Apollo, faire revivre l'Amiga
Obligement - L'Amiga au maximum

Mardi 23 avril 2024 - 15:55  

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Actualité : Apollo, faire revivre l'Amiga
(Article écrit par David Brunet - mai 2022)


Si vous suivez l'actualité Amiga de ces dernières années, vous ne pouvez pas ne pas connaître l'équipe Apollo et ses cartes Vampire. L'objectif de cette équipe Apollo est tout simplement de faire revivre la plate-forme Amiga, de poursuivre le développement là où Commodore s'était arrêté au milieu des années 1990. Pour cela, l'équipe a multiplié les efforts pour mettre sur le marché des cartes accélératrices et même un ordinateur complet basés sur une nouvelle version du processeur 68k (AC68080) et du jeu de composants Amiga (SuperAGA). Faire revivre l'Amiga ? Chiche ?

Les origines du projet

Tout le projet commença en 2003, lorsque Gunnar von Boehn obtint un emploi chez IBM, qui recherchait à l'époque des développeurs supplémentaires. Gunnar von Boehn connaissait Thomas Hirsch depuis longtemps et lui proposa un entretien d'embauche. En conséquence, IBM se retrouva avec cinq fans d'Amiga dans son équipe "CELL Processor Development" : Gunnar von Boehn, Thomas Hirsch, Jens Künzer, Christoph Hoehne et Peter Kaltstein. Cette équipe travailla sur le processeur PowerPC CELL qui fut ensuite intégré à la console PlayStation 3 de Sony.

équipe Apoilo
Jens Künzer, Thomas Hirsch et Gunnar von Boehn

Cette équipe se rendit compte que, même après tant d'années de progrès techniques, l'Amiga faisait encore beaucoup de choses mieux que la dernière technologie. À l'époque, Thomas Hirsch travaillait déjà à recréer les jeux de composants Amiga OCS et AGA. Son projet était déjà bien avancé et fonctionnait très bien. Le prototype original fut conçu comme un Amiga 4000 utilisant une mémoire cadencée à 50 MHz. À partir de 2008, Thomas Hirsch revit en profondeur le moteur DMA pour permettre à celui-ci de faire pleinement usage de la mémoire moderne. Cela signifia une grande amélioration de la bande passante mémoire. L'objectif premier fut de sortir un nouvel ordinateur, nommé NatAmi, totalement compatible Amiga Classic mais disposant d'une puissance lui permettant d'effectuer avec facilité et réactivité beaucoup de tâches informatiques courantes de nos jours.

NatAmi prototype 2010
Carte prototype NatAmi de 2010

Grâce à sa propre expertise technique et à des heures de travail acharné, Thomas Hirsch motiva Gunnar von Boehn et Jens Künzer à l'aider. Ils furent en effet motivés en voyant le premier prototype en action lors d'une réunion Amiga en 2008. C'est ainsi que naquit le projet de faire revivre l'Amiga. Ils formèrent l'équipe NatAmi, qui avait pour but de livrer une nouvelle machine compatible Amiga (avec 68060) dès l'été 2008. Mais l'équipe voulant toujours faire plus, la conception fut complètement refaite et la date de disponibilité glissa pour finalement être officieusement abandonnée. La carte était trop complexe, notamment avec des ports d'extension, et il aurait fallu tout interfacer. L'équipe NatAmi avait contacté Freescale pour savoir s'il était possible d'obtenir la fabrication de nouveaux processeurs 68k. Le fondeur américain répondit que même si quelqu'un mettait un million de dollars sur la table, cela serait impossible car ils n'avaient tout simplement plus les outils nécessaires pour le faire. Suite à cette discussion, Gunnar von Boehn voulut créer le successeur du 68060 dans un FPGA, et il profita de l'occasion pour mettre le processeur à jour avec les nouvelles technologies sorties entre-temps. L'équipe NatAmi fut ainsi rebaptisée, plus tard, en équipe Apollo, pourvue de nouvelles ambitions. Ce projet suscita un grand intérêt au sein de la communauté Amiga.

NatAmi prototype 2010
Carte prototype NatAmi MX de juillet 2011

De son côté, Igor Majstorovic, un professeur bosnien de géographie, débuta en autodidacte la conception d'une nouvelle série de cartes accélératrices, basées sur le coeur logiciel TG68 fourni dans un FPGA. Ce coeur était l'équivalent d'un 68000 à 87,5 MHz qui, dans les faits, doublait presque la vitesse d'un A600 d'origine. Il s'associa avec l'équipe Apollo en août 2013 et envoya trois exemplaires de sa carte accélératrice Vampire 600 aux membres de cette équipe. Gunnar von Boehn et l'équipe Apollo conçurent une version réduite du coeur logiciel Apollo 68050 (la version Mini qui offrait environ 70 MIPS) pour l'intégrer au FPGA Cyclone II d'Igor Majstorovic. Le FPGA du NatAmi étant beaucoup plus grand, ils passèrent un certain temps à le réduire pour le faire entrer dans la carte de test Vampire 600 originelle. Avec ce coeur logiciel, la carte Vampire commença à tourner environ 20 fois plus vite que le TG68.

La feuille de route de l'équipe Apollo vise à prolonger la durée de vie des ordinateurs Amiga, d'où l'idée d'une gamme de cartes accélératrices alimentées par un 68080. Le développement et l'amélioration du coeur logiciel Apollo (alors nommé "Phoenix", "Apollo Mini 2000" ou "V2000") se poursuivit pendant des années après 2013, avec une sortie en décembre 2015 sur les cartes Vampire 600 V2 équipée d'un FPGA plus grand, le Cyclone III. Puis s'enchaînèrent de nombreuses versions Silver puis Gold jusqu'à aujourd'hui pour la série de cartes Vampire V4.

Actuellement en 2022, l'équipe se compose d'une trentaine de personnes réparties autour du monde. On y trouve non seulement des développeurs, mais également des musiciens, graphistes et testeurs. Tous les membres de l'équipe y travaillent sur leur temps libre sauf Gunnar von Boehn et sa compagne Mirijam Wagner qui travaillent sur le projet à plein temps. Le projet est tellement grand que l'équipe recherche en permanence des nouveaux membres.

Équipe Apollo
L'équipe Apollo en 2022

La mission Apollo

Selon son site officiel, la mission de l'équipe Apollo est la suivante :
  • Préserver et faire progresser la plate-forme Amiga en utilisant une expertise technique, des outils modernes et une feuille de route claire. Ce plan à long terme prendra des années et est axé sur les résultats.
  • Fournir à toute personne souhaitant devenir un utilisateur Amiga des produits permettant de mettre à niveau tous les modèles pour obtenir les meilleures performances possibles.
  • Donner aux utilisateurs la possibilité de mettre à niveau leurs anciens systèmes avec les fonctionnalités actuelles de la carte accélératrice Apollo, tout en le mettant à jour en permanence.
  • Permettre aux utilisateurs d'en faire plus, en élargissant la famille Amiga avec la Vampire V4 Standalone, un nouvel ordinateur compatible Amiga utilisant les dernières technologies.
  • Inspirer la croissance par le développement continu de produits basés sur le 68k et de coeurs FPGA avancés.
  • Redonner le pouvoir aux utilisateurs en développant un système d'exploitation à code source ouvert 100% compatible avec AmigaOS 3.x.
  • Offrir aux utilisateurs Amiga des choix à des prix raisonnables.
  • Faire revivre l'Amiga avec l'aide de la communauté et des personnes de bonne volonté du monde entier.
Dans une entrevue pour le magazine Boing, l'un des membres de l'équipe Apollo, Bartek Kuchta, indique aussi que l'équipe souhaite un retour de l'Amiga dans chaque foyer. Est-ce trop ambitieux ?

Des réalisations déjà impressionnantes

L'équipe Apollo ne parle pas dans le vide et peut aujourd'hui se targuer de disposer de quelques réalisations matérielles d'excellent niveau, du moins pour le monde Amiga.

68080

Dans les années 1980, Motorola dominait le marché avec sa gamme de processeurs CISC 680×0, la vendant à de grandes entreprises comme HP, Apple, Atari, Commodore, NeXT, Sega et d'autres. Aujourd'hui, le 680×0 est toujours utilisé par les machines industrielles, l'industrie aéronautique, les vendeurs de voitures et est toujours utilisé par les fans d'informatique rétro dans le monde entier.

Le coeur Apollo 68080 est l'évolution naturelle et moderne des derniers processeurs 68000. Il est, selon l'équipe Apollo, 100% compatible au niveau du code, corrige les bogues des conceptions 680×0 et ajoute en plus la plupart des fonctionnalités intéressantes qui ont été inventées les années suivantes. Lorsqu'il est placé dans un FPGA, le coeur Apollo offre une bonne combinaison de consommation modérée d'espace FPGA et d'excellentes performances. Le coeur Apollo 68080, même sur un FPGA à faible coût, surpasse de loin les performances d'un 68060, même sur une puce ASIC dédiée. Le 68080 dans la Vampire V4 Standalone peut atteindre un maximum de 340 MIPS (mais il ne tourne pas à cette vitesse, notamment pour des raisons de compatibilité). Et comme Gunnar von Boehn l'indique, le 68080 dépasse dans quasiment tous les cas un 68030 à 800 MHz et bat même des PowerPC à 1 GHz dans certains tests de performances.

68080

Le 68080 est un processeur abordable et plus rapide que le 68060 le plus rapide. Il est 100% compatible avec tous les processeurs et FPU de la famille Motorola 68000, peut exécuter toutes leurs instructions ainsi que de toutes nouvelles instructions. Il a été conçu avec des caractéristiques que l'on retrouve dans les derniers processeurs d'Intel ou d'AMD. C'est un nouveau processeur que vous pouvez programmer aussi facilement que n'importe quel processeur Motorola 68k précédent. Le 68080 est superscalaire, gère l'hyper-thread et les doubles pipelines, tout en offrant deux fois plus de registres d'adresses et quatre fois plus de registres de données que tout autre processeur 68k existant. La MMU du 68080 a été entièrement reconçue et offre des caractéristiques nouvelles et améliorées par rapport à tous les autres processeurs 68k.

Le 68080 a été entièrement écrit dans le langage de description de matériel VHDL. AmigaOS 3.x reconnaît actuellement ce nouveau processeur comme un 68040. Mais le nouveau système d'exploitation ApolloOS (qui est basé sur AROS 68k et à code source ouvert) est capable d'utiliser pleinement les fonctionnalités avancées du 68080.

Ses caractéristiques :
  • AMMX, instructions vectorielles 64 bits.
  • Superscalaire, hyper-threading.
  • Exécute jusqu'à quatre instructions par cycle d'horloge.
  • Deux moteurs de calcul d'adresse.
  • Deux moteurs d'exécution de nombres entiers.
  • Meilleure densité de code sur le marché.
  • Utilisation optimale du cache.
  • Caches de données et d'instructions séparés, gérant la récupération, la lecture et l'écriture simultanées par cycle d'horloge.
  • Pré-extraction automatique de la mémoire.
  • Détection des flux de mémoire.
  • Tampon de stockage.
  • Prédiction de branchement.
  • Modes EA étendus.
  • Entièrement pipeliné.
  • Instructions MUL et DIV en 64 bits.
  • 16 ko de cache d'instructions et 32 ko de cache de données.
  • Liaison d'instructions.
  • Fusion d'instructions.
Ce processeur rapide, disponible, abordable et compatible 68k est également, selon Gunnar von Boehn, prêt pour le SMP (gestion multiprocesseur symétrique) mais c'est le système d'exploitation AmigaOS, ou ses clones, qui ne peuvent pas en profiter.

SuperAGA

SuperAGA (ou SAGA) est, selon l'équipe Apollo, le jeu de composants natif de quatrième génération. Il succède ainsi à l'OCS, l'ECS et l'AGA des Amiga, tout en étant compatible avec eux et surtout en allant plus loin que le dernier, l'AGA. Il dispose par exemple d'un remplaçant pour la puce audio Paula en 16 bits avec 8 voix DMA, des modes graphiques "chunky" que Commodore avait prévu mais n'avait pu intégrer, des sprites avancés ou encore une limite de mémoire Chip repoussée à 12 Mo (sur Vampire V4 Sandalone).

Ses fonctionnalités :
  • Mémoire Chip jusqu'à 12 Mo avec la Vampire V4 Standalone.
  • Il n'y a plus de lenteur pour la mémoire Chip.
  • L'API RTG a été intégrée.
  • Gestion de tous les modes AGA originaux, à l'exception de la Super Haute Résolution.
  • Gestion de toutes les fonctions originales du Copper AGA, avec possibilité d'effectuer un déplacement de 32 bits avec une seule instruction, ce qui double la vitesse.
  • Présence de modes "chunky".
  • Présence de 16 canaux DMA pour les sprites, des sprites de 32 pixels de large et avec 16 couleurs issues de sa propre palette. Un sprite SAGA possède ses propres registres de 256 couleurs.
  • Présence d'une troisième structure écran (alias "playfield" ou "champ de jeu") et d'un nouveau moteur DMA 128 bits amélioré.
  • Ajout d'un nouveau plan "chunky" et d'un nouveau plan "Picture-in-Picture" (qui est également "chunky"). Cela donne au total dix plans sur SuperAGA.
  • Gestion des modes planaires Atari.
  • Le SuperAGA simplifie la programmation, avec la suppression des anciennes limites du matériel.
  • Puces audio Arne 16 bits avec 8 voix DMA.
SuperAGA introduit trois nouvelles puces :
  • Isabel (puce vidéo Lisa améliorée).
  • Arne (puce audio Paula améliorée).
  • Anni (puce DMA Alice améliorée).


Isabel
  • API RTG intégrée.
  • Plan chunky pouvant être affiché de manière autonome par tout pilote RTG dédié.
  • Gestion de toutes les résolutions de 320x200 à 1920x1080.
  • Gestion des profondeurs de couleurs 8, 15, 16, 24 et 32 bits.
  • Gestion des formats de pixels CLUT8, RGB15, RGB16, RGB24, RGB32 et YUV422.
  • Copper RTG et avec de nouvelles fonctionnalités améliorées.
  • Lecture vidéo accélérée par le matériel.
  • Gestion de la fonction image dans l'image, pour l'intégration d'un écran virtuel dans une fenêtre (peut fonctionner comme un second plan chunky).
  • Routines Akiko de conversion C2P rapides (disponible uniquement sur la Vampire 1200 V2 et la Vampire V4 Standalone car cette routine n'est utile que pour les Amiga AGA).
  • Le tampon de trame peut être n'importe quelle adresse de mémoire Fast accessible.
  • Le tampon de trame peut être lu et écrit, pour l'affichage directe par matériel.
  • Possibilité d'activer les lignes de balayage dans certains modes.
  • SuperAGA peut adresser la totalité des 512 Mo d'espace graphique.
  • SuperAGA gère l'instruction MOVE.L avec le Copper.
  • Troisième structure d'écran (chunky).
  • Isabel dispose de 1024 registres de couleurs. 256 pour les plans Amiga, 256 pour les Sprites, 256 pour le plan Chunky, 256 pour l'image dans l'image (second chunky).
  • Instructions d'accélération 2D.
  • Instructions de texture 3D.
  • Filtrage bilinéaire.
Graphismes planaires :
  • Gestion de tous les modes originaux OCS/ECS/AGA.
  • Nouveau mode amélioré avec 10 plans.
  • Deux de ces plans peuvent passer en mode "chunky".
  • Tous les plans sont contrôlables par Copper.
  • Les représentations petit-boutistes et gros-boutiste sont autorisées.
  • Gestion de toutes les caractéristiques originales des sprites matériels d'OCS/ECS/AGA.
  • Gestion de toutes les fonctions originales du Copper d'OCS/ECS/AGA.
  • Nouvelles fonctionnalités améliorées pour le Copper.
  • Possibilité d'effectuer un déplacement de 32 bits avec une seule instruction, ce qui double la vitesse.
  • Gestion d'un maximum de 12 Mo de mémoire Chip.
  • Mises à jour rapides de l'écran grâce à l'accès à la mémoire Chip à des vitesses de la mémoire Fast.
  • Bande passante mémoire élevée grâce au DMA 128 bits.
  • Gestion des modes planaires Atari.
  • Blitter plus rapide.
Sprites avancés :
  • Nouvelles fonctionnalités améliorées pour les sprites matériels.
  • 16 canaux DMA de sprites sont disponibles.
  • Les sprites peuvent avoir jusqu'à 32 pixels de large.
  • Chaque sprite peut avoir 16 couleurs, avec sa propre palette indépendante.
  • La détection des collisions se fait pour chaque paire de sprites séparément.
  • Grâce à l'indirection des sprites, vous pouvez modifier les données d'un sprite extrêmement rapidement, en changeant simplement un pointeur au lieu de copier une région mémoire entière.
Arne

Arne est la nouvelle puce audio, dont le nom vient du fils de Gunnar von Boehn (la tradition aurait voulut que ce soit un prénom féminin). Arne est entièrement compatible avec la puce audio Paula 8 bits d'origine, mais l'améliore en fonctionnant jusqu'à 16 bits, en doublant le nombre de canaux et en offrant d'autres nouvelles fonctionnalités. Chaque voix peut jouer à une fréquence d'échantillonnage totalement indépendante et dispose d'un volume 8 bits indépendant pour la gauche et la droite. En outre, chaque voix peut également jouer des échantillons de 8 ou 16 bits (vous pouvez régler chaque voix de manière totalement indépendante) et la dynamique audio est de 24 bits (échantillon de 16 bits x volume de 8 bits). A noter aussi que l'intégralité des 512 Mo de mémoire peuvent être utilisés pour l'espace d'échantillonnage audio.
  • 8 voix audio DMA 16 bits.
  • Mélange audio 24 bits.
  • Chaque voix peut jouer des échantillons de 8 ou 16 bits.
  • Mode stéréo à canal unique.
  • Volume 8 bits indépendant pour les canaux gauche et droit.
  • Arne permet un taux de restitution plus élevé.
  • Chaque voix peut jouer à une fréquence d'échantillonnage totalement indépendante.
  • Les 512 Mo de mémoire peuvent être utilisés pour l'espace d'échantillonnage audio.
  • Arne propose une longueur d'onde de 32 bits.
Anni

Anni est une amélioration de la puce Alice, qui travaille en 128 bits. Anni est notamment responsable des canaux DMA et elle génère les adresses pour la vidéo et pour la mémoire Chip. Elle fournit une gestion complète et améliorée du Blitter et du Copper. Elle gère la cohérence totale du cache. Les transferts de données mettent automatiquement à jour tous les caches du processeur. Elle dispose aussi de deux puces CIA (Complex Interface Adaptor), principalement utiles pour gérer les entrées/sorties et d'autres fonctions. A noter que le pilote Ethernet des Vampire V4 utilise la puce Anni pour des opérations d'entrées/sorties rapides, il travaille en DMA 64 bits et a le potentiel d'atteindre la vitesse maximale de 100 Mbps. Enfin, c'est dans Anni qu'est logé Maggie3D, la puce graphique 3D.



AMMX

AMMX est une extension moderne et multimédia qui permet au processeur de traiter les données en parallèle, contrairement à un processeur 68k traditionnel. Le traitement parallèle des données par AMMX permet d'accélérer de nombreuses tâches de calcul intensif. AMMX est très utile pour les jeux vidéo qui tournent alors beaucoup plus vite. Il permet également la lecture fluide de vidéos et l'amélioration du décodage audio, comme un DSP.

L'ajout des instructions AMMX fut certainement l'une des plus grandes tâches de l'équipe Apollo. Le jeu d'instructions AMMX a été soigneusement conçu à partir des commentaires des programmeurs de jeux, démos et applications. Les programmeurs peuvent utiliser les instructions AMMX sans API.

A noter que si le nom "AMMX" été repris du "MMX" d'Intel, les deux technologies n'ont pas grand-chose en commun. Les instructions sont différentes et AMMX possède un grand nombre de fonctionnalités que MMX ne possède pas.

Les applications AMMX actuelles sont par exemple Milky Tracker, Riva, Jake And Peppy, Diablo, Command And Conquer et l'émulateur Neo Geo GnGeo. Quelques tests de performances sont montrés sur le site d'Apollo-Computer comme le jeu de rôle Diablo qui tourne à 91 images par seconde sur un 68080 avec AMMX (contre 15 images par seconde sur un A4000 avec CyberStormPPC à 200 MHz et 20 images par seconde sur un PC Pentium 200 MMX).

AMMX intègre une technologie SIMD (Single Instruction on Multiple Data) qui permet à la puce de réduire les boucles gourmandes en processeur, courantes dans les domaines de la vidéo, de l'audio, du graphisme et de l'animation. La technologie SIMD est un complément qui améliore la compression/décompression vidéo, la manipulation d'images, le cryptage et le traitement des entrées/sorties, autant d'éléments utilisés dans de nombreux logiciels actuels. De nouvelles instructions SIMD ont été intégrées à AMMX pour améliorer les opérations mathématiques complexes, les opérations graphiques, l'encodage vidéo et la synchronisation des fils d'exécution.

L'équipe Apollo annonce même que, grâce à AMMX, un 68080 à 80 MHz atteint des performances proches de celles d'un PowerPC 750 à 800 MHz. Pour les jeux en 2D, AMMX bat également SSE haut la main (Streaming SIMD Extensions, le jeu de 70 instructions supplémentaires pour microprocesseurs x86 d'Intel).

Vampire V4 Standalone

Il s'agit actuellement du matériel le plus avancé de la gamme Apollo. La version V4+ fournit un deuxième port manette par rapport à la Vampire V4 Standalone originale. Son prix est de 589 euros ou bien à partir de 679 euros en lot avec quelques accessoires.

Vampire V4+ Standalone
La Vampire V4+ Standalone

D'après l'équipe Apollo, c'est à ça qu'aurait pu ressembler une machine sortie par Commodore dans les années 1990, avec un nouveau processeur et un meilleur jeu de composants, comme l'AAA ou Hombre : rétrocompatibilité avec les modèles précédents, développement d'applications encore plus attrayantes, lancement des jeux modernes de l'époque comme Quake ou Diablo en TrueColor 32 bits, composition de musique sur huit canaux 16 bits avec une dynamique de 24 bits, lecture fluide des films DVD grâce à l'accélération matérielle de la vidéo, etc.

La Vampire V4+ Standalone est dotée d'une carte mère autonome compatible Amiga. Elle est pourvue d'un processeur 68080, 512 Mo de mémoire (dont 12 Mo de mémoire Chip), du SuperAGA, d'un port Fast Ethernet RJ45, d'une sortie audio/vidéo numérique, d'un port pour carte microSD, de deux ports USB, de deux ports manette DB9 et d'un port USB Mini-B (pour l'alimentation). Au niveau interne, elle présente un contrôleur FastIDE/CompactFlash 44 broches, une prise JTAG, deux ports d'extension SPI, un port d'extension I2S et un port I2C/RTC.

A noter que la Vampire V4 Standalone, vendue depuis le 12 octobre 2019, disposait d'un coeur logiciel encore perfectible, notamment un niveau de la compatibilité. Deux ans après son introduction, quelques mises à jour ont été livrées et cette compatibilité a été un peu améliorée. Mais certains éléments sont toujours en version bêta ou ne fonctionnent pas comme il se doit (Copper, Blitter, FPU pas pleinement compatible, etc.). Oui, ce n'est pas pour rien que la Vampire V4 Standalone n'est pas appelé "Amiga" mais seulement "ordinateur compatible Amiga".

Cartes accélératrices

Par le passé, l'équipe Apollo avait déjà sorti des cartes accélératrices Vampire et Vampire V2 pour Amiga 500, 600 et 1200. Ces cartes sont à l'heure actuelle plus ou moins abandonnées : les limites physiques des possibilités du FPGA de la série V2 ont été atteintes, il n'y a pas de nouvelles fonctionnalités à attendre et elles ne peuvent plus être achetées. Seules quelques petites mises à jour sont promises. Les efforts se concentrent maintenant sur la technologie V4 avec la Vampire V4 Standalone mais aussi, depuis 2021, une nouvelle série de cartes accélératrices basées sur la technologie V4. Il s'agit des Firebird V4 (pour Amiga 500/1000/2000 - 519 euros à l'origine, 599 euros actuellement), Icedrake V4 (pour Amiga 1200 - 570 euros à l'origine, 599 euros actuellement) et Kraken (pour A3000/A4000, prévue pour le quatrième trimestre 2022).

IceDrake
La carte IceDrake pour A1200

Ces cartes filles utilisent donc la même technologie que la Vampire V4 Standalone et ne sont en rien inférieures à la version V4 Standalone. Cela a pour but de faciliter la tâche des développeurs car toutes ces cartes ont les mêmes caractéristiques (SAGA, audio 16 bits, 512 Mo de mémoire...). Les développeurs n'auront donc pas à se soucier de limiter telle ou telle caractéristique de leurs programmes en fonction de la carte/ordinateur cible.

Leurs caractéristiques :
  • Processeur Apollo 68080, avec AMMX et gestion du 64 bits (165 MIPS).
  • 512 Mo de mémoire DDR3.
  • Puce graphique SAGA, RTG, avec gestion du TrueColor 32 bits (1280x720 à 60 Hz).
  • Unité d'accélération 3D.
  • Audio 8/16 bits en 56 kHz, mélange 24 bits et 8 voix DMA.
  • Deux contrôleurs FastIDE (un de 44 broches pour CompactFlash et un de 40 broches pour un lecteur optique).
  • Deux ports USB (souris/manette avec émulation CD32).
  • Un port Ethernet 100 Mbits RJ45.
  • Sortie Audio/Video numérique.
  • Port pour carte microSD (pour les échanges de données).
  • Connecteur pour option RTC (horloge temps réel).
  • Les cartes IceDrake présentent en plus une option FastKick (recopie du Kickstart en mémoire).
Ces cartes accélératrices dopent littéralement les performances et les fonctionnalités des Amiga Classic. On revient en fait à l'époque, il y a 25 ans, où Phase 5 proposait ses périphériques comme les accélérateurs CyberStormPPC/BlizzardPPC et les cartes graphiques CyberVisionPPC/BVisionPPC pour faire passer un cap technologique à l'Amiga. L'équipe Apollo propose là une solution plus intégrée (une seule carte), un peu moins chère mais pas pour autant bon marché, et en évitant les problèmes de pilotes (PowerUP/WarpUP, CyberGraphX/P96...) car tout sera dans le coeur logiciel des cartes.

ApolloOS

Sans logiciel, le matériel n'est rien. Durant le long processus de développement des cartes Vampire, l'idée d'une mise à jour du système d'exploitation Amiga a germé chez certains. Une première tentative fut réalisée par un développeur anonyme à la mi-2017, avec ApolloOS. Mais cette distribution, qui se renomma Coffin, était basée sur AmigaOS 3.9 et proposait toute une série de programmes sans l'accord des ayants-droit (Haage & Partner et autres). Cette voie ne pouvait donc pas perdurer pour un système qui devait accompagner un produit commercial.

Au niveau des licences Amiga, les Vampire V2 disposaient déjà d'une ROM officielle de Cloanto. Mais à cause des incessants litiges entre Hyperion, Amiga Inc. et Cloanto, ce dernier ne fut pas en mesure de fournir davantage de licences à l'équipe Apollo. Ainsi, après le salon Amiga34 à Neuss en octobre 2019, l'équipe Apollo choisit de passer à AROS 68k, un système d'exploitation compatible AmigaOS et à code source ouvert. Cet AROS version Vampire V4 reprit le nom d'ApolloOS et était cette fois 100% légal, même en ce qui concerne les applications tierces incluses avec (l'image-disque d'ApolloOS R8 atteint presque 8 Go). Mais ce n'est plus vraiment l'Amiga original...

ApolloOS
ApolloOS

AROS 68k est une réimplémentation complète d'AmigaOS et est basée sur les API d'AmigaOS 3.1. L'équipe Apollo, sous l'initiative de Pedro Cotter, est en train d'améliorer ApolloOS, de le rendre encore plus compatible AmigaOS et de le compléter, notamment avec l'ajout de la gestion de l'Ethernet et de l'USB. Le système pourra tirer pleinement parti d'AMMX et du 68080 pour être plus rapide. En outre, la vitesse de l'IDE a été améliorée et les fonctions graphiques ont été réécrites, apportant un doublement de la vitesse de celles-ci. ApolloOS est et restera Open Source, tout le travail réalisé par l'équipe Apollo sur ce système est mis à la disposition du public, chacun peut ainsi apporter sa contribution. Mais après des mois, ce dépôt semble bien mort et les utilisateurs cherchent encore les mises à jour. Ce genre de travail, pour le maintien d'un système d'exploitation, est de toute façon colossal et les améliorations d'AROS/ApolloOS seront sans doute peu nombreuses.

Parmi les modifications d'ApolloOS par rapport à AROS 68k, on trouve les couches d'abstraction matérielle. L'équipe Apollo avait en effet constaté qu'AROS, dans son état original, ajoutait des couches supplémentaires d'abstraction et de confusion qui n'existaient pas dans l'AmigaOS original. Cette sorte de surcharge incontrôlée réduisait la compatibilité avec les programmes Amiga 68k originaux et ralentissait le système d'exploitation. Cela est (sera) corrigé.

Est-ce un vrai Amiga ?

On peut légitimenent se poser la question vu que ce projet est endossé par un collectif qui n'est pas la société Amiga officielle, qui ne dispose pas du nom "Amiga" et qui n'a pas de licence AmigaOS. D'ailleurs, l'équipe Apollo se garde bien d'appeler la Vampire V4 Standalone un Amiga, pour des raisons de droit, et préfère vendre son produit sous la dénomination "ordinateur compatible Amiga".

L'équipe Apollo, composée d'anciens et actuels utilisateurs Amiga, propose néanmoins un produit très fortement marqué Amiga, que ce soit dans l'esprit et la compatibilité. En recréant un jeu de composants grandement compatible avec tous les Amiga classiques, en utilisant un processeur 68080 lui aussi compatible avec ceux que l'on retrouve dans les Amiga 68k, et aussi en développant ApolloOS/AROS 68k basé sur les API d'AmigaOS, on a affaire à de l'Amiga, mais sans le nom.

En outre, l'équipe Apollo indique qu'elle a implémenté chaque nouvelle fonctionnalité (USB, Ethernet) selon le "concept de Jay Miner", c'est-à-dire comme si cette fonctionnalité se trouvait dans le jeu de composants original depuis le début. De plus, vous pouvez connecter votre vieille souris ou manette Amiga directement sur la Vampire V4 Standalone, et exécuter nativement presque tous les anciens jeux, applications ou systèmes d'exploitation.

Donc pour résumer, leur technologie est clairement Amiga mais seules les conditions légales l'empêchent de l'appeler ainsi... pour l'instant ? Seul un arrangement de la bataille judiciaire entre Amiga Inc./Hyperion et Cloanto pourrait permettre d'y voir plus clair en matière de licence et ainsi autoriser une éventuelle licence pour l'équipe Apollo.

Dave Haynie, ancien ingénieur en chef de Commodore International, a suivi le projet Apollo pendant de nombreuses années et il est un fan de leurs développements et de leur travail de relance de l'Amiga. Au salon Amiga34, il vit la Vampire V4 Standalone pour la première fois en action et il fut époustouflé. Il a aussi fait quelques déclarations à propos de la Vampire V4 Standalone : "C'est un Amiga. En fait, c'est MON Amiga maintenant !". "Les innovations de l'équipe Vampire en matière de processeur et de jeu de composants sont vraiment dans le même esprit d'innovation que les inventeurs originaux de l'Amiga". "Si Commodore avait eu le processeur 68080, l'Amiga aurait dominé le monde."

Aller plus loin

L'équipe Apollo a encore du pain sur la planche et s'est fixée une feuille de route pour les deux années après 2021. On y trouve notamment l'amélioration des performances, de la compatibilité et de la stabilité du coeur Apollo et du système d'exploitation, le portage de davantage de jeux et d'applications, l'amélioration de la gestion des périphériques USB ou encore l'amélioration des modèles de la famille Vampire.

Au niveau du système d'exploitation, la réécriture du bureau Workbook est prévue, tout comme l'ajout de l'impression en réseau ou de la gestion des disquettes virtuelles. L'émulateur ShapeShifter, capable d'émuler un Macintosh 68k et de lancer Mac OS 8, sera inclus à ApolloOS. Le coeur Apollo, lui, devrait être à terme compatible à 100% avec l'AGA. Il devrait aussi intégrer une unité 3D. Celle-ci, baptisée Maggie, a été présentée fin mars 2022 via une vidéo sur YouTube montrant une démo d'un dungeon en 3D. On y voit les premières fonctions de cette puce : placage de textures 512x512 en TrueColor, colorisation, éclairage et ombrages rendus matériellement et filtre bilinéaire.

Maggie
La version 0.1 de Maggie montrant des fonctions 3D basiques

Comme mentionné plus haut, la famille des cartes accélératrices sera étendue avec un modèle pour les Amiga 3000 et 4000. Celle-ci, toujours basée sur la technologie Vampire V4, est nommée Kraken et devrait sortir au quatrième trimestre 2022.

ASIC ?

Comme vous l'avez vu, les développements logiciels de l'équipe Apollo ont tous été fait sur FPGA, un circuit logique programmable, qui permet donc d'être reprogrammé durant toute sa durée de vie, dans le but d'ajouter des fonctions et de corriger des anomalies. Ce développement sur FPGA est courant chez les développeurs de circuit intégré, qui l'utilise à des fins de prototype. Mais une fois les caractéristiques définitivement établies, le FPGA laisse sa place à un autre circuit, un ASIC.

Un ASIC (Application Specific Integrated Circuit) est littéralement un circuit intégré propre à une application. L'intérêt de l'intégration est de réduire les coûts de production et d'augmenter la fiabilité. Mais en raison du coût initial important, la production d'ASIC est généralement réservée à de gros volumes, donc peu adaptée au marché Amiga actuel.

L'autre atout des ASIC est que l'on peut monter la fréquence, donc le processeur 68080 en ASIC devrait tourner encore plus vite, à des centaines de MHz voire à plus de 1 GHz. L'équipe Apollo signale à ce sujet que la capacité de lecture vidéo de Riva, depuis un FPGA, est déjà assez optimisée, puisque les résolutions de type DVD peuvent être lues sans problème. Mais les vidéos 720p sont hors de portée des FPGA. C'est ainsi que si l'équipe Apollo atteint son objectif de faire revivre l'Amiga et, qu'à un moment donné dans le futur, ils sont capables de construire une version ASIC du 68080, les vidéos 720p ne seront plus un problème, même celles en Full HD et en 4K seront possibles.

Gunnar von Boehn avait indiqué cela en juillet 2020 à propos d'un 68080 en ASIC :
"La compilation du VHDL dans un ASIC est un processus complexe qui nécessite beaucoup de temps et d'efforts pour être réalisée correctement."

"Les sociétés comme Intel ont des équipes de 500 personnes qui règlent l'ASIC pendant 12 à 24 mois. Donc si vous voulez le faire "correctement", cela demande beaucoup de temps et de préparation."

"La Vampire est actuellement dans une phase excitante avec des améliorations constantes avec l'ajout de nouvelles fonctionnalités AGA. Faire une version ASIC pourrait avoir du sens une fois que tout cela sera fait et complètement terminé. Faire aujourd'hui une version [ASIC] à la hâte a beaucoup moins de sens - car de toute évidence, au moment où les 100 puces sortent de l'usine, le noyau est "dépassé" et avec une course en avant, le gain de performance n'est pas impressionnant de toute façon."
Points faibles

Aucun projet n'est parfait et celui de l'équipe Apollo de faire revivre l'Amiga se heurte à quelques réalités.

Licences

On l'a déjà mentionné, l'absence de licence ou de nom Amiga n'aide pas à rendre le projet officiel et accepté par tous. Le grand public se souvient de l'Amiga mais aura-t-il un intérêt pour une carte Vampire qui ne mentionne pas ce nom ? Seules les personnes averties savent ce que l'ont peut faire avec une Vampire.

L'absence de licences est-elle cependant vraiment un point faible ? Par exemple, le projet de système d'exploitation MorphOS n'a pas pu se nommer "AmigaOS" et n'a pas eu accès au Workbench. Mais ces contraintes légales n'ont pas arrêter son développement et il est sans doute aujourd'hui le système d'exploitation assimilé Amiga le plus abouti. Cependant, son expansion a sans doute été limitée par l'absence de licences, il suffit de voir sur les forums tous ces amigaïstes qui disent "Si ce n'est pas de l'Amiga, je n'achète pas".

Un autre avantage de ne pas avoir de licence est économique, il n'y a par exemple pas à payer de redevances concernant les produits dérivés. C'est ce que fait Apollo-Computer dans sa boutique en ligne.

L'assistance technique

Les acheteurs des cartes Vampire V2 ont pu le remarquer, l'assistance technique de leur carte a été arrêtée à quelques corrections de bogues. En raison de la taille du FPGA des Vampire V2, aucune nouvelle fonctionnalité n'y sera ajoutée. Il faut donc racheter une Vampire, V4 cette fois-ci. Et qui nous dit qu'elle sera encore soutenue dans les années qui viennent et qu'il ne faudra pas acheter un nouveau produit ?

Se faire connaître

Comme la plupart des projets Amiga, les réalisations de l'équipe Apollo sont pour les amigaïstes actuels, autrement dit, une population très réduite. Peu voire pas d'information apparait dans les médias grand public. Un projet Amiga a réussi à coupler, avec THEA500 Mini, un produit clé en main et un battage médiatique au delà des sites Amiga traditionnels. Pour preuve, même le journal anglais The Guardian a testé THEA500 Mini. L'équipe Apollo devra passer par là pour s'assurer des ventes à la mesure de son ambition.

D'autres solutions existent

Apollo-Computer n'est pas la seule entreprise à proposer de nouveaux produits Amiga. Outre Retro Games Ltd avec son THEA500 Mini, d'autres projets de cartes accélératrices ou machines compatibles Amiga pointent le bout de leur nez, même s'ils ne visent pas à changer le jeu de composants Amiga :
  • PiStorm, une solution logicielle/matérielle pour accélérer un Amiga Classic conçue par Claude Schwarz. Rappelons que PiStorm connecte un Raspberry Pi à l'emplacement du processeur d'un A500, A1000 ou A2000 via un adaptateur et utilise cet ordinateur monocarte pour émuler un processeur 68k.
  • Le vieux projet Minimig, dans sa nouvelle version 1.8, est maintenant compatible PiStorm. La carte Minimig 1.8 coûte 260 euros.
  • Pour les projets s'appuyant sur PiStorm, Michal Schulz travaille depuis des mois sur Emu68, un émulateur de processeur 68k pour ARM, fournissant une vitesse de quelque 800 MIPS, soit trois ou quatre fois la vitesse processeur des Vampire V4.
  • Buffee, un projet de carte accélératrice libre de droit réalisé par Renee Cousins et Tim Wacker. Cela consiste en une carte adaptateur qui se connecte à l'emplacement processeur d'un A500, A1000 ou A2000 et possède un système sur puce de type Octavo OSD335x-SM incluant 512 ou 1024 Mo de mémoire SDRAM. Le processeur ARM du module Octavo émule un processeur 68k en utilisant un émulateur JIT spécial appelé Pseudo JIT qui est censé atteindre la vitesse d'un 68040 cadencé à 400 MHz (dans les premières versions) ou plus (dans les versions suivantes).
A noter que Renee Cousins (Buffee), Claude Schwarz (PiStorm) et aussi Simo Koivukovski (supporter du projet PiStorm) sont d'anciens membres de l'équipe Apollo.

Des chiffres gonflés ?

Selon Renee Cousins, Gunnar von Bohen aurait tendance à exagérer les performances de la Vampire V4, en affirmant parfois qu'elle surpassait tous les accélérateurs PowerPC fabriqués pour l'Amiga. Cela peut être vrai lorsqu'il s'agit de privilégier un détail (la bande passante de la mémoire, ou des cas de niche comme comparer des avantages d'AMMX au 68k brut), mais peut être pris avec un grain de sel dans les performances globales du système. Le bus mémoire des Vampire V4 est vraiment rapide, mais il est partagé avec la vidéo et d'autres DMA. Et cette vitesse n'est pas vraiment utile lorsque le coeur processeur ne tourne qu'à 85 MHz : cela signifie simplement que le processeur est très rarement privé d'instructions. Enfin, Renee Cousins indique que, avant son départ de l'équipe, l'émulateur GnGeo tournait à 60 images par seconde avec AMMX (et saut d'image) et à environ 55 images par seconde sans AMMX (les deux avec l'audio désactivé), soit une accélération de 5% à 10% seulement, contrairement à ce qui est inscrit sur le site officiel.

3D inutile ?

Le développement de l'unité 3D Maggie va prendre du temps et celle-ci aura probablement des performances inférieures aux cartes graphiques 3D d'entrée de gamme actuelles. Pourquoi pas, dans ce cas, inclure directement une puce graphique à la carte Vampire ? On aurait une puce performante et disponible mais on se confronterait aux galères pour l'adaptation des pilotes. Sans compter que le jeu de composants Apollo ne serait alors plus 100% original.

Vieille logithèque

Avec les Vampire V4, on reste sur un système d'exploitation genre AmigaOS 3.x qui est obsolète dans bien des secteurs, couplé à une logithèque vieillissante qui ne prend pas en compte les spécificités du 68080, du SuperAGA, d'AMMX et du son 16 bits. L'équipe Apollo aura-t-elle la capacité de proposer de nombreux programmes spécifiques ? Car si c'est pour retrouver de temps en temps les bons vieux programmes Amiga dans un environnement sympathique, pourquoi pas, mais si c'est pour aller plus loin, la pente est raide...

Conclusion

En 1985, l'Amiga 1000 était basé sur une super machine dotée d'un jeu de composants spécifiques. Le projet de l'équipe Apollo est, ici, dans ce même esprit et sur la bonne voie. L'équipe Apollo en a surpris plus d'un avec la qualité de ses réalisations et sa détermination. Des années de labeur ont permis de réaliser des choses concrètes comme un nouveau jeu de composants amélioré (disposant d'une compatibilité importante bien que non parfaite) ainsi qu'une machine disponible et fonctionnelle.

Néanmoins, que signifie l'objectif de "faire revivre l'Amiga" ? Si c'est pour proposer de nouvelles machines compatibles Amiga sur le marché, c'est plutôt réussi. Par contre, si l'objectif inclut la mise à niveau du système d'exploitation et des machines aussi puissantes que les Amiga NG (genre AmigaOne X5000), l'objectif sera difficile à atteindre. Juste pour le système d'exploitation, rappelons que des projets dédiés comme MorphOS et AmigaOS 4 planchent sur l'amélioration du système Amiga depuis plus de 20 ans et sont toujours un cran en dessous des systèmes grand public.


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