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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Point de vue : Pour une défense intelligente de l'Amiga (deuxième réaction)
(Article écrit par Xavier Leclercq et extrait d'Amiga News - décembre 1994)
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Je tiens à nuancer les propos de Cédric du mois de juin 1994 (n°69) au sujet du
débat Amiga/PC. L'Amiga y apparaît
comme une machine de luxe (matériel trop cher), les "amigafans" sont décrits comme étant des personnes dépassées
par la situation, le futur de la gamme Amiga étant pour sa part complètement "noir" ébène...
Bref, quelle tristesse mes amis ! Sortons les mouchoirs et ne pensons plus qu'à la nostalgie du temps passé.
Je cite : "toutes les satisfactions que l'Amiga m'a procurées, aucun PC n'aurait pu en faire autant."
Cédric a raison sur le fond pour la plupart des points développés mais l'angle d'attaque des problèmes n'est pas
le bon. Vous allez me répliquer que j'utilise des mots pour ne rien dire si en fin de course le résultat est
identique : Amiga trop cher, etc. Non, car le point de vue est différent.
Tout le monde n'achète pas la même voiture
Un acheteur peut comparer deux voitures de marques différentes : le prix, la puissance du moteur, la qualité de
la carrosserie, etc. Bien entendu, tout le monde n'achetant pas la même voiture, des critères de choix interviennent.
On peut déduire qu'une personne n'utilisant que de temps en temps sa voiture, pour se déplacer en ville par
exemple, n'aura pas du tout les mêmes critères de choix qu'un représentant de commerce parcourant des milliers de km.
Je veux simplement arriver au fait que la voiture est un "outil" indispensable pour le représentant. Et donc son
point de vue est très différent de l'usager qui n'utilise que très peu son véhicule et qui, lui, sera probablement
beaucoup plus attentif à la facture...
L'informatique n'échappe pas à ce principe. Si un acheteur potentiel ne compte utiliser son ordinateur que pour
taper son bulletin paroissial chaque dimanche, je ne vois pas très bien pourquoi il devrait choisir un
A4000 ! Il achètera quand même un Amiga si dans son entourage il y a un "pro" de cette machine sur qui
il peut vraiment compter pour l'aider à l'apprentissage de son nouvel outil (très peu probable).
En fait, le critère de choix sera le prix et pas autre chose.
Pas question dans le cas expliqué ci-dessus de faire des frais pour acheter un système d'exploitation
du style Chicago (c'est-à-dire une mise à jour du "bête" Windows qui est le Workbench Amiga (en beaucoup plus lourd)
de Microsoft...). Pourquoi aussi s'embarrasser de notions comme le "OLE/DDE" ? (échange dynamique de
données entre deux applications qui tournent sous Windows, comme image de comparaison on pourrait
prendre ARexx sur Amiga qui est plus puissant).
Le premier point à éclaircir est donc : "Un ordinateur oui mais pour quel usage ?". Dans cette optique,
l'Amiga n'est pas une machine de jeux et le PC non plus. Ou bien l'Amiga est une machine de jeux et
le PC également. Si l'ordinateur acheté ne sert qu'à jouer, alors il s'agit bien d'une machine de jeux,
que l'ordinateur se nomme Amiga 1200 ou encore IBM PS/ValuePoint...
Windows NT ? Pas si vite
D'après Cédric, l'avenir des ordinateurs devra passer par NT car "le fait est qu'il va s'imposer
d'une manière ou d'une autre". Je ne suis pas si catégorique. Souvent, je lis "Le C est LE langage de
programmation des professionnels en informatique". J'adore le C mais les chiffres démontrent que si
l'on prend l'ensemble des gens qui travaillent dans l'informatique, une majorité programme en...
COBOL (ou à l'aide de ce qu'on nomme un générateur de code "COBOL II"). Bref, attention aux généralités.
C'est un fait que WordPerfect a décidé de ne plus mettre à jour son célèbre traitement de texte pour le DOS
mais continuera à développer pour Windows car la majorité des ventes sont réalisées avec la version
Windows.
Le Mac joue aussi un jeu dangereux avec le PowerPC qui permet de faire fonctionner des logiciels Windows sur
Mac (mais plus lentement dans le cas où le code n'a pas été compilé spécialement pour son microprocesseur).
Je pense qu'il faudra suivre de très près le PowerPC pour déterminer l'impact d'une formule semblable à
l'Amiga. Il me semble également qu'il serait préférable de conserver la spécificité de l'Amiga au cas
où le prix à payer pour obtenir NT où un autre du genre serait beaucoup plus cher.
Pour reprendre le sujet du "professionnel" ou pas, il s'agit de la même veine que "jeux" ou pas.
Si vous programmez une application quelconque sur A1200 et si vous la revendez en tant que
professionnel, l'A1200 n'est-il pas un micro de professionnel ? Il faut considérer l'ordinateur comme
étant un outil et pas autre chose. "Avoir un ordinateur" n'est pas un but en soi (à moins bien entendu
d'être collectionneur).
Ce point de vue a l'avantage de placer l'Amiga sous un angle nouveau. Par exemple, si vous êtes un
fou de radio, l'Amiga est un bon choix. Les amateurs radios qui utilisent un Amiga comme un outil au
service de leur passion sont nombreux et très motivés. Si vous avez en tête de vous connecter sur
des BBS pour assister à des conférences par exemple ou bien pour télécharger des utilitaires du DP (Amiga ou PC),
l'Amiga est un bon choix également. Des utilitaires simples et puissants de communication existent et
pourquoi alors se diriger vers un système moins convivial, plus lent, et plus lourd sous DOS ou Windows ?
Si vous programmez pour le plaisir, il n'y a qu'un choix : l'Amiga. Je ne parle pas de réaliser des
applications de gestion avec un Xbase du style FoxPro (le meilleur) qui possède des kg de docs
et plus de 600 commandes et fonctions ! Non. Mais programmer en Modula ou en C ANSI par exemple
est un vrai plaisir sur notre machine préférée. Bien entendu, le Turbo C++ de Borland par exemple
est un monument mais je retrouve plus à programmer en C sur mon Amiga.
Nous y voilà : l'Amiga est aussi une machine de loisir. Une machine où l'on a plaisir à
réaliser des modules, dessiner des graphiques, réaliser des programmes hors du commun, etc.
Une machine ouverte
L'Amiga est aussi une machine ouverte. Ceci est un grand avantage par rapport aux PC ou bien aux
Mac. Il faut être développeur autorisé Microsoft pour prétendre obtenir les "Microsoft Software Development Kits",
alias SDK... ("autorisé" dans le sens qu'il faut payer...). On aura beau dire ce que l'on veut, il est
plus facile de piloter un logiciel sous ARexx plutôt que de programmer un DDEinitiate(), DDEExecute(),
etc. sous Windows (OLE/DDE). Sur Amiga, il suffit de plonger dans l'aquarium des Fish pour y trouver
de tout.
Pour évoquer un autre sujet, je me dois de commenter la situation qui a frappé la communauté Amiga
ces derniers mois. Je pense que Commodore a été victime de sa technologie. Vous en conviendrez
certainement qu'à moins de vivre dans une communauté monacale du Tibet, il est impossible d'échapper
à la technologie de nos jours : "Elle est partout, omniprésente. Personne ne doit contester que la
machine prend à sa naissance la place du travailleur puisqu'elle est précisément conçue dans ce but.
Le nombre d'emplois supprimés se retrouvent en fin de compte créés dans d'autres secteurs puisqu'il
faut des ouvriers pour construire les machines (qui construisent les machines pour remplacer les ouvriers...)
et comme il y a extension du marché, la consommation du produit s'élève à la faveur de la baisse de son prix..."
L'économiste Alfred Sauvey qui est l'auteur de cette théorie déclare bien que tout va dans le meilleur
des mondes dans un marché en extension. Si Commodore avait pu vendre beaucoup plus de machines,
tout serait dans le meilleur des mondes. Mais il me semble que dans le monde Amiga, le marché potentiel des
nouvelles machines se trouve précisément dans le potentiel des gens ayant déjà un Amiga... Autrement dit,
l'Amiga est victime de sa technologie trop évoluée et donc, je parle toujours d'un niveau professionnel,
n'attirant qu'un faible pourcentage de gens qui osent s'y risquer.
A moins d'être connaisseur c'est foutu ! D'être connaisseur ou bien d'être informé.
Deuxième erreur : la publicité réalisée par Commodore. Aussi discrète qu'un grain de pollen qui voltige
au-dessus d'un champ de fleurs... C'est une explication comme une autre. Pour vendre plus d'Amiga,
il faudrait toucher un nouveau public. Qui dit nouveau public, dit débutant en la matière.
D'où la question de déterminer si l'Amiga est, ou n'est pas, une machine pour débutant. Sur ce point,
je pense qu'il est très facile d'aborder l'informatique étant jeune. Un jeune ne trouvera pas de difficulté
à démarrer avec son Amiga. Surtout, il trouvera la machine plus passionnante qu'un PC. Les gens plus
âgés auront, c'est certain, plus de problèmes à aborder l'informatique. Ce n'est pas lié à l'Amiga mais
à la technologie en général.
Panasonic en une petite phrase dans le manuel d'utilisation qui accompagne son magnétoscope résume un
état de fait : "Si vous ne comprenez pas, demandez à vos enfants !". L'Amiga parle beaucoup l'anglais ?
Je pense qu'il y a toujours moyen de retourner la situation : grâce à l'Amiga, l'informaticien en herbe
assimile l'anglais technique courant. De plus, j'ai moi aussi été un débutant et comme de nombreux fans
de la machine, cela ne m'a pas empêché de tenter d'approfondir mes connaissances (à l'époque, il n'y avait
quasiment rien en français !).
Cet article n'a pas de prétention. Je suis très loin d'avoir fait le tour de la question.
Simplement j'ai essayé d'être un peu plus optimiste en analysant les problèmes d'un angle différent. A plus !
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