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Pixel64 : la solution graphique pour A1200 à 2000 FF Attention, une fois n'est pas coutume, nous allons découvrir une nouvelle carte graphique. Mais il ne sera pas question de bus Zorro ni d'Amiga 4000. C'est en effet aux Amiga 1200 en tour que s'adressent l'AtéoBus et la Pixel64. Non seulement ce produit permet de doter enfin l'A1200 d'une carte graphique, mais en plus il est français. Deux bonnes raisons pour s'y intéresser. Une fois le colis déballé, on se trouve face à une carte graphique (la Pixel64), une carte avec quatre bus (ressemblant à s'y méprendre à quatre ports ISA, d'ailleurs...), une carte contrôleur reliée par deux grosses nappes à la carte bus, et un coude à brancher sur le port carte accélératrice du 1200. La notice est sous forme d'un petit livret facile à consulter. Une disquette d'installation accompagne le tout ainsi qu'un autocollant blanc et cinq petits pieds adhésifs. Installation : une très bonne utilisation de la tour 1200 Il faut démonter sa tour et retirer toutes les nappes reliées à la carte mère du 1200 ainsi que l'alimentation. Puis, il faut enlever sa carte accélératrice. Si vous n'avez jamais ouvert votre tour, demandez conseil à un ami ! Cela vaut mieux que de risquer d'endommager votre 1200 ! On connecte le coude sur le port d'extension du 1200, puis on connecte à ce même coude la carte contrôleur d'Atéo. Magique : sur ce contrôleur il y a le même connecteur d'extension que sur l'A1200, on y branche alors sa carte accélératrice qui se retrouve déplacée de 5 cm vers l'intérieur de la tour par rapport à sa position initiale. La carte contrôleur étant reliée à la carte bus, il faut bien placer cette carte bus quelque part : sur le plancher de la tour ! Grâce aux cinq petits pieds adhésifs, on fixe la carte bus, il ne reste plus qu'à placer dans l'un des quatre ports la Pixel64. Celle-ci est alors placée verticalement (et non horizontalement comme dans un PC) et un trou en bas de la tour avec une petite plaque repliée, permet de visser la carte. Impeccable, le tout ne surcharge pas trop l'intérieur de la tour. Si vous ne possédez pas de tour Atéo, mais un MicroniK par exemple, Atéo a prévu le coup : la notice explique ce qu'il faut faire et invite surtout à leur téléphoner en cas d'incertitudes. C'est une bonne chose d'avoir prévu d'autres tours, il aurait été vraiment dommage d'en changer pour installer la Pixel64... J'ai rencontré un petit problème quant à l'alimentation de tout ça. En effet, l'AtéoBus se charge d'alimenter la carte mère du 1200. Nul n'est besoin d'utiliser une autre alimentation par la voie normale. Il faut toutefois connecter un câble style lecteur de disquette sur la carte mère du 1200. Puis il faut un câble du même type pour alimenter la carte contrôleur, un autre pour l'interface clavier Atéo et enfin, un dernier, le lecteur de disquette. Quatre câbles donc en tout. Or, l'alimentation de ma tour n'en compte que deux ! Ayant contacté Atéo à ce sujet, ces derniers m'ont indiqué que le problème était connu et que désormais ils livraient les Pixel64 avec un doubleur de câble pour remédier au problème. J'avais heureusement un de ces doubleurs. Le pilote : Picasso96 Ici, rien à signaler, tout se passe parfaitement. L'Installer guide pas à pas et ajoute tout ce qu'il faut à la startup-sequence. Sont installés :
Avec l'Apollo 1260 : un plantage toutes les cinq minutes... Une horreur. L'Amiga n'arrivait même plus à démarrer. J'étais obligé de démarrer en NTSC, puis de passer en mode Picasso96, car en sauvant les préférences de ScreenMode, l'Amiga bloquait au moment d'afficher le Workbench. J'ai pourtant essayé en vidant ma WBStartup et ma startup-sequence de tout correctif indésirable, rien n'y fait. Coup de fil chez Atéo. Apparemment, je ne suis pas le seul à avoir des problèmes avec une 68060 (Blizzard ou Apollo), mais un client les a appelés pour les féliciter, tellement ça marchait bien pour lui sur sa Blizzard 1260. Atéo a quand même finalement localisé le problème : cela vient de la première série de production. Tout devrait rentrer dans l'ordre très rapidement. Atéo informe également les utilisateurs qu'ils sont à leur entière disposition par téléphone, pour régler tout problème. Nullement découragé, j'essaie avec d'autres cartes. Blizzard IV et Apollo 040 : tout baigne Là, plus aucun problème, Tout marche bien même avec ma demi-tonne de correctifs. Sur la 68030/50 MHz, l'ouverture du tiroir "Prefs" sous Workbench met un peu de temps, mais pour déplacer les fenêtres : quel régal ! Sous MCP, il est possible de modifier Intuition pour afficher le contenu des fenêtres quand on change leur taille ou qu'on les déplace : c'est rapide même sur le 68030. On passe au 68040/40 MHz. Là aussi, aucun problème, l'affichage des icônes se fait plus rapidement (en fait cela dépend du disque dur et du processeur) et les fenêtres glissent à souhait. Le Workbench du 1200 prend alors un aspect de Linux, avec affichage 800x600 16 bits et fenêtres facilement malléables : une sacrée sensation de fraîcheur et de rapidité s'installe ! N'ayant jamais connu de cartes graphiques (comme la majorité des possesseurs de 1200), la Pixel64 me donne vraiment une impression de rapidité par rapport à l'AGA (ce n'est pas dur !). Les performances Bien que je n'aime pas les chiffres en eux-mêmes, voici un tableau comparatif réalisé sous SysSpeed 2.4. Les deux tests sont Intuition (affichage de fenêtres et écrans systèmes) et Graphic (affichage brut). Le processeur utilisé est le 68060/50 MHz dans tous les cas, sauf AGA (68040/25 MHz utilisé). La résolution utilisée est le 640x480 en 16 bits. Les chiffres indiquent le nombre d'opérations par seconde. La Pixel64 et les logiciels Amiga Tout est stable : Wordworth 6, Miami, Voyager, AmFTP, AmIRC (une heure de connexion sans le moindre problème), MCP, Personal Paint, etc. Mais la carte graphique c'est aussi les jeux. Là, petite déception, pas de grande accélération à noter. Quake va à peu près à la même vitesse que sur ma télé NTSC (sauf qu'il tourne sur le SVGA désormais, et que c'est plus rapide que le Double NTSC qui mange de la bande passante sur l'AGA). La démo de Lambda ne semble pas bouger côté fps et un "raster split" apparaît (vous savez, cette coupure du balayage écran comme sur PC). Tout ceci s'explique assez facilement. Lorsqu'on est en AGA, le processeur doit convertir les pixels chunky en planar pour afficher les jeux 3D. Cette conversion, il y a quelques années, prenait pas mal de temps machine, notamment sur un 68030. Désormais sur 68040 et 68060, les routines chunky to planar prennent beaucoup moins de temps, de l'ordre d'un quart de VBL environ (c'est-à-dire le temps que met le balayage électronique pour parcourir un quart de l'écran). Le processeur a donc 3/4 de temps de balayage pour calculer le plus d'images possibles. Avec une carte graphique, plus besoin de cette conversion. Il n'empêche que le 68060 a du mal à calculer beaucoup d'images pour un jeu comme Quake (hélas, il n'est cadencé qu'à 50 MHz). Ainsi, la Pixel64 soulage le processeur d'un peu de travail et lui donne une bande passante plus grande, mais le processeur a toujours son travail principal à effectuer : calculer. Cela devrait s'arranger avec le PowerPC qui lui est capable de calculer bien plus rapidement. En revanche, bonne surprise pour DoomAttack qui permet de s'ouvrir dans une fenêtre Workbench : c'est beau, fluide et ça en jette, mais quelle utilité ? Quelques inconvénients Une fois votre Workbench et la plupart de vos applications sous Picasso96, il devient impossible de faire "glisser" les écrans comme sur l'AGA. Et oui, le Blitter n'est plus dans le coup et c'est bien dommage. Ensuite, Atéo nous informe que la Pixel64 n'est pas encore compatible avec les cartes PowerUP de Phase 5. Ça n'est qu'un problème logiciel (une utilisation différente de la MMU) et Atéo a déjà commencé la mise à jour nécessaire pour faire travailler la Pixel64 avec un PowerPC. Il y a enfin le fait que la carte soit basée sur une puce GD5434, soit une puce qui a disparu du monde PC car dépassé par la concurrence. D'ailleurs, la carte Pixel64 en elle-même a tout de la carte PC : la même taille, le même connecteur ISA, et le nom du fabricant a été rayé pour être remplacé par un autocollant Atéo. Heureusement, ce n'est pas de l'ISA, sinon les performances seraient catastrophiques ! Alors, certes, la Picasso IV est elle aussi munie d'une puce Cirrus Logic, mais il serait temps de passer à quelque chose de plus récent. Atéo n'exclut pas en tout cas que d'autres développeurs mettent au point une carte se connectant à l'AtéoBus : une petite Voodoo 3DFX serait la bienvenue... Enfin, si la mémoire Chip reste à 2 Mo bien tassés, la mémoire Fast est bien plus entamée : de 16 Mo je passe à 10, alors que sur AGA il reste environ 12 ou 13 Mo de libre. Que se passe-t-il ? L'image de fond du Workbench devrait être stockée dans la mémoire de la Pixel64 normalement... Conclusion : ça vaut le coup/coût ! Il reste que cette Pixel64 est le premier produit graphique complètement dédié au 1200. Malgré les petits problèmes avec le 68060, l'ensemble donne de bons résultats et un 1200 monté en tour et habillé de la sorte devient enfin présentable pour Internet, le travail sur images, le traitement de texte, etc. De plus, de nombreuses autres cartes sont prévues pour l'AtéoBus : carte son, doubleur de fréquence, SCSI-2, parallèle et série plus rapides. La liste n'est pas finie car les développeurs intéressés peuvent contacter Atéo pour concevoir de nouvelles cartes. Attention toutefois à l'arrivée de la carte BVisionPPC dont le bus à 66 MHz, les 200 et quelques Mo de bande passante et la puce Permedia 2 rendent la Pixel64 bien modeste. Mais pour la BVision, il faut une carte PowerUP, donc un surcoût qui peut en diriger plus d'un vers la solution pratique et efficace d'Atéo à 2000 FF. Note : Merci à Christophe Landat et Éric d'Hervé pour le prêt de leur carte. Merci à Atéo pour le prêt du matériel et leur gentillesse téléphonique. Les plus :
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