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Un lecteur de disque amovible, concurrent au Jaz d'Iomega Presque deux ans après l'annonce officielle de son lancement, le SyJet, lecteur de disque amovible de grande capacité de SyQuest, est enfin disponible. Rapide et silencieux, le modèle SCSI interne pour PC fonctionne à merveille avec l'Amiga, tout comme sous ShapeShifter. Un SyJet monté dans une baie 5"1/4 Un SyJet version externe En dépit d'un retard "kolossaaal", SyQuest a finalement réussi à mettre au point son bijou, laissant pourtant une belle part de marché à Iomega dont le lecteur Jaz (1 Go) a déjà séduit de nombreux utilisateurs. L'avènement de nouveaux supports numériques comme le Digital Video Disk (5,2 Go en réinscriptible) et le CD-RW (CD réinscriptible) va indubitablement renforcer la concurrence face au SyJet. Autant dire que les acheteurs potentiels vont avoir l'embarras du choix et, devenus quelque peu méfiants, ils ont pris l'habitude de différer leurs achats de quelques mois, afin de mieux pouvoir comparer les avantages et inconvénients des nouveaux produits arrivant sur le marché. Même si SyQuest a déjà eu des problèmes avec ses produits précédents (1), il dispose encore d'une bonne image de marque auprès des professionnels de la publication. Heureusement, le SyJet, plus gros lecteur de disque amovible à technologie Winchester actuellement disponible sur le marché grand public, ne manque pas d'atouts pour convaincre. Voyons cela en détail. Différentes versions Le SyJet est disponible en version SCSI interne ou externe pour Mac ou PC. Les différences se situent au niveau des logiciels (2) fournis : utilitaires sur la cartouche pour Mac, pilotes et utilitaires sur disquettes pour PC. Des versions sur port parallèle et E-IDE (tous deux pour PC) sont également prévues. Mais revenons plus précisément sur la version interne "PC" du lecteur. Présentation La version interne du SyJet a exactement la même taille qu'un lecteur de disquette 3"1/2, ce qui permet de le monter dans un emplacement standard. Le lecteur est fourni avec une baie de montage 5"1/4 (+ visserie), afin de répondre à tous les cas de figure lors de l'installation dans le boîtier de l'ordinateur. Pour les possesseurs d'Amiga 3000 "desktop", il est préférable de mettre le lecteur dans une baie SCSI externe (boîtier avec alimentation autonome) ou d'acquérir un SyJet externe. Vu sa taille, la face avant du lecteur est plutôt sobre : un bouton oval pour demander l'éjection de la cartouche et une LED bicolore verte/orange. Conformément à l'annonce de SyQuest, le classique levier servant à éjecter le média a enfin disparu. La cartouche, une fois insérée, est complètement cachée par un volet en plastique à ouverture verticale ; celui-ci se manipule aisément par simple appui sur le renfort central. Le moulage en plastique et la taille des charnières sont d'apparence plutôt fragile ; il est préférable de retirer les gants de boxe avant d'utiliser le lecteur. Ce volet évite toutefois que l'air aspiré par le ventilateur de l'ordinateur ne traverse le lecteur (3). Voir photo ci-dessous. Installation matérielle Après avoir sélectionné à l'aide des cavaliers le numéro d'ID (4 par défaut) et l'activation éventuelle des terminateurs, fixez le SyJet dans un emplacement pour périphérique. Le lecteur se relie à la chaîne SCSI comme un vulgaire disque dur interne. Connectez la nappe SCSI et l'alimentation au lecteur, c'est terminé. Conseil : installez le SyJet au milieu de la chaîne SCSI, cela vous évitera de retirer les terminateurs d'un autre périphérique et d'activer ceux du SyJet (5). Pour ceux qui souhaitent néanmoins installer le lecteur en bout de chaîne, sachez que les terminateurs actifs du SyJet conviennent pour une chaîne SCSI-1 ou SCSI-2 (compatibilité descendante de la norme). Le connecteur SCSI du SyJet "interne" est identique à ceux des disques durs standard Après avoir démarré l'Amiga, j'insère délicatement une munition, euh pardon, une cartouche dans le SyJet (face arrondie vers le lecteur). Jetez donc un coup d'oeil au manuel pour bien effectuer cette opération. Contrairement à l'insertion d'une disquette, c'est à vous que revient la tâche de plaquer la cartouche vers le bas, en appuyant sur le renfort situé à l'arrière. Après quelques insertions, cette opération s'effectue d'une seule main, en maintenant le volet avec un doigt. La cartouche insérée, on entend un petit "bip" et la LED se met à clignoter en orange, signalant la mise en rotation des plateaux. Le lecteur est prêt à l'emploi lorsque la LED devient verte (dix secondes après l'insertion du média). Tentons immédiatement une éjection de la cartouche en appuyant sur le bouton de la face avant : le lecteur émet un "bip" court et la LED se met à clignoter en orange. L'éjection, genre "boulet de canon" a lieu quelques secondes plus tard. La LED s'éteint et le SyJet émet trois "bip" longs, signalant ainsi que la cartouche peut être complètement retirée du lecteur. Simple et pratique. Ciel mon logiciel Ayant acquis la version PC du SyJet, les logiciels fournis sont inutilisables sur Amiga (6). Toutefois, HDToolBox (dans SYS:Tools), reconnaît d'emblée le périphérique ; on observe un petit délai de cinq secondes lors de l'examen de l'ID du lecteur (contrôleur SCSI interne à l'A3000 seulement). La lecture des paramètres du disque ("Change Drive Type", puis "Define New" puis "Read Configuration") exige la présence d'une cartouche dans le lecteur. Le partitionnement et le choix des noms de volumes ("Partition Drive") se font sans difficultés majeures. Terminez votre travail sous HDToolBox par un classique "Save changes to drive" avant de redémarrer votre ordinateur (sans éjecter la cartouche). Au prochain démarrage, les partitions créées apparaissent, il ne reste plus qu'à les formater et à leur donner un nom logique. En FFS standard, la capacité formatée est de 1429 Mo. Bien que ma cartouche était initialement formatée PC, aucun formatage bas niveau n'a été nécessaire. D'après le manuel, toutes les cartouches sont livrées avec la protection d'écriture désactivée (7). Le SyJet reconnu par HDToolBox Partitionnement en dix volumes Lorsque le SyJet est connecté au contrôleur CyberSCSI MKII (8), les icônes des volumes apparaissent et disparaissent du Workbench au gré de l'insertion et l'éjection de la cartouche : on a l'impression de jongler avec une disquette (qui peut contenir plusieurs partitions). Un arrêt du moteur (voir paragraphe suivant) fait également disparaître du Workbench l'icône de chaque partition valide de la cartouche courante. Les problèmes de double réinitialisation et de mauvaise gestion des partitions lors de l'insertion/extraction du média sont - à mon avis - causés par le pilote SCSI de la ROM Amiga : il semble nettement moins évolué que celui écrit par Phase 5. Ainsi, le montage automatique des partitions du média qui vient d'être inséré dans le lecteur (par lecture du Rigid Disk Bloc) ne fonctionne pas. De même, la gestion de l'insertion/extraction (diskchange) n'est qu'imparfaitement implémentée : seule la première partition dispose d'un diskchange automatique. Les utilisateurs qui ont des problèmes du même acabit avec des lecteurs de disques amovibles devraient s'interroger sur la qualité du pilote SCSI qu'ils utilisent. Veille active Le SyJet dispose également d'un mode de mise en veille automatique qui s'active au bout de 30 minutes (valeur par défaut). Cette mise en veille s'apparente plutôt à une mise au ralenti : la vitesse de rotation des plateaux est simplement diminuée. La LED en face avant reste verte (lecteur disponible) et les icônes des partitions restent sur le Workbench. Au prochain accès disque, le temps de réponse passe à cinq secondes, temps nécessaire aux plateaux pour retrouver leur vitesse nominale. Ce mode de veille a un énorme avantage par rapport à d'autres lecteurs de disque amovible qui arrêtent complètement le moteur : les partitions restent accessibles à tout moment. Commande par logiciel : avis aux programmeurs N'ayant pas accès à Enterre-Net, je ne peux pas vous parler d'un quelconque logiciel Amiga adapté au réglage des paramètres du SyJet. Voyons donc ce que nous dit le manuel concernant les utilitaires disponibles sur PC : ils permettent d'activer/désactiver de nombreuses fonctions dont : la protection en écriture des cartouches (10), l'émission des sons (bip), l'utilisation du bouton d'éjection manuel, le mode veille (avec réglage d'un délai personnalisé). Par ailleurs, il est possible de sélectionner le mode de vérification de l'écriture, de nettoyer les têtes de lecture et de recharger une nouvelle version du micrologiciel (11). Le mode de vérification de l'écriture est activé par défaut : lors d'une écriture sur le disque, le SyJet vérifie la validité de la donnée en relisant celle-ci immédiatement après l'avoir inscrite. Selon l'utilisation à laquelle est destiné le SyJet, il est possible de choisir entre une sécurité accrue ou un taux de transfert plus important. La documentation parle également d'un mode AV (Audio-Vidéo) qui garantit un flot continu des données. Ce mode semble n'être accessible que sous Windows (3.11 et 95) et ne doit être activé qu'en lecture. Je ne suis pas certain que ce mode AV soit réellement une commande destinée au SyJet : il est tout à fait possible que le lecteur soit toujours AV (comme certains disques durs), mais qu'il faille modifier le pilote SCSI de Windows pour garantir le traitement d'un flot continu de données. Comme vous pouvez le constater, le SyJet est un lecteur qui dispose de nombreuses options de configuration. Au moment où vous lirez ces lignes, j'ose espérer que quelques programmeurs chevronnés se seront déjà mis au travail pour nous réaliser un partagiciel (voire gratuiciel) qui permette de régler toutes les fonctions du SyJet. Toutefois, l'éjection automatique des cartouches et la commande marche/arrêt du moteur (rien à voir avec le mode veille), sont déjà opérationnelles : pour cela, choisissez un utilitaire du genre SCSISwitch (Aminet Set 2a ; gratuiciel) ou Control1 (Aminet util/cdity ou Aminet Set 4a ; partagiciel 30 $). Le programme UnitControl2 fourni avec le contrôleur CyberSCSI MKII convient également pour ces opérations simples. Évitez toutefois de demander l'éjection de la cartouche après avoir mis le moteur du disque à l'arrêt : une nouvelle insertion de la cartouche ne fera pas démarrer le lecteur car le SyJet garde la commande "moteur éteint" en mémoire. Cohabitation matérielle Le SyJet fonctionne correctement avec les contrôleurs SCSI-1 et SCSI-2 mis en oeuvre pour ce test (voir rubrique "configuration de test"). Il gère le mode synchrone du bus SCSI ainsi que la resélection. Son fonctionnement en milieu comme en bout de chaîne SCSI, seul ou associé à d'autres périphériques, s'est effectué sans problèmes. Notez toutefois que le lecteur est plutôt gourmand en énergie : il consomme deux à trois fois plus qu'un disque dur de capacité comparable (valeurs constructeur). Tests de vitesse Toutes les mesures présentées ci-après, ont été effectuées à l'aide du contrôleur CyberSCSI MKII. Tous les caches du 68060 ont été activés. Le SyJet est le seul périphérique relié à la chaîne SCSI-2, le mode resélection a été désactivé. Les tests ont été effectués sur des partitions FFS et les transferts de données sont de type asynchrones puis synchrones. Le contrôleur CyberSCSI permet d'optimiser le taux de transfert des données synchrones en choisissant la vitesse du bus (en Mo/s) et le nombre d'octets par opération de transfert. Ainsi, pour le SyJet, la vitesse du bus doit être de 7 Mo/s et le transfert doit s'effectuer par groupe de neuf octets (valeurs trouvées expérimentalement). Le gain marginal que l'on peut obtenir en réglant des valeurs encore plus élevées est négligeable; on a atteint la limite supérieure des performances de l'interface SCSI du SyJet. Les différents tests ont donné les résultats suivants. SysInfo annonce 3,23 Mo/s en asynchrone et 5,20 Mo/s en synchrone. Les tests réalisés à l'aide de DiskSpeed 4.2 ont fait l'objet d'une procédure particulière : afin de mettre en évidence la variation du taux de transfert sur toute la surface du disque, la cartouche a été formatée en 10 partitions égales de 142 Mo, appelées P0 à P9. DiskSpeed peut alors évaluer chaque partition ce qui donne les résultats représentés sur les graphiques "Transfert Asynchrone" et "Transfert Synchrone". Pour ce test, on a choisi un tampon de 262 144 octets aligné en 32 bits (LONG) situé en mémoire Fast (MEMF FAST). L'importante différence de vitesse entre la lecture et l'écriture des données s'explique par le fait que le SyJet est livré avec le mode "vérification d'écriture" activé. Ainsi, la relecture systématique de chaque octet inscrit, diminue considérablement le taux de transfert en écriture. La désactivation de la "vérification d'écriture" permettra vraisemblablement d'atteindre 3 Mo/s. En attendant, seules les opérations de lecture profitent réellement du bus SCSI fonctionnant en mode synchrone (au moins 0,5 Mo/s plus rapide que le transfert asynchrone). Même punition que sous Amiga : je ne dispose d'aucun utilitaire spécifique au SyJet. Une partition AmigaDOS du SyJet est convertie en partition dédiée Mac (rubrique "Volumes/Disques...") dans la fenêtre de configuration de ShapeShifter. N'oubliez pas de cocher le gadget "Amovible" car cette information ne semble pas être transmise automatiquement. Au lancement, Mac OS demande à initialiser la partition ; le formatage est hélas bien plus lent que sous Amiga. De plus, on doit attendre que cette opération soit terminée pour enfin avoir accès au Mac. Comme sous Amiga, la gestion de l'icône de la partition reflète la présence (ou l'absence) de la cartouche (testé avec contrôleur CyberSCSI). Les taux de transfert inférieurs à ceux du disque dur utilisé habituellement se remarquent plus facilement sous Mac OS (12). Toutefois, le SyJet reste parfaitement utilisable avec ce système d'exploitation. Les tests de vitesse effectués à l'aide du logiciel System Info 3.1.3 (Symantec) attestent de performances légèrement supérieures au disque dur interne d'un Quadra 950. Ci-dessous, un test comparatif du SyJet sous ShapeShifter. Valeurs indiquées en ko/s (sauf colonne "Total"). Le SyJet pour quoi faire ? Avec ses excellentes caractéristiques, le SyJet est réellement un lecteur extrêmement versatile, et je suis certain que vous lui trouverez de multiples domaines d'utilisation. Il convient parfaitement pour la sauvegarde d'un disque dur (backup), le transport et/ou l'échange de données, l'extension de la capacité de stockage d'un ordinateur, la création d'environnements de travail indépendants et personnalisés, la sécurisation des données (copies multiples disposées en des lieux différents). Il va également servir pour l'enregistrement audio, la vidéo numérique (mode écriture rapide activé), la création d'un master pour l'enregistrement d'un CD, l'accélération des taux de transfert pour des données issues d'un CD (en copiant temporairement tout le contenu du disque sur la cartouche). Pour ma part, je vais enfin mettre au grenier les centaines de disquettes qui m'encombrent depuis des années: tout devrait tenir sur deux cartouches ; sans compactage ! Pour mémoire, rappelons que 1,5 Go (1,43 Go formaté) cela correspond grosso modo à :
Fiabilité et sécurité Ayant rédigé cet article seulement quelques jours après l'acquisition du SyJet, je ne peux vous parler décemment de sa fiabilité (jusqu'à présent tout se passe bien). Indépendamment du média amovible utilisé (cartouches magnétiques type Winchester, disque magnéto-optique, CD enregistrable de type WORM, bandes magnétiques), la double sauvegarde reste indispensable pour les données que l'on ne peut pas perdre. Pour les médias partitionnables, une sauvegarde indépendante du Rigid Disk Block (RDB) sur disquette n'est pas superflue. Les logiciels RDB-Salv et DSBackup (tous deux sur le CD "Amiga Repair Kit") s'accommodent très bien de cette tâche. Conclusion Compact, rapide et d'un coût raisonnable, le SyJet est un lecteur de disque amovible agréable à utiliser qui s'adapte bien à l'environnement Amiga. L'absence de logiciel spécifique pour la gestion du lecteur permet néanmoins une utilisation sans contrainte. Nul doute que les programmeurs Amiga sauront nous écrire les outils adaptés pour exploiter toutes les fonctionnalités de ce périphérique. En somme, le SyJet complète efficacement - et par le haut - la gamme de produits "disques amovibles" disponibles pour les ordinateurs personnels. J'ai aimé :
A3000 (carte mère rev 9.01) avec modification INT2 sur port processeur, Kickstart 3.1 (40.68), CyberStorm MKII 68060 à 50 MHz, mémoire : 46 Mo (32+12+2), contrôleur SCSI-1 interne A3000 : WD33C93 rev. 08 (Western Digital), contrôleur SCSI-2 CyberSCSI MKII (directement relié à la carte 68060), pilote pour CyberSCSI MKII : rev. 8.1 (sauvegardé dans la Flash EPROM de la carte accélératrice). Périphériques SCSI associés : Quantum P105S SCSI-1 (100 Mo), Quantum LP52S SCSI-2 (50 Mo), Seagate ST32171N Barracuda Ultra-SCSI (2 Go), CD-300 SCSI-2 (lecteur de CD de type Sony CDU-8003A). ShapeShifter : ShapeShifter rev. 3.7, Mac OS rev. 7.5.1, ROM Mac : 1 M0 (Quadra 700). Notes :
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