Obligement - L'Amiga au maximum

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Test de Volumm 4D 1.3
(Article écrit par Gilles Bihan et Christophe Tarnec et extrait d'Amiga News - mai 1991)


Il y avait longtemps que nous en avions entendu parler. Précisément cette nouveauté était annoncée par voie de presse (la publicité). Les images montrées jalousement et les communiqués de presse ronflants nous mettaient en quelque sorte l'eau à la bouche. Nous bavions, quoi. Un peu échaudés par les temps de calculs mirobolants de son altesse 4D, pour un résultat souvent très coûteux en courant et peu bénéfique visuellement, la nouveauté annoncée pouvait nous donner un nouveau souffle dans notre productivité.

Passer outre le processus lourd du lancer de rayons standard et adopter une solution médiane à nos envies de 3D... Volumm 4D semblait être le messie annonciateur de grands jours... Notre quête commença très mal, la version qui nous avait été gracieusement glissée entre les mains n'avait de 1.3 que le nom : en fait, il s'agissait plutôt de Volumm 4D évaluation 1.3, ou encore de Volumm 4D bêta évaluation 1.3 (prononcé à l'américaine, yeah !). Accident semble-t-il de la nature, cette version transforme la publicité émise dans vos canards préférés en une violation de la loi sur la publicité mensongère.

Heureusement que Volumm s'est rattrapé, et grâce à l'amabilité de la société toulousaine, la dernière version 1.3 a pu nous parvenir, et cette fois-ci les progrès étaient nettement substantiels par rapport à la version... précédente.

Cependant, nous devons vous parler du logiciel, et pour égayer son étude, nous nous sommes largement inspirés des quatre maximes de la publicité : rapidité, puissance, simplicité, une longueur d'avance. Ces quatre mots ont été nos éléments de recherche. Avant de suivre le cheminement de notre difficile investigation, une idée générale sur le produit ne ferait pas de mal.

Il était une fois...

Nous nous sommes souvent posés la question : acheter une Penault P5, bien française, qui fera marcher l'industrie nationale, ou alors une Polpo 740, étrangère, mais aussi... extraordinaire. Repoussant loin de nous les dernières vapeurs nationalistes de nos esprits, sans aucun doute nous courrons directement chez Polpo. Cette question peut s'appliquer à l'industrie logicielle française sur Amiga. Ah si ! On a quand même François Lionet et "l'Amosphère" qu'il a pu créer, mais la partie distribution est revenue à nos amis d'Outre-Manche. Essai à moitié transformé. Alors, que reste-t-il de nos amours ?

Volumm 4D, logiciel frenchie, distribué frenchie et vendu exclusivement frenchie. Il faut bien du courage à la société Volumm (SARL, 30 rue Pharaon, 31000 Toulouse, Tél : 61.53.36.09), pour se lancer dans cette entreprise. Plus d'un y a laissé des plumes (je dirais même plus, la peau). Là où ils sont encore plus courageux, c'est lorsqu'ils s'attaquent à un marché-produit très difficile, où les anglo-saxons ont depuis longtemps envahi, mangé, et standardisé le concept.

Volumm 4D 1.3

Difficile, car un logiciel dans le domaine de la 3D, généralement d'un prix assez élevé, d'un intérêt bien ciblé, s'adresse à une clientèle très particulière et surtout minoritaire dans notre grand-petit-moyen parc d'Amiga. Lancer un clone de Sculpt aurait été alors un suicide (à moins de le vendre moins de 1000 FF, ce qui, par nos temps, est devenu très difficile).

L'idée de génie est de faire différent, plus loin, plus mieux que, et d'étonner. Nos deux artisans programmeurs (pas amateurs programmeurs, nuance !), Bernard Aube et Bernard Letourmy, lassés sans nul doute par un monde 3D rude et rustique, décident de se lancer dans la création d'un nouveau concept. "Nouveau" est peut-être excessif, car la représentation rappelle sans détour l'éditeur de Caligari, et l'ergonomie évoque les derniers développements en matière d'Intuition. Comme ils le disent eux-mêmes dans leur manuel, finies les longues cessions de rendu/mise en forme d'animation, on veut du beau, du rapide et de l'efficace. Le lancer de rayons, c'est franchement ennuyant... à mettre en oeuvre, la représentation filaire c'est bon pour les "Apple Two" (comme disent certains), et la représentation "polygones" avec faces cachées cela fait un peu StarGlider. Alors, on introduit un nouveau mode.

Pour Volumm, ce sera Pixel. Pas tout à fait une réflexion de lumière, pas tout à fait un puzzle multicolore, mais capable de donner de l'effet à nos réalisations. Intéressant, surtout si cela peut être accompagné de modes accordant à l'oeil une grande finesse (jusque-là vous nous suivez ? on pense bien à la même chose, les écrans haute résolution). On a trouvé un moyen pour combattre les dures lois de l'espace-temps, maintenant en y ajoutant la souplesse et la facilité de mise en oeuvre, on doit obtenir un cocktail subliminal.

L'emballage

Par équation le fond doit être égal à la forme. Pour être ambitieux, un logiciel "pro" doit, et c'est normal, présenter au premier coup d'oeil un solide aspect "pro". C'est tout bête mais dans notre société, le consommateur a une tendance au tape-à-l'oeil, à aller vers le produit placé dans l'emballage le plus beau, celui qui a le plus de style. C'est tout un art ! Volumm réussit bien dans le registre. Boîte-classeur avec mises à jour, et multiples disquettes donnent à l'ensemble un air de grand ténor inscrit au barreau des logiciels professionnels. Comme un gosse, qui préfère la boîte ronde de couleur jaune, nous restons pantois devant l'ensemble, que nos yeux n'ont pas l'habitude d'admirer.

Mais là s'arrêtent les roucoulements de plaisir : une fois avalées les quelques dizaines de pages du manuel, l'esprit est envahi d'un voile noir annonciateur d'angoisses. Quoiqu'en bon français, c'est léger. Mettons au rancard les fautes de frappe, le style télégraphique, ou encore l'orthographe hasardeuse (étant d'ailleurs nous-mêmes par ailleurs, et notamment, illettrés notoires), pour s'arrêter sur l'enseignement qu'il apporte : les notions de 3D y sont quasiment inexistantes (vous me direz, cela ne s'adresse pas forcément à des novices), les commandes sont expliquées sommairement, et ce qui est plus grave, sans exemples.

Connaître des commandes qui sont, du fait de leur expression en français dans le programme, d'une compréhension facile est une chose, mais en comprendre toutes les finesses, tous les intérêts en est une autre. Et quand on annonce un programme tout nouveau, tout beau, il faut s'attendre à un cheminement de pensée et de travail tout nouveau et tout beau, que seul un bon tutoriel peut inculquer à nos esprits embrumés par les effluves de télévision-spectacle.

Avec ce manuel, c'est comme partir sans Road Book sur les pistes du Paris-Dakar : c'est l'aventure. A côté de cela, la partie technique est quasiment ignorée. Seul le format de fichier 3D est donné, sans réelle explication (a-t-on encore peur des espions du KGB ?). On parle de trois formats d'image 24 bits, sans donner leur destination. On n'est pas forcé de connaître la signification de FIFF, ILBM 24, NewTek ou ASDG. Même avec une vague idée les certitudes sont préférables. Enfin, ce manuel ne tient pas compte du grand trou qui encombre notre boîte crânienne sans un récapitulatif de toutes les commandes sous forme de mémo, on perd les pédales à fouiller dans le classeur. Nous avons dû créer de toute pièce ledit mémo. Un point à creuser.

Au bout de cette première ébauche de recherche la conclusion est sombre : ça va être dur de devenir un génie de la 3D avec une approche aussi peu encourageante. Mais nous sommes têtus, car Bretons. Il ne sera pas dit que des petits détails de forme nous laisserons perdre pied.

Construire 3D, c'est modeler 3D

L'installation sur un disque dur se fait sans problèmes. La clef de protection, dongle pour les intimes, enfoncée dans le port manette 2, permet de lancer "V1_1.3", le modeleur. Une fois ses 187196 octets avalés goulument, et après un zapping-écran Workbench et écran V1, les vieux démons de la tremblote me reprennent. Hinnel ! Nous sommes faits comme des rats, l'écran vibre sous les avances de l'entrelacement. Heureusement le manuel, dans sa grande bonté, indique la possibilité offerte de se commuter en mode 640x200 sans scintillements. Cependant, seul le mode entrelacé permet d'apprécier la finesse.

Volumm 4D 1.3

La couleur et la grille en perspective rappellent, on l'a dit, Caligari. A part un repère 3D très discret, l'écran n'est encombré que par la barre de menu. Dépouillé certes, mais après tout cela n'est pas plus mal. Cela allège le travail d'affichage de l'Amiga, et permet de mieux appréhender les objets 3D mis au banc des affres de la sculpture dans l'espace. Pas d'icône. C'est dommage, cela facilite le travail pour les acharnés de la souris, car travailler au menu c'est souvent une perte de temps (rechercher le bon menu, et la bonne commande) et les raccourcis clavier ne sont pas toujours bien ancrés dans les esprits.

L'interface aurait quand même gagné en souplesse à offrir un panel d'icônes à la discrétion de l'utilisateur (un peu comme Deluxe Paint, quoi). Mais les raccourcis clavier, c'est déjà bien. Tout cela est bien sympa. Un appel à l'option "info" sur Volumm (About..., À propos de..., etc.) fait apparaître une jolie fenêtre de requête, avec un ombrage judicieusement choisi (on se croirait sous Workbench 2.0). On sait au moins, à l'octet près, ce que la mémoire offre pour créer. C'est bien.

Précipitons-nous dans le menu "Modéliser", choisissons une forme primitive. Prenons "sphère" (on aime bien les boules). Crac, une autre fenêtre de requête demande de définir le maillage de la primitive. Cela sous-entend le nombre de points de l'objet et sa hauteur. Le choix se fait grâce à deux potentiomètres. Seul problème, aucune précision sur l'étendue du choix fait. Le résultat n'apparaîtra que par la suite. Pas très précis tout cela. On s'enfonce dans le hasard, et notre rigueur habituelle voit s'effondrer à l'horizon tout un pan de la conception 3D. Comment décider que la sphère sera composée de 300 facettes ? En les comptant à l'écran par tâtonnement peut-être... Simplicité l'exige, mais faut pas exagérer.

Un cadre muni de huit poignées entoure l'objet sur le plan en perspective. Chacune de ces poignées permet de modifier l'objet : rotation et taille. Pratique à utiliser. Si les déformations en taille sont assez faciles à obtenir, les rotations sont quasiment impossibles à opérer car la souris répond trop mollement aux sollicitations et pour obtenir une rotation de 90° sur l'axe X c'est tout un cirque. Entre les retours à la position initiale, et la lenteur saccadée de la rotation, cette facilité est difficilement exploitable avec un 68000 tout sec. Il ne reste plus alors qu'à utiliser une fenêtre de requête pour obtenir une rotation précise. Heureusement que le choix est offert, mais cela demande une bonne appréhension de la demande à effectuer et, sur ce point, le manuel reste muet sur la technique à suivre. La vue d'écran sélectionnée n'apporte rien de plus à ce sujet. Avec persévérance on arrive à tout cependant, et l'existence de cette fenêtre de requête est un miracle.

Volumm 4D offre la possibilité de travailler sur un point ou une ligne de l'objet et d'y effectuer une opération de déformation. Une bonne pratique de la souris permet après de nombreuses heures à pleurer sa mère des déformations substantielles. Mais là encore, l'absence d'une information sur les coordonnées rend imprécis tout travail. De plus, la capture d'un point peut, si d'autres points se trouvent derrière, provoquer la capture de ceux-ci et avoir des effets psychédéliques à l'écran.

Un mode "Miroir" vous est gracieusement offert. Il permet, entre autres choses, de dédoubler l'objet sélectionné et d'opérer dessus une homothétie. Déjà nous commençons à avoir des crampes à essayer de modeler le nouveau prototype de chasseur à hélices de l'armée de l'air. Les crampes ne font que s'accentuer quand il s'agit de manipuler un objet à fort taux de points. Là, le logiciel se sent très mal et bloque carrément. Il devrait consulter un bon analyste. Tout cela est peut-être ergonomique dans la forme mais dans le fond, et sans mauvaise foi, c'est très peu utilisable. La patience a des limites que seule la raison peut calmer.

Et assembler correctement deux plans devient une discipline olympique. Nous sommes quand même arrivés à construire une maison avec une porte et une cheminée. Applaudissez l'exploit. Heureusement, une fonction "Coller" est fournie, et permet d'assembler des objets. On dit bien : d'assembler des objets. Car assembler une ligne avec un point ou un point avec un autre point, c'est avéré être un échec. Sinon, le principe est simple : sélectionner un point sur l'objet que l'on veut coller, placer le curseur sur le point de l'objet-destination, et clac, les deux objets s'embrassent. Une translation s'opère alors. C'est bien utile pour assembler deux plans.

Le menu "Attributs" n'apporte, quant à lui, réellement pas de raison de pinailler. La sélection des attributs relatifs aux différents objets se fait le plus simplement du monde : placage, textures (limitées certes) et formes s'obtiennent par sélection de l'objet et choix dans le menu. De même est assez aisée la transformation sur l'écran (perspective, plan de vue ou encore zoom sont accessibles et opérationnels même si le zoom défini à la souris est délinquantiel et que la rotation globale du plan n'est jouable qu'aux fenêtres de requête).

Il y a aussi une fonction plan de coupe, qui sert à isoler une partie des points. Mais après de vaines manipulations, cela n'a vraiment pas été très probant. A éviter.

Une option permet de mesurer la distance entre deux points mais une fenêtre de requête de coordonnées à la Sculpt aurait été cent fois préférable, car à part donner une valeur abstraite cela ne fait pas grand-chose.

Une fonction intéressante est le module 2D-3D qui permet de dessiner sur un plan 2D une forme, et de lui appliquer une extrusion ou une rotation. On obtient ainsi des objets complexes en volume ou en révolution. Rien de plus facile pour créer un verre. Seulement, la création des différents points de l'objet reste rivée à une grille inflexible et le placement dans l'espace 3D est incontrôlable.

Volumm 4D 1.3

Une fois l'objet créé, à vous d'en modifier les attributs de forme et de position. La possibilité est offerte également de charger et de sauver des fichiers 2D avec des coordonnées XY. C'est bien pratique. Mais, car il y a un mais, totalement inergonomique. On revient dans ce cas à un script à la DBW Render où un chiffre est un chiffre. Alors la souplesse d'utilisation, on repassera. Par contre, le spline c'est bien (vive les fleurs du mal...) : Volumm offre un modèle de représentation 3D (unique en son genre) où toutes les formes sont transformées en courbe. Cela donne déjà une idée de l'objet dans l'espace.

Volumm et l'extérieur...

Une fois créées, vos formes 3D ne demandent plus qu'à être exploitées. Pour cela, il faut d'abord noter les différentes méthodes de sauvegarde. La fenêtre de requête de fichiers obtenue à l'appel de la fonction "Sauver" est sans aucun doute la plus belle qu'il nous ait été donné de voir sur Amiga. Sobre et sans chichis elle est tout simplement géniale. Quatre boutons en relief : Ok, Annuler, Parent (qui est représenté sous la forme d'une icône) et le meilleur : Disk, qui permet d'afficher dans une fenêtre tous les supports accessibles. Ceux-ci sont identifiés par un icône disque et il suffit de cliquer dessus. Vraiment chouette. Une sélection peut se faire en cours de lecture (si on réussit à attraper le fichier). Un rappel à la fenêtre de requête par la suite ne provoque pas une relecture du disque et la zone de fichiers sélectionnée reste en place. Pas besoin de se balader une nouvelle fois dans le répertoire. A noter qu'il est dommage que le bouton "OK" ne soit pas doublé par un "Return".

Un bogue est apparu entre ouvrir et fermer : si vous ouvrez un fichier "XXX.maq", que vous travaillez dessus puis demandez "Sauver" (pas "Sauver sous", qui lui fait réapparaître la fenêtre de requête, permettant une sauvegarde sous un autre nom) la fenêtre de requête réapparaît de nouveau. Il est dommage qu'elle ne tienne pas compte de l'ouverture et oblige une nouvelle saisie du nom du fichier à sauvegarder. Erreur de jeunesse ?

Une autre partie intéressante au niveau de la sauvegarde est l'exportation vers Sculpt. Le choix de Sculpt est astucieux surtout pour les allergiques du Tri-View (on a mis du temps à s'y faire). Ceci dit, hormis l'exportation il aurait été également judicieux de pouvoir importer de Sculpt, de manière à retravailler les oeuvres effectuées sur le Maître. Peut-être pour bientôt ? A ce niveau aussi, il y avait un vieux bogue dans les versions "V_1.3 moins 1", où l'exportation tient plus de là crêpe suzette que du plan 3D, puisque les formes sont fidèles et... aplaties.

Au chapitre également de Volumm et l'extérieur, à noter une fonction "Ouvrir WB/Fermer WB" qui est bien utile. Attention cependant, pour éviter tout problème entre Volumm et d'autres programmes dans la mémoire, ou simplement pour lui permettre de mieux gérer celle-ci, la pile ("stack") doit être fixée à 10000. Sinon, il y a risque de plantage.

L'exploitation peut également se faire par l'utilisation d'animation. Là, un menu entier vous permet de vous déplacer dans les différentes scènes. Le processus d'animation est simple. Comme le fait Sculpt, il faut créer des scènes-clefs à la suite. On ne peut que déplacer et déformer un objet. Les objets ne peuvent être détruits, que se soit entièrement ou partiellement. Pour faire disparaître un objet, il faut le cacher dans un autre comme le conseille la doc. Tout cela est très léger.

Cela n'empêche pas de faire des choses intéressantes car à l'aide de scènes-clefs on peut obtenir des effets très complexes. Ce choix de scènes-clefs ne fait cependant pas oublier que les versions futures pourront, comme Sculpt (encore lui décidément !) permettre des variations délirantes. Les essais que nous avons pu faire en ce domaine n'ont pas été très probants. Bien qu'une animation ait été rapidement effectuée et que l'interpolation entre les différentes scènes-clefs se soit passée correctement, nous avons eu du mal à placer notre objet dans les différentes scènes-clefs. Allez savoir pourquoi, il avait toujours tendance à revenir au départ.

L'objet, retenu par un hélas-tique invisible jouait invariablement les yoyos. Hormis cela qui demandera une bonne maîtrise, c'est opérationnel donc rien à dire, et en plus une option de placage animé permet de combiner animation 3D et 2D. Ça a l'air génial, mais honnêtement nous n'avons pas eu le temps de le mettre en oeuvre (les impératifs du bouclage...).

Pixel partie...

Le deuxième module de Volumm est V2, celui qui rend vos formes 3D en magnifiques dessins. Une fois celui-ci chargé, vous avez accès sur un plan-écran à une multitude de boutons, comme le fait VideoScape. Là, nous devons faire une remarque d'ordre personnel. Avoir séparé les deux modules est à notre sens regrettable car il faut, pour faire des essais, passer de l'un à l'autre, ce qui à la longue est pénible. Évidemment, cela occupe moins de mémoire, mais à la manière de Sculpt, il aurait été mieux de les intégrer et de prévoir un système de "Heap" un peu à la Mac, où seulement les routines indispensables sont chargées. Mais là, il faut le reconnaître c'est une question de goûts et surtout d'habitude.

Trois modes sont à votre disposition : Fil-de-Fer, Polygone et Pixel. Seul Pixel permet d'obtenir des écrans HAM. Vous pouvez également ajouter une image en arrière-plan ou premier-plan, cela marche très bien et se fait automatiquement.

Une option permet de sauver vos oeuvres en 24 bits. Trois formats 24 bits sont proposés : ASDG, NewTek et Sculpt. Ça a l'air de gazer mais n'ayant pas le matériel suffisant pour en juger nous ne pourrons sur ce point en dire plus. En tout cas, la largeur et la hauteur des images semblent être paramétrables, et elles peuvent être shootées en 16 millions de couleurs. C'est beau. Mais j'ai rien vu. Vous pouvez forcer l'enregistrement de l'image calculée, ou non. Si vous ne voulez pas enregistrer, attention, car une fois le calcul terminé l'image disparaît instantanément de l'écran.

Au niveau des animations, à noter que le nombre d'images intermédiaires entre chaque scène-clé peut être choisi par pression sur deux boutons ("+" et "-") et une option sauvegarde image/image est prévu. Là, nous n'avons rencontré aucun problème. Cela s'est un peu gâté pour le calcul de certaines images : si le processus s'est bien passé le plus souvent, il ne faut pas placer vos fichiers ".MAQ-sources" sur le RAM Disk, sinon c'est le plantage garanti. Un plantage peut également avoir lieu quand on demande de quitter en cours de calcul. Cela ne s'est pas toujours produit, mais arrive (remarquez, vu le nombre de plantage que l'on obtient sur DBW Render, il n'y a pas de quoi râler). Sinon en général cela marche correctement.

La rapidité, quant à elle, reste à discuter : si dans les modes fil-de-fer et polygone c'est normalement rapide, des scènes trop chargées avec des placages deviennent très longues à calculer (plus de quatre heures pour un cube surmonté d'un toit avec une cheminée et une porte. Un placage sur la porte et le toit). Peut-être aussi que nous n'avions pas tout compris ?

Globalement, tout cela est positif, sauf peut-être un décalage dans le zoom entre la vue désirée sous V1, et reprise par V2. De ce module V2, ce qui nous a fait le plus hurler, c'est sans nul doute le fichier IFF résultant. C'est bien un fichier IFF, mais un fichier IFF ANIM 5. C'est normal quand on fait une animation mais quand on fait seulement une image cela ne va plus. Effectivement, si Deluxe Paint (qui doit gérer en même temps le chargement des images et des animations) reprend bien les fichiers non HAM, si Digi-Paint charge les fichiers HAM, les autres ignorent complètement le fichier. Cela est grave, car des logiciels comme Pixmate, Art Departement ou même ImageLink voient des "error formats" partout. La compatibilité IFF n'est pas assurée et l'utilisateur doit bidouiller pour revenir sur ses pieds. Là encore, aurait du être prévu une sauvegarde IFF ILBM complète quand le calcul d'une seule image est demandé. Volumm 4D ne fait pas la distinction et quel que soit le nombre d'image (de 1 à 500 faut-il le rappeler), il écrit sur le disque un fichier ANIM 5.

A noter enfin le troisième module, V3, qui permet d'afficher une animation en opérant certains contrôles. Les images peuvent être également visionnées. A part qu'il refuse les images en 512 lignes, pas de problèmes. Il propose d'ailleurs une option très intéressante qui permet au cours d'une animation, de sauvegarder une image. En voilà encore une de bonne idée.

Tout feu tout flamme

En conclusion, car toutes les bonnes choses ont une fin, Volumm 4D est un jeune enfant. Plein d'intelligence, de bonne volonté, de charisme, il promet quand il sera grand. Le suivi du produit, du fait du nombre impressionnant de mises à jour proposées par Volumm, de la téléassistance qui accompagne le logiciel, et de la volonté démontrée des deux Bernard d'être à l'écoute des utilisateurs, montre sans nul doute que ce logiciel est appelé à évoluer très vite, et à se bonifier comme le bon vin.

Nous dirons qu'il est encore "vert", mais qu'une remise en cause perpétuelle donnera à Volumm du cachet. Il ne faut pas oublier que Sculpt, formidable réussite, ne s'est pas fait du jour au lendemain. Il y a de l'idée là-dedans, même si le produit n'est pas tout à fait rapide, ni encore très ergonomique ou simple. La vitesse est discutable, car l'essai a été fait sur des Amiga, gonflés certes, mais n'ayant pas un 68030 dans le coffre. Sur un 3000, ça doit aller nettement plus vite. Cela n'influe en rien sur les bogues que l'on a pu déceler. Mais un bogue, cela se corrige, et les mises à jour à suivre garantissent dans un proche avenir l'anéantissement à l'insecticide des vilaines petites bêtes.

A notre sens et en toute conscience, Volumm 4D mérite le détour, et doit être encouragé. Parier sur Volumm 4D, c'est parier sur l'avenir. Le soutenir c'est lui offrir un avenir. Alors avec vos 2450 FF, n'allez pas chez Polpo et investissez dans la société de la ville rose.

A noter la sortie d'une version "Junior" spécialement prévue pour les 68000 de base au prix très intéressant de 450 FF.

Nom : Volumm 4D 1.3.
Éditeur : Volumm.
Genre : modélisation 3D.
Date : 1991.
Configuration minimale : Amiga OCS, 68000, 1 Mo de mémoire.
Licence : commercial.
Prix : 2450 FF.


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