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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Test de Supremacy: Your Will Be Done
(Article écrit par Cyrille Baron et extrait de Joystick - décembre 1990)
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Sans être complètement mégalo, avouez quand même que ça vous plairait de conquérir un univers. Grâce à Melbourne
House, c'est dans le domaine du possible.
Amis de la simulation économique et du jeu de stratégie à grand spectacle, bonjour ! Oui, je sais, en général,
les jeux de stratégie sur micro-ordinateur sont casse-pieds, difficiles à comprendre et moches. Quant aux jeux
de simulation économique, ils sont au moins aussi casse-pieds, difficiles et moches que les précédents. On
imagine ce que peu donner un croisement des deux. Eh bien non, on a tort d'imaginer ça. Certes, je ne vous
cacherai pas que Supremacy est difficile, complexe, même. En revanche, j'interdis à quiconque de le trouver
casse-pieds et moche.
Posons le décor : Epsilon, un univers situé aux frontières de l'infini, c'est-à-dire assez loin de tout ce qu'on
peut connaître, se trouve en état de dépendance vis-à-vis de quatre systèmes planétaires. Ces quatre systèmes
doivent être envahis et contrôlés à tout prix par le chef suprême : vous. Naturellement, les formes de vie qui
disposent d'une base dans lesdits systèmes ne l'entendent pas de cette oreille (pour autant que des Wotoks, des
Smines, des Krarts ou des Roms en aient, des oreilles) et il va falloir les combattre et s'installer.
C'est là que la notion de stratégie et d'économie pointe le bout de son nez puisqu'il va falloir apporter la vie
sur des astres morts afin de les peupler mais aussi investir les planètes ennemies (dès que le jeu commence,
lui aussi essaye de coloniser les planètes vierges). En fonction de l'univers, il y a de 8 à 32 mondes à
gérer ! Soit dit en passant, commencez par le monde des Wotoks, le plus facile. Bon, je vois que l'auditoire
commence à être fasciné, il est temps d'expliquer comment les choses se passent.
Alors voilà, au terme d'une présentation animée de toute beauté et après avoir choisi le monde à envahir, on
se retrouve sur la base de départ. L'écran, véritable centre de contrôle, contient plusieurs icônes permettant
d'agir sur le ou les mondes. A l'aide de l'icône de gouvernement, il va s'agir de consolider le monde déjà
existant : population, moral, ressources énergétiques et alimentaires, démographie en pourcentage,
etc. Commencez donc par baisser les taxes à 35%. Très vite, le moral de la population va monter, elle va faire
plein de bébés, donc, plein de soldats. Oui, je sais, c'est dégueulasse mais l'économie marche comme ça et de
toute façon, ce n'est qu'un jeu. Qui dit plus de civiles dit plus de nourriture consommée. Pour produire
de la nourriture, on clique donc sur l'icône qui permet d'acheter du matériel et on se procure une station
horticole. Ensuite, on va à l'aire d'arrimage et on enrôle un équipage. On clique sur "surface de la planète"
puis sur "on/off" et voilà la station qui commence à produire de la nourriture.
Bon, maintenant, même manoeuvre pour le minerai : on achète une station minière, on y met de l'équipage, on
commence l'exploitation et zou ! Euh, en général, c'est à ce moment qu'on s'aperçoit que ces engins consomment
beaucoup d'énergie. Pas de problème, il suffit d'acheter deux satellites générateurs solaires que l'on met sur
orbite au moyen de l'écran de navigation. Maintenant, allez sur l'icône représentant un poing gris et engager
200 hommes dans quatre sections et choisissez d'envahir la planète la plus proche. Gasp ! C'est un astre mort.
Pas de panique : achetez un processeur d'atmosphère et mettez-le en orbite. Une fenêtre de l'écran principal montre
la surface de la planète. Très vite, de grandes flammes balayent le sol et peu de temps après, un message vous
informe que la planète est désormais habitable.
Ensuite, suivant vos moyens, équipez les hommes en armes et matériel. Bon plan, les militaires ne consomment pas
de nourriture de la base. Le reste est tout bête, il suffit d'acheter un croiseur, de mettre les hommes dedans, de
les envoyer sur la planète et enfin de les débarquer. Revenez à l'écran principal et vous aurez la surprise de voir
la fenêtre montrant la planète s'animer. En moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, de merveilleux bâtiments
attesteront de la présence d'une civilisation avancée. C'est là que les problèmes (re)commencent : il va falloir
acheter de quoi produire de la nourriture, de l'énergie et tout et tout.
Vous voilà avec deux planètes sur les bras. Il ne vous reste plus qu'à continuer à vous occuper de tous ce beau monde
et à en conquérir d'autres, de mondes, justement. Dans le même temps, les vilains en font autant et au fur et à mesure
de leur progression, le visage de leur chef envahis l'écran de contrôle. Essayer de mourir une fois, au moins (fastoche),
histoire de profiter de la séquence animée de fin. Voilà, en gros, le principe du jeu. A cela viennent s'ajouter quelques
subtilités : par exemple, il se produit aléatoirement des catastrophes qui échappent au contrôle du joueur et rajoute
un peu de piment. Au menu, tremblements de terre, explosion des réserves de méthane (c'est comme ça que j'ai perdu 25 000
habitant d'un coup !) et autres joyeusetés du même acabit.
Citons également les options permettant, par exemple, de cryogéniser les habitant en surnombre, de transférer les
fonds d'une planète à l'autre, de faire du commerce avec ses propres mondes et surtout de combattre les méchants.
A ce sujet, sachez que les séquences de combat sont très "jeu de rôles" donc assez transparente pour l'utilisateur.
Il n'y a pas de combats grandioses, l'ordinateur se contente de vous informer de la progression des forces en présence.
Pour avoir joué plusieurs jours d'affilée, je vous promets qu'il s'agit en fait d'un soulagement car gérer plusieurs
(dizaines) de mondes de manière efficace est suffisamment complexe et passionnant pour qu'une partie d'arcade ne vienne
tout gâcher.
Reprenant ce que je disais au début, j'insiste sur le fait que ce logiciel n'est absolument pas casse-pieds.
Tout au plus peut-on le qualifier de complexe, pas de compliqué. Cette nuance est la frontière qui sépare "prise de tête"
et "gymnastique intellectuelle". Mais où vais-je donc pêcher d'aussi jolies conclusions ?
Le moins qu'on puisse dire, c'est que le graphisme de la chose est une pure merveille : style des vaisseaux impeccable,
couleurs et dégradés sans bavure. Même remarque en ce qui concerne le son - musique et bruitages - qui renforce l'ambiance.
Les animations, un peu saccadées parfois, sont tout de même remarquables. Seule note de discorde en ce qui concerne la
documentation française : on sent que l'éditeur anglais s'est vraiment pris la tête pour faire un mode d'emploi d'une
centaine de pages digne de ce nom mais à l'arrivée, on se retrouve avec une feuille qui se contente d'expliquer en quatre
langues à quoi servent les icônes, mais pas comment ni pourquoi l'on doit s'en servir. Une fois de plus, l'importateur
a saccagé le boulot de l'éditeur. Bof, c'est devenu tellement courant.
Nom : Supremacy: Your Will Be Done.
Développeurs : Probe Software.
Éditeur : Melbourne House.
Genre : jeu de stratégie.
Date : 1990.
Configuration minimale : Amiga OCS, 68000, 512 ko de mémoire.
Licence : commercial.
Prix : 300 FF.
NOTE : 8,5/10.
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