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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Point de vue : Pour ou contre un AmigaOS à code source ouvert ?
(Article écrit par Marc Brussol - juin 2008)
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Un rapide historique de l'Amiga rappelle que le système a toujours été propriétaire. Mais l'interface ou le système de fichiers
ont connu des améliorations notables hors du contrôle de Commodore. Citons par exemple SFS, Feelin ou MUI. Une partie du système
d'exploitation est donc restée libre de droits.
Origine
L'Amiga possède d'abord un Kickstart propriétaire, puis un DOS, le Workbench, une gestion fichier pour disquette, etc. De plus, on
trouve sur Amiga, à la fois un micronoyau (comme sur QNX), un DOS (comme sur Windows), une GUI (comme sur Mac OS) un système de
fichiers original (comme sur les consoles de jeux). Bref, c'est un fourre-tout d'éléments pas toujours homogènes. Cela incombe à la
volonté du fabricant de plaire à tous : utilisateurs professionnels ou amateurs, développeurs, chaînes de distribution. Au final,
le système fait dans la demi-mesure, rien n'est abouti. Cela pousse donc nombre d'utilisateurs à bidouiller ou voir ailleurs.
Feelin, une alternative gratuite pour la GUI d'AmigaOS
Après la faillite de Commodore, toute évolution de la machine (matériel, logiciel) est devenue délicate, faute de repreneurs sérieux.
Nombreux se sont dits que les ressources de la communauté étaient suffisantes pour ce faire. Plusieurs projets ont vu le jour. Le
plus ancien est AROS démarré en 1995. L'objectif étant de porter le système 3.1 à partir des sources commentées (ROM Kernel Manual)
vers le PC. A terme, d'autres versions d'AROS devraient être disponibles pour d'autres plates-formes. Ensuite, il y a MorphOS, lui
aussi compatible AmigaOS 3.1, mais sur PowerPC. Il existe aussi une zone grise appelée BeOS. Avec ce dernier, on n'est ni dans le
commercial ni dans les sources ouvertes. En effet, BeOS a été la propriété de Palm (employeur de Jean-Louis Gassée, l'initiateur de
BeOS) mais a ensuite été racheté par Access qui a décidé d'utiliser Linux.
Donc BeOS est une marque sans vie, mais... Mais des
ex-concepteurs ont encouragé une réécriture du projet avec des sources libres : c'est Haïku. On nage donc entre deux eaux avec des
projets basés sur le noyau Linux et une interface BeOS ou un système complet concurrent de l'original disparu dans un placard d'Access.
Pourquoi s'attarder sur Be ? Le témoignage de Dave Haynie (de vive voix) m'a éclairé sur le fait que Commodore (et son patron Mehdi
Ali) a essayé d'enrôler, comme chef du R&D, Jean-Louis Gassée fraîchement parti d'Apple pour Be Inc. Faute d'entente, Jean-Louis a
continué sur sa lancée non sans avoir obtenu forces détails sur les projets de Commodore : Dave travaillait sur les composants AAA
et, par conséquent, sur l'évolution des routines graphiques. On peut retourner la chose en affirmant que Commodore aurait bien aimé
avoir BeOS chez lui.
BeOS, exemple de système propriétaire ayant tenté la voie en code source ouvert ("Open Source").
Le pour
Le logiciel est immatériel, nul besoin d'usine pour développer un système d'exploitation. Il faut de la matière grise et la
communauté Amiga, en 1995, est encore très fournie et en attente d'une nouvelle génération de machine. Il y a alors une "mode"
impulsée par Linux en réaction à l'omniprésence de Windows 95 qui lamine tout. Dans les Universités, beaucoup pensent que, non,
la messe n'est pas dite. Ils ont raison, Microsoft propose un produit généraliste et laisse à des sociétés tierces le soin de
développer, avec des outils Microsoft, pour le client final. On multiplie les intermédiaires. Or, il est possible d'avoir une
démarche autre, plus artisanale, sur-mesure. Et chez Apple, on répond élitisme et surenchère. Mais avec le code source ouvert, on donne les
moyens à chacun de se débrouiller pour satisfaire ses besoins, une sorte de système en kit. Avec un minimum de connaissances, on
peut espérer fabriquer "son" système. L'Amiga y a donc droit lui aussi.
Un avantage de cette démarche est qu'elle maintient une solidarité autour d'un projet commun. Au-delà du code, il y a un aspect
social. On fait grandir un projet avec ses joies et déceptions. On progresse soi-même en touchant aux différents domaines de
compétence nécessaires tels le code, la traduction, la compilation, les tests de matériel, etc. Il y a convergence autour d'un
objectif. Bref, il y a une communauté qui vit, qui vibre, qui pleure... De plus, l'évolution constante des techniques pousse à
piocher dans des travaux universitaires comme pour le cryptage, la compression, les réseaux pour être à jour. La coopération permet
à un auteur de confronter son savoir avec d'autres certainement plus expérimentés et à même de corriger bogues et manques. On sort
du standard industriel, on retourne vers l'humain.
Enfin, le risque financier est nul ou presque. Avec les sources ouvertes, on peut aussi laisser libre cours à son imagination sans
contraintes de temps ou d'argent. En effet, il s'agit d'un investissement personnel publié en libre accès pour tous. On partage
l'effort et la récompense avec autrui. Une machine, une personne, des connaissances suffisent à la base pour réussir. On peut même
recourir au FPGA pour se lancer dans l'électronique. C'est le cas par exemple du Minimig, qui est un produit
susceptible d'évolution par reconfiguration (procédé qui permet de nombreuses fantaisies).
La situation de l'Amiga étant un peu floue, le travail des fans permet de sortir la machine du néant. Nombreux sont ceux qui ont pu
satisfaire leur appétit en ayant recours à MorphOS ou en transformant leur PC en simili Amiga grâce à AROS. Ces systèmes sont, pour
beaucoup, plus qu'une alternative : une planche de salut. L'espoir renaît.
Le contre
Si on ne veut pas être le seul bénéficiaire de son propre ouvrage, il faut accéder au marché de consommation. Linux y arrive très bien,
combien de produits l'utilisent, du récepteur satellite aux serveurs. Oui, mais un industriel ne se réfère pas à KDE ou Gnome : autour
du noyau Linux gratuit, il développe une interface à même de satisfaire ses besoins et un emballage qui est une véritable marque de
reconnaissance pour l'utilisateur final. Cela a un coût. Il existe d'ailleurs des sociétés qui en vivent (Trolltech). Tout ne peut
être donné du simple fait qu'une machine, même en kit, utilise des composants qu'il faut acheter.
Ensuite, la distribution d'un
produit nécessite des intermédiaires, il faut les rémunérer (pressage d'un CD en quantité). Il y a, ainsi, un seuil financier à
franchir pour entrer sur le marché. C'est la leçon du PC et ce qui explique son succès. Ce sont les finances et non la conception
qui ont propulsé le PC au premier rang. On fabrique dans l'optique de baisser les coûts, de distribuer, de faire des profits. Exemple
l'eeePC 900 est disponible en version Linux et Windows au même prix. La variante Linux profite du logiciel moins cher pour proposer
du stockage supplémentaire. Il y a donc plus de matériel et moins de logiciel. Arbitrage.
Le fait d'être gratuit et en code ouvert avec Linux ne signifie pas accessible à tous. Il faut pouvoir recompiler soi-même un logiciel
en fonction de l'environnement (Gentoo, Mandriva, Suse, Fedora, Red Hat...). Croyez-vous que les clients d'ordinateurs familiaux
sachent tous ce que ça signifie ? Seuls des professionnels ou des "geeks" le savent. Le code source ouvert n'est pas pour tout le monde, le
code source est disponible mais il n'est pas compréhensible par tous. D'ailleurs, Linux doit son succès à Microsoft qui demande des
délais de développement pour chaque variante de Windows. Avec Linux, on prend les raccourcis et on tape directement dans le matériel
comme le font les demomakers, la différence étant que, cette fois, il s'agit d'oublier la licence Windows. Le produit est simplement
plus ciblé, produit dans des délais plus courts avec une interface sur-mesure.
Linux est-il l'exemple à suivre ?
Ensuite, l'usage principal de Linux est l'automatisme. Linux fonctionne sur serveurs, téléphones... Il faut former des équipes à
l'entretien de ces systèmes souvent renouvelés, voire éphémères. On est dans le jetable. Donc l'économie réalisée est discutable sur
le long terme. Un système développé pour un usage général comme AmigaOS permet de maîtriser sa machine mais cela a un coût (par
exemple assurer un SAV pour tous, réparer les bogues par des mises à jour transparentes). Vous ne paierez pas le déplacement d'un
technicien si ça ne marche plus en période de garantie. Le système vous garantit l'existence de solutions tout public encouragées
et soutenues par le fabricant qui fournit des outils de production à des sociétés tierces. Et même si vous souhaitez disposer d'un
logiciel propre à vos besoins, les outils d'écriture nécessaires sont là. On ne bricole pas, on est efficace et dans la durée.
En ce qui concerne les alternatives typiques Amiga, beaucoup de projets sont des adaptations les uns des autres. Par exemple, AROS pour x86
a donné naissance à AfaOS pour Amiga Classic 68k, lequel concurrence Feelin pour les mêmes machines. AROS fonctionne sur Sam440ep, et
bientôt sur Efika 5200B. Mais MorphOS doit aussi tirer parti de l'Efika : tous ces projets se télescopent, il y a de nombreux
doublons, ce qui est une perte de temps et d'énergie. De plus, certains logiciels utiles sont portés sur l'un, mais pas sur l'autre.
Au final, même les plus ardents défenseurs de ces projets baissent les bras car leurs efforts se diluent. Pour AROS, enfin, il faut
signaler qu'il se base sur un micronoyau (kernel) mais que le résultat est plus gros que le système d'origine. Non seulement on arrive
à l'inverse de ce que l'on souhaitait, mais en plus, le projet est toujours inachevé (logithèque inexistante). Le code source ouvert
ne l'aura pas servi comme espéré.
AROS, la solution d'un système Amiga à code source ouvert, mais encore inachevé
La leçon
Affronter l'ouverture du code source et l'OEM est dépassé, l'un ne peut prendre le pas sur l'autre. Selon les domaines, les circonstances, on se
tourne vers l'un ou l'autre. Dans un contexte de baisse des marges et de forte concurrence, on se tourne vers Linux par exemple. Si
on veut créer un standard propriétaire que l'on soutient avec les moyens nécessaires, alors on développe un Mac OS X ou un AmigaOS.
Tout est question de démarche donc de choix techniques et financiers.
Un AmigaOS à code source ouvert se doit d'exister mais ne peut en aucun cas remplacer AmigaOS dûment enregistré sous ce nom. Bien souvent
Linux s'appuie sur un micrologiciel et une interface propriétaire : inversement, Microsoft est très heureuse de piocher dans des banques
de pilotes, bibliothèques mathématiques issues de travaux de labo et Universités. Le système OEM est souvent trop général pour un
besoin particulier, le code source ouvert est souvent trop spécifique pour être compris d'un amateur. Linux est simplement une compression
du DOS : si Windows est une couche graphique copie du Mac, alors Linux est la démarche inverse, le règne de la ligne de commande. Ce
qui explique son succès dans l'industrie où l'interface est sommaire.
Le contre-exemple est REBOL qui est un langage miniature (2 Mo) laissant aux développeurs le choix de délayer ensuite par leur
propre code. Hélas, il n'y a pas "d'interface" REBOL, le produit est brut et refroidit plus d'un courageux. L'idéal serait le recours
à un langage de développement inspiré d'Amiga (exemple REBOL, Orca, R#) pour le port d'applications Amiga vers le PC permettant aux
utilisateurs Windows de découvrir une approche plus intuitive et utiliser de réelles alternatives aux logiciels Microsoft (Directory
Opus, Deluxe Paint). A condition de disposer d'outils (IDE) adéquats. C'est mon opinion.
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