Obligement - L'Amiga au maximum

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En pratique : Quels langages pour développer sous AmigaOS ?
(Article écrit par Mathias Parnaudeau - décembre 2001)


Quasiment tous les langages existent sous AmigaOS : COBOL, Fortran, Modula, Ada, Eiffel... mais aussi les plus typiques E et ARexx. Nous allons seulement parcourir ici les grandes familles, histoire de débuter la programmation système en choisissant une valeur sûre. Les connaissances acquises suffiront à s'attaquer à des langages plus particuliers si vous le souhaitez.

Nous avons retenu cinq familles, à savoir : C/C++, Assembleur, BASIC, Java, inclassables. Ils ont tous leurs particularités (langage à objets, difficulté d'apprentissage, disponibilité, efficacité, etc.). Après une brève description de chacun, vous devriez pouvoir vous faire un avis sur le plus adapté à vos besoins et à vos compétences.

Nous citons à chaque fois des outils avec la mention "pour mémoire". Il s'agit de rappeler leur existence mais bien que pourvus d'avantages, nous vous conseillons de ne plus les utiliser. Ils sont soit indisponibles, soit limités... un développeur se doit de choisir et d'utiliser des outils efficaces et pour lesquels il pourra trouver assistance.

Le développement en C, C++ ou assembleur requiert les fichiers d'inclusion (fichiers texte décrivant les constantes, les paramètres d'entrée et de sortie de chacune des fonctions d'un module) pour accéder aux fonctions du système. Celles-ci sont disponibles sur le CD Developer 2.1.

Langage C/C++

Le langage C est éprouvé, et est toujours vaillant. Considéré comme langage de haut niveau, il permet toutefois de "taper dans le métal". La rigueur qu'il demande prépare à n'importe quel autre langage et sa connaissance est indéniablement un plus. Le C++ contient de riches bibliothèques de base et apporte les facilités de la programmation orientée objets, mais ajoute des notions parfois complexes (qu'on peut cependant ne pas utiliser).

SAS/C : le compilateur mythique de l'Amiga est toujours très utilisé mais n'est plus développé depuis des années. Il est rapide mais souffre de quelques bogues. Il gère partiellement le C++ et possède une extension pour la compilation PowerPC restée à l'état expérimental.

GCC : la référence multiplate-forme est très utilisée, même si son installation requiert la mise en place d'une partie de l'environnement GeekGadgets (tout ceci est expliqué ici). Assez long à la compilation car gourmand, il reste performant et digère sans problème le C et le C++.

vbcc : le concurrent, il pourrait bien se faire une bonne place sur votre système. Exclusivement sur Amiga, ce compilateur gratuit et bénéficie d'un bon soutien puisque son auteur Volker Barthelman est actif et en plus abordable pour répondre aux questions !

StormC : le seul compilateur commercial toujours soutenu. Il permet la compilation 68k et PowerPC (WarpOS) et sa dernière version utilise GCC comme compilateur, l'intérêt réside donc dans l'environnement de développement intégré pour gérer ses projets. L'avantage est de le trouver complet et prêt à installer.

Pour mémoire : DICE, HiSoftC++, MaxonC++, etc.

Assembleur

Langage de bas niveau, l'Assembleur qui manipule directement le matériel et les registres du processeur, est toujours utilisé, même si des polémiques voudraient qu'on ne lui trouve plus d'utilité. Les maîtres de l'Assembleur font figure de héros du code. Le problème sur l'Amiga réside dans la migration actuelle des processeurs 68k au PowerPC.

Devpac 3 : à l'image de SAS/C, l'illustre Devpac et ses outils s'étaient fait une excellente réputation et il comprenait une gestion et tous les fichiers d'inclusions systèmes. Réservé aux programmeurs 68k.

PhxAss : sans doute le meilleur actuellement, l'Assembleur de Frank Wille permet de générer du code 68k et PowerPC.

Barfly : avec ses outils et son fameux débogueur (soi-disant le meilleur), le bébé du très (re)connu Ralph Schmidt n'a sans doute pas le succès qu'il mériterait.

AsmPro : désormais développé en Open Source.

Pour mémoire : a68k, AsmOne, K-Seka, etc.

BASIC

Ses représentants sont principalement destinés à ceux qui veulent obtenir un résultat sans trop attendre, à ceux qui préfèrent réfléchir à l'organisation du programme plutôt qu'aux détails de sa conception. Vous n'aurez pas besoin de vous perdre dans des considérations techniques tortueuses pour créer simplement des applications étonnantes !

Blitz Basic : le nombre de bibliothèques de fonctions additionnelles (TCP/IP, MUI, chunky...) pourraient presque le maintenir au goût du jour. Facile à mettre en oeuvre, il n'est cependant pas exempt de bogues, il ne compile qu'en 68000 et ses exécutables grossissent rapidement (mise à jour de décembre 2001 : le Blitz Basic connaît un second souffle avec le don de ses sources dans le domaine public !).

Pure Basic : le vrai successeur du Blitz Basic en reprend la facilité de programmation et une syntaxe relativement proche. Il est en standard bien fourni et intégré au système, il produit du code optimisé et est même multiplate-forme (Amiga, Windows, Linux). Nous le devons au français Frédéric Laboureur.

Pour mémoire : AMOS et AmosPro.

Java

Sa présence dans cette liste peut paraître anecdotique puisqu'il manque des bibliothèques indispensables (AWT et Swing pour le graphisme et les interfaces), mais peut convenir à une étude de ce sympathique langage (notion d'objet, héritage, exceptions, machine virtuelle). Il faudra réunir, sur une machine pourvue de bonnes ressources, le compilateur Jikes d'IBM et la JVM Kaffe avec ses paquets de base. Rappelons que Java deviendra incontournable avec l'AmigaDE.

Pour mémoire : Java est encore trop jeune pour avoir de la mémoire !

Inclassables

Pourquoi inclassables ? Parce que cette partie contient deux langages à part, et radicalement différents l'un par rapport à l'autre. Il s'agit du langage E et d'ARexx. Citons aussi REBOL, par Carl Sassenrath, qui semble très prometteur même s'il reste discret...

E : le langage E se trouve uniquement disponible sur notre système, grâce au travail d'un seul développeur (Wouter van Oortmerssen) qui oeuvre toujours pour l'Amiga (Sheep). Destiné à écrire de véritables applications (comme Photogenics à ses débuts), il privilégie la programmation système à la manière du C, mais avec une approche moins ardue (sauf qu'il manque d'ouvrages pour apprendre). Peu implanté en France, vous pourrez l'acquérir gratuitement et Aminet recèle de nombreux exemples et bibliothèques.

ARexx : un cousin du Rexx que l'on doit à IBM à l'origine, ARexx ne possède aucun équivalent pour piloter des applications (et désormais le Workbench !) ou les faire communiquer entre elles. Le principe est simple et riche à volonté : les fonctions de base internes à une application se voient avec ARexx utilisables de l'extérieur et permet d'automatiser de nombreuses tâches. Mais ARexx est un langage de script, interprété, qui peut s'utiliser de manière totalement indépendante. Son manuel est disponible en français !

Le mot de la fin

Que vous soyez débutant en programmation ou bien amateur, ce tour d'horizon vous aura sans doute permis de mieux choisir un langage qui vous est adapté. Les tutoriels présents sur ce site sont là pour vous aider.
Pour vous accompagner dans votre apprentissage, nous vous conseillons aussi quelques ouvrages ainsi que des liens sur les produits cités dans cet article :


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