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Je suis impressionné par le nombre de lecteurs qui m'ont contacté dans le but d'obtenir mon aide pour "se lancer" dans la diffusion des programmes du domaine public. La chose qui me fait le plus plaisir c'est que la quasi-totalité de ceux qui ont demandé mon aide, se sont adressés à moi surtout pour connaître la "réglementation" afin de la respecter. Cela fait honneur à mes lecteurs car ils montrent qu'ils ont compris l'esprit du PDS (Public Domain Service) et de l'action que je mène. Ils désirent répandre et "perpétuer" mon soutien à l'Amiga avec la même philosophie "amigale" et du sérieux, qu'en un peu plus de deux ans, je suis arrivé à donner dans ce domaine bien précis. Au bénéfice de tous ceux qui désirent se lancer dans la diffusion des programmes PDS, voilà donc les règles de base qui vous assisteront dans cette "activité". Tous ceux qui les respecteront pourront compter sur mon assistance. Afin de mieux comprendre les "règles du jeu" il faut tenir compte de trois facteurs de base qui interviennent dans cette formule de distribution :
En ce qui concerne le prix, le problème est vite liquidé car, tel qu'il est précisé un peu partout, il doit s'agir d'un montant "approprié à couvrir les frais de duplication, d'expédition et du support magnétique". Cela bien sûr dans le cas le plus répandu d'un "service tout compris". Des clubs américains offrent par exemple le service de duplication sur les disquettes envoyées par leurs membres. Dans ce cas-là, il est évident que le prix devra être réduit en proportion du prix du support magnétique. Moi aussi, une fois, j'ai offert cette possibilité (duplication sur vos disquettes) mais j'ai arrêté pour plusieurs raisons que j'ai déjà expliqué dans le passé, il s'agit d'un système pas pratique avec beaucoup d'inconvénients. Important : quand vous calculez le prix auquel vous songez vendre vos disquettes PDS n'oubliez pas que l'Amiga exige des vraies disquettes double-face double densité et celles-ci doivent être impérativement marquées "Double-Sided". Dans le passé, j'ai déjà écrit plusieurs fois au sujet de ce problème et à propos de vraies et fausses disquettes double-face. Voyez donc mes articles précédents sur cet argument. A la place de la distribution "physique" des disquettes un autre système de diffusion des programmes PDS consiste à offrir la possibilité de le télécharger. Aux États-Unis, il paraît qu'il y a plus de 400 BBS (Bulletin Board System) dédiés à l'Amiga. Ici en France, le système classique est à base de "serveur Minitel". Ici la discussion sur le prix est plus complexe car le prix de la connexion est très variable. La plupart des BBS américains offre leurs services gratuitement (du moins à leurs membres). Les gros serveurs américains, dont le service est payant, offrent, en principe, le téléchargement des programmes PDS au minimum de leurs tarifs. Ici en France, en prenant le Minitel comme base de repère, on peut dire que sont "OK" tous les services sur le 36.13 et 36.14, tandis que dans le cas du 36.15 le coût du téléchargement des programmes les plus longs pourrait devenir discutable. Du moins compte tenu que cela dépasserait le prix du même programme sur disquette expédié par la poste. Toute autre diffusion au-delà du 36.15 (16, 17, etc.) doit être considérée "en dehors de l'esprit PDS". Le prix n'est pas le seul indice (ni forcément le plus important) dont il faut tenir compte. En effet, la plupart des auteurs qui offrent leur contribution au domaine public demandent qu'aucune exploitation commerciale ne soit faite. Cela demeure valable même s'il n'est pas expressément stipulé dans la notice du droit d'auteur. Il est bien évident que, qui a une disquette PDS peut en faire cadeau à un ami, qui à son tour pourra permettre lui aussi à tous ses amis de dupliquer cette même disquette autant de fois qu'ils désirent. Dans ce cas, il est bien évident qu'il n'y a pas d'exploitation commerciale. Même si le "passage de particulier à particulier" reste classique, le système de diffusion le plus répandu se base sur les groupes d'utilisateurs. Qu'il s'agisse de club, de groupe d'utilisateurs, d'organisations à but non lucratif, quelle que soit leur structure juridique, on parle toujours de structures dont le but est bien celui de "faire circuler l'information", assister ses membres, etc. On pourrait dire que dans le cas de clubs d'informatique, la distribution des disquettes PDS est l'activité reine du club. En revanche, toutes organisations commerciales qui exercent une activité lucrative tel que : magasins, maisons d'éditions, sociétés de vente par correspondance (et même s'ils perdent de l'argent plutôt d'en gagner - cela ne change rien) ne devraient pas distribuer les disquettes PDS car ils en feraient une exploitation explicitement commerciale du travail de quelqu'un d'autre (l'auteur du programme). En lisant la publicité dans les revues américaines, vous aurez bien remarqué que dans la totalité des cas, les magasins ne vendent "jamais" les disquettes du domaine public, disquettes qui sont proposées seulement par des clubs et des organisations à statut spécial. Pour faire un exemple : un club qui propose les disquettes PDS à 12 dollars est dans les règles du PDS, tandis qu'un magasin qui les propose à 2 dollars ne l'est pas. Ce n'est pas une question de prix, mais de structure juridique : la vente faite par un magasin correspond à une exploitation commerciale, en conséquence ce n'est pas conforme aux règles PDS, ce que n'est pas exactement ce que les "auteurs PDS" souhaitent. Un magasin peut toujours se constituer une logithèque PDS pour inciter les clients aller copier les disquettes chez lui gratuitement (il pourra toujours gagner de l'argent en demandant d'acheter les disquettes vierges chez lui). Même dans le cas des serveurs donc, il faut voir qui offre le service. Le serveur d'un club c'est oui, le serveur d'une organisation commerciale est discutable. Diffusion Voyons maintenant les modalités de diffusion. Avant tout il faut respecter le travail et la volonté des auteurs. En cas de doutes, lisez toujours ce que le programmeur a écrit. Dans le cas d'une disquette avec des oeuvres faites par plusieurs programmeurs, c'est la volonté la plus restrictive qui prévaut. C'est-à-dire : un auteur autorise tout le monde à copier son programme, un autre pose des restrictions, par exemple : pas de distribution par serveur. Dans ce cas, c'est la volonté du deuxième qui règle la distribution de la disquette. De toute façon, vous serez tranquilles avec votre conscience si vous respectez les règles suivantes :
Jusqu'ici nous avons parlé en général de programmes du domaine public. Dans le sens le plus large j'y comprends aussi les programmes partagiciels, gratuiciels, démos, diaporamas, sous droit d'auteur ou non, qui peuvent être librement distribués. N'oubliez pas, en revanche, qu'un programme garde son droit d'auteur même si vous en faites la duplication gratuite. Le fait qu'il soit domaine public ne vous autorise pas à l'inclure dans un produit commercial. Pour cela, vous aurez toujours besoin de l'accord écrit de l'auteur. En revanche, un programme gratuiciel reste toujours gratuiciel, peu importe les modifications éventuelles que vous pourriez lui apporter. Le fait d'ajouter une traduction, des instructions, ou d'y ajouter une routine ne vous accorde pas l'exclusivité de la redistribution ! Modalités de diffusion Voyons maintenant le côté pratique. La plupart des programmes PDS pour Amiga sont déjà organisés en collections. La série la plus connue est celle organisée par Fred Fish même s'il y en a plein d'autres. Quelques fois moi aussi j'ai eu la tentation de modifier quelques disquettes car certaines ne sont pas "user friendly" ou "bugs free" (pas assez simples ou sans bogue). Une disquette, surtout si elle fait partie d'une collection bien précise, représente un point de repère pour l'utilisateur. Si tout le monde commence à modifier le contenu d'une disquette, l'utilisateur tomberait vite dans la confusion la plus totale. Il deviendrait absurde si la Fish #69 (ou n'importe quel autre numéro) distribuée par le tel club ou tel autre, serait différente de celle originale distribuée par Fred Fish. Même si meilleure, une série modifiée constitue toujours une source de confusion. C'est pour cette raison que je distribue toujours les disquettes à l'état d'origine. Pour cette même raison je vous conseille d'en faire autant. De cette façon un utilisateur pourra être sûr du contenu d'une certaine disquette, peu importe où il la commande. L'approche est tout à fait différent pour qui organise sa propre collection. Par exemple vous pourriez chercher des programmes bien précis (jeux, utilitaires ou autres), les déboguer et les organiser en collections. Dans ce cas n'oubliez pas d'indiquer leur origine afin que les personnes intéressées ne tombent pas sur des duplications inutiles (à ce propos : ne changez jamais le nom original d'un programme ou d'une disquette ; cela permettra à l'utilisateur d'avoir un repère bien précis et de ne pas acheter des "duplications" inutiles). Si vous organisez votre propre collection en cherchant des programmes par ci et par là, faites attention à vérifier la source afin de ne pas tomber dans le piège de diffuser quelque chose qui n'est pas du tout PDS (à titre d'exemple sachez que des pirates ont changé le droit d'auteur d'un jeu en mettant à la place un avis qui, plus ou moins, disait : "ceci est gratuiciel, distribuez-le à tout le monde, pas de droit d'auteur !"). Il faut aussi faire attention à ne pas tomber dans le piège du "droit d'auteur indirect". Imaginez que vous préparez un diaporama avec musique de fond. Si vous l'organisez avec des images numérisées de "PlayBoy" et le son numérisé d'un disque de "Madonna" votre programme pourra même être "domaine public" mais pas son contenu qui appartient aux respectives maisons d'édition. En cas de doute référez-vous toujours aux lois sur le droit d'auteur qui s'appliquent quel que soit leur "support" physique (disquettes inclues...). Soyez sûr, donc, de ce que vous faites, mais si à tout hasard il vous arrive de distribuer quelque chose qui n'est pas PDS, diffusez immédiatement et avec le maximum de publicité un appel à effacer la disquette "incriminée". Cela pourra éventuellement prouver votre bonne foi. Vous aurez remarqué jusqu'ici que je n'ai pas fait aucune référence aux normes juridiques ou à la loi en général. Cela était intentionnel. En effet, l'esprit amigale établi entre mes lecteurs devrait suffire à faire ainsi que qui est sincèrement intéressé à promouvoir la diffusion du domaine public sera le premier à respecter les règles. Ce sont des règles de bonne foi, plus fortes, d'après moi, que n'importe quelle loi ou autre règle écrite. Au-delà de toutes considérations juridiques, le non-respect de la bonne foi et du "fair play" qui est à la base de la formule PDS serait une sorte de trahison à la philosophie d'amitié que je suis arrivé à répandre parmi les utilisateurs de cette merveilleuse machine qui est l'Amiga. Vous pourriez avoir le courage de me trahir (et encore j'en suis pas sûr), mais auriez-vous le courage de la trahir "elle" ? Dans un prochain article, je vous donnerai des conseils pratiques et utiles pour "monter votre service PDS".
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