Obligement - L'Amiga au maximum

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Reportage : L'Amiga chef EDF
(Article écrit par Fabrice Neyret et extrait d'Amiga News - novembre 1992)


Nous allons vous conter aujourd'hui l'irruption de l'Amiga chef EDF, dans le contexte maintenant presque classique du multimédia. Les héros de cet épisode sont Électricité de France - DEPT (le client) et GSI-vidéographie (le prestataire de service).

Cela commence par la rencontre entre deux histoires, le projet de communication interne d'EDF-DEPT, et l'élaboration d'une technique de communication à grande échelle chez GSI, conduisant à des solutions applicables aux voeux du premier. L'Amiga, en concurrence avec le PC, ayant été retenue chez le second pour ses facultés en vidéo et son prix, c'est ainsi qu'elle parvint finalement dans les locaux du premier.

EDF

Ce que souhaitait EDF

La communication interne n'est pas chose aisée dans un service public aussi vaste que dispersé sur le territoire national, notamment en ce qui concerne les 40 000 personnes dépendantes de la DEPT (Direction de l'Énergie, de la Production et du Transport, c'est-à-dire les centrales de toutes sortes et le transport en haute et très haute tension).

Les gazettes sont lourdes à mettre en place, à moduler par rapport aux régions, et peu adaptées aux mises à jour rapides. Et puis la vidéo, aujourd'hui, c'est un plus... Ce qu'il leur fallait c'est un système souple, c'est-à-dire facile à mettre en place et à faire évoluer, pour pas trop cher, et agréable à consulter.

Un journal vidéographique

La direction de la communication interne d'EDF souhaitait donc un journal vidéographique conçu au niveau national, diffusé instantanément dans toute la France sur des écrans situés sur les lieux propices (cantine, cafétéria, couloirs) des 400 sites de la DEPT, avec des pages pouvant être ajoutées au niveau régional ou même local. Consultant les divers acteurs nationaux de ce secteur, elle a naturellement rencontré TDF qui lui a chaleureusement recommandé les services de GSI-vidéographie.

EDF

L'historique de GSI

De son côté, GSI-vidéographie n'était pas totalement novice en la matière. En 1983, ce n'était encore qu'un département de Thomson, consacré aux applications vidéotexte et télétexte. Puis les méandres de l'histoire politico-économique l'ont rattachée à Alcatel où elle s'est trouvée partenaire de GSI, imposante société de services en informatique (à l'époque 3000 personnes, contre 20 pour la future GSI-vidéographie) avant de lui être vendu en 1987.

Elle s'intéressait alors entre autres activités à l'exploitation du temps mort du retour de trame (bien connu des amigaïstes avancés) sur les chaînes de TV aux fins de transmissions de données, comme le fait par exemple Antiope (ne vous endormez pas, nous sommes en plein dans le sujet).

Puis GSI a partagé sa filiale avec TDF (ou plus exactement avec le holding Cogecom, à 51%, pour les puristes) avec qui elle avait déjà plus que des affinités, tout en en conservant le management, ce qui lui a facilité l'accès a ses ressources.

C'est donc en 1989 que GSI-vidéographie sous sa forme définitive a pu de plein droit parachever et commercialiser sa technologie (que nous détaillerons plus bas), dont l'une des applications naturelles est le journal vidéo d'entreprise.

L'Armée de Terre et le Crédit Lyonnais en ont rapidement bénéficié pour du transfert de fichiers ou de données. La proche rencontre avec EDF était fatale. Elle a eu lieu fin 1990.

Les premiers travaux ont débuté en février 1991 et l'exploitation avec un diffuseur national et 20 récepteurs locaux (soit environ 60 points d'exposition) a pu commencer dès le mois de mai.

Les informations générales diffusées comprenaient 8 à 15 pages par jour, constituées d'une revue de presse quotidienne, une rubrique culturelle orientée vers le domaine d'activité de la société, les statistiques de production, etc. Après une année d'exploitation, les bons résultats qui ressortent de l'enquête de satisfaction (90% des agents souhaitent conserver leur journal vidéo) devraient permettre maintenant de lancer l'équipement de tous les sites restants.

Entrons dans le détail

Au siège de la DEPT d'EDF-Messine (à Paris), deux ou trois personnes s'occupent de la revue de presse quotidienne, et la mettent en forme sous AmigaVision conformément à une charte graphique (un aspect graphique, quoi) qui a été mise au point au départ avec l'équipe de communication interne et ses interlocuteurs régionaux. Il est également possible d'envoyer des messages flash, qui parviendront dans les minutes qui suivent. L'enrobage logiciel intègre AmigaVision, Deluxe Paint 4, TextVision (un traitement de texte développé pour l'occasion) et le logiciel de numérisation ScanLab100 ; il gère un historique des scénarios, etc.

Après vérification du résultat, les pages modifiées du scénario AmigaVision sont transmises par modem (par téléphone, à 9600 bauds) au centre de gestion de GSI. Il suffit de préciser l'heure d'émission et la zone de diffusion, le logiciel de transfert s'occupe du reste. On constate ici l'un des aspects de la souplesse du système : la méthode est exactement la même au niveau national ou régional, et on peut à tout moment ajouter une source d'informations sans devoir reconfigurer de réseau, ni surcharger celui-ci.

A partir de là, c'est GSI qui prend le relai, en cryptant l'information si nécessaire, et en l'incluant à l'heure voulue dans le train des transmissions qui occupent le temps mort des chaînes TV (pour l'instant uniquement le réseau IV, dont le principal occupant est Canal+). Pour cela, GSI est relié par une liaison spécialisée (sorte de ligne téléphonique privée, utilisée avec X25) au centre TDF de Romainville, tête de réseau satellite et hertzien des chaînes nationales.

EDF

Tout repose ici sur le protocole DIDON III (protocole de transfert de données sécurisé élaboré par le CCETT), qui formate ces temps morts : comme le savent bien les programmeurs sur Amiga, les données vidéo ne sont pas complètement continues, car il faut laisser au faisceau des téléviseurs le temps de retourner à la ligne, d'une part, puis de revenir en haut de la page, d'autre part. Ce dernier blanc correspond à 12 lignes, qui sont donc disponibles pour d'autres usages.

Sur les Sinclair ZX81, ce temps mort permettait de faire travailler le système d'exploitation, sur l'Amiga il permet de modifier les listes Copper et les écrans sans que la transition ne se voit. Ici, il autorise le transfert de 360 octets à chaque demi-trame (soit tous les 50e de seconde), ce qui donne un débit cumulé disponible de 144 kbauds. Chaque ligne correspond à un paquet, contenant les données d'un utilisateur désigné par son numéro de voie logique. Le protocole en prévoit 4096, mais une trentaine seulement sont utilisées aujourd'hui ! GSI en possède le nombre nécessaire, ce qui simplifie le travail à ses clients qui n'ont pas à louer une voie permanente ni à gérer la transmission effective, et paient donc au débit.

Mais elle n'est pas la seule : Antiope existe depuis 1983, TF1 et France 2 ont leurs propres canaux de télétexte, et certaines sociétés de bourse ou agences de presse, entre autres, exploitent déjà ce médium. Un protocole GSI en surcouche gère l'aspect transmission de fichiers (couches 5 et au delà, dans la normalisation OSI), avec un numéro de voie logique par client, des sécurités (répétition par segments), et un numéro identifiant l'audience, c'est-à-dire la zone de diffusion (pour EDF, national ou région untelle).

La réception

Les sites récepteurs sont équipés d'une simple antenne en râteau, d'un didem (sorte de décodeur-modem made in Matra), ce dernier étant relié par un câble série (V24) à un micro ou même une imprimante. Pour EDF, il s'agit d'un Amiga à chaque site de réception, sur lequel tourne un processus d'interruption qui réceptionne et reconstitue les informations, et transmet aux applications concernées les nouvelles données ou directives. AmigaVision prend alors en compte le nouveau scénario et continue son affichage en boucle des journaux nationaux, régionaux ou locaux (pour les sites importants).

Les sites qui souhaitent ajouter des informations locales disposent d'un poste de composition, voire d'un simple Minitel, relié au poste de réception, la charte graphique spécifiant par avance la mise en page et les images de fond (réactualisables) à utiliser. Le Minitel permet également de reconfigurer localement la présentation du journal.

On constate à nouveau ici l'élégance du procédé, où l'on peut ajouter de nouveaux sites de réception sans démarche particulière (voire en avoir un portable), où le débit est indépendant du nombre d'auditeur, et le parallélisme du média affranchi de la redondance (et des problèmes de rafraîchissement qui en découlent) que l'on aurait inévitablement avec des réseaux classiques.

Coûts et avantages

Cette souplesse se retrouve aussi au niveau des coûts, environ 70 000 FF par poste d'émission, 25 000 FF par poste de réception, abonnement de 50 000 à 100 000 FF par mois selon la quantité d'information émise (indépendamment du nombre de récepteurs), des délais d'installation (deux à trois mois pour adapter aux besoins et installer ; puis extension libre), et des contraintes, ne touche pas au réseau informatique de l'entreprise, extensibilité naturelle (on peut passer de 30 à 1000 postes sans incidence, contrairement aux solutions réseau classiques).

GSI-vidéographie est satisfaite du matériel : elle s'est basée au début sur A2000, puis sur l'A3000 quand celui-ci est apparu, dans leur résolution standard (en HAM), avec au plus une carte multisérie pour les postes de composition locaux. AmigaVision répond bien à ses besoins (ici limités, certes). Nul doute qu'elle suivra de près les nouvelles machines (ne serait-ce que pour les nouveaux modes graphiques), les nouveaux prix, les nouvelles cartes et logiciels graphiques... C'est dans cette optique qu'ils ont assisté au salon Atacom.

La technique était prête avant EDF (dès 1990), il n'y a aucune raison qu'elle ne soit pas à nouveau employée (J.M. Solves, le directeur du service clients que j'ai retenu pendant toute une matinée, n'a pas voulu m'en dire plus, mais nous serons avertis lors des applications futures...). Il me semble que la plupart des grands services publics gagneraient en souplesse à utiliser ce genre de solution, surtout quand elle est bon marché... D'autre part, toute l'Europe est directement accessible, même s'il n'existe pas encore d'installation à cette échelle. Enfin, cette technique s'applique à d'autres formes de communication (par exemple le simple transfert de fichiers).

Ce contexte d'utilisation industrielle est intéressant à plusieurs titres, même si EDF n'est pas la première entreprise à le connaître : l'Amiga, c'est-à-dire la machine, son système d'exploitation et quelques logiciels, sont utilisés dans un cadre intensif. Sur les lieux de passage, tournant pratiquement en permanence, en nombreux exemplaires, on peut alors constater en grandeur réelle la robustesse matérielle et logicielle (il y a des PC de base qui ne tiennent pas le choc !).

Par exemple, un bout de mémoire non désallouée, un petit bogue même rare de temps en temps, une fragmentation progressive de la mémoire, un contexte non rigoureusement identique après un cycle, suffisent à planter le système tôt ou tard (ça arrive sous Unix). Et ici, les machines tournent couramment plus d'un mois de suite...

Au titre de l'anecdote, le cas s'est d'ailleurs présenté avec AmigaVision, dont une nuance dans l'interprétation du format des brosses avec Digi-Paint (remplacé depuis par Deluxe Paint) faisait que quelques octets n'étaient pas restitués à chaque utilisation ! Ce genre de choses s'est réglé en collaboration avec Commodore France, de même pour ce qui concerne l'adéquation d'AmigaVision et les suggestions d'amélioration.

Accessoirement, les développements des logiciels de transmission et des couches d'enrobage se sont fait en Lattice C, jugé le plus strict et le plus proche des compilateurs Unix, et en assembleur pour la gestion des interruptions.

Là encore hélas, tout ceci n'a pu se faire que parce qu'au départ, un ingénieur convaincu par l'Amiga l'a soutenu pour le faire envisager parmi les solutions, même si maintenant il convainc par lui-même de par ses capacités vidéo et sa souplesse de programmation, pour un prix toujours avantageux (et le rapport qualité/prix ne va pas tarder à devenir encore plus avantageux). Mais la justification rationnelle intervient toujours à posteriori...

Gageons cependant que l'accumulation de telles réalisations, correctement mises en avant par la presse (comme nous le faisons ici, mais la presse informatique générale doit être atteinte) et donc portées à la connaissance du public et des industriels potentiellement intéressés, finira par conduire l'Amiga au rang des machines candidates d'office...


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