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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Actualité : Union Infogrames/Epyx
(Article écrit par Mathieu Brisou et extrait de Tilt - janvier 1989)
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L'union fait la force
Bien connu de nos amis belges, ce proverbe illustre parfaitement l'objectif d'Epyx et d'Infogrames. Ces deux
sociétés se lient en effet pour le meilleur...
Epyx et Infogrames annoncent un accord de "fusion". Les conditions de celui-ci ne sont pas encore précisément
connues et les observateurs ironisent en se posant la question : "le résultat donne-t-il une société nommée
Epygrames ou bien Infopyx ?".
Loin de nous l'idée de prendre part à cette polémique. Concentrons-nous plutôt sur les tenants et les
aboutissants de cet accord.
Bruno Bonnell d'Infogrames et Gilbert Freeman d'Epyx
Epyx l'Américain
Initialement fondée en 1979, sous le nom de Automated Simulations, par Jim Conneley, Epyx est l'un des géants
de l'édition aux États-Unis. En 1987, il est en quatrième position en termes de chiffre d'affaires (24 millions
de dollars), derrière Electronic Arts, Activision et Broderbund. Cette position forte est due à la renommée
des produits Epyx (Winter Games, Summer Games ou autre California Games). Ces programmes déclinés sur de nombreuses
machines sont en quelque sorte la carte de visite d'Epyx.
Mais n'oublions pas qu'ils ne sont pas les seuls
développements de cette entreprise à connaître un succès certain : The Temple Of Apshaï s'est vendu à
un million d'exemplaires ! D'autre part, Epyx possède des activités dérivées de l'univers de la micro
ludique distribution de manettes, jeux vidéo utilisant un magnétoscope de type VHS... Bref, depuis 1983,
le chiffre d'affaires n'a pas cessé de progresser !
Infogrames le Français
Il en est de même pour Infogrames. Considéré, comme le premier éditeur français de jeux sur ordinateur, cette
société est née en juin 1983. Créée par Bruno Bonnell et Christophe Sapet à l'époque des débuts de la micro familiale
en France, cette firme emploie à l'heure actuelle plus de cent personnes pour un chiffre d'affaires 1987 de 96 millions
de francs dont 50 sont réalisés pour le logiciel grand-public.
Outre l'édition de jeux pour micro par le biais de trois marques (Infogrames, Cobra Soft et ERE Informatique), Infogrames
développe des jeux télématiques. On comprend mieux le vocable de "Galaxie Infogrames"... D'autant plus que la
présence de cet éditeur ne se dément pas à l'étranger : en 1987, 30% du chiffre d'affaires ont été réalisés
à l'export, en 1988 cette part s'élève à 60% ! Cette percée à l'étranger est incontestablement due à des accords
de licence d'édition passés à l'étranger (citons Bivouac ou Bob Morane Ocean pour les États-Unis, l'Affaire pour le
Japon, Captain Blood d'ERE Informatique pour les États-Unis, etc.).
De même, Infogrames possède des filiales dans certains pays comme les Pays-Bas où le groupe a créé une structure
de distribution nommée Tatou Soft Distribution (le symbole de la firme est un tatou) ou encore en Grande-Bretagne
par l'intermédiaire d'Infogrames LTD. En conclusion, Infogrames n'est pas un éditeur mineur en Europe, loin de là.
Sa position en Grande-Bretagne ou en RFA en termes de part de marché n'est en rien comparable à celle d'US Gold,
par exemple. Le développement de la firme a été avant tout basé sur la recherche de débouchés sur des marchés
souvent fort éloignés comme les États-Unis. Choix logique lorsque l'on sait que le marché européen voit ses
ventes de machines ralentir (situation similaire à celle du marché américain en 1985) alors qu'aux États-Unis,
le taux de croissance du marché s'avère porteur de bien des espérances...
Les implications
Voici donc le décor planté. Mais, quelles sont les implications concrètes de cet accord ? Dans un premier temps, abordons
le problème Ubi Soft. On se souvient que cet éditeur français a signé un accord avec Epyx concernant la licence
en édition pour les États-Unis d'un nombre impressionnant de programmes développés en France par Ubi.
La validité de ce contrat n'est a priori pas remise en cause par la fusion d'Epyx et d'Infogrames. Cela montre
toutefois qu'Ubi Soft n'est considéré par le gérant yankee que comme un partenaire parmi d'autres en mesure
d'apporter un plus ponctuel au niveau du catalogue de produits.
Les choses se compliquent toutefois lorsque l'on étudie plus avant les buts de la fusion. Le premier objectif concerne
la France. A terme, la fusion va permettre à Epyx et à Infogrames de créer une structure de distribution en France. De manière
plus générale, cet objectif est annoncé comme étant valable aussi pour l'Europe. Dans ce contexte, comment seront
distribués en France et en Europe les programmes Ubi sachant qu'ils existent au catalogue Epyx ?
Autre problème pour Ubi : si la structure de distribution Epyx-Infogrames s'avère performante, la tentation serait grande
de l'utiliser. Mais, n'oublions pas que Guillemot International, gros distributeur français, est derrière Ubi. Belle
contradiction en perspective puisque deux sociétés d'un même groupe parviendront peut-être à avoir des intérêts divergents !
Affaire à suivre...
D'une manière plus générale, l'accord Epyx-Infogrames concrétise la volonté de chacun d'effectuer une véritable percée
au Japon ! Ce marché constitue désormais un passage obligé pour tout éditeur désirant acquérir une véritable stature à
l'échelle internationale compte tenu de l'importance des consoles de jeux japonaise. Or, les créateurs de ces dernières
restreignent le nombre de sociétés de développement actives sur console par le biais de coûteuses licences... Percer
sur ce marché ne sera pas simple mais il s'agit, à n'en pas douter, d'un beau défi !
Dernière implication de l'accord Epyx-Infogrames : la création du futur premier groupe d'édition mondial en matière de
jeux sur micros mais aussi de parvenir à la constitution d'un groupe d'édition multimédia international. Pour parvenir à
cela, Epyx et Infogrames vont dans un premier temps favoriser les contacts entre les équipes de développement. Rappelons
que ce groupe dispose d'un certain savoir-faire en matière de télématique ou encore de jeux vidéo à base de magnétoscope.
Ce dernier élément est d'ailleurs le point de départ du véritable élément multimédia de demain le CD-I.
Nous le voyons, cette association mûrement réfléchie et tournée vers l'avenir constitue une véritable reconnaissance
pour Infogrames. Bravo !
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