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Depuis l'abandon du PowerPC par Apple, certains voient la mort annoncée du PowerPC pour le marché des ordinateurs de bureau ou même... son extinction pure et simple. Bien entendu, c'est mal connaître le monde du PowerPC. C'est pourquoi il est nécessaire d'éclaircir la situation du PowerPC en cette année 2007. Nous allons donc revenir sur ce qu'est le PowerPC, ses domaines d'utilisation et ses perspectives d'avenir. 1. L'architecture PowerPC Elle a été définie en 1991 par IBM, Apple et Motorola sur les bases de l'architecture Power d'IBM, déjà utilisée pour ses serveurs. A la fin de l'année suivante le modèle 601 sortait des cartons. Les règles établies et appliquées alors seront valables pour tous les futurs processeurs (603, 604, G3, G4, G5...) :
Au niveau des registres du processeur, on distingue :
Le jeu d'instructions propose également de puissantes opérations sur les bits, des chargements ou sauvergardes de registres multiples... Contrairement à d'autres processeurs (68k par exemple), le registre de conditions n'est pas mis à jour à chaque calcul, il doit l'être demandé explicitement en ajoutant un point à l'instruction, par exemple "add. r3, r4, r5" qui déposera la somme des registres r4 et r5 dans r3 et mettra à jour le registre de condition CR0. Voilà une évocation générale pour situer le fonctionnement d'un PowerPC, dont on retrouve le coeur dans les processeurs Power et Cell. Ceux-là ne seront pas explicitement abordés dans la suite de cet article mais il peut être intéressant de savoir que le Power6 est prévu pour mi-2007, avec les caractéristiques suivantes : double coeur, fréquence de 5 GHz, présence de VMX (l'autre nom d'AltiVec), etc. La consommation prévue est la même que celle des Power5 pour des performances doublées. 2. De l'embarqué au supercalculateur En juin 2005, le site spécialisé LinuxDevices présente un article dans lequel il indique que le PowerPC est la troisième architecture embarquée la plus populaire (derrière ARM et x86) et possède le meilleur taux de croissance. Les domaines concernés sont l'automobile, la défense, le médical, les réseaux, les imprimantes... L'embarqué donne l'impression de performances modestes par rapport à l'informatique de bureau. Certes, les processeurs sont plus lents, consomment moins... mais les cartes possèdent des caractéristiques qui pourraient bien être recherchées : format réduit, faible consommation, haute intégration. On parle de "System-On-Chip" (SoC, ou système sur puce), c'est-à-dire qu'un même processeur intègre bien sûr un coeur mais aussi par défaut des contrôleurs USB, PCI, Ethernet... Certains SoC orientés multimédia peuvent proposer de la décompression matérielle... la faible puissance devient alors toute relative. Prenons le cas de l'Efika 5200B et de son MPC5200 de chez Freescale. Le coeur est un PowerPC 603e à 400 MHz. Si on s'arrête à ce chiffre, on a l'impression de revenir 10 ans en arrière, aux premières cartes PowerUP de Phase5. Si on y regarde de plus près, on constate déjà qu'il ne consomme que 850 mW tout en étant pourvu de nombreux contrôleurs (PCI, ROM/RAM/Flash, Ethernet, deux USB 1.1, ATA, SPI...) ainsi qu'un composant intégré AC97 pour le son. Efika 5200B Pour un plus vaste aperçu des différents modèles de PowerPC, consultez cette page : linuxdevices.com/articles/AT4313418436.html#ppc. Enfin, abordons le cas du PPC440 d'AMCC, qui se voit décliné en différents modèles, dont le 440EP qui équipe la carte Sam. A nouveau, on retrouve un haut degré d'intégration : nombreux contrôleurs (SDRAM DDR, PCI, Flash, USB 1.1 et 2.0, Ethernet, SPI...). Il ne consomme que 3 W à 533 MHz et la carte sera livrée cadencée à 667 MHz. Pas de quoi casser la baraque ? Sam440ep Blue Gene/L 3. Jouer avec le PowerPC Passionnés d'Amiga, sachez qu'avec nos machines PowerPC, une chance unique s'est présentée : celle d'avoir du matériel performant (à défaut d'être dernier cri) avec la possibilité d'utiliser des périphériques standard tout en gardant le processeur comme originalité et distinction par rapport au monde du PC. Les nostalgiques pourraient retrouver la fraîcheur du début dans ces nouvelles cartes. La puissance supplémentaire apporte un réel confort et l'accès à de nouveaux logiciels qui manquaient (bien que d'autres se fassent encore attendre). On espérait depuis des années puis les cartes sont arrivées avec des OS aujourd'hui bien plus matures et fournis qu'il y a deux ou trois ans. Pourtant, certains n'ont pas supporté la rupture avec le 68k, d'autres l'insuffisance de cette révolution. Pourquoi ne pas profiter du fait que des cartes soient disponibles pour l'embarqué pour s'y intéresser. D'autant qu'il existe des cartes :
DreamBox 600 Dans l'informatique de bureau, on ne compte plus les Power Mac disponibles d'occasion. On en vient à regretter non pas que le code source de nos systèmes d'exploitation soient ouvert mais qu'ils ne puissent être portés sur des machines comme celles-ci. Power Mac G5 Les PowerPC ont un jeu d'instructions commun mais il peut être épaulé par d'autres instructions comme DLMZB (Determine Left-Most Zero Byte) disponible sur 405 et 440 et qui permet d'améliorer grandement la rapidité des fonctions de manipulation des chaînes de caractères. IBM propose aussi une bibliothèque pour les flottants qui permet de multiplier les performances par 3 ou 4 : www-03.ibm.com/chips/power/powerpc/newsletter/sep2003/ppc_process_at_work2.html. Bien sûr, ça peut aller bien au-delà, l'extension la plus connue étant l'AltiVec ou VMX qui est une unité de calcul ultra-puissante. Le grand nombre de registres, des instructions puissantes, de multiples registres de conditions... tout cela représente autant de pistes pour optimiser du code existant. Il y a énormément de ressources disponibles sur Internet (on retombe fréquemment sur l'excellent site d'IBM, comme ici : www-128.ibm.com/developerworks/linux/library/l-ppc/. L'assembleur PowerPC est logique, performant et passionnant ! 4. Power.org Cette organisation regroupe plus d'une quarantaine de sociétés et d'acteurs de taille : IBM, Freescale, Sony, Toshiba, Thales, Xilinx, etc. Le but est de fédérer les efforts pour définir des standards communs pour le PowerPC, le Power et le Cell. Le jeu d'instructions est déjà uniformisé sous l'appellation Power ISA 2.03 ; les PowerPC 405 et 440 lui sont d'ailleurs conformes. Mais au niveau matériel, il existe aussi des spécifications rassemblées sous le terme Power Architecture Platform Reference (PAPR) comme l'avaient été auparavant les PReP et CHRP. IBM, le fer de lance de Power.org, est en pleine mutation ! Car il s'agit bien de promouvoir sa technologie en consolidant le socle des acteurs. Après s'être séparé du PC (qu'il avait défini il y a 25 ans) en le revendant à Lenovo en 2005, IBM oriente ses développements vers le PowerPC. Autour de son architecture Power, cela fait près de 20 ans qu'IBM fait évoluer ses processeurs (sortie prévue du Power6 cette année), ses serveurs et calculateurs, son Unix (AIX), ses outils de développement (compilateur XL C/C++, IDE Eclipse...). On remarque aussi un intérêt marqué pour le code source ouvert avec des efforts sur Linux On Power ou encore là l'ouverture du code source d'Eclipse qui fonctionne en autonomie aujourd'hui grâce à sa propre fondation. Très régulièrement, des articles sont diffusés et on apprécie les enseignements prodigués. Des conférences et tutoriels sont aussi annoncés sur Power.org et IBM a récemment lancé un concours autour du Cell et auprès des étudiants du monde entier. Le Cell n'est pas en reste car malgré ses particularités, son coeur est PowerPC. C'est pourquoi il est naturellement intégré au sein des discussions et des décisions à venir sur Power.org. Pour finir sur une note concrète concernant ce faisceau de professionnels, la société PA Semi a annoncé récemment (5 février 2007, voir www.linuxdevices.com/news/NS5899190894.html) la sortie de son processeur PowerPC (PWRficient PA6T-1682M) : 64 bits, double coeur, pourvu de l'unité de traitement VMX (souvenez-vous : AltiVec) et cadencé à 2 GHz, avec une consommation annoncée imbattable de 5 à 13 W en utilisation courante. Ce processeur est proposé avec une carte d'évaluation bien fournie : ports DDR2, IDE, PCI, USB 2.0, Ethernet 1 GB, etc. qui ressemble fort à une carte mère d'ordinateur de bureau !
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