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A propos d'Obligement
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David Brunet
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En pratique : Prise vue en vidéo
(Article écrit par Jérôme Debève et extrait d'Amiga News - mars 1995)
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Prise de vue : respectez les codes
Construire une image implique une notion de mécanique. C'est-à-dire qu'afin
de correspondre aux attributs culturels de notre société, une série de codes
régissant cette image doit être respectée. Introduction un rien alambiquée, me
direz-vous. Certes, vous répondrai-je, c'est d'ailleurs pourquoi je suis à
cette place.
L'aspect artistique
Tout possesseur de caméscope produit une certaine somme d'images sans
réellement se soucier de son aspect artistique, mais plutôt de sa valeur
descriptive. Grave erreur, car cet outil peut être autre chose que la mémoire
d'événements plus ou moins importants (Tonton Jules boit un peu trop, le petit
fils arrache sa moumoute au grand-père...). C'est aussi un formidable moyen de
communication, voire d'épanouissement personnel. Il va de soi que la rapidité
de mise en oeuvre de ce type de matériel est le principal facteur de ce type
d'utilisation. Cependant, l'application de quelques règles de tournage simples
peuvent donner à vos films, quels qu'ils soient, une dimension plus
intéressante. La frontière entre le travail amateur éclairé et celui du
professionnel ne se juge pas seulement, loin s'en faut, par le biais du type de
matériel utilisé. De plus, se donner de bonnes habitudes de tournage, c'est se
donner la possibilité de monter son "oeuvre" de manière plus souple, et, ce
faisant, plus pertinente.
Les valeurs de cadre
Le schéma ne se prétend pas exhaustif, ni exact (pourquoi est-il là alors
?!), mais il a le mérite de "donner un nom" aux types de cadrages couramment
utilisés.
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1 : Insert (plan serré)
2 : très gros plan
3 : gros plan
4 : plan rapproché poitrine
5 : plan rapproché taille
6 : plan américain serré
7 : plan américain
8 : plan américain large
9 : plan italien
10 : plan moyen serré
11 : plan moyen
12 : plan moyen large
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A partir du plan rapproché taille, la limite supérieure des cadres reste la
même (figurée par le trait horizontal au-dessus du personnage). De même, n'est
figurée que la limite inférieure pour des raisons de lisibilité...
Il existe aussi pour les décors le plan de demi-ensemble (une portion du
décor), le plan d'ensemble (décor entier), plan de grand ensemble (pour un
décor vaste) et enfin plan général, le plus large possible.
En fait, ces dénominations ne sont pas absolues et varient suivant les
cadreurs. Celles-ci sont quand même reconnues par la majorité de la profession.
Pour vous entraîner, essayez de reconnaître ces plans dans le prochain film
(ou la prochaine émission) que vous regarderez. Cela rentre assez facilement,
et c'est tellement plus jouissif de tenir tête à Jean-Luc Godard la prochaine
fois que vous l'inviterez à déjeuner...
L'important dans tous les cas de tournage c'est de varier les cadres.
N'hésitez pas pour une même action à tourner plus de plans qu'il n'en faut :
vous vous donnerez plus de choix au montage. L'habitude aidant, vous
discernerez les plans nécessaires des rebuts. Commencez par un plan général,
puis par des plans de coupe dans l'axe : ce sont des valeurs plus rapprochées
prises depuis le même point de vue. Détaillez au maximum : les mains du
sabotier, son visage concentré, une vue de l'atelier, une vue "par-dessus
l'épaule"...
Attention aussi à la stabilité des images : la caméra tenue à l'épaule (ou à
la main pour des caméscopes plus modestes) exige un calme de moine tibétain.
Pas de miracle, cela s'apprend au fur et à mesure... Et surtout, restez en
courte focale ! En effet, plus votre rapport de zoom sera important et plus
votre image aura tendance à trembler. Réservez les longues focales pour les
plans sur pied.
La composition
Vous vous demandez certainement ce qui détermine un plan bien composé d'un
autre... Au premier abord, peu de choses, mais si l'on creuse, les différences
sont énormes. En règle générale, on "laisse de l'air" devant la personne filmée.
C'est-à-dire que l'on décale légèrement son cadre de façon à laisser plus
d'espace dans la direction du regard du protagoniste. Rien de plus triste
qu'une personne bien centrée dans l'image, qui semble réellement prisonnière de
l'écran. Une exception : cette personne regarde l'objectif de la caméra.
Pour les paysages, c'est un peu plus compliqué, en ce sens qu'il faut
réellement "composer" son cadre suivant, vous les attendiez, des points de force.
Ils sont au nombre de quatre, définis par des lignes qui partagent l'écran en
trois parties, verticalement et horizontalement. Pas de secret caché ici non
plus : il faut composer (décidément !) avec ces points, pour obtenir un rapport
d'image harmonieux. Se familiariser avec cette découpe de l'image est essentiel,
car on finit par ne plus chercher les points, puis par "sentir" un bon cadre.
Là encore, regardez, disséquez, bref, soyez visuellement boulimiques. Les
règles étant faites pour être transgressées, vous verrez souvent des cadres
"débullés", c'est-à-dire penchés, ce qui donne une impression de malaise,
d'incertitude, ou... de dynamisme, suivant le montage appliqué ! Ne perdez
jamais de vue que c'est lui qui donne le rythme du film. La plongée, pour
terminer, amènera un sentiment d'écrasement, tandis que la contre-plongée au
contraire donnera une impression de supériorité, de majestueusité.
Points de force
Le zoom
C'est bien simple : utilisez-le le moins possible ! Il ne doit servir qu'à
changer la focale de votre objectif. C'est d'ailleurs pour cela qu'il a été
conçu au départ. Mais sa facilité d'emploi par rapport au travelling (déplacement
de la caméra) a amené son utilisation en tant que mouvement d'image. Sur la majorité
des caméscopes grand-public, il possède une ou deux vitesses. Résultat : un départ
et une arrivée brusques. A prohiber donc, sauf si votre appareil possède une vitesse
variable, auquel cas, soignez le démarrage et l'arrêt : en douceur et
progressifs. Le zoom peut servir à recentrer l'attention du spectateur sur un
détail de l'image, par exemple. Reste que la majorité des cadreurs évitent le
zoom sauf s'ils sont forcés (impossibilité de placer un chariot de travelling...),
ou dans le cas de reportages d'actualité, la vitesse d'exécution primant sur
l'art.
Les panoramiques
Horizontaux ou verticaux, les mouvements de caméra se doivent d'être souples
et de vitesse progressive, de la même manière que le zoom. Ils ont au choix une
valeur descriptive (balayage d'espace) ou une fonction de raccord, pour passer
d'un objet à un autre. Règles principales : des images de début et de fin
pertinentes. Rien de plus inutile qu'un pano qui ne débouche sur rien ! Répétez
donc avant votre mouvement afin d'être sûr de vous. Évitez aussi les mouvements
trop lents (qui endorment le spectateur) ou trop rapides (qui empêchent de voir
quoi que ce soit...).
Le champ/contre-champ
Filmer une conversation peut paraître simple, et l'est en fait, si l'on
respecte la sacro-sainte loi des 180 degrés. Celle-ci détermine en fait la
position de la caméra par rapport aux deux protagonistes : du même côté d'une
ligne imaginaire joignant leurs têtes. Ainsi, ils auront toujours l'air de se
regarder, c'est-à-dire que l'un sera tourné vers la gauche de l'écran, tandis
que l'autre le sera vers la droite... Les deux caméras (ou les deux positions du
même caméscope) seront croisées, commencez toujours une entrevue ou un
discours par un plan assez large, puis variez les cadres pendant les questions.
Lorsque le propos devient très intéressant, vous pouvez vous permettre un léger
zoom avant qui recentrera l'attention du spectateur... Prévoyez aussi des plans
de coupe : les mains de l'interlocuteur - avec parcimonie -, un plan large de
dos... qui permettront d'élaguer le texte sans avoir à faire de coupe sur le
même plan, procédé disgracieux au possible. L'important en somme est de
filmer en vue du montage ; il est primordial de s'assurer qu'aucune image ne
manque, afin de ne pas être bloqué plus tard...
Conclusion
Vous vous doutez que cet article ne saurait en aucun cas remplacer une
pratique intensive de l'outil audiovisuel, ni se proclamer cours magistral en
la matière. Les ouvrages traitant de la prise de vue sont nombreux, et pour la
plupart bien documentés. Puisse ce petit laïus vous avoir donné l'envie d'en
savoir plus... qui n'a jamais rêvé de passer "derrière la caméra" ?
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