Obligement - L'Amiga au maximum

Jeudi 25 avril 2024 - 03:30  

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Point de vue : Les pirates, autodestruction programmée de l'Amiga
(Article écrit par Thierry R. et extrait d'A-News (Amiga News) - avril 1989)


Ils sont partout. Ils travaillent dans les banques, dans les supermarchés, dans les maisons d'édition, même dans la presse, ou pour la plupart sont encore étudiants. Ils parlent le même dialecte, c'est-à-dire l'assembleur ou le C. Ils vivent par petits groupes à l'intérieur desquels chacun occupe une fonction bien précise et sait parfaitement ce qu'il a à faire. Ils sont plus forts que les Martiens, plus organisés que la mafia, plus rusés que les virus, et parfois même, plus cons que la moyenne. Les pirates aujourd'hui gouvernent leur monde : celui de l'informatique. Oui mais...

Les faits

En visite chez un éditeur, je regarde les quelques nouveautés et préversions qui viennent d'arriver : "pas mal" dis-je, "mais je suis sûr que vous me cachez un super truc...". "Bon ok, alors regarde un peu ces vidéos". C'était parti pour une heure et demie de projection intense. Divers produits d'arcades japonaises étaient présentés, et c'est ce qui doit être signé pour adaptation sur micro. Fantastique. J'avais jamais vu autant de couleurs et d'animations aussi belles à la fois !

"Bon très bien, et vous comptez faire ça sur l'Amiga pour quand ?". "Pour l'instant, on ne pense pas faire quoi que ce soit sur cette machine". Alors là, une certaine incertitude suivie d'une angoisse profonde monta en moi. "Tu vois, on a un problème avec l'Amiga : le piratage. Les ventes sur cette machine sont si nulles (pour tout dire, on vend entre trois et cinq fois plus sur Spectrum que sur l'Amiga pour un même programme !) qu'il serait stupide de vouloir développer un programme exclusivement dessus, aussi bon soit-il, sachant qu'il va être déplombé dans les deux jours qui suivent sa mise en vente. Alors tu vois, on préfère développer sur Atari ST, quitte à ce que ce soit un peu moins beau, et faire une simple adaptation sur l'Amiga en améliorant quelques trucs et en changeant les bruitages et la musique...".

Malheureusement, ce n'est pas la première fois que j'entends cette phrase, et c'est là qu'est le problème. Les éditeurs et distributeurs sont unanimes : développer un produit spécifique à l'Amiga est dangereux et rares sont ceux qui en prennent le risque. Déjà, certains éditeurs pensent très sérieusement arrêter la production de programmes pour Amiga, et faire de simples adaptations ne leur convient pas du tout.

Le mal

C'est bien sûr le piratage. Les pirates ? On les connaît. Il existe une liste très détaillée avec les noms, adresses et numéros de téléphone de presque tous les groupes qui existent en France et pays limitrophes. Beaucoup de gens sont en possession de cette liste. Pour l'instant, les "chefs" de ces divers réseaux ont été avertis par téléphone du problème.

Seulement voilà : qui va faire le premier pas ? Qui va se décider en premier à faire condamner un jeune de 16 ou 17 ans à l'emprisonnement et une amende de 400 000 ou 500 000 FF ? Que de lourdes responsabilités, non ? De plus, maintenant il y a non seulement les divers organismes comme l'APP (Agence pour la Protection des Programmes) qui recherchent ces différents groupes, mais il y a aussi le fisc (pour manque à gagner en TVA), et le fisc, c'est l'état. Je ne pense pas que eux, prendront des gants.

Alors, que faire ?

Essayer de faire descendre le piratage à moins de 40% est pratiquement impossible. Le mal est trop grand et c'est trop tard. Si tous les principaux groupes de pirates se font saisir, il n'y aura presque plus de copies en circulation. Très bien pour certains, mais manque d'intérêt pour d'autres : si on a du mal à trouver des copies, on préfèrera acheter l'ordinateur du concurrent car on sera sûr d'être servi en programmes. Je vois déjà la tête de certains...

Le plus grave voyez-vous, c'est que l'Amiga est une machine très jeune et qu'il n'y en a pas beaucoup en France (entre 20 000 et 25 000 ; NDLR : c'est le chiffre, trop pessimiste à notre avis, de Thierry. D'autres parlent de 35-40000. Le chiffre réel est le secret de Commodore) ce qui est peu quand on voit par exemple que le magasin Serap Informatique à Paris, à vendu en moyenne 1000 Atari 520ST par semaine pour le mois de décembre. Ça donne à réfléchir, non ?

J'en profiterais aussi pour rappeler que l'Amiga est certes, pour l'instant, le meilleur ordinateur familial, mais attention, Atari annonce pour la fin de l'année un super ST avec un 68000 à 16 MHz, 4096 couleurs, même processeur sonore que l'Amiga... De leur côté, Sega, Nintendo et Konix se préparent à sortir leur console 16 bits avec un tas de périphériques (lecteur de CD, interfaces à infrarouge, même une mini-console d'arcade pour Konix) pour une bouchée de pain. Ceux qui ont vu une de ces machines, savent combien l'Amiga fait triste mine à côté...

L'Amiga risque donc de prendre une claque pour les jeux avec les consoles, et une deuxième pour le professionnel avec Atari (qui a déjà une certaine longueur d'avance à l'heure actuelle). Et c'est pour ça que l'Amiga a besoin d'être présent sur le marché. Comme vous le constatez, rien n'est encore joué !

Indirectement, les divers médias informatiques en subissent aussi les retombées : les principaux annonceurs vendent du jeu, et pour que le prix de la page de publicité soit rentable, il faut en vendre des programmes ! Et bien si les ventes sont pauvres, pas de publicité... La seule chose que l'on puisse espérer, c'est que tous ces pirates freinent leurs ardeurs.

Une solution ?

Puisqu'il apparaît que le chiffre de ventes d'un logiciel de jeu se fait principalement dans le 1er mois de sa mise en vente, il serait déjà bien que les versions déplombées ne soient pas en circulation pendant ce temps. Cela permettrait que les personnes ayant investi dans un programme récupèrent un peu leurs billes, et ça calmerait le climat extrêmement tendu qui règne entre éditeurs et pirates.

Ne pas déplomber un programme et le distribuer pendant un mois c'est quand même pas la mer à boire ! C'est juste une habitude un peu différente qu'il faut prendre. L'idée n'est pas nouvelle, puisqu'il y a deux ans, le principal déplombeur sur Atari ST avait, juste avant de se retirer, adopté une technique similaire : attendre avant de distribuer, et ne pas déplomber les programmes français. Le résultat se voit au niveau des comptes des diverses sociétés pendant cette période bénéfique. Sans commentaire...

Cette idée n'est absolument pas une solution au problème, mais y a-t-il vraiment une solution ? Tout ce que je sais, c'est que je ne veux pas que l'Amiga devienne une machine inexploitée et impopulaire. Alors, pirates, déplombeurs, diffuseurs, et autres copieurs de toute sorte, l'avenir est entre vos mains...


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