Obligement - L'Amiga au maximum

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Le courrier des lecteurs d'Amiga News - février 1993
(Rubrique dirigée par l'équipe d'Amiga News et extraite d'Amiga News - février 1993)


Prix sur Amiga, y'en a marre !

Pourquoi beaucoup de périphériques pour Amiga coûtent-ils si cher en France ? Et par quelle coïncidence proviennent-ils tous de l'étranger ? Vous allez me dire, "mauvaise langue" que vous êtes, que les importateurs s'en mettent plein la poche ? Je vous citerai un prix (c'est la raison qui m'a décidé à écrire cette lettre) : un modem SupraFax V32bis (avec logiciel Fax) coûte 350 $ (1750 FF) quand on l'achète aux États-Unis et en France il coûte.... le juste prix de 3999 FF ! Avouez que quand vous rentrez des États-Unis et que vous voyez cela, vous vous demandez dans quel pays de fous vous êtes tombé ! (Bruce Lepper : ce modem est en vente en France au prix de 2990 FF. Il faut chercher et faire jouer la concurrence...).

Quel est le prix réel des importations ? Pour une personne honnête, c'est-à-dire quelqu'un qui paye les taxes, cela doit coûter 4,9 % du prix en frais de douane et l'on rajoute la TVA soit 18,6 % pour les articles informatiques, sans tenir compte des réformes à venir de Maastrich. Ces renseignements m'ont été communiqués par le bureau des douanes ; je crois que l'on peut leur faire confiance. Donc, si on reprend toujours le même article, et si on ajoute 200 FF de frais de port (dans le pire des cas pour un objet aussi petit qu'un modem), on arrive à la somme de 2370 FF. La marge est généreuse ! A noter que le prix donné est le prix public et pas le prix revendeur. La "règle générale" en France est de multiplier, en moyenne, le prix (aux États-Unis) par deux. Apparemment ce n'est valable que pour les États-Unis car pour l'Allemagne, grand producteur de périphériques, l'écart de prix est moins important.

Pourquoi font-ils cela ? Non, les revendeurs cités plus haut ne sont pas les seuls à abuser de la situation. Une des lois les plus simples du marché est : "Si j'ai le monopole pourquoi maintiendrais-je des prix bas ?" Logique, n'est-ce pas ? Ainsi, quand on est le seul à distribuer un produit peu courant sur Amiga, la tentation est grande. Ainsi, ils se disent : "les États-Unis, c'est loin, qui peut s'en apercevoir ?" Pourtant, avec un journal américain comme Amiga World (qui est disponible en France si votre marchand de journaux habituel en fait la demande auprès de son grossiste) on peut, avec un simple calcul, trouver le prix réel.

D'autres exemples de prix : la chose qui manque le plus aux amigaïstes aujourd'hui est un disque dur. Savez-vous combien il coûte aux États-Unis ? J'en vois déjà qui salivent ! Les possesseurs d'A2000 peuvent avoir une carte contrôleur SCSI A2091 pour 300 FF et le disque dur Quantum LPS 40 Mo pour 1000 FF. Soit 1300 FF pour un disque dur ! (Bruce Lepper : ?? l'ancien Prodrive peut-être ? Le LPS 40 n'existe pas. Et en regardant bien, le prix moyen d'une carte contrôleur SCSI aux États-Unis en VPC est de 1000 FF, et non pas 300 FF).

Sachez que pour un A500, le prix moyen est de 2000 FF pour une configuration équivalente contre 4000 FF, en général, en France. Vous en voulez encore ? Le DCTV coûte 495 $ soit environ 2700 FF ! Et vous connaissez tous le prix en France : 4990 FF environ. Allez, encore un autre : la Combo GVP 25 MHz avec 1 Mo de mémoire : 669 $ soit 3345 FF et 5690 FF en moyenne, chez les revendeurs français. Et il y en a encore beaucoup d'autres. Vous êtes convaincus maintenant ? (Bruce Lepper : les prix indiqués ci-dessus ont été relevé il y a quelques mois. Par exemple le prix actuel (janvier 1993) du DCTV est de 2990 FF).

Sommes-nous les seuls dans ce cas ? Je pense, hélas, que oui. Pour les PC, j'ai eu l'occasion de comparer les prix en Allemagne et aux États-Unis ; ils sont légèrement supérieurs à ceux pratiqués en France, en général. Pourquoi ? Parce que le marché des PC est un marché très concurrentiel et donc les prix sont cassés très régulièrement (malheureusement pour l'Amiga). Donc, il n'y a qu'une seule explication. Si les prix peuvent être un peu plus chers en France cela ne peut venir que des frais de douane et de la TVA (mais cette dernière ne fait tout de même pas passer le prix des périphériques du simple au double).

Est-ce que ce sont tous des méchants ? C'est difficile à dire car un revendeur peut avoir des articles à un prix raisonnable et d'autres à un prix surélevé. Mais celui qui a tous ses articles à des prix énormes n'ira pas très loin, sauf s'il a le monopole, encore qu'à long terme, il perdra le plus gros de sa clientèle (ou alors le marché s'effondrera). Vous voyez donc le risque avec ces gens "sans scrupules" : si tous les revendeurs Amiga ont la même mentalité et font si mal leur boulot, notre belle machine a un avenir bien noir. Donc bougez-vous, vous les commerçants honnêtes, essayez d'importer des périphériques, montrez leur que l'on peut vendre moins cher et donc vendre plus.

Et aussi montrez-vous professionnels : j'aimerais bien ne pas revoir le coup où l'on vient acheter une cartouche d'encre pour son imprimante chez le revendeur où l'on a acheté son A500 et qu'il dise : "Où t'as acheté l'imprimante ? Pas chez moi ? Alors j'ai plus de cartouche d'encre !" Comme si je pouvais faire 500 km (je suis étudiant et je rentre peu souvent chez moi) pour venir l'acheter ! Je parie que cela dit quelque chose à un monsieur de Nevers. Ce n'est ni plus ni moins que du refus de vente (puni par la loi) mais j'ai été tellement étonné et dégoûté que j'ai laissé tomber. Il y a du boulot à faire messieurs les revendeurs ! Je reconnais qu'il y en a qui font bien leur boulot (merci Volumm pour la cartouche d'encre ! Je n'avais pas acheté l'imprimante chez eux mais ils me l'ont vendue avec plaisir).

Et les cas particuliers ? Je reconnais que parfois les prix sont élevés mais pour une bonne raison : la francisation des produits. Traduire une doc de logiciel peut, je le sais, faire augmenter le prix de façon notable. Mais attention tout de même à ne pas vendre le logiciel non traduit à un prix élevé car c'est de toute façon interdit (mais...). La traduction de documentation est un travail difficile qui exige une bonne connaissance du sujet pour qu'elle soit la plus fidèle possible et donc ces qualifications se payent.

Et si on veut se débrouiller ? Si, par malheur les choses ne bougeaient pas, il reste une solution : commander vous-mêmes vos produits aux États-Unis. A moins de s'y rendre directement (et même quand on le fait !), il faut faire très attention. Premier problème : l'alimentation accepte-t-elle le 220 Volts/50 Hz, sinon y a-t-il une possibilité d'arranger cela ? C'est possible dans quasiment tous les cas. Toujours pour le modem, j'ai voulu me renseigner chez EM, ils m'ont répondu "Oh, vous savez c'est un transfo spécial, patati, patata...". Ils sont menteurs en plus : un simple 220 V/9V 50 Hz suffisait (merci à tous ceux qui m'ont aidé dans la quête de cette vérité). Méfiez-vous aussi du NTSC pour les cartes graphiques, genlocks, etc.

Deuxième problème : faire attention aux composants bâtards ou nouveaux (par exemple : une extension achetée fonctionnant avec de la mémoire Page ZIP que je cherche encore. C'est soit trop cher, soit inconnu en France alors que c'est très répandu aux États-Unis !). Donc il faut bien connaitre le produit avant d'acheter.

Le troisième problème concerne ceux qui ont choisi de commander par correspondance. Les frais de port sont élevés (tout dépend du mode d'acheminement). N'oubliez pas les douanes, qui vont enverront la somme à payer après que vous ayez reçu le colis (toujours d'après le bureau des douanes. Bizarre ?). Et enfin le coût de l'appel aux États-Unis. Mais là j'ai la solution miracle. Creative Computers (un gros revendeur aux États-Unis) propose un service téléphonique gratuit avec une ligne pour la France mais avec un opérateur américain. Regardez dans Amiga World (ils ont huit pages de pub !), je crois qu'ils pourront vous renseigner sur ces détails. Dernier problème : vous pourrez dire adieu au SAV, mais si vous êtes vraiment limité par le prix, essayez ! De toute façon ce genre de parcours du combattant est réservé aux bidouilleurs en électronique et même parfois aux autres...

Si on concluait ? Finalement, il est possible aussi que beaucoup d'entre vous se soient déjà aperçus de ce "phénomène" mais qu'ils n'aient pas pu y faire grand-chose : "j'espère que cet article remettra les choses en place ou tout au moins les fera bouger. J'espère faire grincer des dents et faire évoluer cette situation vraiment insoutenable. Si cela ne change pas, l'Amiga ne durera pas face aux PC. Donc remuez vos revendeurs, gueulez, rapportez les abus et préservez notre cher Amiga ! [Le Chevalier Blanc ! (58)].

Jérôme Pagès : Nous ne pouvions publier cette lettre sans permettre un droit de réponse à plusieurs sociétés françaises connues mais non citées important régulièrement des produits étrangers. Nous leur avons donc demandé comment était calculé le prix d'un produit ayant pour origine un fournisseur hors-frontière.

Le paramètre principal est bien sûr le prix de vente conseillé donné par le fournisseur lui-même. C'est une indication sur la base du prix à pratiquer. Il y a ensuite le coût de la procédure douanière (déjà mentionné par la lettre ci-dessus) qui est un pourcentage du prix de la marchandise importée. Le transport est un élément non négligeable, qu'il soit effectué par avion ou même par bateau. Il faut aussi évaluer le coût du service offert au client comprenant par exemple, les conditions de garantie (période plus ou moins longue, frais de port supportés, échange standard, etc.), le service après-vente en cas de défectuosité du matériel, le suivi des mises à jour de logiciels et parfois de matériels (nouvelle version de ROM par exemple) ou encore une téléassistance (ligne téléphonique permettant d'assister le plus rapidement possible un client en cas de problème d'utilisation du produit acheté).

Ce sont aussi ces services supplémentaires qui font la différence entre les bons et les mauvais distributeurs. Ce dernier point a été mentionné avec insistance par les sociétés contactées, qui dénoncent le laisser-aller de certains revendeurs. La francisation "exigée" ou plutôt suggérée par les lois en vigueur peut aussi alourdir le prix de vente final. La traduction professionnelle d'une documentation relativement volumineuse peut coûter de 20 à 50 000 FF. Le facteur suivant est très important puisqu'il a une influence directe sur l'amortissement des coûts déjà mentionnés. Il s'agit de la quantité importée et de la quantité distribuée ensuite. Il est bien évident que si vous achetez 1000 articles au lieu de 10 à un fournisseur, il vous octroiera un prix nettement plus avantageux. Les frais supplémentaires (parfois fixes) seront ensuite divisés par 1000 au lieu de 10... De plus, si vous vendez 500 exemplaires d'un article par mois, la francisation de la documentation sera bien plus vite amortie que s'il ne s'en vend que 2 ou 3 (La Palice).

Le dernier paramètre donne sa touche finale et non moins magistrale au prix qu'il vous faudra payer pour disposer d'un produit étranger : la gourmandise de l'importateur suivie de celle du revendeur. Un minimum d'intermédiaires est bien sûr préférable. Pour illustrer nos dires, prenons l'exemple suivant dont les chiffres approximatifs mais réalistes donnent une idée des frais d'importation et de l'évolution du prix d'une marchandise de l'achat à la vente de celle-ci. Désireux de faire le "coup" commercial du siècle, nous décidons d'importer un super système d'épilation par fusion froide du poil, tout récemment inventé dans les laboratoires Grouyonski & Co aux États-Unis. Nous passons commande de 50 cartons de 10 épilateurs, soit au total 500 de ces géniales machines au prix compétitif de 10 dollars pièce. Voici brièvement le coût de l'opération :
  • 25 000 FF environ d'achat de marchandise.
  • 120 FF de frais de virement bancaire.
  • 600 FF de transport jusqu'au navire.
  • 1900 FF de transport maritime le plus discret possible.
  • 400 FF de déchargement en France dans un port tenu secret.
  • 4600 FF environ de taxe douanière (TVA).
  • 350 FF de frais de dédouanement.
  • 500 FF de frais de transport international.
  • 400 FF de transport du port maritime jusqu'au dépôt dans le plus grand anonymat.
N'oublions pas les quelques dizaines de FF pour assurance sur le transport, taxes sur services, etc. que nous ne détaillons pas. La TVA étant récupérée, le transport revient à un peu moins de 10 FF par article.

En tant qu'importateur, nous organisons une brève campagne publicitaire pour vanter le mérite de notre nouveau produit dans un magazine spécialisé. Ceci augmente encore de 30 FF le prix de chaque article. Soucieux du confort des futurs utilisateurs, nous organisons un service d'assistance téléphonique qui rajoute encore 20 FF dans la cagnotte. La traduction et le tirage des quelques pages du manuel y contribuent encore pour 10 FF. Le conditionnement et le service de garantie (échange standard) accroît encore le prix de revient de 10 FF. Nous proposons ensuite notre produit aux revendeurs à 160 FF pièce qui prenant une marge de 30%, le vendent au public 210 FF pièce.

Conclusion : bien évidemment, dans ce cas de figure virtuel mais plausible, les 210 FF du prix de vente public semblent bien supérieurs au 10 $ du départ. Cependant, l'utilisateur français dispose d'un service d'assistance et d'une garantie sécurisante. De plus, le prix de vente aux États-Unis est lui aussi bien supérieur à 10 $ alors que les revendeurs américains n'ont ni de tels frais de douanes (5% de TVA environ), ni les frais de marketing (la publicité étant assurée par le fournisseur directement), ni les frais de traduction et de reconditionnement.

Enfin, de nombreux courriers dénonçaient déjà les prix pratiqués par les vendeurs français par rapport aux prix proposés dans certaines revues étrangères dont Amiga World. Dans celui-ci, cinq à huit pages sont souvent réservées à Creative Computers. Il faut savoir que ce géant de la VPC extrêmement puissant a un chiffre d'affaires supérieur à la quasi-totalité de l'ensemble des distributeurs Amiga français. Aussi se permet-il d'avoir des prix "cassés" (commandes en très grande quantité), même par rapport aux autres VPC américains. Les tarifs proposés ne sont donc pas une référence au marché américain en matière d'Amiga. Ces quelques informations n'expliquent pas le comportement de certains importateurs français qui dépassent allègrement les 30% de marge (tous frais déduits) généralement pratiqués, sans faire le moindre effort de francisation. N'hésitez pas à nous faire part de vos constatations...

Fortran, quelques précisions

Cher Amiga News,

Un article paru récemment dans cette revue (sur le Fortran) présentant le BC-Fortran77, a laissé passer un certain nombre de généralités sur les langages, généralités dans l'ensemble erronées. Utilisant l'informatique sur toute sorte de systèmes (micros, stations et mainframes), en toute sorte de langages, ayant enseigné l'informatique en association pendant plusieurs années, et "militant" avec le club ATP pour faire connaître la machine, je me devais de réagir.

1. Les langages d'initiation. Laissons de côté les langages particuliers, pour tous petits, pour handicapés, ou pour une discipline précise. Un langage d'initiation doit être avant tout intuitif, permettre de voir et corriger facilement ses erreurs, de rectifier et avancer pas à pas, avec une syntaxe souple mais avec l'esprit de la programmation. Le BASIC est le seul langage d'initiation réellement utilisable :
  • Il peut s'exécuter en mode direct, ce qui permet de passer de quelques instructions exécutées sur le champ à leur stockage sous forme de programme.
  • Il est interprété, ce qui permet un débogage immédiat : on voit le contenu des variables après plantage, on peut les modifier et continuer, ou rectifier le programme et le relancer. On contourne également les phases complexes de compilation et d'édition de liens, qui ne font qu'embrouiller le débutant alors que ce sont des manipulations périphériques, et qui prennent beaucoup de temps à la mise au point.
  • Sa syntaxe est celle d'un langage procédural complet : boucles, tests, et souvent procédures, etc.
  • Simple, il donne néanmoins l'accès en général aux ressources graphiques et sonores de la machine.
2. Le BASIC en général. Le BASIC n'est pas seulement un langage d'initiation, il est encore largement utilisé, notamment en gestion. Il existe de nombreuses versions compilables. Cependant, pour des développements professionnels, je pense que son emploi ne se justifie pas vraiment, et qu'il faut préférer le C/C++/Pascal pour les développements courants, ADA pour les très gros projets industriels, éventuellement l'assembleur pour de très petites fonctionnalités dont la vitesse est cruciale (je ne m'intéresse pas ici aux applications spécifiques comme les bases de données, l'IA, le calcul formel, etc., ni aux cas très fortement objets). C'est également un bon langage de maquettage, pour obtenir en cinq minutes un "brouillon d'application" ou effectuer une procédure une unique fois (calcul financiers ou mathématiques simples mais itératifs).

L'AmigaBasic est inutilisable (je me demande comment il fait pour être si lent), d'ailleurs je crois qu'il n'est plus fourni avec les machines (ce qui est grave : il faut que le débutant ait sous la main un langage pour commencer, et ce langage ne peut qu'être le BASIC). Je connais mal les BASIC sur Amiga mais GFA me semble compliqué et bidouillesque, et AMOS ressemble un peu à un jouet. De plus, ils me semblent chers et je ne sais pas si leurs manuels sont réellement initiatiques. Et bien sûr, ils ne sont pas fournis avec la machine. Peut-être ARexx constituerait-il un BASIC acceptable ? j'aimerais qu'un spécialiste (capable de se mettre dans la peau d'un pédagogue) me le dise... Et que le mode d'emploi complet soit livré avec les machines !

Pour l'instant je regrette le BASIC puissant, graphique et rapide de feu mon Sinclair QL (il vérifiait notamment la syntaxe au fur et à mesure, tout en semi-compilant sans que cela ne se voit). Quand j'ai besoin rapidement d'un mini-programme, je dois prendre ma calculette de poche PB-700, en BASIC. Dommage !

3. Les autres langages. L'article en question défendait le Fortran en des termes purement impropres. Le Fortran ressemble vaguement à du BASIC, en plus sale et plus compliqué. Son utilisation dans l'industrie ne se justifie plus que pour des raisons historiques (ou de religion, ce qui est très fréquent !). Il faut savoir que le Fortran est un langage fondé sur l'effet de bord (débordements voulus). Il utilise à fond les GOTO, d'autant plus que les vieux fortraniens refusent l'emploi des apports de la version 77 (WHILE, IF..END IF) et renâclent même souvent à employer les lettres minuscules !

Que penser de l'intuitivité de WRITE (7,853) A,B (... beaucoup de lignes plus bas ...) 853 FORMAT (1X,'valeurs: ',F6.2,3X,F6.2) à la place d'un simple PRINT, ou d'une page entière de IF (EXP) 123,654,789 qui permettent de faire un GOTO en fonction du signe de EXP. Et n'oubliez pas les espaces au début, ni ne dépassez 72 caractères dans la ligne, sinon vous aurez des surprises. Enfin, a priori, Fortran ne déclare pas ses types : les variables sont considérées sauf spécification comme entières ou réelles en fonction de la première lettre ('I1' est entière, 'XX' est flottante). Contrairement à ce qu'affirmait l'article. Et bien sûr, quand le système propose des comportements par défaut, on s'en sert largement. Voilà un langage propre !

Le seul avantage de Fortran se situe sur les grosses machines vectorielles, comme les Cray ou les Convex, car depuis qu'on utilise ce langage on a appris à bien le vectoriser (beaucoup de fonctions mathématiques existent pour la même raison, dont celles traitant les nombres complexes). La compatibilité avec du code existant ou des bibliothèques est un mauvais prétexte, car les éditeurs de liens arrivent aujourd'hui à tout mixer. La portabilité est également un mauvais prétexte, dans la mesure où C et ADA sont maintenant totalement normalisés. Je considère donc l'écriture de nouvelles applications en Fortran comme une grave erreur industrielle pénalisant l'avenir. Au plus doit-on maintenir en état les nombreux codes qui existent, et ça n'est pas de la tarte.

Ce qui justifie la préférence industrielle de Fortran à BASIC, est bien sûr le fait qu'il se compile bien, soit standardisé donc portable (encore qu'en matière de graphique, de son, de vectorisation...), et plus raffiné dans la gestion des fichiers. Mais plus propre, plus pédagogique, non ! A quand le COBOL pour les débutants ! Il n'empêche que c'est un langage utilisé, auquel on peut être un jour confronté, donc il doit être disponible sur notre machine. Comme tous les autres langages, et il en manque (LISP, APL, Prolog, SmallTalk et si on veut PLI, ALGOL, COBOL ...), ou alors ils sont insuffisamment implantés (domaines publics ou versions très limitées).

Pour la programmation sérieuse, après avoir fait ses armes en BASIC et éventuellement en assembleur (on peut utiliser les deux en coopération), il faut passer à un langage typé, qui permet de définir des objets complexes comme les structures, les listes, les arbres, etc. (ce n'est pas le cas de Fortran). La définition d'objets et leur manipulation en tant que tels est à la fois plus lisible, intuitif, souple, fiable, puissant.

Dire :

client = struct { char nom[30], prenom[30]; int numero;
         }

Puis :

insere(client,liste)

...est quand même plus commode que de tramer partout la structure de donnée explicitement (et quand il faut la modifier, même légèrement, il faut presque tout réécrire, comme j'ai pu le vivre avec Fortran en intervenant sur de gros codes existants). Ces langages typés se ressemblent beaucoup, et se différencient selon qu'ils permettent une programmation compacte, puissante, facile à compiler donc rapide, comme le C, ou une programmation sécuritaire, lourde, lente mais quasiment non plantable, comme ADA (Pascal est un peu entre les deux).

L'idéal est de poursuivre avec les langages orientés objet, qui permettent de décliner des familles d'objets et de fonctions s'y rapportant (le système d'exploitation de l'Amiga est écrit dans cet esprit). Le C++ n'est pas le plus "objet" de tous, mais il permet beaucoup de choses et est d'autant plus abordable que c'est du C enrichi.

Mais le langage ne suffit pas à programmer proprement (à la différence de Fortran qui oblige à programmer salement). Encore faut-il respecter les structures logiques, segmenter son programme en fonctions et en fichiers, utiliser des fichiers "headers", utiliser le typage, allouer et désallouer la mémoire, ne pas accéder directement au matériel, traiter les cas d'erreur, éviter l'emploi excessif de variables globales, commenter au moins sommairement les structures, les fonctions et les manipulations compliquées, donner des noms mnémotechniques ('affiche_montagne' et non 'my_afmt0' quand ce n'est pas 'toto'...).

Le niveau d'Amiga News s'est bien amélioré au cours du temps, dommage qu'il arrive encore de temps à autre des bavures comme celle-ci. Avoir un avis est une chose, le transformer en affirmations à destination des lecteurs en est une autre... Le même article limitant sa prétention à présenter Fortran eut été tout à fait acceptable, bien que non exhaustif. Amis rédacteurs, relisez, faites tester, vérifiez vos articles avant de risquer de désinformer (ou de décider de la survie d'un logiciel) ! [Fabrice Neyret].

Xavier Leclercq : "désinformer", "bavures", "erreur industrielle", "survie", "religion"... Restons sur terre monsieur Neyret... On se croirait dans un roman d'espionnage parlant de la Guerre du Golfe... A en croire Fabrice, beaucoup de langages sont des BASIC (le Fortran, l'ARexx...). Il ajoute que le seul langage valable pour les débutants est le BASIC. Mais il avoue ne pas bien connaître les BASIC sur Amiga... Cherchez l'erreur... Je ne cherche jamais à rédiger des articles pour me prendre au sérieux. Le lecteur doit avant tout se détendre en parcourant ma prose. Et si, par bonheur, il en sort enrichit de connaissances nouvelles, je ne peux qu'en être satisfait. Je ne vais pas non plus écrire quelque chose pour critiquer, autant ne pas aborder le sujet !

Un langage informatique est un outil. Soit on se sert mal de l'outil et le résultat n'est pas beau à voir, soit on s'en sert bien et on peut être fier de son travail. Ceci est valable pour tous les langages de programmation. De plus, j'éprouve le même plaisir à essayer de bien programmer en ARexx sur Amiga ou en APS/COBOL II sur mainframe IBM.

AMOS n'est pas un jouet mais un BASIC à part. C'est un bon langage avec un bon manuel et pour pas cher. Je connais de super programmeurs AMOS. L'AmigaBasic n'est plus livré avec l'Amiga parce qu'il ne fonctionne pas sous 2.0/3.0... L'ARexx est lui aussi un bon langage, qui peut être pris en main plus rapidement que n'importe quel autre (mise au point ultra-rapide). On peut même essayer de programmer convenablement en GFA, cela ne devrait pas être hors de portée des capacités humaines... (Ok, j'avoue, je n'aime pas trop le GFA !).

Le langage naturel sur Amiga est le C. Mais il n'est pas simple de le comprendre lorsqu'on est débutant. Le BASIC n'est pas une bonne approche non plus. L'idéal est de commencer par expliquer ce qu'est un ordinateur, démonter son mécanisme de fonctionnement global et sa structure. "Pas fou non !" me réplique M. Neyret. Et c'est pourtant la seule approche pédagogique convenable d'après bon nombre de spécialistes de l'enseignement. A quoi cela sert-il d'attraper des mécanismes de programmation si on ne comprend pas ce qui tourne "derrière" ?...

Je ne prends pas les lecteurs pour des idiots. Je pense que n'importe qui est capable de se faire une opinion personnelle sur ces questions. Pas besoin de jouer les moralistes, spécialistes ou pédagogues ! Le Fortran est ce qu'il est. Avec ses défauts et ses qualités. Je n'ai jamais prétendu détenir LA solution idéale. A chacun de juger !


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