Obligement - L'Amiga au maximum

Mardi 19 mars 2024 - 05:21  

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Point de vue : Pour une défense intelligente de l'Amiga
(Article écrit par Cédric Beust et extrait d'Amiga News - juin 1994)


Cet article va faire grincer des dents. J'ai longtemps hésité à l'écrire mais la lecture du courrier des lecteurs dans Amiga News n°67 a fini de me convaincre. J'y ai lu des avis aussi tranchés que non informés et qui, bien que partant d'une bonne intention, ne peuvent faire que du mal à l'Amiga tout en croyant l'aider.

Les inconditionnels de l'Amiga risquent d'être dérangés par le contenu de cet article qui va très certainement passer pour de l'anti-amigaïsme primaire. Si j'ai décidé de l'écrire, c'est précisément parce qu'on peut m'accuser de beaucoup de choses, mais certainement pas de ne pas connaître l'Amiga ni de l'avoir en tout temps défendu et de continuer à le faire malgré les apparences.

Ce combat ne dispense aucunement d'y associer du bon sens et un simple esprit d'observation du marché micro-informatique actuel. Je vais commenter les réactions de lecteurs que j'ai lues et entendues ces derniers mois en y apportant mes commentaires, éclairés par une expérience de huit années avec l'Amiga (à l'époque, il n'existait que l'Amiga 1000, son seul concurrent était l'Atari 520 et le PC était une machine uniquement professionnelle).

Une machine de jeux

Commodore a résolument pris la direction "Amiga = console de jeux" dans ses dernières publicités, supporté en ce sens par l'Amiga CD32. Cette décision a généré un véritable tollé parmi les amigafans (je reviendrai sur ce terme plus bas) qui estiment que c'est une véritable dégradation pour l'Amiga que d'être rabaissé au rang des SNES et autres Sega.

Ces amigafans ont-ils, ne serait-ce qu'un court moment, pensé que si l'Amiga CD32 échoue, l'ordinateur Amiga cessera d'exister ? Regardons les choses en face : actuellement, l'Amiga CD32 est la seule machine technique qui possède une petite chance de s'imposer. Le reste de la gamme est bien trop cher par rapport à ses concurrents (A4000/030 et dérivés) et le futur (AAA, RISC, A5000) n'est que du futur (je vais y revenir également).

Le futur de l'Amiga

Beaucoup de personnes se réjouissent de l'annonce récente des futurs Amiga, qui mentionne les termes RISC et NT. Je ne vois vraiment pas de raison de se réjouir.

Mais ne vous méprenez pas, ce n'est sûrement pas pour la même raison que celle qui vous est venue à l'esprit ("oui c'est vrai, NT c'est de la m..."). La question n'est pas de savoir si NT est bon ou pas, le fait est qu'il va s'imposer d'une manière ou d'une autre, avec fracas ou timidement, sous ce nom ou un autre car c'est une force avec laquelle il faut compter. Dans ce cas, Commodore semble avoir pris une décision sensée, pourquoi s'inquiéter ? Tout semble être pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Ce serait le cas si le matériel Commodore n'était pas aussi cher. Voici une autre réalité à laquelle les amigafans doivent faire face. Aujourd'hui, un 486 SX/33 avec 4 Mo de mémoire et un disque dur de 170 Mo coûte moins de 6000 (six mille) francs. Et je n'exagère pas, je peux le prouver. Partant de ces chiffres, essayez d'imaginer le paysage micro-informatique dans deux ans. Supposons que NT se soit imposé (lui ou un autre, peu importe) et qu'un utilisateur lambda ait besoin de s'acheter une machine pouvant tourner sous ce système. Pensez-vous que l'offre matérielle Commodore sera capable de rivaliser avec les clones PC ?

L'Amiga doit garder sa spécificité s'il veut survivre. Si cette spécificité est "console de jeux", qu'il en soit ainsi. Les joueurs n'y trouveront rien à redire, les bidouilleurs trouveront toujours de quoi satisfaire leur passion comme ils l'ont toujours fait depuis le tout début. L'Amiga restera dans son coin d'ombre marginal, mais c'est toujours mieux que disparaître, non ?

Les amigafans

Afin d'illustrer ce que j'appelle un "amigafan", je me permets de faire appel à quelques anecdotes vécues ces derniers temps face à des personnes très sûres de détenir l'ultime vérité. Pour moi, un amigafan est un terme péjoratif. C'est un extrémiste, qui rejette en bloc toutes les autres machines et leurs utilisateurs mais dont l'argumentation s'arrête bien souvent à un discours qui ne fait que dériver la phrase "le PC c'est de la m...".

Je rencontre souvent ce genre de personnes sur les réseaux et immanquablement, la discussion tourne court. Connaissant par mon métier un grand nombre de systèmes et d'architectures (dont les PC), j'essaie toujours de pousser mon interlocuteur à préciser sa pensée afin d'évaluer la crédibilité de son jugement. Neuf fois sur dix, cette crédibilité avoisine le zéro.

Pourquoi ? D'abord, parce que la majorité des amigafans n'a jamais utilisé de PC, ou bien se sont contentés d'une visite chez un ami pour arrêter leur opinion définitive sur la question. Mais attention ! Je ne prétends pas que les PC sont exempts de défauts. Ils en ont. Ce qui est terrible, c'est que les amigafans ne sont même pas capables de les identifier et perdent donc toute crédibilité face à un PCiste convaincu.

Les amigafans sont aussi caractérisés par une ignorance totale de l'évolution du paysage extra-amigaïque. Ils parleront sans fin de l'AAA et de l'A5000, mais seront aussi les victimes de ce genre de dialogue de sourds :

amigafan : - L'Amiga est multitâche.
sceptique : - Moi, je ne peux faire qu'une chose à la fois et de toute façon, on aura le multitâche avec Chicago.
amigafan : - Euh... c'est quoi Chicago ?

Pour un débutant ?

Je pense honnêtement que l'Amiga n'est pas une machine à mettre dans toutes les mains, et surtout pas dans celles de débutants en informatique. Je me surprends dans neuf cas sur dix à conseiller l'achat d'un PC à un débutant. Pourquoi ? Les raisons sont complexes, je vais donc tâcher de les résumer aussi simplement que possible : je ne mentionnerai que les deux plus importantes.

1. L'Amiga ne parle pas français. Même si de gros efforts ont été faits récemment et si le Workbench est maintenant localisé ainsi que le minimum vital de documentation, l'Amiga n'est définitivement pas une machine francophone. Du fait de l'étroitesse de marché, de plus en plus rares sont les sociétés d'édition qui prennent la peine de franciser leurs logiciels.

2. L'Amiga est très mal soutenu. Un débutant sur Amiga qui se perd un peu au début a très peu de chances de trouver la réponse à son problème dans un délai court. C'est un inconvénient qui n'a pas cours dans le monde Windows, où les livres sur tous les sujets abondent sur les étagères de toutes les librairies (même celles qui ne sont pas spécialisées).

Si vous n'êtes pas convaincu par ces deux points, c'est que vous n'avez pas envisagé le problème avec la vision d'un débutant.

Convaincre ? Difficile...

Les amigafans sont persuadés d'être d'ardents défenseurs de la cause Amiga, mais ils méconnaissent à quel point ils la desservent. Pour convaincre quelqu'un d'acheter un Amiga, il faut d'abord comprendre ses besoins. Un amigafan sort un discours identique, une plaquette apprise par coeur, mais reste interloqué face à des questions du genre :

- "Avec Word, je me sers beaucoup de "tags" sur caractères, de tableaux et de notes de bas de page. Est-ce que je pourrais faire la même chose avec un traitement de texte Amiga ?"

Un amigafan débrouillard arrivera probablement à se sortir de cette situation en répondant :

- "Écoute, je vais me renseigner et je te rappelle."

Mais pourra-t-il faire face à une demande du genre :

- "Est-ce qu'il existe un équivalent d'OLE/DDE sur Amiga ?"

Plus de faux-fuyants ni de phrases préconstruites. Il faut connaître ou bien un amigaïste potentiel ne se laissera pas convaincre et restera dans le milieu familier et bien balisé du monde Windows.

L'Amiga face aux PC

Un sujet inépuisable et une autre réalité que les amigaïstes ont bien du mal à admettre les logiciels professionnels (je pense surtout aux tableurs et aux traitements de texte) sur PC ont une génération d'avance par rapport à leurs homologues Amiga. Le nier dans un discours face à quelqu'un qui hésite ne fera que convaincre votre interlocuteur qu'il a en face de lui un fanatique prêt à affirmer n'importe quoi pour convaincre.

Et pourtant, il est possible de convaincre, même si cela demande un peu plus de finesse que les fameuses phrases toutes faites dont les amigafans rebattent les oreilles de leurs détracteurs. Que faire face à un PC/Mac/...-iste convaincu ?

Encore une fois, il faut identifier ses besoins, afin qu'il en vienne à reconnaître lui-même qu'il utilise des logiciels surdimensionnés par rapport à ce dont il a besoin. Mais attention encore une fois ! Peut-être a-t-il vraiment besoin de ces fonctions, et reconnaître "oui dans ce cas, les logiciels sur Amiga sont insuffisants pour ton problème" ne fera qu'augmenter votre crédibilité, et celle de l'Amiga au passage.

Parfois, un amigafan se hasardera à affirmer que MS-DOS est un système d'exploitation primaire. S'il a travaillé sous Windows, il pourra peut-être même trouver des réponses face à la riposte "MS-DOS ? Je m'en fiche, j'utiliserai Windows". Ce n'est pas sûr, le discours de l'amigafan sur Windows se cantonnant dans bien des cas à des réflexions brumeuses sur ses plantages, son occupation disque ou mémoire. Bien sûr, à vos yeux, le fait qu'AmigaOS tourne avec 512 ko de mémoire est une merveille technique.

- "Tu te rends compte, rien que pour avoir Word sous Windows, il te faut quatre mégas de mémoire !"
- "Et alors ? J'en ai huit dans ma machine."
- "Et la place du logiciel, tu y as pensé ? Vingt mégas de disque dur, moi ça me ferait mal au coeur tant de place gâchée."
- "Bof, tu sais j'ai 170 Mo de disque dur, et en fait 340 Mo grâce à un programme dont j'ai oublié le nom mais qui est venu tout installé avec mon PC."

Comme vous voyez, ce n'est pas gagné. En fait, j'irai même jusqu'à dire que la cause est perdue d'avance sur ce terrain. Je me permets encore une fois de glisser une position personnelle sur le sujet : travaillant sous Unix toute la journée, rien ne m'ennuierait plus que de retrouver ce système d'exploitation chez moi le soir, tout simplement parce que cet environnement ne pourrait être qu'inférieur à la configuration que j'ai à mon travail (écran plus petit, moins de place disque, moins de disque dur, processeur plus lent, pas de connexion réseau, etc.). Il ne faut pas chercher ailleurs la raison pour laquelle j'ai choisi AmigaOS comme "environnement de détente".

Si je devais un jour perdre mon intérêt pour l'Amiga, je pense que je resterais fidèle à ce souhait et m'orienterais vers un OS ayant l'attrait de la nouveauté pour moi, comme OS/2 ou Windows NT.

Unix

De plus en plus d'utilisateurs ont envie d'avoir Unix chez eux. Peut-être dans ce cas avez-vous déjà été sollicité par ce genre de personne sur le choix de la machine la plus adéquate. Là encore, l'Amiga est perdant et ce serait de la mauvaise foi que de le nier. Vu le prix d'un PC et l'excellence des Unix gratuits qui y existent (Linux et NetBSD notamment), ce serait folie que de conseiller l'achat d'un Amiga à cet usage. Tout au plus pouvez-vous une fois encore essayer de cerner les besoins de votre interlocuteur, afin de déterminer s'il veut avoir sur sa machine personnelle "Unix" ou bien "un système sympathique à utiliser".

Dans le dernier cas, offrir un aperçu d'AmigaOS peut valoir la peine, sinon inutile de s'entêter.

Un amigafan raisonnable ?

Ces quelques lignes peuvent ressembler à une leçon sur le thème "comment bien vendre un Amiga". Ce n'est pas du tout le point que j'ai essayé d'illustrer. Je voudrais juste un jour me trouver face à toute une cohorte d'amigafans raisonnables, conscients des faiblesses de leurs machines, lucides face à la concurrence, convaincus que l'Amiga n'est pas une machine destinée à la totalité des utilisateurs micro actuels.

Et pour conclure, ma position sur le sujet. J'ai toujours mon A2000, vieux de six ans maintenant. Je l'allume quasiment tous les soirs bien qu'à ses côtés trône un PC puissant. Parfois, c'est le PC qui occupe mes soirées. Mais toutes les satisfactions que l'Amiga m'a procurées, aucun PC n'aurait pu en faire autant. Ni maintenir son intérêt intact à mes yeux pendant une si longue période. Et si le message d'espoir était tout simplement que PC et Amiga peuvent coexister pacifiquement, tout comme ils le font sur mon bureau ?


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