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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Test de Dark Seed [CD32]
(Article écrit par Jérôme Bonnet et extrait de Joystick - novembre 1994)
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Tremblez, bonnes gens, votre CD32 est maintenant hanté par les immondes créatures sorties tout
droit de l'imagination fertile de HR Giger, grâce à Dark Seed !
Depuis la sortie officielle de la CD32, tous les observateurs s'accordaient à dire qu'il ne s'agissait
pas là d'une console comme les autres. Par son concepteur, Commodore, et son architecture très proche
de celle de l'Amiga, la première machine 32 bits à CD-ROM en Occident devait bénéficier de tout
l'environnement, de toute la dynamique de ce standard. Ce devait être la première console à logithèque
orientée "micro-ordinateur". Pourtant, de nombreux mois ont passé et la CD32 ne disposait toujours d'aucun
jeu d'aventure hormis l'étrange Labyrinth Of
Time d'Electronic Arts. C'est donc avec grand plaisir que l'on voit arriver la première authentique
aventure sur CD32, et non des moindres puisqu'il s'agit du succès de Cyberdreams, Darkseed.
Vous y incarnez un auteur de science-fiction originaire de San Francisco du nom de Mike Dawson. Lassé
du stress des grandes villes, vous avez décidé d'aller écrire votre prochaine oeuvre à Grosrouvr...,
pardon, à Woodland Hills, dans la lointaine banlieue de Los Angeles. Fort opportunément, un imposant
manoir victorien est à vendre dans cette bourgade tranquille pour une bouchée de pain. Ça tombe bien,
ça, pile-poil ! Sauf que justement, ça aurait dû vous sembler un peu louche. Les châteaux à dix balles
en Californie, c'est assez difficile à dénicher ces temps-ci. Seulement voilà, archétype de l'artiste
distrait, constamment dans la lune, cette pensée ne vous a pas effleurée.
Évidemment, les ennuis commencent pour vous dès votre première nuit. Un épouvantable cauchemar vous hante,
au sein duquel un monstre atroce vous fore la tête et y implante une petite graine.
Ne riez pas, car c'est bien un embryon qu'on vient de vous loger dans la cervelle, un embryon alien !
Vous ne disposez que de quelques jours avant que ce dernier ne parvienne à maturité et ne prenne le contrôle
de votre corps. Pire, vous allez découvrir que votre masure est également une frontière entre notre
monde et le Darkworld, univers macabre peuplé de créatures cauchemardesques.
Tous les décors et créatures qui composent le "monde de l'antre" ont été réalisés par l'un des maîtres
du dessin macabre, H.R. Giger (qui est également un narrateur hors pair, le fameux "conteur Giger"),
avant d'être numérisés puis retravaillés. On retrouve donc dans Dark Seed la patte de l'artiste suisse,
auteur entre autres du style d'Alien de Ridley Scott. Vous le voyez, on n'est pas très loin des scenarios
de bon nombre de productions cinématographiques fantastiques, c'est dire si l'amateur d'épouvante a des
chances d'être captivé par Dark Seed.
Mais attention, il lui faudra pour cela ne pas être trop regardant sur le plan de la réalisation ! On ne peut
en effet pas dire que Cyberdreams ait cherché pour Dark Seed à exploiter le potentiel d'une machine comme la
CD32, qui reste très compétitive, technologiquement parlant. C'est bien simple, l'éditeur américain s'est
contenté de porter la version Amiga OCS
sur disquette en y ajoutant les sons de son homologue PC CD-ROM. Une maille à l'endroit, une maille à
l'envers, et vas-y que je te tricote en deux coups de cuillères à pot un titre tout neuf ! Comment expliquer
autrement la lenteur avec laquelle se meut Mike Dawson, l'aspect saccadé de ses mouvements ?
En ce qui concerne le graphisme de Dark Seed, le tableau est... un peu moins noir. Certes, la palette de
couleurs est pauvre, très pauvre, à des années lumières des capacités de la CD32. Mais à l'arrivée,
les tramages multiples offrent un rendu inégal, de "carrément-moche-gerbique-vomitoire" (il faut voir la
tronche en gros plan de la bibliothécaire, que Mike décrit comme "une femme incroyablement belle" !)
à "pas mal du tout". Seul l'aspect sonore sauve les meubles, avec des musiques de qualité CD, des
bruitages de bonne facture, et surtout des dialogues numérisés dans leur intégralité.
Voilà donc un bon point à l'actif de Dark Seed, mais cela fait hélas trop peu pour le sauver du naufrage
technique.
Cependant, il convient, vu la conjoncture actuelle, d'éviter de faire la fine bouche quant à l'approvisionnement
en logiciels de la console de Commodore. Mieux vaut par conséquent se poser la question de savoir si Dark
Seed est un bon jeu "tout court" plutôt que de se demander s'il fait honneur à la plate-forme qui l'accueille.
Le possesseur de CD32 amateur de jeux d'aventures ne dispose aujourd'hui que de deux alternatives :
Labyrinth Of Time, aussi beau que chiant, ou Dark Seed, aussi poussif qu'intéressant. Mon choix est fait,
je vous laisse au vôtre.
Dark Seed est certes mal réalisé pour un titre CD32, mais la qualité de son scénario le rend captivant.
Par les temps qui courent, c'est toujours bon à prendre.
Nom : Dark Seed [CD32].
Développeurs : Cyberdreams.
Éditeur : Cyberdreams.
Genre : jeu d'aventure.
Date : 1994.
Configuration minimale : CD32, 68020, 2 Mo de mémoire.
Licence : commercial.
NOTE : 7,5/10.
Les points forts :
- Le scénario, fouillé et "adulte".
- L'atmosphère, résolument estampillée "Giger".
- Les bruitages, dialogues et musiques numérisés.
Les points faibles :
- L'animation soporifique.
- Aventure linéaire basée sur le temps.
- Le graphisme en 16 couleurs.
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