ces mêmes options sont accessibles par ARexx. On peut ainsi piloter l'échantillonneur à partir de logiciels multimédias tels que Scala. A noter que la version DSS8+ 3.0a plante sur A500 et A500+ lorsque l' on veut enregistrer. CIS qui s'est rendu compte du bogue a rapidement réalisé la version 3.01, qui elle, marche à merveille. Réclamez donc cette version à votre revendeur. Le logiciel de musique par piste Le logiciel de musique 4 pistes (figure 4) est très convivial. Pour les débutants troublés par la complexité de Protracker ou OctaMED, la solution est toute trouvée. Aidé du manuel, la prise en main du logiciel est une vraie visite guidée. Tous les effets classiques sont disponibles (29 au total), ils sont sélectionnés grâce au gadget "FX" qui permet également de modifier leur amplitude. L'effet courant peut être testé directement en jouant une note à partir du clavier. Tout se gère à la souris sauf l'entrée des notes qui se fait soit grâce au clavier de l'Amiga soit à partir d'un clavier MIDI si vous possédez l'interface MIDI (option "midi-in"). Figure 4 Le code des effets est différent de ceux rencontrés sur Soundtracker ("C--" devient "3--" par exemple). Leur édition est assistée par la souris : l'effet courant est systématiquement écrit en même temps que la note. L'édition des effets au clavier (comme sur Protracker) n'est pas possible. Le logiciel dispose des options copier, couper et coller qui sont actives sur la piste (track), le bloc ou la note. Par contre, il n'est pas possible de réaliser des sélections d'un fragment de piste ou de bloc. Une option remplissage permet entre deux points d'une piste de répéter une note selon un pas choisi. Les blocs ont une longueur maximum de 64. Le module comprend au maximum 128 positions et 128 blocs. Lors de la sauvegarde les blocs non utilisés dans les positions sont effacés. Le logiciel reconnaît les modules au format Soundtracker, Protracker et DSS. On retrouve les formats DSS et Soundtracker à la sauvegarde. On peut également sauver les modules sous forme d'exécutables (lançable du CLI ou en cliquant sur l'icône). Le logiciel de musique par piste, qui diffère par son interface des classiques du genre, peut surprendre les habitués, mais il s'agit là d'un produit bien finalisé et, chose rare, accessible aux débutants. Il est fourni avec la routine de lecture en assembleur et une documentation sur le format DSS (en anglais). Conclusion Le DSS8+ 3.0 est un bon produit. C'est à mon avis le meilleur échantillonneur 8 bits disponible sur Amiga. Les réglages des niveaux d'entrées et du filtre passe bas (options particulières à cet échantillonneur) permettent d'obtenir de très bons résultats. Le logiciel reconnaît plusieurs formats (et est donc ouvert). Il est accessible aux débutants. Il est appréciable de pouvoir réaliser, sans quitter le logiciel, tous les travaux de saisie, traitement du son et composition musicale (notamment pour les personnes n'ayant pas de disque dur). L'option "direct-to-disk", bien que limitée à l'édition, est pratique. J'ai apprécié : - Le manuel en français parfaitement réalisé. - Le réglage des niveaux d'entrée et le filtre passe bas. - La prise microphone. - La simplicité d'utilisation et l'interface ergonomique. J'ai regretté : - L'absence d'effets originaux au niveau du traitement du son. - L'impossibilité au niveau du logiciel de musique par piste d'éditer les effets comme sur Protracker. - Le blocage de la sauvegarde si le DSS8+ est déconnecté. Fabien Baudon de CIS, programmeur de l'interface utilisateur de DSS8+ et de la partie échantillonnage. La partie "édition par piste" est programmée par Jacques Madec.
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